L'aube se lève sur le manoir des Dustel.
La belle blonde au regard d'ambre se lève de son lit, elle a si peu dormi. Elle est angoissée par ce mariage, qui a lieu si précipitamment, qui était imprévu.. Qui vient de bouleversé sa vie.
La domestique d'Astrid, Maria, entre dans la chambre et tire les grands rideaux.
Maria: Bonjour mademoiselle, je dois vous préparez pour votre mariage, par ordre de votre père. La cérémonie a lieu en cette fin de matinée à Ustiogar, dans la grande église de Narfolk. La fête aura lieu dans le château du comte Nikolaï Vlasova.
Astrid: Narfolk, à Ustiogar ? Dans le château du comte Nikolaï Vlasova ? Comment ça ?
Maria: Votre époux l'a décidé ainsi, selon votre père. Il veut un mariage officiel, il ne veut pas que votre union soit cachée. Le comte Vlasova s'est porté volontaire pour organiser les festivités de votre mariage, puis il souhaite que votre union soit célébrée dans l'église du plus beau village d'Ustiogar.
Astrid: Oh, quelle générosité.
Soupire la demoiselle en quittant ses draps, chagrinée.
Maria sourit en étant compatissante, puis en rangeant la belle chambre d'Astrid. La jeune blonde se dirige dans sa propre salle de bain personnelle, d'un pas lent.
Maria: Je vais préparer votre bain, je me dépêche.
Astrid: Prends le temps qu'il te faut Maria, je ne suis pas pressée. Loin de là.
Maria: Oui, je comprends mademoiselle. Mais votre père l'est.
Astrid: Il attendra.
Astrid se regarde dans le miroir sur pied, Maria vient la rejoindre dans la salle de bain pour préparer le bain de la jeune blonde.
Au bout de plusieurs longues minutes, Astrid se déshabille puis entre dans sa baignoire, se glissant sous l'eau chaude. Elle essaye de se détendre un peu, pensive. Maria prépare donc la robe de mariée d'Astrid.
Une demi-heure plus tard..
Propre, Astrid sort de sa baignoire et se sèche. Elle enroule la serviette de bain autour de son corps, puis regagne sa chambre en passant sous l'arche de sa salle de bain. Avec dégout, elle regarde la somptueuse robe de mariée, sur un mannequin près de la fenêtre. Elle est traditionnelle, blanche étincelante, éclairée par les reflets du soleil.
Dans d'autres circonstances, Astrid aurait aimée porter cette magnifique robe de mariée, dans de longues années, pour l'homme qu'elle aurait aimée. Pas pour un comte grossier et selon les rumeurs dangereux, qu'elle connaît à peine. C'est si décevant pour la demoiselle, mais le temps s'écoule, elle doit se préparée.
Maria l'aide donc à mettre cette belle robe, puis la maquille légèrement ensuite avant de la coiffée pour faire d'Astrid la plus belle des mariées.
Malgré la raison de ce mariage..
Une heure plus tard..
Silencieuse, Astrid est assise devant sa grande coiffeuse et se regarde dans le miroir, tandis que sa domestique la coiffe soigneusement en étant pleinement concentrée.
Astrid: Pourquoi la vie est si injuste ? Je ne connais même pas cet homme. J'ai eu l'occasion de discuter avec lui quelques fois, c'est tout.
Maria: Il n'est peut-être pas si mauvais que le disent les rumeurs, mademoiselle. Puis, il faut reconnaître que le comte Straud est un charmant jeune homme.
Astrid: Oui, il a une certaine élégance, c'est vrai. Mais l'apparence n'a aucune importance, ce qui compte, c'est la beauté intérieur. Hors, selon les rumeurs, cet homme est charmant en apparence mais laid à l'intérieur.
Maria: Les rumeurs ne sont pas toutes fondées. N'ayez crainte, je suis certaine qu'il est tout aussi charmant en tant qu'époux.
Astrid: Je n'en suis pas si sûre. Mais de toute évidence, je n'ai pas mon mot à dire. Je dois simplement accepter ce mariage.. Qu'importe les conséquences. Pour ma famille, je suis prête à me sacrifier. J'y ai longuement réfléchis cette nuit.
Maria: Vous êtes remarquable, mademoiselle. J'ai était fière de vous servir, durant ces seize merveilleuses années.
Astrid: Merci, Maria. Tu as étais comme une seconde mère pour moi. Je t'en suis reconnaissante.
Dit-elle en souriant à Maria, dans le reflet du miroir. Reconnaissante.
Maria termine la belle coiffure d'Astrid. Elle range les brosses puis quitte la chambre. Une jeune fille passe la porte en suivant, s'asseyant sur le lit d'Astrid pour la regarder avec admiration. Sa grande sœur est une éblouissante mariée.
Anastasie: Tu es si belle, je pourrais presque être jalouse de ta beauté.
Astrid: C'est un véritable fardeau d'être le joyau d'Ostrana.
Anastasie: Pas pour la famille Dustel, c'est un véritable honneur. Tu es l'honneur de notre famille.
Astrid: N'exagérons pas.
Astrid se lève puis se regarde dans le miroir, déçue.
Elle se tourne face à sa petite sœur, puis garde malgré tout le sourire.
Astrid: Ce jour est important pour notre famille.
Anastasie: Astrid, tu vas partir du manoir, à cause de ce mariage ?
Astrid: Oui. Je vais vivre aux côtés du comte Straud, pour toujours.
Anastasie: Mais ton rêve alors ? Celui de découvrir le monde ?
Astrid: Les rêves ne sont qu'illusions, pour certains, ils ne deviennent jamais une réalité. Heureusement, tu n'auras jamais à supporter le poids de ce fardeau qu'est d'être l'aîné. Tu pourras vivre tes rêves.
Anastasie: Mais sans toi, c'est triste. Je veux que ma sœur soit heureuse.
Astrid: Ne pense plus à moi, n'y à mon bonheur. Pense à toi maintenant, c'est tout ce qui compte Anastasie.
Anastasie se lève du lit, puis s'approche de sa grande sœur pour se placer devant elle. Elle redresse légèrement la tête pour croiser le regard de son aînée, déçue. Avec un triste sourire, Astrid enlace tendrement sa petite sœur et retient ses sanglots, pour ne pas chagrinée cette dernière.
Astrid: Garde le sourire. Tout ira bien, je t'en fais la promesse petite sœur.
Anastasie: Pourquoi ça ressemble à des adieux ?
Astrid: Ne pense pas au pire, reste positive à chaque instant.
En gardant son triste sourire, Astrid s'écarte de sa petite sœur et se tient docile devant elle. Les mains sur les épaules de la jeune fille, elle encre son regard dans le sien.
Astrid: Nous nous reverrons quelques fois, une toute nouvelle vie commence pour moi. Pour nous tous.
Anastasie: Mais tu seras heureuse dans cette nouvelle vie ?
Astrid: Avec un peu de patience, oui. Maintenant, allons-y. Père et mère nous attendent.
Anastasie: Oui, tu as sûrement raison.
Difficilement avec un temps de latence, les deux filles quittent la chambre d'Astrid. En refermant la porte de sa chambre, Astrid scrute la pièce de son regard attristé une dernière fois. Elle ne reverra sans doute jamais sa magnifique chambre, ce qui lui fait un petit pincement au cœur.
Mais elle prend une inspiration et ferme la porte, suivant sa petite sœur pour rejoindre le hall du manoir, là où attendent ses parents patiemment.
Un peu plus tard, dans le hall du manoir..
L'un à côté de l'autre, Edouard et Isabelle sont patients. La porte du manoir est ouverte, par un domestique d'Edouard. Le vicomte regarde sa montre à gousset, le temps passe vite, ils doivent partir pour ne pas être en retard à la cérémonie.
Les fins talons d'Astrid résonnent en haut de l'escalier, Edouard et Isabelle regardent leur fille avec admiration. Elle est magnifique dans cette somptueuse robe de mariée, malgré la cause tragique de ce mariage arrangé.
Astrid garde la tête haute et tient sa robe d'une main, tandis qu'elle pose l'autre main sur la rambarde de l'escalier en pierre. Elle descend avec une triste élégance l'escalier, en compagnie de sa petite sœur, dans un profond silence.
Progressivement, Astrid retrouve ses parents en bas de l'escalier. Elle baisse le regard et relâche un soupir de déception.
Astrid: Je suis prête. Allons-y.
Edouard: Tu es magnifique, Astrid. Je suis fier d'avoir une fille comme toi. Aussi courageuse, pleine de grâce et d'une beauté éblouissante.
Astrid: Merci.. Père.
Edouard: Allons-y maintenant.
Maria verse une petite larme en saluant dignement Astrid. Louis salut également Astrid, souriant tristement de son courage, comme la plupart des domestiques de la famille Dustel, présents dans le hall du manoir pour dire adieu à la demoiselle.
Les Dustel quittent le manoir, dans leur beau carrosse.
10h30, à Ustiogar, Narfolk..
Narfolk est un merveilleux village. Grand et fleuri, il est connu à Ostrana pour être l'endroit de la romance du pays.
Pour les habitants du village, c'est surprenant de voir le carrosse de la famille Dustel parcourir les allées de Narfolk. Les habitants regardent le carrosse en se questionnant discrètement.
Astrid n'aime pas être au centre de l'attention, mais ce n'est que le commencement. Cette journée s'annonce être interminable et sincèrement pénible. Elle soupire silencieusement dans son coin, en regardant par la petite fenêtre du carrosse les divers paysages fleuris du village.
Petit à petit, le carrosse se rapproche de la grande église.. Du destin d'Astrid.
Quelques minutes plus tard..
Le carrosse s'arrête devant les portes grandes ouverte de l'église. Astrid regarde l'intérieur de l'église par sa petite fenêtre, désormais angoissée en étant si proche de son destin.
Ses parents ainsi que sa petite sœur quittent le carrosse silencieusement. Edouard vient ouvrir la portière d'Astrid, pour l'inciter à descendre en lui tendant sa main. La jeune blonde respire difficilement par sa propre angoisse, mais son père est là pour la soutenir, en posant sa main sur celle d'Astrid avec compassion.
La demoiselle sursaute de ce contact soudain, puis regarde son père droit dans les yeux. Elle y voit du réconfort et de la bienveillance, mais surtout.. De la peine. Ce qui apaise finalement Astrid.
Edouard: Prend une grande inspiration, ça va aller ma fille. Je suis là. S'il y avait un autre moyen, tu ne serais pas dans ce carrosse et encore moins vêtue de cette robe de mariée. Je n'avais pas le choix, Astrid.. Essaye de me comprendre.
Astrid: Je.. J'ai..
Edouard: Ne dis rien. Respire simplement. Sois courageuse, comme tu l'as toujours étais. Tu n'es pas seule Astrid, tu ne seras jamais seule tant que ta famille sera là. Maintenant, descends et suis-moi. Nous devons y aller.
Difficilement, Astrid descend du carrosse en tenant la main de son père. Le cocher referme la portière puis remonte sur le carrosse, l'éloignant ainsi de l'église par ordre d'Edouard.
Astrid tient l'avant-bras de son père et se tient bien droite, prenant une bonne inspiration pour affronter tous les regards qui l'oppresse d'ores et déjà. Doucement, Edouard guide sa fille vers les grandes portes ouverte de l'église, en compagnie de sa femme et de sa fille cadette.
Pas à pas, la jeune blonde entre dans l'église avec sa famille. Tous sont debout, il y a toute la noblesse d'Ostrana dans cette église, ils ont tous étaient invités si soudainement à ce mariage surprenant pour tous. Astrid garde la tête légèrement baissée pour ne pas affronter tous ces regards, nerveuse.
Au fil des secondes, la demoiselle arrive devant l'autel en compagnie de son père. Isabelle et Anastasie s'assoient en silence sur un banc, l'une à côté de l'autre. Astrid redresse donc la tête et croise le regard du comte Straud, qui a cet air sévère quotidien. Il semble n'éprouvé aucune émotion.
Edouard donne la main de sa fille à Alaric, qui la saisit et aide Astrid à prendre place à ses côtés. Edouard retourne auprès de sa famille, s'asseyant à côté de sa femme tristement.
Parmi les invités, Astrid croise le regard furieux de Roesia Chevrotet, ainsi que du marquis Chevrotet et sa femme. Voilà une seule raison qui fait sourire Astrid, voir cette rancœur dans le regard de son ennemie, qui devait épousée le comte Alaric Straud. Alors malgré la situation, un sourire victorieux se forme sur le rictus de la mariée.
Pendant ce temps, le curé prend la parole pour commencer la cérémonie de ce mariage. Le temps est long, mais les alliances sont échangées et les vœux prononcés, dans le désespoir d'Astrid qui garde sa force et son courage face à cette situation pénible.
Désormais, tous quittent Narfolk pour rejoindre le château du comte Vlasova.
Un peu plus tard, dans le château du comte Vlasova..
C'est un jour de fête pour la noblesse d'Ostrana. Tous discutent, rient et boivent quelques verres. Il y a quelques ragots, par-ci, par-là, concernant les nouveaux mariés. Personne ne connaît la raison exacte de ce mariage soudain.
Astrid reste seule dans son coin et boit quelques verres, en espérant que l'alcool sera son allié en ce jour spécial, pour affronter cette horrible vérité. Elle n'est plus Astrid Dustel maintenant, mais Astrid Straud.. Pour son si jeune âge.
Heureusement pour elle, une amie vient à sa rencontre avec le sourire. Les deux filles s'échangent une longue étreinte, Ingrid s'empresse de questionner Astrid sur ce mariage inattendu.
Ingrid: Tu es éblouissante Astrid. Alors, ce mariage est en quel honneur ?
Astrid: Merci Ingrid. Eh bien, c'était inattendu mais c'est pour une très bonne raison.
Ingrid: Vraiment ? Laquelle ?
Déçue, Astrid préfère mentir à son amie sur l'unique raison de son mariage avec le comte Alaric Straud. Elle garde un sourire forcé face à Ingrid, puis lui répond amplement un petit mensonge.
Astrid: L'amour.
Ingrid: L'amour ?
Astrid: Oui. C'était une évidence, nous nous sommes aimés au premier regard.
Ingrid: Alors ça, je ne m'y attendais pas. Tu avais l'air de détesté le comte Straud.
Astrid: Oui, ce n'est pas faux. Mais finalement ce n'était pas de la haine, mais de l'amour. Maintenant parlons d'autre chose. Comment se porte ta famille ?
Ingrid: Ils sont aussi surpris que nous tous de ce mariage soudain, mais ils sont heureux. James était impatient de revoir Anastasie.
Les deux filles regardent les deux âmes sœurs, ils dévorent un plateau de gourmandises tous les deux en riant de bon cœur et en discutant. Astrid sourit en voyant sa petite sœur si comblée à cet instant.
Elle regarde ses parents, qui discutent avec d'autres nobles en buvant un verre de vin. Au moins, dans ce malheur, sa famille semble heureuse.. C'est ce qui compte pour la jeune mariée.
C'est alors qu'un homme s'invite à cette petite conversation entre filles. Le comte Nikolaï Vlasova. Il a toujours cet air charmeur avec les femmes, il regarde Astrid avec un sourire qui pourrait faire fondre les cœurs.
Nikolaï: Mademoiselle Dustel, enfin je veux dire.. Straud. Vous êtes la plus ravissante des mariées de notre pays. Ou plutôt, du monde entier.
Astrid: Merci beaucoup, Nikolaï. La fête est un véritable succès.
Nikolaï: Merci pour votre compliment. Et vous, mademoiselle Hunston, vous êtes toujours aussi radieuse.
Ingrid: Oh, euh.. Merci.
Nikolaï: Je vous en prie. Lorsque nos chers mariés auront ouverts le bal, accepteriez-vous de m'accorder une danse ?
Ingrid: Oui, avec plaisir comte Vlasova.
Nikolaï: Quel honneur, merci à vous, charmante demoiselle. Alors Astrid, votre histoire d'amour avec mon cher ami était très inattendue. Il me parlait souvent de vous, j'aurais dû me douter de quelque chose.
Astrid: Oh, vraiment ? Que vous a-t-il dit à mon propos ?
Nikolaï: Tant de choses. Vous l'avez envouté, je suis prêt à le parier. Il ne pensait qu'à vous, depuis qu'il vous a rencontrer sur ce champ de bataille.
Astrid: Me voilà surprise, je ne pensais pas que le comte Straud s'intéressé autant à une simple noble telle que moi. Je pensais qu'il était plus intéressé par la fille unique du marquis Chevrotet.
Nikolaï: Loin de là, cette peste n'est pas digne d'Alaric. Il déteste cette maudite famille, tout comme moi. Mais ça, vous le savez déjà.
Astrid: Comment ça ? Que voulez-vous dire ?
?: Comte Vlasova ! Venez donc vous joindre à nous !
Nikolaï: J'arrive tout de suite, mesdemoiselles !
Sans répondre à Astrid, Nikolaï s'empresse de rejoindre un groupe de jeunes nobles non loin des deux jeunes filles. Ingrid regarde son amie avec un air interrogateur, en voyant qu'elle semble si confuse.
Ingrid: Y-a-t-il un problème, Astrid ?
Astrid: Non. Enfin, je crois. Nikolaï Vlasova t'apprécie.
Ingrid: Le comte Vlasova apprécie toutes les femmes du monde.
Astrid: Ce n'est pas faux. Mais il faut reconnaître que c'est un séduisant jeune homme.
Ingrid: Oui, c'est exact.
Quelques minutes plus tard..
Astrid se sert un autre verre, en compagnie de son amie. Les deux jeunes femmes discutent paisiblement, de tout et de rien. Ingrid revient alors sur un fait récent, lors du bal costumé du comte Vlasova, dans ce même château.
Ingrid: Lorsque je vois cette belle et grande salle de bal, je me souviens de ton altercation avec la noble famille Chevrotet. C'était très courageux ! Mais aussi très stupide.
Astrid: C'était surtout très stupide. Je n'ai jamais su tenir ma langue dans ma poche, c'est à la fois mon plus grand défaut mais aussi ma plus belle qualité.
Ingrid: De toute façon, cette grotesque famille ne mérite aucun respect venant de nous tous. Tu as tenu tête au marquis Chevrotet, c'était merveilleux.
Astrid: Ce diable de marquis, il me répugne. Regarde-les.
Les deux femmes regardent discrètement la famille Chevrotet, à l'écart de tous. Roesia ne quitte pas du regard Alaric Straud, agacée de ne pas être la mariée du jour. Vincent menace du regard Edouard, silencieusement en buvant son verre de vin, quant à son épouse, elle demeure silencieuse d'un air strict aux côtés du marquis.
Astrid: Pauvre petite Roesia, elle ne gagnera pas cette fois.
Ingrid: J'ai l'impression que le marquis déteste ta famille.
Astrid: C'est assez compliqué. Le marquis pense qu'il possède toute la noblesse d'Ostrana, et qu'il peut par dessus-tout nous mépriser. Mais il se trompe. Il n'est qu'un vulgaire pion dans cette dynastie, comme nous tous hélas.
Ingrid: Tu n'as pas tort, je dois le reconnaître.
Astrid: Qu'il aille au diable ce marquis ! Ma famille sera enfin en paix, il n'aura plus ce pouvoir sur mon père, tout va pour le mieux.
Ingrid: Que dis-tu ?
Astrid: Je n'ai rien dis. Buvons ce verre, en cette merveilleuse journée et cette superbe victoire. Il n'aura pas ce qu'il désire, comme sa chère fille.
Ingrid: Je ne comprends pas ce que tu veux dire exactement. Mais trinquons, tu as raison. Ce jour est pour toi, tu le mérite.
Astrid: Pas tout à fait.. Mais merci Ingrid.
Les deux femmes trinquent avec amusement. Astrid s'exprime donc sur son nouvel époux, légèrement ivre.
Astrid: Je suis mariée. Qui aurait crû que la jeune Astrid Dustel allait être mariée pour ses 16 ans ? Surtout avec le redoutable et cruel comte Straud.
Ingrid: Est-ce un compliment ? Ou est-ce ironique ?
Astrid: Les deux. Je n'en sais rien. Au moins, ce grossier comte aura eu ce qu'il voulait. Le merveilleux joyau d'Ostrana ! Quand j'y pense. J'ai était vendue, n'est-ce-pas ?
Ingrid: Je.. Non. Enfin, tout dépend de la raison de ce mariage. Tu aimes réellement le comte Alaric Straud ?
Astrid: Bien sûr.. Que non ! Je le déteste ! Il a prit ma liberté, tout ça pour une fine partie de sa richesse ! C'est grotesque.. Je hais ce sergent-major Straud.
Ingrid: Euh.. Astrid ?
Astrid: Je ne suis pas une vulgaire marchandise !
Ingrid: Comte Straud ! Toutes mes félicitations !
Dit-elle en s'inclinant respectueusement, regardant la silhouette masculine qui se tient debout derrière Astrid. D'ailleurs, la jeune blonde se sent tout à coup nerveuse, mais garde son courage malgré tout et sa fierté.
Elle se tourne pour faire face à son époux, qui semble ennuyé des propos récents de la demoiselle.
Alaric: Eh bien, ma chère épouse. J'arrive toujours au bon moment.
Astrid: Que voulez-vous ?
Alaric: Les invités s'impatientent. Nous devons ouvrir le bal, telle est la tradition.
Astrid: Vous m'en voyez ravie.
Ennuyée, Astrid s'approche du centre de la grande salle de bal en compagnie du comte Straud, sous les regards de tous ces nobles invités.
Une belle musique se joue dans la grande salle, les mariés du jour se place l'un face à l'autre. Astrid s'incline dignement face au comte, tout comme ce dernier qui se penche légèrement en avant avec grâce. Puis ils entament une belle performance aux yeux de tous, avec élégance. Une merveilleuse valse très silencieuse.
Un silence brisé par le comte Straud, qui parle à voix basse à son épouse.
Alaric: Alors comme ça, tu me déteste ?
Astrid: Où sont passés vos bonnes manières ?
Alaric: Je t'en prie, ce vouvoiement est ridicule. Vos bonnes manières de la noblesse, je m'en moque éperdument. Puis, tu es ma femme désormais. Je m'adresse à toi de la manière que je le souhaite.
Astrid: C'est bien ce que je pensais. Vous êtes un grossier major.
Alaric: Un comte. Un comte qui va sauver ta chère famille d'une mort certaine.
Astrid: Si vous le dites. Quoi qu'il en soit, je suis peut-être votre femme à présent, mais ça s'arrête là. Je n'ai aucun ordre à recevoir de vous, est-ce clair ?
Alaric: Dans quel monde vit-tu Astrid ? La réalité n'est pas un conte de fée. Tu vas tôt ou tard le découvrir.
Astrid: Qu'est-ce que vous voulez dire par là, exactement ?
Alaric: Tu es peut-être têtue et courageuse, mais je vais y remédié. N'oublie pas quelle est ta place dans ce monde. Tu n'es qu'une femme.
Astrid: Je sens que nous allons bien nous entendre, vous et moi.
La conversation se termine, tout comme cette belle valse. Le bal est ouvert, alors certains dansent en bonne compagnie. Astrid s'apprête à rejoindre son amie, mais le comte semble vouloir sa mariée à ses côtés. Il l'empêche de fuir, en saisissant son bras fortement, ce qui fait gémir celle-ci.
Nerveuse et remontée contre son nouvel époux, Astrid le fusille du regard.
Astrid: Aie, vous me faite mal.
Alaric: Reste avec moi. Tu as assez discuter avec ton amie.
Astrid: Je n'ai aucun ordre à recevoir de vous, n'ai-je pas était assez claire ?
Alaric: Tu es ma femme désormais, alors tu es a ma disposition. Maintenant tais-toi, allons voir tes parents.
Agacée en voyant Ingrid s'éloignée de son champ de vision, par la force d'Alaric qui la traîne derrière lui par la main. Astrid soupire et finit malgré elle par le suivre gentiment. Ses parents boivent quelques verres avec d'autres nobles, mais en voyant les jeunes mariés venir à eux, ils s'éloignent de leurs amis pour venir discuter avec eux.
Edouard: La fête se déroule bien, mon.. Gendre ?
Alaric: Tout est parfait, vicomte Dustel. Mais nous ne resterons pas longtemps, je suis impatient de retourner sur mes terres. En compagnie de votre charmante fille.
Edouard: Oui, je vous comprend. Alors Astrid, comment te sens-tu ma chère fille ?
Astrid: Vendue, mon cher père.
Edouard: Astrid..
Isabelle: Cesse de te plaindre, ce n'est pas digne d'une comtesse.
Astrid: Rien n'est digne de vous, mère. Puis-je retourner auprès de mon amie, comte Straud ?
Alaric: Non.
Astrid: Soyez gentil, pour une fois dans toute votre vie. Je ne verrais pas Ingrid avant un long moment.
En soupirant d'agacement, Alaric finit par lui céder.
Alaric: Bien. Mais ne sois pas longue, j'aimerais t'avoir à mes côtés en ce jour si spécial.
Astrid: Maintenant que nous sommes.. Mariés. Vous m'aurez à vos côtés pour le restant de vos jours.
Sans ajouter un mot de plus, Astrid rejoint rapidement Ingrid. S'éloignant le plus possible de ses parents et de son époux. Alaric discute avec les Dustel, paisiblement. Mais il surveille de très près son épouse, nerveux par son comportement autoritaire pour une jeune femme de son rang.
Alaric: Votre fille semble avoir un sacré caractère.
Edouard: Ce n'est qu'une question de temps. Soyez indulgent avec elle.
Alaric: Que voulez-vous dire ?
Edouard: Je connais parfaitement votre réputation. Ma fille mérite d'être heureuse, et non le contraire.
Alaric: Vicomte Dustel, n'oubliez pas que sans moi vous seriez en ce moment même avec une corde autour du cou, votre femme en compagnie de plusieurs soldats, votre cadette maltraitée par Roesia Chevrotet quant à Astrid sous les draps du marquis. Alors permettez-moi de m'occuper de ma femme de la manière dont je le souhaite.
Isabelle: Elle est encore jeune, puis autoritaire je dois le reconnaître. Mais avec un peu de temps, elle vous appréciera. Je vous en prie. Ne lui faite pas de mal, comte Straud.
Alaric: Nous verrons bien, selon son comportement. Vous étiez censé faire d'Astrid une bonne épouse. J'espère que vous avez accompli votre unique devoir, vicomtesse.
Edouard: Je vous interdit de parler à ma femme de la sorte !
Alaric: Je vous interdit de me parler de cette manière, Edouard. Si vous ne voulez pas que vos terres périssent en même temps que votre famille. Je peux facilement reprendre ce qui m'appartient.
Dit-il d'un sourire narquois sur son rictus, en voyant la faiblesse dans le regard des Dustel. Edouard se tait, comme sa femme, en sachant pertinemment que le comte Straud peut être un bien pire ennemi contrairement au marquis Chevrotet.
Edouard: Oui, excusez notre impolitesse.
Alaric: J'accepte vos excuses. Maintenant, je vous souhaite de passer une agréable soirée. Je dois aller discuter avec le comte Vlasova.
Isabelle: Merci à vous.
Progressivement, Alaric s'éloigne des Dustel pour rejoindre Nikolaï Vlasova. Il regarde Astrid au loin, qui boit un verre avec Ingrid. Voir Astrid boire sans cesse, c'est très agaçant pour Alaric, et il compte bien le lui faire comprendre.
Lorsqu'ils seront seuls..
23h..
Voulant simplement s'éloigner de la foule, Astrid s'est égarée dans les nombreux couloirs du château du comte Vlasova. Elle s'agace dans l'obscurité en cherchant son chemin, mais finit par prendre le temps de réfléchir en prenant l'air, sortant sur un balcon à proximité d'elle.
La jeune femme admire la vue silencieusement, mais derrière elle, une ombre masculine se forme dans la pénombre et se rapproche d'elle.
?: Y-a-t-il une belle vue ?
Aussitôt, la voix de cet homme retentit et fait sursauter Astrid, qui se tourne immédiatement en dévisageant cet homme qu'elle reconnaît sur le champ. Elle n'est d'ailleurs pas rassurée d'être seule, loin de tous les regards, avec cet horrible marquis.
Astrid: Marquis Chevrotet, vous m'avez fait peur.
Vincent: C'est inné chez moi.
Astrid: Vous cherchez quelqu'un ? Je peux vous aidez ?
Vincent: Oui, vous. J'aimerais simplement discuter.
Astrid: Eh bien, je vous écoute ?
Le marquis se place à côté d'Astrid, bien trop proche d'elle selon la nouvelle comtesse. Elle le regarde du coin de l'œil, avant de s'écarter d'un pas de lui en admirant le ciel étoilé. Cependant, le regard du marquis ne quitte pas la demoiselle qui se sent de plus en plus mal à l'aise.
Astrid: Vous vouliez me parler.. N'est-ce-pas ?
Vincent: Ce mariage, me surprend encore. Je ne savais pas que vous étiez proches, le comte Straud et vous-même.
Astrid: Le coup de foudre surprend toujours.
Vincent: Mais est-ce vraiment l'amour, la raison de ce mariage ?
Astrid: Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?
Vincent: Voyez-vous, votre père et moi étions en pleine affaire. Il me devait une somme d'argent très importante, qu'il n'a jamais pu remboursé. Cependant, il vient tout juste de me donner cet argent, miraculeusement. J'ai comme l'impression que ce mariage a mit un therme à votre situation financière très critique.
Astrid: C'est probablement le hasard. J'ignorer cette histoire que vous aviez avec mon père. Mais le problème est réglé d'après ce que je viens d'entendre, alors tout va pour le mieux. Pour vous, comme pour ma famille. Maintenant, je dois rejoindre mon époux, alors je vous souhaite une bonne soirée marquis Chevrotet.
Astrid s'apprête à partir de son côté, mais la main du marquis saisit son poignet brusquement. Ce geste surprend cette dernière, qui tente de débarrasser son poignet de cette emprise, par sa simple force.
Astrid: Que faites-vous ? Lâchez moi immédiatement !
Vincent: Notre conversation est loin d'être terminée. Je sais très bien que vous avez épouser ce grossier personnage par ordre de votre père, en échange d'une grosse somme d'argent. C'est une évidence. Je pourrais très bien dire à tous les nobles d'Ostrana que les Dustel ont vendu leur fille aînée contre de l'argent et qu'ils étaient en mauvaise posture. La réputation des Dustel changerait énormément, votre famille en souffrirait, surtout votre père.
Astrid: Vous ne le ferez pas ! Cette histoire ne vous concerne pas, vous avez eu ce que vous voulez alors laissez ma famille tranquille maintenant !
Vincent: Non, je n'ai pas eu ce que je voulais exactement. Mais ce n'est rien, nous pouvons éviter une tragédie, si vous acceptiez une seule chose.
Astrid: Que voulez-vous ?
Vincent: Vous, ici-même, sur ce balcon.
Astrid: Moi.. ?
Dégoûtée par la proposition du marquis, qui plus est un peu plus âgé que son propre père. Astrid le repousse brutalement en retirant son poignet de sa main, inquiète en voyant Vincent s'approcher un peu plus d'elle. Le sourire malsain et le regard pervertit du marquis font frissonner de peur la jeune mariée.
Astrid: Comment pouvez-vous.. ?! Votre fille à mon âge !
Vincent: Oui, tu as raison sur ce point. Mais Astrid, toi, tu n'es pas ma fille. Tu n'es qu'une femme. Le joyau d'Ostrana. Mais est-tu aussi merveilleuse sans tous ces vêtements ? Je me suis toujours posé la question.
D'un geste brusque, la marquis saisit la taille d'Astrid d'une main, puis place son autre main sur le dos de la jeune femme. Il tente d'embrasser sauvagement cette dernière, qui tourne la tête à répétition en le repoussant de toute ses forces, soudainement terrifiée par Vincent. L'odeur de cet homme répugne la jeune mariée, une odeur d'alcool insupportable.
Astrid: Mais.. Que faites-vous.. ?! Lâchez moi.. !
Vincent: Sois gentille Astrid, ça sera notre petit secret.
Elle le repousse sans arrêt, et y parvient. Elle profite de l'occasion pour s'enfuir, mais la main du marquis attrape la sienne. Aussitôt, elle est de nouveau tirée dans les bras de Vincent, dos à lui. Les lèvres de cet homme mesquin se posent sauvagement sur sa nuque malgré sa résistance, sa respiration s'accentue de plus en plus.
Par peur et dans le désespoir, seule dans l'obscurité à l'écart de tous, avec ce diable de marquis. Astrid verse quelques larmes en essayant de le fuir, en le frappant, le poussant.. Elle veut simplement partir le plus loin possible, loin de ce danger imminent. Les gestes violents déchirent légèrement sa robe, dévoilant ainsi son corset.
Vincent: Cesse de te débattre, Astrid ! Personne ne viendra, tu es seule. Seule avec moi. Tôt ou tard, tu m'appartiendras !
Tandis qu'elle sent une main se posée sur sa bouche, et l'autre main tenir fermement sa poitrine, en se glissant sous le corset. Astrid parvient à lui donner un violent coup sur le nez, de sa tête. Vincent lâche la jeune femme, surprit en gémissant de douleur, puis en tenant son nez ensanglanté. Mais il riposte et retient encore Astrid qui tente une nouvelle fois de s'échapper.
Violement, il plaque le dos d'Astrid contre le mur, sa main sur la gorge de la mariée. Il fusille Astrid du regard, qui essaye encore et encore de se débattre.
Vincent: Petite garce, je vais t'apprendre les bonnes manières !
De son autre main, il vient giflé la jeune femme brutalement. Avant d'attraper la tignasse d'Astrid et de tirer ses cheveux en arrière. Aussi sauvagement, il embrasse la nuque d'Astrid, sa clavicule, le flan de sa poitrine et finalement ses lèvres de force. Il vient embrasser sa nuque de nouveau, tout aussi brutalement, malgré les sanglots de la jeune femme.. Tout en essayant de la déshabillée férocement.
Astrid: Je vous en prie.. Arrêtez.. Par pitié..
Les gestes de Vincent cessent lorsqu'il sent le canon d'une arme à feux se posé doucement sur l'arrière de sa tête.
Nerveux, Vincent lâche aussitôt Astrid et lève les mains pour ne montrer plus aucun signe d'agressivité. Surprise mais encore inquiète, Astrid s'éloigne brusquement de Vincent, la respiration haletante par l'angoisse. Une main sur son cœur en regardant l'homme qui se tient debout derrière Vincent. Elle est immédiatement sous le choc.
Nikolaï: Pas de ça dans mon château, Vincent. Vous avez un peu trop bu. Je peux vous rafraîchir les idées si vous le souhaitez ?
Furieux mais inquiet tout de même, Vincent se tourne face à Nikolaï, doucement. Il croise son regard menaçant, le charmant Nikolaï montre une autre facette de sa personnalité. Le visage du soldat sans aucune pitié, qui pourrait l'exécuté sans la moindre hésitation pour ce qu'il a osé faire à la belle Astrid.
Vincent: Ne vous mêlez pas de ça, comte Vlasova.
Nikolaï: Ce qui se passe dans mon château me concerne. Si vous ne souhaitez pas coopérez, alors disparaissez immédiatement.
Vincent: Bien. Comme vous le souhaitez.
En partant, Vincent regarde Astrid furieusement. Astrid croise ses bras sur sa poitrine et baisse la tête, honteuse et encore sous le choc en évitant le regard du comte Vlasova. Nikolaï range son arme puis s'approche de la mariée rapidement, dans l'espoir qu'elle ne soit pas blessée.
Nikolaï: Vous n'avez rien ?
Il voit les dégâts de la robe légèrement déchirée, les yeux rougis d'Astrid et la joue rouge de cette dernière. Nikolaï fronce les sourcils, soudainement furieux.
Nikolaï: Je vais le dire à Alaric, il s'occupera de son châtiment.
Astrid: Non, je ne veux plus penser à ça. Alors ne dites rien, je vous en prie..
Nikolaï: Astrid, ce qu'il a essayé de faire ne restera pas impuni. C'est très grave.
Astrid: Que voulez-vous ? C'est un homme, et je ne suis.. Qu'une femme.
Nikolaï: Ne dites pas de sottises. Je peux m'occuper personnellement de son cas.
Astrid: Je vous remercie, mais je préfère qu'il n'y ait aucun conflit. Les miens ont assez souffert des mains du marquis. Oubliez ce qu'il s'est passé, vous n'avez rien vu.
Nikolaï: Si vous le souhaitez. Mais votre époux va se demander comment votre robe est dans cet état. Puis votre joue est très marquée. Il vous a frapper ?
Astrid: Oui, mais je vais bien. Je trouverais un mensonge, ça ira.
Nikolaï: Bien, mais s'il recommence, je l'exécute. Lui et même sa famille.
Les tensions se calment, alors Astrid éclate en sanglots en refoulant toutes ces émotions soudainement. Doucement, Nikolaï s'approche d'elle pour l'enlacer avec bienveillance, en souhaitant simplement réconforter la demoiselle. C'est une longue étreinte, mais tout à coup, Astrid redresse la tête et regarde Nikolaï droit dans les yeux. Aussitôt confuse de sa venue soudaine.
Astrid: Attendez une seconde. Que faisiez-vous ici ?
Nikolaï: Alaric m'a demandé de partir à votre recherche, il souhaitait vous parler. Donc je me suis aventuré dans mon château pour vous retrouvez, lorsque j'ai entendu vos pleurs et la voix du marquis.
Astrid: Que veut-il ?
Nikolaï: Je n'en ai aucune idée. Venez, nous devons rejoindre Alaric dans la salle de bal. Vous êtes certaine que ça ira, à propos du marquis Chevrotet ?
Astrid: Oui, vous êtes arrivé de justesse. C'est une chance pour moi, je vous serais éternellement reconnaissante. Soyez-en certain.
Nikolaï: Il ne faut pas, c'est normal. Je n'allais pas laisser cette ordure vous faire le moindre mal en ma présence.
Astrid échange un sourire avec Nikolaï, avant de le suivre pour retourner auprès d'Alaric et des invités.
Un peu plus tard..
Dans le hall, Astrid descend l'escalier avec le comte Vlasova. Les regards se posent sur elle, en voyant sa belle robe aussi abîmée, ainsi que le bleu qui se forme doucement sur sa joue. Elle baisse la tête pour éviter tous ces regards interrogateurs, honteuse.
C'est alors que son époux s'approche d'eux aussitôt, avec les Dustel. Inquiète, Isabelle se place devant sa fille et regarde son visage en le tenant dans ses mains. Quant à Edouard, il regarde sévèrement Alaric en imaginant qu'il est le seul coupable de l'état physique de sa fille.
Isabelle: Astrid ! Que s'est-il passé ?! Tu vas bien ?
Astrid: Tout va bien, j'ai juste.. Euh.. Je suis..
Nikolaï: Elle est tombée dans l'un des escaliers de mon château.
Alaric regarde son ami, tout comme les Dustel. Tous autant confus.
Astrid: Oui, c'est exact. J'ai marcher sur ma robe, alors je suis tombée maladroitement. Je suis vraiment désolé pour l'état de ma robe.
Edouard: L'essentiel c'est que tu n'ais rien, Astrid.
Isabelle: Oui, écoute ton père. Comment tu te sens ?
Astrid: Un peu étourdie, mais je vais bien. Ne vous inquiétez pas pour moi. C'était un simple accident.
Cependant, Alaric n'est pas convaincu de cet "accident". Il aperçoit sur la nuque de la jeune femme, ce qui ressemble à un suçon, il en voit même plusieurs. Il n'est pas stupide, ce n'est pas une simple chute qui peut causer ceci. Mais il reste silencieux, pour le moment. Il fait en sorte de croire en ces mensonges.
Alaric: Sois moins maladroite.
Astrid: J'essayerais..
Alaric: Enfin, nous allons rentrer. Dis aurevoir à ta famille et à ton amie, tu as dix minutes. Je t'attends dans mon carrosse.
Il salue de la tête ses nouveaux beaux-parents rapidement, puis Nikolaï, avant de quitter le château d'un pas décidé. C'est alors qu'Anastasie arrive en courant avec James, main dans la main, elle s'arrête près de sa grande sœur d'une moue triste.
Anastasie: Tu t'en vas déjà, Astrid.. ?
Astrid: Oui, la route sera longue. Nous devons partir. Puis la journée a était épuisante, je vais me blottir sous les draps lorsque je serais rentré.
Anastasie: Mais, tu viendras nous voir bientôt ?
Astrid: Bien sûr, petite sœur. Nous nous reverrons de temps en temps.
Anastasie: Alors, rentre bien.
Anastasie fait demi-tour tristement, d'un pas lent et s'éloigne de sa grande sœur, ce qui fait de la peine à Astrid. Mais elle s'arrête et court immédiatement dans les bras de l'aînée pour l'enlacer fortement, en versant quelques larmes de chagrin.
Astrid ne retient pas une larme en la serrant dans ses bras, tout aussi chagrinée que sa petite sœur.
Anastasie: Tu vas énormément me manquer, grande sœur..
Astrid: Toi aussi, Anastasie. Sois forte, tout ira bien tu verras. Je viendrais vous voir très souvent. Je te le promet. D'accord ?
Anastasie: Oui, aussi souvent que tu le peux.
Astrid: Sois sage avec père et mère. Profite de chaque instant. Je t'aime..
Anastasie: Je t'aime aussi.. Astrid.
Difficilement, Anastasie s'écarte de sa grande sœur pour partir de son côté avec James. Elle lui sourit et lui fait signe une dernière fois, avant de disparaître de son champ de vision. Astrid se tourne vers ses parents, puis enlace sa mère tendrement, ainsi que son père.
Edouard: Je suis sincèrement désolé, ma fille.. Tu sais bien que je n'avais pas le choix.
Astrid: Oui père, vous n'aurez plus à souffrir désormais. C'est mon devoir d'aider notre famille.
Isabelle: Nous sommes si fiers de toi, Astrid. Tu es l'honneur de notre famille.
Astrid: Merci, mère.
Après quelques étreintes, Astrid rejoint Ingrid dans la salle de bal. Elle lui sourit et l'enlace pour lui dire aurevoir, ce qui surprend cette dernière.
Ingrid: Tu pars déjà ? Mais il est très tôt encore ! Puis, ta robe.. Ton visage. Que s'est-il passé ?
Astrid: Eh oui, il faut croire que le comte Straud n'aime pas la bonne compagnie. Je suis tombé dans un escalier du château, très bêtement.
Ingrid: Dommage, j'aurais aimé discuter un peu plus avec toi. J'espère que nous nous reverrons bientôt. Mais, tu vas bien au moins ?
Astrid: Bien sûr. Nous aurons l'occasion de discuter à ce moment-là. Mais oui, ce n'est rien de grave.
Ingrid voit de la tristesse dans le regard de son amie, il s'est passé quelque chose, elle le sent. Mais elle ne dit rien et l'enlace simplement, pour lui dire aurevoir. Tout de même confuse.
15 minutes plus tard, devant le château..
Rapidement, Astrid descend les marches du grand escalier de pierre menant aux portes du château. Elle voit son époux l'attendre impatiemment dans le carrosse au loin, agacé. Il regarde d'ailleurs sa montre à gousset.
La voix de Nikolaï retentit derrière Astrid.
Nikolaï: Astrid, attendez !
Il la rejoint aussitôt, en bas de l'escalier. Souriant, il tient sa main pour l'embrasser délicatement.
Nikolaï: Je ne vous ai pas dit aurevoir, c'est impoli de ma part.
Astrid: Oh oui, j'aurais dû venir vous voir. Excusez-moi.
Nikolaï: Ne vous excusez pas, Alaric a toujours était très impatient. Je comprends. Je voulais d'ailleurs vous parler de votre nouvel époux.
Astrid: Qu'y-a-t-il ?
Nikolaï regarde du coin de l'œil Alaric, qui observe silencieusement son épouse et son ami, d'un regard sombre.
Nikolaï: Faite en sorte de ne pas énervé cet idiot, il a un très mauvais caractère et aucune patience.
Astrid: Si j'énerve cet "idiot", comme vous dites. Que pourrait-il se passer ?
Nikolaï: Je préfère ne pas l'imaginer, chère Astrid. Soyez obéissante et tout se passera bien.
Astrid: C'est bien ça le problème, comte Vlasova. Je n'ai jamais était une fille obéissante, bien au contraire.
Nikolaï: Essayez tout de même. Ayez confiance en mes paroles. Je connais Alaric comme un frère, je sais qu'il s'énerve très facilement et pour si peu parfois.
Astrid: Tout va bien se passer. N'ayez crainte. Je dois y aller à présent, merci pour les festivités, c'était un grand succès.
Nikolaï: Je vous en prie, tout le plaisir fut pour moi.
Se saluant une dernière fois, Nikolaï regarde Astrid qui monte finalement dans le carrosse au loin. Le carrosse quitte le château, Alaric regarde d'un air sévère Astrid.
Alaric: J'ai dis 10 minutes. Pas 20 minutes.
Astrid: Ce n'est pas si grave, nous avons le temps.
Alaric: Non, pas en ce qui me concerne. J'ai des choses à faire.
Astrid: Le jour de notre mariage ? Permettez-moi d'en douter. Je suis épuisée, alors je vais me reposer un peu durant le trajet.
Alaric: Tu as raison, repose-toi. Tu en auras besoin lorsque nous serons rentrés.
Astrid: Pourquoi donc ?
Alaric: Tes parents ne t'ont décidément rien appris.. Je vais devoir me charger de ton éducation moi-même. Pour faire de toi une bonne épouse.
Astrid: Pour qui vous prenez-vous ?! Ne parlez pas de mes parents de cette façon !
Alaric: Et toi je t'interdis d'hausser le ton avec moi. Est-ce clair ?
Le regard menaçant d'Alaric n'incite pas Astrid à le provoquer plus que cela. Elle soupire d'agacement et tourne la tête pour regarder à travers la petite fenêtre. Alaric fait de même, agacé par le comportement de sa nouvelle épouse qui n'est pas "parfaite" selon lui. Beaucoup trop têtue.
La route est longue, mais Astrid arrive dans le comté d'Eacitria, appartenant au comte Straud. Au loin, Astrid voit le château resplendissant sur une grande falaise, malgré l'obscurité de la nuit, entouré par une immense et dense forêt.
Elle sait déjà quelle vie elle aura auprès du comte Alaric Straud, elle tremble de terreur en imaginant l'enfer qu'elle va subir.. Dans cette inattendue et horrible aventure.
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