L'euphorie d'un destin scellé. (Officiel)
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Chapitre 2 Chapitre 2 : L'arrogant Major.

Dans la nuit, près du village de Choves..

Agrippée à la crinière de Lizzie, Astrid est loin de son domicile mais près d'un terrible champ de bataille. Au loin, elle voit de la fumée opaque recouvrir le ciel.. Désormais rougeâtre par les flammes. Mais elle ne se laisse pas atteindre par le désespoir, au contraire, elle redouble en vitesse sur sa belle monture. Elle veut à tout prix sauver les trois innocentes d'un terrible destin.

Alors rapidement, elle arrive devant le panneau détruit où est inscrit le nom du village "Choves". Bien évidemment, les deux armées s'affrontent dans ce village, il y a des cris, des pleurs, des cadavres, du sang.. De l'agonie, dans chaque recoin de Choves. Certains habitants sont assassinés sous les yeux de la jeune fille, quant à d'autre ils se cachent, s'enfuient ou résistent face aux assaillants.

En traversant le village sur Lizzie, Astrid arrête soudainement sa jument qui se cabre et hennit nerveusement. Elle rassure Lizzie en caressant l'encolure de celle-ci, mais en regardant le grand chariot où sont prisonnières ses deux amies ainsi que sa petite sœur. Tout droit devant elle.

Les soldats d'Edouard encerclent le chariot et affrontent les barbares depuis un long moment déjà. Edouard se bat hargneusement aux côtés de ses hommes, voulant qu'une seule chose, sauver les trois jeunes filles de ces monstres. Mais les ennemis sont nombreux, et bien entraînés au combat.

Prenant son courage à deux mains, Astrid donne un coup à Lizzie, lui ordonnant ainsi de galoper tout droit en direction d'Edouard et du chariot. Mais soudain, la belle église dévastée par les flammes s'écrasent sur le sol, juste devant elle, rendant ainsi nerveuse Lizzie qui sa cabre en hennissant. Ce geste brusque de l'équidé provoque la chute violente d'Astrid, qui cri de surprise en tombant en arrière. La jeune blonde atterrie brusquement sur le dos pendant que Lizzie s'enfuie au galop, loin du danger et des flammes.

Astrid recule et se lève pour s'éloignée des débris enflammés de l'église, elle regarde à travers les flammes le violent combat qui se déroule au loin, devant elle. Celui de son père ainsi que son armée, affrontant les forces ennemies sans relâche pour secourir Anastasie.

Elle soupire d'agacement en cherchant un autre moyen de le rejoindre, regardant autour d'elle d'un regard vif. Mais soudain, la lame d'une épée frôle le visage d'Astrid, elle saute sur le côté par instinct et regarde la source de cette menace. Mais elle n'a pas le temps de comprendre ce qu'il se passe, elle effectue une roulade sur le côté, esquivant de justesse encore une fois la lame aiguisée de l'épée qui se plante violement dans le sol.

Cette fois, Astrid se relève en quatrième vitesse pour faire face à son assaillant, qui n'est t'autre qu'un soldat ennemi à l'emblème du dragon. Un soldat du pays Deskor. Il semble bien agile, fort et très entraîné, contrairement à Astrid qui n'a jamais maniée une seule épée durant toute son existence, et qui ne possède rien qui puisse l'aider face à la menace qui se tient docile devant elle.

Du coin de l'œil, Astrid voit une épée sur le sol, appartenant à un soldat de son père, étendu à côté de celle-ci dans une mare de sang. Elle court donc en direction du défunt soldat, puis de l'épée, poursuivie par son ravisseur qui souhaite à tout prix la tuée.

Astrid ramasse l'épée puis se tourne pour contrée l'attaque de son ennemi, mais rien ne se passe comme elle le prévoit. En effet, la lourde épée est très dure à manipulée pour la jeune fille, qui perd l'équilibre en levant celle-ci et tombe sur le dos, la lâchant dans un cri de surprise.

Bien sûr, cela fait rire l'assaillant qui se rapproche d'elle en marchant d'un pas lent, amusé de la situation.

?: Une femme maniant une épée, je n'ai jamais rien vu d'aussi grotesque. Tu vois bien que c'est inutile de résister, car dans tous les cas.. Je te tuerais.

Astrid: Allez au diable !

Souriant, l'homme lève son épée pour venir achever la jeune blonde, qui se replie sur elle-même en plaçant son avant-bras devant son visage. Inquiète, elle ferme les yeux et grimace de terreur, de la sueur perle sur son front. Pour elle.. C'est la fin de sa courte vie.

Le désespoir l'atteint dans l'agonie de ce triste village..

Mais soudain, une ombre se dresse devant elle. Le bruit de deux lames qui s'entrechoc violement retentit, l'épée de l'assaillant est repoussée par une autre épée brusquement. Ce dernier tombe à la renverse par la puissance de l'inconnu, puis se fait transpercé par l'épée du sauveur d'Astrid, sans avoir le temps de riposter.

Surprise, Astrid ouvre les yeux et baisse son bras pour regarder le sauveur, qui est un homme d'un bel uniforme se tenant debout, ensanglanté de la tête aux pieds, dos à elle devant l'attaquant qui agonise d'une mort lente. Tenant son épée fermement, il tourne son regard couleur noisette pour croisé celui d'Astrid, qui demeure silencieuse face à l'inconnu.

Il s'adresse d'une façon hostile à Astrid, ce qui surprend cette dernière.

Inconnu: Non mais que fait une paysanne dans les parages ? Tu ne vois pas que nous sommes en pleine guerre ?

Un deuxième homme en uniforme s'approche d'Astrid et s'agenouille près d'elle, pour l'aider à se relevée. Celui-ci est bien plus poli que l'homme sinistre.

Inconnu 2: Veuillez l'excuser mademoiselle, il est d'une sale humeur depuis ce matin.

Astrid: Vous parlez à la fille aînée du vicomte Dustel, alors faite preuve d'un peu de respect.

Inconnu: Et alors, qu'est-ce que ça change ? Tu n'es que la fille d'un vicomte. Puis cette noblesse, je m'en moque royalement.

Inconnu 2: Enfin sois plus respectueux envers la demoiselle, cela ne te ferait pas de mal d'être aimable envers une femme, pour une fois.

Inconnu: Qu'importe, allons-y. Ces imbéciles ne vont pas périr tout seul.

Inconnu 2: Oui.. Chef.

Le grand blond au regard sombre s'éloigne d'Astrid, c'est alors que l'autre homme regarde derrière lui, tenant toujours Astrid.

Inconnu 2: Vous avez entendu notre sergent-major ? Avancez !

C'est toute une armée qui suit le blond, tous sont déterminés et confiants. Ils sont là pour secourir les prisonniers, c'est une évidence pour Astrid qui regarde l'autre homme avec un sourire.

Astrid: Merci beaucoup, je vous dois la vie.

Inconnu 2: Détrompez-vous, ce n'est pas moi qui ait arrêté cette épée. Mais ce grincheux, là-bas. Même si j'aurais aimé avoir eu cet honneur de vous sauvez la vie. Dites moi, que fais une si jolie jeune fille entre les flammes de cet enfer ?

Astrid: Eh bien, je..

Inconnu: Nikolaï, cesse donc de courtisé cette femme ! Nous ne sommes pas dans un pub ! Maintenant viens ici.

Nikolaï: Je ne fais qu'être intéressé par le courage de cette femme ! Comme vous le constatez, je suis attendu autre part mademoiselle. Prenez soin de vous, peut-être que nous nous reverrons un autre jour, dans de meilleures conditions.

Souriant d'un parfait clin d'œil, le dénommé Nikolaï rejoint les troupes alliées pour se battre courageusement. Astrid reste ici un court instant, avant de partir à la recherche de Lizzie qui doit encore être dans les parages, en sécurité.

Elle doit retrouvée Lizzie, avant de rejoindre son père. La situation semble être sous contrôle, étrangement, elle a confiance en ces mystérieux arrivants.

Quelques minutes plus tard..

Lizzie est enfin retrouvée par sa cavalière, Astrid calme sa monture qui semble très agitée. Elle guide la jument loin des flammes, dans un endroit plus tranquille et désertique.

Astrid: S'il-te-plaît ma belle, calme toi. J'ai besoin de toi, nous devons rejoindre mon père. Je n'y arriverais pas seule, je ne suis pas assez rapide alors aide-moi.

Doucement, la jument est apaisée par Astrid qui monte sur son dos en suivant. Elle guide Lizzie vers Edouard, dans l'espoir de pouvoir lui venir en aide pour sauver les innocentes. Autour d'elle dans sa course, elle voit des soldats se battre entre eux avec acharnements, mais elle se concentre sur ce qu'elle voit face à elle malgré sa propre peine.. Face à tant de cruauté.

Derrière elle dans le ciel, un boulet de canon se précipite dans sa direction précipitamment. Par chance pour Astrid, elle s'en aperçoit et s'en éloigne aussitôt, tout de même inquiète. L'onde de choc de l'explosion la propulse en avant avec Lizzie, mais ce n'est rien de grave pour la jument ainsi que la jeune fille. Astrid ne perd pas une seconde de plus, si près du chariot, elle court dans sa direction en se faufilant discrètement parmi les hommes qui s'entretuent.

Puis avec plus de chance sans être aperçue, Astrid arrive devant le chariot. Dans la cage en fer, ces deux amies l'observent avec surprise dans leur propre tristesse, quant à sa petite sœur, elle pleure de joie et sourit en agrippant les barreaux de ses mains. La main d'Astrid se pose sur celle de sa sœur, l'aînée verse une larme de joie en voyant Anastasie saine et sauve pour l'heure.

Anastasie: Tu es venue me chercher..

Astrid: Je n'allais quand même pas abandonner ma petite sœur adorée, ainsi que mes seules amies. C'est lâche de ma part.

Anastasie: Merci Astrid.. Merci.

Astrid: Tu me remercieras quand tu seras enfin en dehors de cette cage. Laisse moi réfléchir un instant.

Rachel: Soyez prudente mademoiselle Dustel.

Susan: Ces brutes sont partout.

Regardant autour d'elle d'un œil perplexe, Astrid ne voit que l'acharnement des armées et la terrible violence d'une guerre. Mais elle attrape un poignard sur l'un des hommes des troupes ennemies, qui est étendu sur le sol près du chariot, mort dans d'atroces souffrances.

Avec le bout de la lame du poignard, elle se concentre et tente en vain de forcée le cadenas de la grande cage du chariot de prisonnier. Mais soudain, un des hommes de l'armée ennemie saute sur Astrid, plaquant violement la jeune fille sur le sol. Gémissante de douleur par le choc, Astrid ne se laisse pas faire et se débat tout de même, dans l'espoir de le repousser.

Mais la brute est coriace, de son propre poignard, il tente de transpercé la jugulaire d'Astrid. Heureusement pour elle, un homme de l'armée de son père éloigne l'ennemi d'Astrid puis l'achève de son fusil. Le soldat regarde Astrid avec surprise, ne comprenant pas ce qu'elle fait ici.

?: Mademoiselle Dustel, que faites vous ici enfin ?

Astrid: Ne vous occupez pas de moi, occupez vous plutôt de ces brutes !

?: Oui.. Vous avez raison. Mais je dois vous protégez, c'est mon devoir en tant que membre de l'armée de votre père.

Astrid: Soit. Je dois libérée ma sœur et mes amies, protégez moi si vous le souhaitez.

Mais soudain, l'homme est transpercé par une épée en plein cœur et tombe sur le sol. Sous le regard horrifié d'Astrid, qui recule sous la menace d'un autre ennemi. Cet homme enjambe le pauvre soldat, pour avoir l'honneur de tuer la fille aînée du vicomte Dustel de sa propre lame. Avec un sourire glaçant sur son rictus.

Il se précipite sur Astrid, qui ne peut qu'esquiver en étant désarmée. Mais elle esquive trop tard une autre attaque de l'assaillant.. La pointe de l'épée tranche la peau d'Astrid brusquement, d'un geste vif. La jeune blonde pousse un cri de souffrance déchirant.. Du sang coule le long de sa clavicule, elle gémit de douleur en reculant et en posant sa main sur la profonde plaie.

Le dos d'Astrid rencontre le chariot, elle est prise au piège et n'a plus la force d'esquiver. Elle regarde cet ennemi courir vers elle avec hargne, mais l'ombre masculine d'un homme passe devant elle furtivement. L'ennemi cesse de courir et tombe sur le ventre, la gorge tranchée, sous la surprise et l'incompréhension d'Astrid.

Sur sa gauche, elle voit l'homme qui vient de lui sauvé la vie.. Encore une fois. Il n'a pas l'air ravi de la voir ici et soupir d'agacement, en regardant la demoiselle.

Inconnu: Encore toi ?

Astrid: Encore vous ? Je commence à me lasser de vous voir, vous et votre hostilité.

Inconnu: Sans moi, tu serais morte à l'heure qu'il est. Depuis longtemps.

Astrid: Je ne vous ai jamais dit de me sauver la vie, vous le faite vous-même.

Inconnu: Mon devoir est de protéger les habitants d'Ostrana, puis surtout de gagner cette guerre qui ne fait que trop durée.

Astrid: Si vous le dites. Dans ce cas, libérez ma sœur ainsi que mes amies de cette cage, en tant que bon soldat au service du peuple.

Inconnu: C'est exactement pour cette raison que je suis juste devant toi, maintenant écarte-toi de mon chemin. Misérable.

Irrespectueux, il pousse Astrid sur le côté pour libérer les jeunes filles. Sa lame tranchante brise le cadenas, la grille s'ouvre et les jeunes filles descendent enfin du chariot. Soulagées.

Anastasie court dans les bras de sa grande sœur, avec ses deux amies Rachel et Susan. Autour d'eux, les forces ennemies perdent face aux hommes du grand blond, qui se regroupent autour du chariot en attendant l'ordre de leur chef.

C'est alors que le dénommé Nikolaï réapparaît parmi les hommes en armure, souriant en s'approchant d'Astrid.

Nikolaï: Eh bien, le destin nous réunis ma jolie. Comme c'est surprenant.

Inconnu: Concentre-toi sur notre quête, pas sur cette fillette.

Astrid: Fillette ? Je vous ordonne de me respecter !

Anastasie: Sois gentille avec lui, il vient de nous sauver la vie Astrid. Il est simplement grossier, comme la plupart des soldats.

Astrid: Tu as raison, mais cela ne m'empêche pas de le détester. Personne n'a osé me parler de la sorte depuis que je suis née, je suis la fille du vicomte Dustel, pas une simple roturière.

Rachel: Ah.. C'est agréable à entendre, mademoiselle..

Susan: Elle dit cela sur le coup de la colère, ne l'écoute pas Rachel. Astrid est notre amie, elle n'est pas comme les autres nobles de notre pays.

Nikolaï: Qu'elle soit une noble ou bien une simple paysanne, sa beauté reste époustouflante à m'en couper le souffle. Maintenant que le calme est enfin revenu, permettez-moi de me présenter, charmante demoiselle.

Avec élégance, Nikolaï vient tenir la main d'Astrid, s'inclinant pour embrassé la main de celle-ci délicatement. Il la regarde dans les yeux, avec un charmant sourire pouvant faire fondre les cœurs.

Son visage aux traits fins, brun au regard émeraude.

Nikolaï: Caporal-chef Nikolaï Vlasova, pour vous servir. Sous les ordres de notre sergent-major.

Astrid: Sergent-major ?

Elle regarde le grand blond d'un œil perplexe. Un sergent-major ? Il semble si jeune pourtant.. Cela surprend Astrid qui le questionne du regard. Le major détourne le regard de la jeune fille, agacé.

Inconnu: Assez. Notre quête est loin d'être terminée, nous devons continuer d'avancer au sud.

Nikolaï: Tu as raison. Mais qu'allons nous faire de ces jeunes filles ?

Inconnu: Elles sont assez grandes pour se débrouiller toutes seules. Ma mission consiste à sauver Ostrana, pas à surveiller et protéger ces roturières. Avançons !

Soldats: Oui sergent-major !

Les soldats s'éloignent des jeunes filles, comme le major. Nikolaï soupir donc et suit le mouvement par ordre de son chef.

Nikolaï: Trouvez un endroit où vous abriter mesdemoiselles, la guerre n'est pas encore terminée.

?: Attendez !

Edouard vient en courant vers eux, avec quelques soldats de sa petite armée. Les survivants du massacre..

Quand il voit Astrid, sa colère se manifeste dans sa propre inquiétude. Il enlace Anastasie avec soulagement, tout en foudroyant du regard l'aînée.

Edouard: Enfin Astrid, que fais-tu ici ?!

Astrid: Je voulais simplement vous aidez père, ce n'est pas dramatique.

Edouard: Si, bien au contraire ! Nous sommes en pleine guerre, cesse de faire l'enfant et sois plus obéissante ! Tu n'as rien à faire sur le champ de bataille, ta place n'est pas ici !

Astrid: Alors que devais-je faire ? Attendre patiemment dans ma chambre comme une bonne fille, pendant que ma sœur vit un terrible enfer ?!

Edouard: Je t'interdis d'hausser le ton ! Ce n'est pas l'une de tes petites aventures, mais la réalité Astrid ! Tu aurais pu mourir !

Astrid: J'ai simplement essayer de faire ce qui était juste, et ce que je n'ai pas su faire plus tôt dans la matinée.. Sauver ma petite sœur ainsi que mes amies. Pardonnez-moi si je déçois vos attentes père, mais si c'était à refaire, je le referais sans la moindre hésitation.

Edouard: Tu es bien courageuse ma fille, mais la réalité n'est pas une belle aventure comme tu l'imagines depuis ton enfance. En rentrant, nous discuterons de ta punition ta mère et moi.

Astrid: Père.. ?

Edouard: Assez ! Ce n'est n'y l'endroit, n'y le moment pour cela ! Pardonnez nous pour les enfantillages de ma fille, sergent-major. Je ne saurais comment vous remerciez pour ce que vous avez fait, sans vous, nous aurions perdu face aux soldats du roi Igor. Ils étaient plus nombreux que ce que j'avais imaginer.. Quant à mes filles, je vous suis reconnaissant de les avoir sauvées.

Le capitaine se tient docile devant Edouard, le regard glacial. Nikolaï reste très poli et s'incline face à la noblesse, respectueux envers Edouard. Il donne par ailleurs un petit coup à son chef, nerveux en voyant que ce dernier ne s'incline pas.

Nikolaï: Sois respectueux, c'est le vicomte Edouard Dustel.

Inconnu: Je le sais. Ne me remerciez pas, je n'ai fais que mon devoir.

Edouard: J'espère avoir un jour l'occasion et l'honneur de vous remercier comme il se doit. Vous souhaitez une belle propriété dans notre comté ? Des domestiques ?

Inconnu: Je souhaite gagner cette guerre avec mes soldats, rien d'autre. Par ailleurs, je vous conseille de retourner dans votre demeure, là où vous serez en sécurité. Bientôt.. La guerre sera terminée.

Edouard: Comment en avez-vous la certitude ? Je peux peut-être vous aidez avec mes soldats ?

Inconnu: Mes soldats suffiront, en route Nikolaï.

L'air impassible, le capitaine monte sur un beau cheval blanc, un Lusitanien, puis mène ses soldats au sud du village détruit sans rien ajouter de plus. Nikolaï présente ses salutations aux trois nobles et aux deux jeunes filles, gardant son sourire chaleureux envers Astrid, puis il monte sur son cheval tacheté, Appaloosa.

Nikolaï: Faites bonne route et soyez prudents.

Il rejoint au trot le major, se plaçant à ses côtés.

Plus tard, à l'aube, devant le manoir des Dustel..

Par la fenêtre, Isabelle voit son époux revenir avec peu de soldats ainsi que ses deux filles. Soulagée, elle sort du manoir précipitamment puis prend Anastasie dans ses bras avec un fin sourire. Mais en voyant Astrid, elle fronce les sourcils et la gronde aussitôt.

Isabelle: Tu es allée rejoindre ton père ?! As-tu perdu la raison ?!

Astrid: Je suis fatiguée.. Je vais me reposer.

Ennuyée, Astrid se dirige vers l'écurie en guidant Lizzie. Malgré les paroles de sa mère, qui compte bien la sermonnée.

Isabelle: Pas si vite jeune fille !

Edouard: Laissez la, nous discuterons de tout cela un peu plus tard. La nuit a était longue pour nous tous, nous devrions nous reposer un peu.

Anastasie: Père a raison, mère. Puis.. Astrid voulait simplement me sauvée la vie. Pourquoi est-ce si mal ?

Isabelle: Car sa place n'est pas sur un champ de bataille. Plus tard, tu comprendras Anastasie. Elle aurait pu se faire tuée.. Je ne l'aurais pas supporter.

Edouard: Nous sommes simplement inquiets pour elle. Maintenant va dans ta chambre, je vais demander à tes domestiques de te préparée un bon bain puis de te soigner.

Anastasie: Je vais bien, ne vous en faite pas pour moi. Merci d'être venu me chercher, père.

Edouard: Enfin, tu es ma fille. C'est mon rôle de te protéger, quoi qu'il puisse m'arriver. Il en est de même pour ta sœur, même si elle ne semble pas le comprendre.

Un peu plus tard, dans l'écurie..

Astrid nourrit sa jument en étant pensive, elle reçoit alors la visite de l'homme d'écurie, Louis. Il vient simplement pour travailler.

Louis: Anastasie est saine et sauve, c'est une bonne nouvelle. Seulement, vous n'avez pas l'air aussi rétablie que votre petite sœur, de cette tragédie. Mentalement comme physiquement.

Il dit cela en regardant la plaie tachetée de sang d'Astrid, sur sa clavicule droite. Elle soupire en touchant la blessure de sa main, agacée.

Astrid: Ce "sergent-major" avait raison. Sans lui.. Je serais morte à l'heure qu'il est. C'est tellement pitoyable, je n'ai même pas su me défendre face à ces barbares.

Louis: Vous êtes encore jeune et vous n'êtes pas entraîner au combat, mademoiselle. Alors ne culpabilisez pas, vous êtes en vie, c'est l'essentiel.

Astrid: Peut-être, oui.. Quoi qu'il en soit, cette petite mésaventure m'a épuisée. Je devrais peut-être aller me coucher.

Louis: Faites donc cela, je vais m'occuper soigneusement de Lizzie. Elle a besoin de soin.

Astrid: Merci Louis.

Astrid quitte l'écurie en souriant à Louis, reconnaissante.

Elle doit se reposée quelques temps, dans quelques heures, elle va avoir une longue conversation avec ses parents. Elle n'est pas encore prête pour cela.. D'autant plus qu'elle sait déjà qu'une sévère punition sera imposée pour la jeune fille, à cause de son entêtement et de sa désobéissance.

En début d'après-midi, dans la chambre d'Astrid..

La jeune blonde se regarde dans le miroir, déçue en voyant la cicatrice sur sa clavicule. Après une petite sieste, un petit bain chaud et des soins, elle est en pleine forme physiquement. Mentalement c'est autre chose, en sachant d'ores et déjà que ses parents l'attendent dans le salon.

Vêtue d'une simple robe légère, elle relâche un soupir de désespoir avant de quittée sa chambre pour rejoindre le salon. En arrivant devant l'arche du salon, elle voit ses parents en pleine discussion. Elle profite de l'inattention de ses parents pour se faufiler en toute discrétion vers la porte de sortie, dans l'espoir de fuir une agaçante discussion.

Isabelle: Où vas-tu Astrid ?

Edouard: Tu n'échapperas pas à ta punition aussi facilement.

Astrid: En quoi est-ce mal d'avoir essayer de sauver ma petite sœur ? C'est ridicule.

Elle soupire d'ennui avant de rejoindre ses parents, puis de s'assoir sur le fauteuil face à eux. Assis l'un à côté de l'autre sur un autre fauteuil, Edouard et Isabelle fusillent leur fille d'un regard sévère.

Isabelle: Ce que tu as fais étais vraiment inconscient. Te rends-tu compte de l'imprudence de tes actes ?

Astrid: Oui mère, j'en ai pris conscience en quittant le manoir dans la nuit. Mais ça en valait la peine.

Edouard: La vie n'est pas une joyeuse petite aventure, Astrid. Le monde est envahi de personnes cruelles comme les soldats du roi Igor, nos ennemis. Un jour ou l'autre, tu tomberas entre les mains de l'un de ces barbares, mais cette fois-ci tu n'auras pas la chance d'être sauvée. Penses-y.

Astrid: Oui.

Isabelle: Tu es l'aînée, c'est à toi de montrer l'exemple et d'être responsable, même à ton jeune âge. Tu vas bientôt avoir 15 ans, tâche de te comporter en adulte et sois plus obéissante.

Astrid: Je vais faire l'effort d'être plus obéissante, même si je trouve que je le suis assez..

Edouard: Bien. En vu de ton imprudence et du danger qui rôde sur nos terres, ta mère et moi avons décidés de t'interdire de t'éloigné de notre propriété.

Astrid: Pardon ?!

Isabelle: Maintenant, tu pourras te promenée sur notre propriété. Là où tu es en sécurité.

Astrid: C'est inutile, faites moi confiance ! J'ai besoin de voir mes amies de temps à autre !

Edouard: Astrid, la discussion est close. Maintenant tâche de te reposer, je dois aller à Camiers pour régler quelques problèmes à cause de ces brutes.

Edouard quitte le salon ainsi que sa propriété, tandis qu'Astrid supplie sa mère de lui laisser le peu de liberté qu'elle possédait.

Astrid: Je vous en prie, mère, ne me privez pas de cette liberté !

Isabelle: Ton père applique les lois de cette demeure, et je suis parfaitement d'accord avec cette condition. Ici, tu seras plus en sécurité. Puis vois le bon côté des choses, tu pourras te consacrer un peu plus à tes leçons.

Agacée, Astrid tente de répliquée. Mais sa mère met un therme à cette petite discussion en quittant à son tour le salon. Seule dans cette grande pièce, Astrid monte dans sa chambre rapidement et ferme brutalement la porte pour s'y réfugiée.

Dans le couloir, Anastasie la regarde d'un œil perplexe. Mais en voyant sa grande sœur aussi furieuse, elle décide de ne pas l'interpellée et retourne à ses occupations.

Trois semaines plus tard, un jour avant l'anniversaire d'Astrid..

C'est une belle journée ensoleillée pour la famille Dustel. En trois semaines, Astrid n'a fait qu'étudier dans sa chambre, ses devoirs et ses leçons. Elle a perdu peu à peu le sourire et sa propre liberté. Mais elle sait que ce n'est pas pour une mauvaise raison qu'elle doit restée tout près de son manoir, mais car le danger rode derrière chaque brindille à Sheorisia.

La garde du vicomte s'est renforcée et redouble de vigilance, le manoir est surveillé en permanence tout comme les petits villages du comté. Mais pour l'heure, Astrid ne se préoccupe pas de cela, elle pense plutôt à son anniversaire qui approche à grand pas. Demain, la jeune fille aura 15 ans.

D'ailleurs, elle s'impatiente et joue avec sa petite sœur dans la chambre d'Anastasie. Les deux filles se chamaillent, avant de se laisser tomber sur le grand lit pour souffler un peu.

Anastasie: Tu es plus forte que moi, ce n'est pas juste.

Astrid: Je suis la plus âgée, cela ne m'étonne pas.

Anastasie: Astrid, je suis vraiment désolé..

Confuse, Astrid regarde sa petite sœur qui semble préoccupée par quelque chose, chagrinée.

Astrid: Pourquoi ?

Anastasie: Si tu es privé de liberté, c'est à cause de moi. J'aurais du être plus forte, comme ça, tu ne serais pas parti à ma recherche.

Astrid: Non, ne dis pas ça. Ce que j'ai fais, je l'ai fait pour toi mais aussi pour mes amies. Puis c'était mon choix, je ne regrette absolument rien.

Anastasie: Tu penses que père et mère vont bientôt lever ta punition ?

Astrid: Mais oui, je n'en ai aucun doute ! Maintenant soucis toi plutôt de ça.

Joueuse, Astrid chatouille sa petite sœur qui se met à rire aux éclats. Puis elle cesse, s'asseyant sur le lit avec le sourire. Anastasie s'assoit donc à son tour, regardant sa sœur avec admiration.

Anastasie: Tu sais ? Je suis heureuse que tu sois ici, avec moi. Avant tu étais toujours avec Rachel et Susan, le samedi et le dimanche. Puis la semaine tu es occupée avec mère à chaque instant. Maintenant, je peux jouer avec ma grande sœur et être un peu plus avec elle.

Astrid: Pardonne moi si je ne suis pas toujours près de toi, c'est juste que.. J'ai énormément de choses à faire, puis à apprendre. Alors quand je peux, je prends le temps de respirer un peu en allant voir mes amies. Du moins.. Lorsque je n'étais pas punie.

Anastasie: Oui, je te comprend. Dis-moi, tu seras toujours ma grande sœur ?

Astrid: Pourquoi dis-tu cela ?

Anastasie: Peut-être qu'un jour tu devras partir loin du manoir, et que tu m'oublieras..

Astrid: Non, jamais. Même si je pars à l'aventure, tu seras toujours ma petite sœur adorée. Je ne t'oublierais jamais, je t'en fais la promesse Anastasie.

Anastasie: Vraiment ? Tu es sincère ?

Astrid: Plus que je ne l'ai jamais était.

Elles s'échangent un doux sourire, avant d'entendre des frappements à la porte de la chambre. Les deux filles se tournent et regarde la porte, permettant à la personne d'entrer dans la chambre. C'est Maria, la domestique d'Astrid qui s'annonce aux deux filles.

Maria: Vos parents vous attendent pour le déjeuner.

Astrid: Bien, nous venons tout de suite. Merci Maria.

Maria referme la porte et s'éloigne de la chambre, les deux filles s'échangent un regard joueur, avant de sortir de la chambre pour rejoindre la grande salle à manger.

Un peu plus tard..

En plein repas, les discussions varient pour la petite famille. Mais une lettre apportée par une domestique vient chamboulée chaque membre de la famille. Edouard ouvre la lettre en silence, pendant que sa femme discute avec ses filles de l'anniversaire d'Astrid.

Isabelle: Demain tu auras 15 ans, tu grandis si vite.

Astrid: Oui mère, j'ai hâte de devenir une belle jeune femme comme vous !

Isabelle: Merci Astrid, tu le deviendras. J'en ai la certitude.

Anastasie: Et moi ? Je serais une belle femme, mère ?

Isabelle: Oh oui, comme ta chère sœur. La beauté est héréditaire dans notre famille, depuis des générations.

Souriante, elle regarde ses filles qui ricanent bêtement. Edouard redresse la tête, abasourdi.

Edouard: La guerre est terminée.

{...}

            
            

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