L'euphorie d'un destin scellé. (Officiel)
img img L'euphorie d'un destin scellé. (Officiel) img Chapitre 10 Chapitre 10 : Une liberté retrouvée.
10
img
  /  1
img

Chapitre 10 Chapitre 10 : Une liberté retrouvée.

Quelques jours plus tard, dans le château du marquis Chevrotet..

Dans le grand salon, le marquis regarde par la fenêtre le temps pluvieux, pensif. Sa femme est assise sur un fauteuil devant la cheminée, en train de tricoter silencieusement.

C'est alors qu'une domestique vient à lui avec une lettre, qu'elle lui donne sur le champ.

Domestique: Excusez-moi si je vous importune sir, c'est une lettre du roi Andreas.

Vincent: Que veut-il encore ?

Il soupir et prend la lettre, qu'il ouvre tandis que la domestique part immédiatement de son côté. Visiblement intimidée par Vincent.

En râlant, il jette la lettre sur le sol après l'avoir lue.

Vincent: Ce fainéant a encore besoin de moi. Je ne supporte plus d'être son pion.

Athelina, l'épouse du marquis, soupire dans son coin en continuant son activité.

Athelina: Eh bien, cesse donc d'être son pion.

Vincent: Penses-tu que c'est aussi simple que cela ? Je suis sous ses ordres, je ne suis qu'un simple marquis rien de plus hélas.

Athelina: Alors cesse de te plaindre, c'est agaçant.

En regardant de nouveau à travers la fenêtre, une idée lui traverse l'esprit. D'un sourire mesquin sur son rictus, il partage cette idée à sa femme.

Vincent: Si je ne suis plus un marquis, alors je n'aurais plus aucun ordre à recevoir de cet imbécile.

Athelina: Que comptes-tu faire ? L'exécuté ?

Dit-elle en ricanant bêtement. Vincent se tourne et la regarde, confiant.

Vincent: Exactement !

Abasourdie, elle regarde son époux en cessant toute activité sur le champ. Ne partageant pas du tout cette idée.

Athelina: Est-ce une plaisanterie ? Je l'espère.

Vincent: Je suis sincère, c'est une excellente idée, fais moi confiance. Si j'élimine le roi Andreas et son épouse, alors Ostrana sera à moi. Je deviendrais le nouveau roi de ce pays.

Athelina: N'y compte pas mon cher, le seul héritier sera le prince Elyot.

Vincent: Alors je vais devoir me débarrasser du petit prince également.

Athelina: Si tu fais cela, alors le traité avec le roi Igor sera rompu. Une guerre éclatera à nouveau, nos pays ne seront plus liés.

Vincent: Si cette guerre a éclatée c'est uniquement à cause de ce pitoyable roi, il n'est pas fait pour diriger ce pays. Si j'étais à sa place, le roi Igor aurait périt dans cette guerre et le pays Deskor serait à moi. C'est d'ailleurs ce que je compte faire, si je parviens à mes fins.

Athelina: De toute évidence, je ne pourrais pas te faire revenir sur ta décision. Tu es si têtu, quand tu désire quelque chose tu l'as par tous les moyens.

Surprise, Roesia entre dans le salon et regarde son père avec étonnement. Ayant entendu cette conversation secrètement.

Roesia: Que dites-vous père ? Vous voulez éliminé le roi Andreas pour prendre sa place et gouverné Ostrana ?

Vincent: C'est exact Roesia, notre vie sera parfaite. Tous ces misérables nobles seront à mes pieds, puis je vais agrandir notre pays en partant à la conquête du monde.

Roesia: C'est une excellente idée père ! Alors si vous devenez roi, cela voudra dire que je deviendrais une.. Princesse ?

Dit-elle en sautillant presque sur place, de joie, avec un grand sourire et un regard émerveillé.

Vincent: Enfin ma chère fille, à mes yeux tu es déjà une princesse. Mais pour répondre à ta question, oui, tu seras par l'avenir l'héritière de ce pays, peut-être même du monde entier.

En criant de joie, elle saute dans les bras de son père qui sourit de la voir aussi joyeuse. Athelina ne dit rien et regarde cette étreinte, septique concernant le projet de son époux.

Roesia: Vous êtes le meilleur père qu'une fille puisse rêvée ! Je suis si honoré d'être une Chevrotet. Pour une fois Astrid sera à la seconde place, contrairement à moi ! Je serais la plus belle de notre pays !

Toujours aussi joyeuse, elle part en courant du salon pour monter dans sa chambre en criant de joie.

En entendant le prénom du joyau d'Ostrana, Vincent se tourne pour regarder à travers la fenêtre tout à coup pensif. Il a une idée en tête.

Vincent: Astrid.. Mais oui. Elle n'osera plus me résister, car je serais son roi. Elle sera enfin à moi.

Athelina: Ai-je bien entendue le prénom de la fille Dustel ? Que mijotes-tu enfin ?

Vincent: Rien qui te concerne, Athelina.

Athelina se lève et s'approche de Vincent, intriguée par ses paroles. Elle croise les bras sous sa poitrine et attend quelques explications de sa part. Il la regarde droit dans les yeux, agacé.

Vincent: Eh bien, qu'y-a-t-il ?

Athelina: Cette blessure à ton œil gauche, elle ne s'est pas faite toute seule. Depuis que nous sommes rentrés, tu n'as rien dit à ce sujet.

Vincent: Il n'y a rien à dire, tout simplement.

Athelina: Ne me prends pas pour une idiote. Astrid humilie notre famille devant toute la noblesse d'Ostrana, elle disparaît après son grotesque discours mystérieusement en même temps que toi, lorsque tu réapparaît enfin tu as l'œil gauche en sang et tu veux immédiatement quitter le manoir des Dustel.

Vincent: Ce n'est que le hasard, j'ignorer qu'elle avait aussi disparue de la fête en même temps que moi. Puis pour mon œil, j'ai eu un différent avec un noble lors de la fête.

Athelina: De simples coups ont faillit te crever un œil peut-être ?

Vincent: Cesse de me questionner, c'est très énervant. Tu sais comment je suis lorsque je suis en colère, n'est-ce-pas ?

Athelina: Il y a bien longtemps que je n'ai plus peur de toi, Vincent. Depuis que je n'ai jamais désiré avoir Roesia.

Vincent: Cesse de te plaindre, puis monte dans la chambre il est tard. Je te rejoindrais dans quelques minutes.

Athelina: C'est cela..

Athelina s'apprête à partir, mais avant de quitter ce lieu, elle lui dit une toute dernière chose.

Athelina: J'ignore ce qu'il y a exactement entre toi et la comtesse Straud, et je m'en moque éperdument. Mais n'oublie pas qui est son époux.

Vincent: Cet enfant de putain ne m'effraie pas, lorsque je serais roi il sera sous mon commandement.

Athelina: Si tu le dis, Vincent. Si tu le dis..

L'épouse du marquis quitte le salon sans rien dire de plus, ennuyée par son mari. Alors que Vincent s'assoit sur un fauteuil en regardant les flammes dansées dans la grande cheminée, savourant chaque détail de son plan.

Il repense d'ailleurs à ce bal récent, la chambre d'Astrid et le corps du joyau d'Ostrana qui lui appartenait enfin. D'ailleurs, à cet instant, il regrette même de ne pas l'avoir à ses côtés pour passer toute la nuit rien qu'avec elle. Mais lorsqu'il deviendra le souverain de ce pays, cela changera définitivement.

Astrid n'aura plus les moyens de lui échapper, elle sera à lui jusqu'à son dernier souffle..

Le lendemain matin, Eacitria..

Astrid ouvre les yeux puis s'étire sous les draps, mais cesse ce geste en sentant encore ces horribles douleurs. Elle tourne la tête et voit le visage endormi d'Alaric, mais ce dernier se tourne dos à elle.

Confuse, Astrid aperçoit de vieilles cicatrices sur le dos de son époux. Elle n'a jamais pris le temps de le regarder de plus près, puis, elle ne le voulait pas de toute façon. Mais désormais, sa curiosité est bien plus forte qu'elle.

Que s'est-il passé pour que son dos soit marqué par autant de cicatrices ? Alors doucement, elle approche sa main des vieilles plaies et effleure l'une d'elle de ses doigts fins, qu'elle caresse du bout de ses doigts.

Alaric: Je peux savoir ce que tu fais ?

Surprise par cette question soudaine, elle retire immédiatement ses doigts de la cicatrice en ignorant la question d'Alaric. Embarrassée.

Astrid: Moi ? Rien.. Rien du tout.

Dans le silence, Astrid détourne le regard du dos de son époux un court instant, avant de le questionner à ce sujet.

Astrid: Qu'est-ce donc ?

Alaric: Des cicatrices, ça ne se voit pas ?

Astrid: Non je veux dire, pourquoi elles sont là ? Certaines semblent vraiment profondes, puis très vieilles.

Alaric: La guerre n'est pas une belle petite aventure. Pendant que vous, les riches de la noblesse, vous dégustez du bon vin lors d'un somptueux bal. Nous, les soldats, nous nous battons courageusement pour tous vous sauvez.

Astrid: Eh bien je le savais déjà. J'ai déjà participé à la guerre, vous vous en souvenez ?

Alaric: Si je m'en souviens ? Dans ce village j'ai passé la plupart de mon temps à te sauver la vie. Ce n'est pas ce que j'appelle y participer.

Astrid: J'ai au moins essayer d'aider mon peuple. J'ai fais quelque chose !

Alaric: Courir jusqu'à une mort certaine, oui.. En effet.

Astrid: Cessez de me prendre pour une parfaite idiote.

Alaric: Et toi, cesse immédiatement de me donner des ordres. Fillette..

Agacée, elle soupire et détourne le regard du comte.

Astrid: Ne m'appelez pas de cette façon, c'est très humiliant.

Alaric: Je m'en moque, tant que ça ne me concerne pas.

Astrid: Oh ça je m'en doutais. Vous ne pensez qu'à vous, à votre petite personne et rien d'autre.

Alaric: Oui, c'est justement pour ça que j'ai combattu pour sauver Ostrana des armées du roi Igor. Car j'ai toujours adoré vivre dangereusement, je ne pense qu'à moi évidemment. Si c'était réellement le cas, fillette, je n'aurais pas risquer ma vie un million de fois pour vous tous, les braves nobles de ce pays.

Astrid: Alors voilà pourquoi vous détestez tant les nobles ?

Alaric: Je hais les nobles car ils se croient superficiels. Avec la richesse qu'ils possèdent tous, et qu'ils gardent précieusement pour leur petite famille adorée. Les riches gouvernent, les pauvres crèvent.

Astrid: Dixit l'homme qui possède bien plus de richesse que le marquis en personne.

Dit-elle d'un sourire amusé, avant de se refermer immédiatement sur elle-même en repensant au terrible traumatisme qu'elle a vécue, dans son ancienne chambre.. Sous l'emprise du marquis Chevrotet.

Elle regarde droit devant elle puis s'assoit, ramenant ses jambes contre sa poitrine en les enlaçant de ses bras. Tremblante.

Mais Alaric ne s'en aperçoit pas, cependant il se tourne face à elle pour continuer cette petite discussion, étonnement amusé des propos d'Astrid.

Alaric: Au moins je le surpasse sur une chose, la richesse. C'est assez satisfai..

En voyant la terreur dans le regard d'Astrid, puis ses yeux larmoyants, il est prit d'une certaine confusion et se redresse légèrement sur son avant-bras droit.

Alaric: Eh bien, que t'arrive-t-il tout à coup ? Astrid ?

Il pose sa main sur le bras de la demoiselle, qui sursaute de terreur par ce geste. Elle s'écarte aussitôt de lui, se braquant sur elle-même.

Astrid: Non, ne me touchez pas.. ! Laissez-moi tranquille.. !

Alaric: Eh, calme-toi. Je n'aime pas quand on me parle de cette façon, tu le sais maintenant. Puis qu'est-ce qui t'arrive enfin ?

Elle ferme les yeux en se refermant sur elle-même, puis en versant quelques larmes silencieuses, les lèvres tremblantes, le corps frissonnant de terreur.. Ce comportement intrigue bien plus Alaric, mais la demoiselle se lève du lit et part immédiatement de son côté en enfilant son peignoir de chambre en satin.

Astrid: J'ai besoin de prendre l'air.

Alaric: Astrid ?

Elle referme la porte de la chambre sur son passage, alors Alaric se place sur le dos, se redressant sur ses avant-bras en regardant la porte avec interrogation.

Un quart d'heure plus tard, dans les jardins..

Dans une profonde tristesse, Astrid est assise sur une fontaine et regarde son reflet dans l'eau de celle-ci. Une larme tombe dans l'eau, elle essuie aussitôt ses yeux de sa main. C'est alors que le comte s'approche d'elle, voulant comprendre ce qui chagrine autant sa femme.

Alaric: C'est à cause de moi, c'est ça ?

Cachant sa peine sur le champ, Astrid tourne la tête pour le regarder en essuyant ses dernières larmes.

Astrid: Non. Puis tout va bien.

Alaric: Oh oui, ça se voit.

Astrid: Ne vous préoccupez pas de moi, cela ne vous ressemble pas.

Alaric: Peut-être que tu ne me connais pas assez bien. Ne juge pas une personne sur ta première impression. Il est vrai que je suis assez sanguin, que je m'emporte pour pas grand chose et que j'ai l'air d'être ce monstre sanguinaire aux yeux de tous. Parfois même, je me dis que c'est ce que je suis exactement, je n'ai jamais éprouvé de pitié pour mes ennemis. Mais peut-être qu'au plus profond de mon âme, je suis une autre personne bien moins cruelle.

Confuse par les propos de son époux, qui semble très sincère. Astrid l'interroge un peu plus du regard, ne sachant pas quoi répondre à cet instant.

Alors Alaric s'assoit sur la fontaine à ses côtés, en gardant une certaine distance entre eux.

Alaric: Enfin peu importe, ce n'est peut-être qu'une illusion. Peut-être que je suis réellement ce démon.. Comme tu me l'as si bien dit. Dans tous les cas, après ma mort, l'enfer m'attendra pour tous les crimes que j'ai commis. Mais ne parlons plus de moi, parlons plutôt de toi Astrid.

Astrid: Que voulez-vous savoir exactement ?

Alaric: Il s'est passé quelque chose lors de la fête ? Tu étais sûre de toi, tu n'avais peur de rien lorsque tu es monter sur cette table pour exprimer ta propre peine devant toute la noblesse de ce pays. Qu'importe les conséquences. Puis lorsque tu es partie te changer dans ta chambre, et que tu es revenu ensuite vers moi, j'ai vu beaucoup de faiblesse en toi. Pourquoi ?

Astrid: Vous savez, je suis très lunatique. Je peux être joyeuse et triste en un court instant. Puis avec le mensonge de mon père, ce mariage.. Nous. Mes émotions se mélangent parfois, j'ignore si je ressens de la haine ou de la tristesse. Je me perds un peu plus chaque jour..

Astrid se regarde dans le reflet de l'eau, pensive dans son propre chagrin.

Astrid: Pour une jeune fille qui rêvait de voyager, de partir à la découverte du monde.. Ce n'est pas facile de devoir obéir sans cesse, de rester à jamais dans un château.

Elle regarde alors sa bague, déçue.

Astrid: Une fille qui rêvait de liberté.. Mais qui est prisonnière de son destin. Un destin auquel je suis préparé depuis ma tendre enfance. Seulement, je n'aurais jamais pensé que ce jour arriverait.. Si tôt.

Mais Alaric ne dit rien et détourne le regard d'Astrid, pour une fois il semble comprendre la jeune femme. Alors difficilement, par fierté, il dit à son épouse ce qu'elle souhaite entendre depuis qu'elle est arrivée ici. Dans ce sinistre château.

Alaric: Je suis désolé.

Astrid: Que dites-vous ?

Alaric: Pardonne-moi, si je t'ai pris cette liberté.

Bien sûr, s'excuser n'a jamais était facile pour Alaric qui a un sale caractère. Qui est beaucoup trop autoritaire. Mais il parvient à faire sourire la belle blonde, qui est reconnaissante pour une fois envers lui.

Astrid: De toute évidence, vous ne souhaitiez pas vous mariez non plus si j'ai bien compris.

Alaric: Je n'ai jamais souhaité me marier, en effet. Mais lorsque ton père m'a expliqué en détail les projets du marquis concernant ta famille, je n'ai pas pu refusé sa proposition. Je me fiche de ce qu'il aurait pu faire à ton père, ta mère ou encore à ta sœur.. Mais toi. Je ne pouvais pas supporter cette idée.

Des larmes ruissellent sur les joues d'Astrid, qui tourne la tête et sanglote. Le marquis a déjà eu ce qu'il voulait.. Si Alaric le savait. Mais d'une certaine façon, il souhaitait la protégée de Vincent alors ce n'est pas une si mauvaise chose, même s'il a s'en aucun doute fait ça par égoïsme.

Alaric pose sa main sur celle d'Astrid, elle croise son regard.

Alaric: Je vais te laisser seule, tu en as besoin.

Il se lève et part de son côté, sous le regard attristé d'Astrid.

Midi, dans le manoir des Dustel..

Dans la salle à manger, Edouard, Isabelle et Anastasie déjeunent paisiblement. Pour briser la glace, en voyant que sa femme et sa fille ne souhaite pas lui adresser la parole depuis la fête, Edouard décide de parler des rumeurs qui courent à Ostrana.

Edouard: Selon les rumeurs, le marquis aurait faillit perdre un œil. La roue a fini par tournée, me semble-t-il.

Isabelle: Oh, comme c'est passionnant. Il en sera de même pour vous, mon cher.

Dit-elle d'un regard noir envers son époux.

Isabelle: Finalement, vous n'êtes peut-être pas si différent du marquis Chevrotet. Comptez-vous vendre Anastasie pour un peu plus d'or ?

Edouard: Enfin Isabelle, ne me comparez pas à ce diable de marquis. Puis.. Je n'avais pas d'autre choix.

Isabelle: Vous auriez dû me parler de tout ça au lieu de prendre vous-même cette horrible décision. Alors comme vous êtes l'homme de la maison, débrouillez-vous maintenant, je ne vais plus me mêler de vos histoires.

Edouard: Soyez raisonnable enfin.

Isabelle: C'est à vous de dire cela. Notre fille souffre des mains de ce tyran uniquement à cause de vos problèmes !

Edouard: Cessez d'élever la voix, immédiatement !

Isabelle: C'est hors de question, vous avez condamné ma fille à un enfer éternel !

Edouard: J'en suis parfaitement conscient ! Pensez-vous que je suis satisfait de ce mariage ? Si j'avais le pouvoir de ramené ma fille à la maison, je le ferais sans la moindre hésitation ! Mais je n'aurais jamais ce pouvoir, je ne suis qu'un simple vicomte.. Désormais nous ne pouvons plus rien faire pour Astrid.

Isabelle: Tout ça pour votre honneur.

Edouard: Non, tout ça pour sauver notre famille de Vincent ! Ce marquis est cruel, il se nourrit de notre peur, ainsi que de notre soumission comme le diable en personne. Si je n'avais pas proposé ce marché au comte Straud, et s'il n'avait pas accepté, alors vous aurez souffert des mains de Vincent tout comme nos deux filles. Quant à moi.. Je serais enterré six pieds sous terre.

Isabelle se lève de sa chaise brusquement pour confronter son époux, furieuse.

Isabelle: J'aurais préféré souffrir à la place de ma fille ! Moi, je ne suis pas égoïste comme vous !

Edouard fait de même, en colère après sa femme qui ose lui tenir tête et lui parler de cette façon. Convaincu d'avoir pris la bonne décision, concernant ce bien triste mariage.

Edouard: Vous ignorez qu'elle souffrance vous aurez attendu dans ce château, vous en seriez morte à l'heure qu'il est ! Vincent Chevrotet est un véritable tyran, bien pire que le comte Straud !

En regardant ses parents se disputer, Anastasie regarde le petit gâteau dans son assiette et lâche sa cuillère en versant quelques larmes. Cependant, les sanglots de la petite fille interpellent ses parents. Ils dévisagent Anastasie avec de l'incompréhension, les cris cessent immédiatement pour laisser place à l'interrogation.

Isabelle: Pardonne-nous Anastasie, ce n'est pas très malin de nous disputer juste devant toi.

Edouard: Oui, c'est très idiot. En effet.

Anastasie: Puis-je aller dans ma chambre, s'il-vous-plaît.. ?

Edouard: Bien sûr.

D'une moue triste, Anastasie quitte la salle à manger puis monte dans sa chambre. Le regard noir d'Isabelle fusille son mari.

Isabelle: Vous êtes fier de vous ?

Edouard: Je ne suis pas le seul à avoir hurler de cette façon !

Isabelle: Qu'importe, vous nous décevez toutes !

Devant la porte de sa chambre, Anastasie entend encore ses parents se disputer bruyamment. Elle entre dans sa belle chambre en soupirant de déception. Ses parents ont toujours étaient proches, ils ne se disputaient jamais ou du moins pas devant elle n'y Astrid. C'est bien la première fois qu'elle voit Edouard et Isabelle se hurler dessus de cette façon.. Cela brise le cœur de l'enfant, qui pense déjà avoir perdu l'amour de sa grande sœur.

Au même moment, Raychester..

Dans le sinistre château du comte, Raychester, Astrid déjeune en compagnie de son époux. Silencieuse. Mais elle l'observe d'un œil perplexe, lui qui semble plongé dans un roman.

Astrid: Alors comme ça, vous aimez lire ? C'est étonnant.

Alaric: Comme je suis un homme, je ne suis pas censé aimer les romans ?

Astrid: Non, ce n'est pas ce que je veux dire. C'est simplement surprenant venant.. De vous.

Alaric: Eh bien, lire est un moyen de voyager. En quelque sorte.

Astrid: Je partage votre opinion. Je lisais beaucoup lorsque j'étais enfant, des romans merveilleux concernant d'autres cultures, d'autres pays splendides. C'était un moyen pour moi de m'évader un peu.

Alaric: De t'évader ?

Astrid: C'était plus intéressant que de suivre mes leçons.

Alaric: Ah oui, tes leçons de la belle noblesse. J'avais oublier un court instant.

Dit-il d'un air moqueur, un sourire au coin de ses lèvres en trouvant cela ridicule. Il pose son livre et regarde Astrid en étant joueur.

Alaric: Laisse-moi deviné. Ta mère t'a appris à te tenir correctement en présence d'invités, à boire correctement une tasse de thé, à avoir une démarche digne de la haute société et à ne pas glousser de bon cœur car c'est.. Comment dire ? Mal vu ?

Astrid: Moquez-vous, c'est cela. Ce n'est pas vous qui me reprochiez sans cesse de ne pas être assez "obéissante" ?

Alaric: C'est autre chose. Ta mère t'a éduqué pour que tu sois la fierté de ta famille, tel est le joyau d'Ostrana, la plus ravissante femme de ce pays. Un diamant très convoité. Ce qui est plus intéressant c'est d'apprendre à être une bonne épouse. Franchement, c'est bien mieux que d'apprendre à tenir parfaitement un couvert.

Astrid: Eh bien elle m'a enseignée ce devoir, d'être une bonne épouse. Seulement, je m'en moque éperdument. Je préfère l'élégance à l'obéissance.

Alaric: Oh ça, c'est certain.

En le voyant si moqueur, mais dans un bon sens, Astrid ne s'empêche pas de sourire bêtement d'un air joueur.

Astrid: Et vous alors ? Qu'avez-vous appris durant votre enfance ?

Alaric: J'ai était éduqué de façon à devenir un bon soldat. Une éducation bien opposé à la tienne, moins joyeuse bien entendu. Lorsque j'avais 8 ans, je devais être capable de tuer un homme sans le moindre scrupule.

Astrid: Ce n'est pas ce que j'appelle une enfance.

Dit-elle avec une pointe de déception dans le regard.

Alaric: Que veux-tu, fillette. Nous n'avons pas tous eu une enfance parfaite digne de la noblesse. Pour survivre dans les bas fond d'Ostrana, il faut savoir se battre. Les plus forts résistent, les plus faibles meurt.

Astrid: La loi du plus fort.

Alaric: C'est exact.

Astrid: Pourquoi m'appeler vous "fillette" ? Dois-je vous rappeler que nous avons uniquement 5 ans de différence, vous et moi ?

Alaric: Eh bien quand tu venais de naître, je m'entraîner à me battre. Mon père voulait que je devienne un homme le plus tôt possible.

Astrid: Et votre mère, que disait-elle ?

Mais le visage d'Alaric se ferme soudainement, il ne dit rien un court instant. Le regard sombre.

Alaric: Elle ne pouvait rien dire.. Assez parler. Demain, nous irons rendre une petite visite à tes parents.

Astrid: Non, sans façon.

Alaric: Enfin Astrid, ne sois pas stupide. Tu ne vas pas renié ta famille éternellement.

Astrid: Et pourquoi donc ? Je ne veux plus revoir mon père. Il m'a trahi en vous faisant passer pour le seul responsable de ce mariage. D'ailleurs, votre fierté devrait vous éloignez de cet homme, alors pourquoi voulez-vous le revoir après ce qu'il a dit de vous concernant notre mariage ? Il a menti à votre propos tous ça pour son honneur.

Alaric: Eh, ce n'est pas pour moi que je compte aller là-bas. Mais pour toi. Fais-moi confiance, vous aurez une bonne discussion et vous pourrez repartir sur de bonnes bases. Sans mensonge cette fois.

Astrid: Je pensais que vous vouliez m'éloigner de ma famille ?

Alaric: Je n'ai jamais dit ça, tu as imaginé cette chose stupide toi-même. Ne crois tout de même pas que je vais te séquestrée dans ce château indéfiniment, j'ai autre chose à faire que de passer mon temps à te surveiller sans cesse.

Astrid: Que voulez-vous dire au juste ?

Alaric: Eh bien à partir de maintenant, tu es libre d'aller où bon te semble. Mais je veux être prévenu, c'est tout. Toi qui rêve d'aventure, tu pourras découvrir un peu plus mes terres ainsi que ton propre pays. Mais je veux que tu sois de retour dans le château à l'heure du dîner, avant la tombée de la nuit.

Astrid: Vraiment ? Ce n'est pas une mauvaise plaisanterie de votre part ?

Alaric: Absolument pas, je suis sincère. Tu vas t'ennuyer à force de rester dans ce château, alors profite de la journée pour voyager un peu avec Lizzie.

Souriante, Astrid pourrait sauter au plafond en apprenant cette nouvelle. Mais elle contient sa joie face à son époux, ne voulant pas avoir l'air d'une idiote.

Alaric: Mais, je te demande une chose en retour.

Astrid: Quoi donc ?

Alaric: Accepte ma proposition, allons voir ta famille demain. Pense à ta petite sœur, ou même à ta propre mère. Elles n'y sont pour rien concernant les agissements de ton père.

Astrid: Je pensais que vous vous fichiez entièrement de ma famille.

Alaric: Eh bien j'ai changer d'avis. Après tout, nous faisons parti de la même famille désormais. Je n'ai jamais aimé les conflits familiaux, c'est très ennuyant.

Astrid: Bien, j'accepte. Vous avez raison, je dois avoir une discussion avec mon père. Dans ce cas, permettez-moi de quitter cette table pour aller me promener avec ma belle Lizzie.

Alaric: Tu as mon autorisation, vas donc t'amuser un peu avec ta jument. J'ai des choses à faire, si tu me cherche je suis dans mon bureau.

Astrid: Très bien, je vous remercie. Sincèrement.

En se levant de sa chaise, Astrid sort immédiatement de la grande salle à manger pour courir en direction du hall, passant sous l'arche en criant presque de joie. Elle croise d'ailleurs le comte Vlasova qui entre dans le château, immédiatement confus en voyant le comportement euphorique de la comtesse.

Elle redevient sérieuse quelques secondes en croisant le regard de Nikolaï, s'inclinant face à lui par respect.

Astrid: Comte Vlasova.

Nikolaï: Euh..

Puis elle quitte le château en courant sous le regard interloqué du jeune comte, qui questionne immédiatement son ami du regard.

Alaric: Elle avait besoin de.. Liberté.

Nikolaï: Eh bien vieux frère, j'ai l'impression que tu as écouter mes conseils.

Le jeune comte s'approche d'Alaric, avec le sourire. Ce qui ennui ce dernier en voyant ce sourire victorieux sur son rictus.

Alaric: N'imagine surtout pas que tu m'as influencer dans mes choix, je l'ai fait de mon plein gré.

Nikolaï: Oh, mais bien sûr je te crois sur parole. En tout cas, je ne l'avais pas vu sourire depuis un petit moment, ça fait plaisir à voir.

Alaric: Oui, en effet. Je suis d'accord sur ce point, ce qui m'étonne d'ailleurs. Pourquoi la voir sourire me rend en quelque sorte, heureux ? C'est vraiment étrange comme sensation.

Nikolaï: Selon mon avis, ton précieux joyau n'est pas une simple source de distraction pour toi. Tu l'apprécies bien plus que tu ne le pense.

Alaric: Je t'en prie, je ne suis pas un grand sentimental. Bien au contraire.

Nikolaï: Ah mon vieil ami, tu as énormément de choses à apprendre concernant l'amour. Mais sois rassuré, ton dévoué caporal est là pour t'éclairé la route sur le chemin du bonheur éternel.

Alaric soupir d'ennui en levant les yeux au ciel, contrairement à Nikolaï qui prend bien trop à cœur sa propre petite mission.

Quelques minutes plus tard, dans l'écurie..

Sur le dos de Lizzie, Astrid n'a pas prit le temps de scellé son destrier. Elle quitte l'écurie au galop, s'aventurant loin du château avec joie. Sentir l'air frais, le vent dans ses cheveux.. Avoir cette impression de pouvoir s'envoler à tout moment, sur le dos de sa jument. C'est sans aucun doute la plus belle chose qui soit, pour la jeune femme.

Ce sentiment de liberté, qu'elle vient enfin de retrouvé.

En s'évadant sur les plaines, elle oublie un court instant l'enfer qu'elle vit depuis le jour de son mariage. Le comportement violent d'Alaric qui a étrangement changé, la surprend énormément. Progressivement, elle commence a éprouvé de l'admiration pour ce grossier personnage.

Mais elle chasse cette pensée de son esprit, troublée, puis décide de profiter toute la journée de cette énergisante escapade dans Eacitria.

Dans l'après-midi..

Au bord d'une falaise, Astrid est assise sur l'herbe à côté de sa jument. Elle admire les grandes montagnes de l'autre côté de la falaise avec un fin sourire, la brise rafraîchissante revigore d'énergie la jeune femme. Elle s'allonge finalement, puis regarde les nuages, mais être aussi détendue endort Astrid, elle qui avait énormément besoin de sommeil.

Quelques heures plus tard, Raychester..

Alaric marche aux côtés de Nikolaï dans le grand jardin, écoutant les ragots de ce dernier avec ennui.

Nikolaï: Au fait, ce diable de marquis a faillit perdre un œil, mystérieusement.

Alaric: Comme c'est fascinant..

Nikolaï: Allez, je sais que tu hais cet homme et que tu es ravi de l'apprendre.

Alaric: Non, car il n'a pas perdu son œil. Ce n'est pas amusant.

Nikolaï: Quel mesquin personnage que tu es vieux frère.

Perplexe, Alaric regarde le ciel qui se couvre petit à petit. Des nuages sombres envahissent Eacitria, c'est mauvais signe. Mais le soleil se couche déjà, puis Astrid n'est toujours pas de retour au château.

La nervosité le guette.

Nikolaï: Eh bien, le vent est frais tout à coup.

Alaric: Un orage se prépare, puis le soleil se couche.

Nikolaï: Qu'est-ce qui te rend si nerveux ? Le temps ?

Alaric: Plus ou moins. Astrid n'est toujours pas rentré, pourtant je lui avais dit de rentré avant le coucher du soleil.

Nikolaï: C'est son premier jour de liberté, elle aura un peu de retard alors sois compréhensif. Sur ceux, je vais y aller. Mon château m'attend, à bientôt mon vieil ami.

Nikolaï quitte la propriété, mais Alaric regarde le ciel qui progressivement devient de plus en plus sombre. Mais il décide de retourner à l'intérieur du château, puis t'attendre le retour d'Astrid patiemment.

Seulement, les heures passent et la pluie tombe sur Eacitria.. Quant à Astrid, elle n'est toujours pas de retour dans le château.

Sur la falaise..

Paisiblement endormie, Astrid ne se soucie de rien plongé dans ses rêves. Mais soudainement, une main se pose sur sa gorge brusquement ce qui la réveille sur le champ. Terrifiée, elle voit le visage de Vincent qui se tient juste au dessus d'elle, son sourire mesquin n'augure rien de bon..

Vincent: Enfin seuls, ma belle Astrid..

Un poignard dans sa main droite, il s'apprête à trancher la gorge d'Astrid.

Dans un cri de terreur en entendant le tonnerre grondé, Astrid se réveille en panique et s'assoit immédiatement. Ce n'était qu'un cauchemar, la voilà rassurée.. Mais plongée dans le noir, Astrid perd tous ces sens immédiatement. Elle se lève et se tourne en cherchant un moyen de se repérer dans l'obscurité, dans le froid, sous la pluie.

La nuit vient de tombée, la jeune femme essaye de respirer profondément sans céder à la panique dans le noir complet.

Astrid: Lizzie ? Lizzie où est-tu ?!

Heureusement, elle entend sa jument hennir puis venir à elle doucement. Voyant l'ombre de Lizzie, elle s'approche d'elle et grimpe aussitôt sur son dos, voulant à tout prix quitter cet endroit sinistre.

Au loin à travers la forêt, Astrid aperçoit une source de lumière. Alors elle part au triple galop dans cette direction.

Astrid: C'est probablement un village, allons-y. Nous y verrons plus clair là-bas.

Il lui faut beaucoup de temps, mais dans ce village, grâce à l'aide des habitants, la jeune femme trouve une torche et connaît maintenant le chemin pour retourner au château.

Alors elle s'empresse de rentré sous la tempête, sans savoir qu'Alaric l'attend de pied ferme..

{...}

            
            

COPYRIGHT(©) 2022