Dans la nuit..
C'est une grande fête royale qui se déroule dans le château du roi Andreas, les discussions varient, les invités boivent, rient et dansent en cette heure tardive. La guerre est finie, le prince sera marié dans une semaine, tout va pour le mieux pour Ostrana. Nikolaï trouve déjà sa place parmi tous ces nobles, contrairement à Alaric qui reste dans son coin en cherchant à éviter la noblesse présente dans ce château. Il semble très solitaire.
Astrid le regarde d'ailleurs, elle-même dans son coin avec sa nouvelle amie Ingrid. Sa petite sœur discute encore avec James, tout près d'elle. Ils semblent assez proches tous les deux, cela fait sourire Astrid.
Une belle rousse aux formes généreuses s'approche d'une élégante démarche du comte Straud, ce qui semble le dérangé. Souriante, elle s'incline en guise de respect tout comme Alaric, qui trouve cela ridicule mais reste tout de même respectueux envers la charmante demoiselle.
Ingrid se rapproche d'Astrid pour lui parler en toute discrétion, tout en regardant d'un mauvais œil la jolie rousse.
Ingrid: Regardez-moi ça, voilà qu'elle vient marqué son territoire. Il vient seulement d'être nommé comte, et il a déjà une prétendante.
Astrid: Vous pensez ? Je pense plutôt qu'elle se présente gentiment à lui. D'ailleurs.. Qui est-ce ?
Ingrid: Il s'agit de la fille du marquis Vincent Chevrotet, Roesia.
Astrid regarde la belle rousse nommée Roesia, elle trouve sa beauté remarquable. Ses cheveux sont longs et bouclés, son regard est vert foncé, elle est grande d'une fine taille avec de très belles formes puis elle a quelques tâches de rousseurs sur son nez et ses joues, ce qui est plutôt charmant sur la jolie rousse.
Mais selon Ingrid, elle est belle en apparence.. Mais laide à l'intérieur. D'ailleurs Ingrid en dit un peu plus sur la fille unique du marquis Chevrotet.
Ingrid: Roesia est la fille unique du marquis Chevrotet, mais c'est surtout la pire peste de la noblesse d'Ostrana. Elle a un esprit machiavélique, sous ses airs d'ange. Si vous voulez mon avis, nous devrions rester loin du comte Straud pour ne pas s'attirer les foudres de la demoiselle Chevrotet.
Astrid: Je ne compte pas me rapprocher de cet homme ingrat, et encore moins de cette fille. Je vois dans son regard qu'elle est très mauvaise, puis j'ai confiance en vous et vos propos sur elle.
Ingrid: Merci, c'est adorable mademoiselle Dustel. Bien sûr, vous faites ce que vous souhaitez, je n'ai aucun ordre à vous donnez.
Astrid: J'ai confiance en vous, Ingrid.
Les deux amies regardent la belle rousse discuter avec le comte Straud, Ingrid questionne Astrid à propos d'Alaric. Curieuse du regard désapprobateur de sa nouvelle amie, vis à vis du grand blond. Elle semble avoir une dent contre lui, c'est une évidence pour Ingrid.
Ingrid: Vous avez dit qu'il était ingrat, pourquoi ?
Astrid: Comme chaque homme dans ce monde.. Il se comporte de façon arrogante envers les femmes, enfin, c'est ce que j'ai pu constater.
Ingrid: Tous les hommes ne sont pas arrogants, un jour vous changerez d'opinion à propos des hommes mademoiselle, j'en suis persuadée.
Astrid: Un jour les femmes auront leur place parmi celle des hommes. Du moins.. Je l'espère.
Astrid discute donc avec Ingrid au sujet du comte Alaric Straud et de son comportement agaçant. Elle explique sa mésaventure dans le village Choves durant la guerre, sa sœur et ses deux amies prisonnières, la cruelle bataille qui a eu lieu dans ce village mais surtout l'hostilité du comte Straud qui n'était qu'un sergent-major à ce moment-là.
Ingrid ne perd pas une miette du récit de la jeune blonde, mais son regard se pose sur une ombre masculine imposante qui se dresse à côté d'elle et de sa nouvelle amie. Astrid ne voit pas cette personne, plongée dans cette profonde discussion.
Astrid: Cette nuit était catastrophique, comme vous pouvez l'imaginer. Sans oublier l'attitude grotesque de ce major, il me prenait pour une parfaite idiote sans savoir que du sang noble coule dans mes veines. Quel imbécile.
Ingrid: Mademoiselle, vous devriez..
Astrid: Mais peu importe, je me fiche de cet homme. La guerre est finie, c'est merveilleux.
?: Exactement, mademoiselle. La guerre est finie, grâce à ce parfait imbécile comme vous dites.
Cette voix autoritaire ne passe pas inaperçu aux oreilles d'Astrid, qui se sent tout à coup gênée de la situation. Elle regarde cet homme avec un sourire innocent, se tenant docile pour masquer son embarras.
Astrid: Oui, exactement.. Sergent-major Straud. Je veux dire, comte Alaric Straud. C'est bien cela ?
Elle questionne son amie en discrétion sur l'identité du comte, qui hoche positivement la tête en guise de réponse avec un petit sourire gêné.
Confiante, Astrid redresse la tête face à Alaric, qui semble s'amuser de l'embarras de la demoiselle. Puis avec étonnement pour les deux jeunes filles, lorsqu'une valse commence derrière eux, le comte Straud tend sa main à Astrid, qu'elle regarde avec confusion.
Alaric: Accepteriez-vous de m'accorder cette danse, mademoiselle Dustel ? Nous pourrons ainsi discuter un peu plus de votre "mésaventure" avec moi.
Astrid: Je regrette mais je ne sais pas danser.
Alaric: Ne dites pas cela, tous les nobles savent parfaitement danser une valse.
Ennuyée, Astrid regarde Ingrid qui l'incite du regard avec un sourire amusé d'accepter cette danse. Alors elle pose sa main sur celle du comte Straud, décidant de lui accordé cette danse malgré sa rancœur envers lui.
Astrid: Une seule danse, j'ai mal aux pieds.
Alaric: Rien qu'une seule, je vous le promet.
Progressivement, ils se placent au centre des autres danseurs pour commencer cette élégante danse. Astrid regarde toujours Alaric d'un air mauvais, ce qui enjoue ce dernier qui discute avec elle durant leur performance.
Alaric: J'ignorer que vous étiez la fille d'un vicomte.
Astrid: Cessez de mentir, je vous ai dit qui j'étais dès la première seconde.
Alaric: Oui, c'est vrai. Pardonnez moi pour ce petit mensonge. C'était une situation chaotique pour nous tous, nous étions en pleine guerre. J'avais d'autres priorités à cet instant.
Astrid: J'ai cru comprendre cela.
Alaric: Puis vous voir au milieu de ce champ de bataille m'a agacé je dois dire, vous êtes une femme, qui plus est la fille d'un noble. C'est grotesque.
Astrid: Grotesque ? Je vous demande pardon ? Je voulais simplement sauver ma petite sœur ainsi que mes amies de ces brutes.
Alaric: Ce n'est pas ce que j'ai pu voir. Une seconde de plus et vous étiez morte, heureusement que je suis arrivé de justesse pour vous sauver la vie.. Deux fois.
Astrid: Que voulez-vous pour cela ? De l'argent ? Sa majesté le roi vous a récompenser justement pour votre victoire. Je pense même que vous avez bien plus d'argent que ma propre famille, en tant que comte.
Alaric: C'est possible oui. Rassurez-vous, je ne vous demande absolument rien, hormis le fait d'être plus prudente par l'avenir. Je ne serais pas toujours là pour vous sauver d'une mort certaine.
Astrid: Je compte bien être plus prudente, ne vous inquiétez pas pour moi. J'ai énormément de responsabilités, vous savez ?
Alaric: Vous m'en direz tant. Qu'avez-vous comme responsabilités ?
Astrid: Je dois assurer l'avenir de ma famille, quel que soit les conditions. Peut-être même qu'un jour mon cher père osera me marié à un noble écervelé, rien que pour l'honneur de ma famille.
Alaric: Et je suppose que vous avez déjà énormément de prétendants ?
Astrid: Plus que vous ne pouvez l'imaginer. C'est ça, être le joyau d'Ostrana. Je ne suis pas considérée comme une simple personne, mais comme un objet très convoitisé.
Alaric: Vous vous plaignez pour cela, mais il y a bien pire comme avenir. Pensez à ces pauvres roturières qui deviennent de simples filles de joie, dans des tavernes miteuses, pour le restant de leur vie. Tout ça pour ne pas mourir de faim.
En sachant que le comte Straud a raison, Astrid ne dit rien de plus malgré sa fierté. Il est vrai qu'elle a une très belle vie et un bel avenir contrairement aux simples roturières qui n'ont pas la richesse nécessaire pour pouvoir simplement vivre.
La valse prend fin au bout de quelques petites minutes, Astrid et Alaric s'inclinent donc l'un face à l'autre.
Astrid: Vous êtes attendu par votre première prétendante, il me semble.
Dit-elle en regardant du coin de l'œil la jolie rousse, qui fusille du regard Astrid.
Alaric: Cela vous dérange ?
Astrid: En quoi cela me dérangerais ? Je vous laisse maintenant, je dois retourner à mes occupations. Puis je suis fatiguée de cette danse, bien trop longue à mon goût.
Alaric: Je suis certain que vous avez adorer ce moment. Passez une agréable soirée, mademoiselle Dustel.
Sans rien dire de plus, Alaric s'approche du buffet pour se servir un verre de vin, aussitôt Roesia s'empresse de le rejoindre pour continuer sa petite discussion avec lui. Pour le courtisé, encore.. Sous le regard ennuyé d'Astrid, qui part de son côté en relâchant un soupir.
Ingrid s'approche de sa nouvelle amie, souriante et curieuse en la questionnant.
Ingrid: Alors, comment était cette belle valse ?
Astrid: Supportable.
Ingrid: J'ai la curieuse impression que le comte Straud s'intéresse à vous, mademoiselle Dustel.
Astrid: Voilà qui serait embêtant. C'est un comte, autrement dit, il a le pouvoir sur ma famille. Il est plus haut placé que mon père, un simple vicomte, dans la monarchie.
Ingrid: Que craignez-vous ?
Astrid: Je l'ignore encore, puis.. J'ai besoin d'être un peu seule. Je reviens dans un instant.
Ingrid: Très bien, je vous attend.
Ingrid laisse Astrid sortir de la grande salle de bal, un peu inquiète de voir sa nouvelle amie anxieuse. Mais elle respecte la décision d'Astrid et l'attend patiemment.
Un peu plus tard..
Astrid marche dans les grands couloirs infinis du château, au deuxième étage. Elle ne fait que réfléchir et pense à son avenir, tourmentée par une chose qu'elle ignore encore. Ce qui l'agace profondément.
La lueur de la lune éclaire légèrement l'obscurité, un vent frais surgit sur sa gauche. Elle tourne le regard et voit des portes grandes ouvertes menant à un grand balcon, ainsi qu'une silhouette masculine dos à elle, accoudé à ce balcon dans la pénombre.
Curieuse, elle ne le quitte pas du regard et reste silencieuse. Mais sa discrétion n'est de courte durée, car son pied heurte un grand chandelier sur pied près d'elle, ce qui résonne dans ce grand couloir et interpelle le jeune homme.
Nerveuse, elle reconnaît les traits du visage du prince Elyot, elle s'apprête donc à rebrousser chemin pour ne pas le déranger plus longtemps.
Astrid: Je suis sincèrement désolé votre altesse, je ne voulais surtout pas vous dérangez.
Elyot: Non, restez. Votre présence ne me dérange absolument pas, puis, finalement c'est une bonne chose que vous soyez là. Approchez donc.
Par ordre du prince, elle le retrouve donc sur ce grand balcon, lui qui semble si solitaire. En gardant une certaine distance avec lui, elle s'accoude à ses côtés à ce balcon et lui jette un regard du coin de l'œil.
Le jeune prince semble chagriné par quelque chose, il soupir dans son coin et baisse le regard, observant avec tristesse le royaume de cette magnifique vue.
Elyot: Vous êtes la fille aînée du vicomte Dustel, Astrid. N'est-ce-pas ?
Astrid: Oui, vous avez entièrement raison. Comment le savez-vous ?
Elyot: Votre famille est très respectée par la mienne depuis des générations. Mon père, le roi Andreas, apprécie fortement vos parents.
Astrid: Je l'ignorer, c'est un honneur pour les membres de ma famille.
Astrid sourit puis regarde l'horizon, c'est encore la fête au royaume, la musique résonne ainsi que les rires et les chants des habitants de Meotis. C'est merveilleusement illuminé et animé.
Astrid: Selon les rumeurs, la princesse Irina est très jolie et bien élevée. Elle semble être une charmante jeune fille, digne de vous.
Elyot: Peut-être bien, mais.. Peu importe, je ne veux pas vous ennuyez avec mes craintes.
Astrid: Vous savez, je suis douée pour garder un secret. Exprimer ses craintes est une très bonne chose, si vous avez besoin de me parler, alors allez-y. C'est très important, votre altesse. Ne gardez rien pour vous éternellement, cela deviendra insupportable au fil du temps.
Hésitant, le jeune prince garde le regard rivé sur Meotis en étant silencieux. Astrid pense qu'il n'a pas confiance en elle et qu'il préfère se taire, alors elle n'ajoute rien de plus et regarde la vue époustouflante en étant quelque peu déçue.
Elyot: Je n'ai jamais voulu de ce mariage, et encore moins de la princesse Irina. Pour moi ce n'est pas une bénédiction mais une malédiction d'être le fils unique du roi et de la reine d'Ostrana. J'aurais tant préféré être un simple paysan.
Compatissante, Astrid regarde le prince en gardant son silence, l'écoutant simplement. Le châtain aux yeux gris décide d'exprimer sa peine à Astrid, sans la regarder une seule fois, le regard attristé.
Elyot: Vous allez sans doute me dire que je suis d'une grande lignée royale, que je possède énormément de richesses et que j'ai eu la chance de grandir dans un somptueux château. Mais honnêtement, pourquoi avoir autant de richesses alors que notre cœur ne l'est pas ?
Il se redresse un peu, puis observe une jeune fille avec un triste sourire parmi les paysans qui sont en fête, au centre du royaume. De cette hauteur, il perçoit le visage de cette inconnue qui semble chagrinée, ne voulant pas participer aux festivités malgré l'insistance de ses amies.
Elyot: Vous voyez cette jeune fille, près de la petite fontaine au centre ?
Astrid l'aperçoit difficilement, au bout de quelques secondes.
Elyot: Nous nous sommes vus en dehors du château plusieurs fois, lors de mes petites expéditions secrètes que le roi ignore encore à ce jour. Avec le temps, nous nous sommes rapprochés et nous nous sommes aimés. Mais désormais.. Je vais devoir épousé cette princesse pour la sécurité de mon peuple. Oubliant ainsi mon véritable amour, par honneur. Lorsque nous faisons parti d'une grande lignée royale, ou bien que nous avons du sang noble qui coule dans nos veines.. Nous n'avons aucun droit sur notre propre destiné.
Tristement, Elyot soupir et se tourne pour quitter le balcon, sous le regard attristé d'Astrid.
Elyot: J'espère pour vous que vous n'aurez jamais à supporter ce fardeau, pour l'honneur de votre famille. La liberté est une chose précieuse que certains ne peuvent posséder..
Ainsi, Astrid regarde une dernière fois cette jeune fille. Puis elle observe la lune haute dans le ciel, en relâchant un soupir de déception.
Un peu plus tard, dans la grande salle de bal..
Edouard s'éloigne de son épouse, elle qui est en pleine discussion avec les femmes des nobles autour d'un délicieux verre de vin. Le vicomte s'approche avec nervosité du marquis Vincent Chevrotet, le père de la belle rousse Roesia.
Vincent regarde Edouard avec le sourire, il semble heureux de le voir.
Vincent: Vicomte Edouard Dustel, venez donc boire votre verre en ma compagnie.
Edouard: En êtes-vous sûr ? Je n'aimerais surtout pas vous dérangez, marquis Chevrotet.
Vincent: Vous ne me déranger absolument pas, bien au contraire. Je me languis de cette solitude, en présence de tous ces nobles pathétiques.
Doucement, Edouard se place aux côtés du marquis. Les deux hommes boivent une gorgée de leur verre de vin, silencieux l'un comme l'autre. Edouard entame donc une petite discussion pour briser ce silence ennuyant, en regardant Roesia qui discute encore avec le comte Straud.
Edouard: Votre fille est d'une beauté remarquable, quel âge a-t-elle ?
Vincent: Ma chère Roesia vient d'avoir 15 ans, le temps passe très vite.
Edouard: Je suis d'accord avec vous, la plus âgée de mes filles vient uniquement d'avoir 15 ans, aujourd'hui.
Vincent: J'irais lui souhaiter un joyeux anniversaire personnellement. Savez-vous où elle est ?
Edouard: Non, je l'ignore.
Il cherche donc du regard sa fille aînée, qui ne semble pas être dans la belle salle de bal. Il se sent donc nerveux, mais les tensions redescendent lorsqu'Astrid passe sous la grande arche menant à la salle de bal. Il sourit donc, plus apaisé, tandis que Vincent Chevrotet regarde Astrid avec étonnement.
Astrid est considérée comme le joyau d'Ostrana, de part sa beauté. Elle est très courtisée par beaucoup de nobles pour son si jeune âge, c'est un honneur pour son père. D'ailleurs, en parcourant la salle de bal pour rejoindre sa nouvelle amie Ingrid, la jeune blonde attire les regards des jeunes nobles autour d'elle.
Même si la demoiselle s'en fiche éperdument.
Vincent: Les rumeurs sont fondées concernant la beauté de votre fille aînée, je suis très surpris. Elle doit être votre plus grande fierté, vicomte Dustel.
Edouard: Elle mais aussi sa petite sœur, mes filles sont ma plus belle réussite et mon plus beau trésor. Elle sont précieuses à mes yeux, l'une comme l'autre.
Vincent: Je peux parfaitement vous comprendre. Roesia est également ma petite pierre précieuse, ma femme dit que je la protège beaucoup trop d'ailleurs.
Edouard: Comme chaque père avec son enfant.
Anxieux, Edouard fait part de ses craintes à Vincent. Même s'il regrette d'ores et déjà le service qu'il compte demander au marquis Chevrotet.
Edouard: C'est d'ailleurs pour cette raison que je suis venu vous voir, pour protéger ma famille ainsi que mes terres. J'ai besoin de votre aide, Vincent.
Vincent: Bien. Que puis-je faire pour vous, Edouard ?
Edouard: C'est très simple. Sheorisia souffre de la guerre, comme ma propre famille. Nos terres ont étaient dévastées et pillées, toute ma fortune est allée aux habitants de Sheorisia, pour la reconstruction de mes villages. Hélas, cela n'était pas suffisant. Je n'ai pas l'argent nécessaire pour toutes ces rénovations mais aussi pour nourrir les miens. Alors..
Vincent: Vous me demander un prêt ?
Edouard: Oui, en toute honnêteté. Mais je n'ai pas envie de vous importunez avec mes problèmes financiers.
Vincent: Enfin Edouard, bien sûr que je vais vous aidez. La guerre n'a pas était bénéfique pour vous, je peux comprendre. Je vais vous donnez l'argent nécessaire pour Sheorisia ainsi que pour votre famille. Vous avez le temps de me rembourser, ne vous inquiétez surtout pas.
Edouard: Est-ce vrai ? Je ne saurais pas comment vous remerciez Vincent, vous me sauver de la pauvreté. Que puis-je faire pour vous, en simple reconnaissance ?
Vincent: Absolument rien du tout. Dès demain, je viendrais chez vous pour régler ce problème en votre compagnie. Profitez de cette nuit et ne vous souciez plus de vos problèmes.
Edouard: Merci à vous, sincèrement, marquis Chevrotet.
Soulagé, Edouard peut enfin profiter de la grande fête royale en toute sérénité. Il discute d'ailleurs toute la nuit avec son sauveur, le marquis Chevrotet.
Du côté d'Anastasie, c'est pour elle la plus belle soirée de toute son existence. Elle est très proche de James, elle se voit presque en ce jeune homme. Ils discutent d'ailleurs à l'écart des nobles, dans un coin de la grande pièce, assis sur un petit siège moelleux et très confortable. Ils dégustent une bonne assiette de gourmandises qu'ils se partagent avec joie.
Anastasie: Le chocolat, c'est sans aucun doute la plus belle création du monde.
James: Je suis d'accord avec vous, mademoiselle Dustel. Nous avons les mêmes goûts, vous ne trouvez pas ?
Anastasie: Je pensais exactement la même chose. Faisons un petit test. Quel est votre couleur préférée ?
James: J'aimerais bien vous le dire, mais ne vous moquez pas de moi.
Anastasie: Pourquoi je me moquerais de vous ? C'est idiot.
James: J'ai toujours apprécié le rose, je trouve que c'est une très belle couleur.
Anastasie: C'est vrai ? Moi aussi c'est ma couleur préférée ! Comme c'est surprenant.
James: Vraiment ? Et vous préférez un grand royaume comme Meotis, ou bien la campagne ?
Anastasie: J'aime bien Meotis, mais honnêtement, je préfère la campagne. Et vous ?
James: Eh bien moi aussi, je préfère la campagne sans la moindre hésitation.
Anastasie: Comme je vous comprends, l'air frais de la campagne et son silence plaisant. C'est merveilleux, sans parler des beaux paysages. Et quel est votre instrument favori ?
James: J'aime tous les instruments, mais je trouve que le violon a un merveilleux son. Et vous ?
Anastasie: J'allais justement dire la même chose que vous.
Les deux jeunes nobles s'échangent un petit sourire, amusés mais surtout troublés par les points en commun qu'ils ont. Il y a une petite étincelle dans le regard d'Anastasie, elle semble énormément apprécier James Hunston. Tout comme le jeune homme d'ailleurs, qui ne quitte plus de son regard le fin visage de la demoiselle.
Il finit par détourner le regard d'Anastasie, les joues légèrement rougies. Puis il se lève en posant l'assiette sur le siège, tendant sa main à Anastasie avec un doux sourire.
James: Accepteriez-vous une petite balade en ma compagnie, dans ce merveilleux château ?
Anastasie: Vous pensez que nous avons le droit ?
James: Bien sûr, faites moi confiance mademoiselle Dustel. Puis si ce n'est pas le cas, alors voyons cela comme un petit jeu de discrétion, comme un défi.
Anastasie: J'ai toujours adoré les défis.
Joueuse, Anastasie prend la main de James et quitte la salle de bal en sa compagnie. Sous les regards d'Astrid et d'Ingrid, qui discutent dans un coin de la grande pièce.
Astrid: J'espère que ma petite sœur n'importune pas votre frère.
Ingrid: Loin de là, je crois même qu'il est plus envahissant que votre sœur. Il a l'air d'apprécier Anastasie, c'est surprenant venant d'un jeune homme si solitaire comme James.
Astrid: Elle aussi, elle n'a pas quittée votre frère depuis le début des festivités.
?: Mademoiselle Dustel !
Surprise par cette voix masculine, Astrid voit un homme qu'elle reconnaît parfaitement venir à elle avec un verre de vin. Il semble quelque peu ivre, elle redoute d'ailleurs la venue de cet homme très bavard.
Astrid: Ah.. Nikolaï Vlasova, quelle surprise.
Nikolaï: Vous êtes toujours aussi ravissante, mademoiselle. Puis-je me joindre à vous ?
Astrid: Eh bien, c'est-à-dire que..
Nikolaï: Je vais prendre ça pour un oui. Vous ne me présentez pas cette jolie demoiselle ?
Dit-il en regardant d'un parfait air de séducteur Ingrid, qui semble gênée de la franchise de cet homme. Embarrassée, Astrid rit nerveusement en s'accrochant au bras de sa nouvelle amie, la rapprochant vers elle d'un geste vif.
Astrid: Je vous présente mon amie, Ingrid Hunston. Fille de Lord et Lady Hunston. Ingrid, je vous présente Nikolaï Vlasova, le second du major Straud qui est maintenant devenu comte.
Ingrid: Comte Vlasova, ravie de vous rencontrez.. Officiellement.
Nikolaï: Tout le plaisir est pour moi. Alors mesdemoiselles, vous passez une agréable soirée ?
Astrid: Avant votre arrivée ? Oui.
Nikolaï: J'apprécie votre humour, Astrid. Sincèrement, vous avez le même humour que moi. Un humour que je suis le seul à comprendre..
Dit-il en étant confus par ses propres paroles, avant de reprendre cet air charmant en compagnie des jeunes filles.
Nikolaï: J'ai vu votre belle danse avec mon cher ami Alaric Straud, c'était merveilleux.
Astrid: Attendez, votre ami ?
Nikolaï: Alaric et moi sommes très proches, mademoiselle Dustel. Nous ne sommes pas uniquement compagnons d'armes, mais comme deux frères.
Astrid: Me voilà étonnée..
Dit-elle avec lassitude, sous le regard amusé d'Ingrid.
Nikolaï: Il était mon chef, car il a était nommé ainsi par le roi Andreas avant notre belle victoire.
Astrid: Donc vous voulez dire que le comte Straud fut nommé sergent-major peu de temps avant la fin de la guerre ?
Nikolaï: C'est exact, avant il n'était qu'un simple soldat. Tout comme moi.
Ingrid: Je suis étonnée. Est-ce vrai que vous avez remporter la guerre en l'espace de trois semaines uniquement ?
Nikolaï: Moins que cela, en plus d'une semaine à peu près. Grâce à notre merveilleux major, même si je l'ai beaucoup aidé pour cette mission.
Les deux filles sont abasourdies. Comment a-t-il pu remporté la victoire en si peu de temps ? C'est surprenant.. Elles regardent d'ailleurs Alaric Straud avec étonnement, lui qui boit un verre en solitaire, près du buffet.
Astrid: Un homme n'est pas capable de remporté une guerre si rapidement.. Comment est-ce possible ?
Nikolaï: Alaric Straud est le meilleur soldat de la garde royale de sa majesté, ce n'est pas étonnant croyez-moi. Il est peut-être même le plus puissant soldat du monde entier.
Ingrid: Sur ça, je peux vous croire sur parole. J'ai entendu tant de choses au sujet du sergent-major Straud, des choses effrayantes sur sa véritable personnalité. Les rumeurs disent qu'aucun soldat n'a versé autant de sang de ses victimes, qu'Alaric Straud.
Astrid: En êtes-vous certaine ? Ce ne sont peut-être que de simples rumeurs.
Nikolaï: Elle dit la vérité. Alaric Straud est doué en tant que soldat, mais il prend énormément de plaisir à tuer ses ennemis. Pour être honnête, à lui seul il a exterminé trois quart des soldats du roi Igor. Même si j'étais en sa compagnie à chaque instant.
Astrid: Alors vous deux, vous avez sauver Ostrana de la tyrannie ? Il n'y a pas que le comte Straud, c'est plus cohérent.
Nikolaï: La différence entre Alaric et moi-même, c'est que je ne prends aucun plaisir à tuer d'autres soldats. Même si c'est uniquement pour l'avenir de mon pays, je trouve cela horrible. Les guerres sont.. Enfin, changeons de sujet de conversation. Parlez-moi de vous Ingrid.
Ingrid: Il n'y a rien à dire sur moi, comte Vlasova.
Nikolaï: Je suis certain que vous êtes plus intéressante que vous ne l'imaginez. Venez-donc, j'ai bien envie de manger quelque chose en votre compagnie.
Ingrid: Je ne sais pas si c'est raisonnable, puis je suis accompagnée.
Ingrid regarde Astrid, qui lui autorise avec un doux sourire d'accompagner Nikolaï. Alors la demoiselle finit par suivre le comte Vlasova en direction du buffet, tandis qu'Astrid regarde Alaric d'un air interrogateur.
Cet homme, serait-il un véritable tyran comme le disent les rumeurs ?
Quelques heures plus tard..
La fête royale commence à prendre fin pour certains nobles, la grande salle de bal est un peu plus vide. D'ailleurs, Lord et Lady Hunston attendent patiemment leurs enfants, devant la grande arche.
Lord Hunston: James, Ingrid ! Nous devons partir !
Lady Hunston: Venez, dépêchez-vous !
C'est avec déception que le frère et la sœur saluent leurs deux nouvelles amies. Ingrid enlace Astrid, James embrasse la main d'Anastasie. C'est un aurevoir pénible pour les quatre jeunes nobles.
Astrid: Aurevoir Ingrid, j'espère que nous nous reverrons un jour.
Ingrid: J'en suis persuadée, il y aura d'autres fêtes royales mademoiselle Dustel. Puis lorsque nous serons adultes, nous aurons un peu plus de liberté. Nous pourrons ainsi nous voir autant de fois que ça nous plaira.
Astrid: Oui, vous avez entièrement raison. Alors.. Je vous souhaite une bonne route, à tous les deux.
James: Merci Astrid, vous aussi. N'oubliez pas ce que je vous ai dit, Anastasie. Je tiens toujours mes promesses.
Anastasie: Je n'oublierais pas et je vous attendrez, vous avez ma parole James.
Se saluant une dernière fois, James et Ingrid rejoignent Lord et Lady Hunston rapidement. Anastasie relâche un soupir de satisfaction, visiblement conquise par James, ce qui intrigue son aînée qui la questionne aussitôt sur son comportement niais.
Astrid: Quelle promesse ? De quoi parlait-il ?
Anastasie: Tu ne pourrais pas comprendre, puis, c'est un secret entre James et moi. Finalement, un Lord c'est bien mieux qu'un prince, non ?
Astrid: Pauvre idiote.
Dit-elle en riant d'amusement, en regardant sa petite sœur. Anastasie partage ce petite rire et retourne auprès de sa mère tranquillement, toute joyeuse. C'est alors qu'une jolie rousse s'approche d'Astrid, l'air contrariée.
Roesia: Mademoiselle Dustel, puis-je vous parlez un instant ?
Astrid: Bien sûr.
Roesia: J'ai cette curieuse impression que vous êtes assez proche du comte Straud.
Astrid: Je vous arrête tout de suite, Roesia. Je me fiche royalement de cet homme.
Roesia: J'espère pour vous, Astrid. Car comme vous le savez, ma famille est hautement placée dans la noblesse d'Ostrana, je pourrais peut-être bien racheter vos terres en un simple claquement de doigt. Votre père ne le supporterait pas. Vous comprenez ce que je veux dire ?
Astrid: Oui, je crois comprendre.
Roesia: Alors restez loin du comte Straud, je ne compte pas vous le répétez une deuxième fois.
Astrid: C'est exactement ce que je comptais faire, soyez rassurée. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai autre chose à faire que d'écouter de telles idioties.
Ennuyée par le comportement hostile de Roesia, Astrid la contourne pour rejoindre le buffet. Roesia garde un air confiant et s'éloigne de la belle blonde avec le sourire, satisfaite de ses propres menaces envers Astrid.
La famille Dustel reste une petite heure de plus à la grande fête royale du roi Andreas, la route est longue mais après plusieurs heures, ils ont enfin chez eux.
Une toute nouvelle journée commence donc, pour la petite famille Dustel.
En fin d'après-midi, dans le manoir des Dustel..
Avec ennui, Astrid révise ses leçons dans sa chambre, allongée sur le ventre, sur son grand lit. Elle regarde la petite pendule dans le coin de sa chambre, le temps passe lentement, cela fait plusieurs heures qu'elle est enfermée dans sa chambre.
Elle soupire et ferme son livre avant de se levée de son lit, puis de quitter sa chambre, voulant se changer un peu les idées. Dans le couloir, elle entend la voix de son père ainsi que celle d'un autre homme. Alors curieuse, elle s'approche de la porte du bureau de son père qui est entrouverte, en toute discrétion.
Elle y voit le marquis Chevrotet en compagnie de son père, les deux hommes discutent paisiblement de Sheorisia.
Vincent: Nous allons commencer par les petits villages de votre comté, ensuite, nous nous occuperons de votre manoir. Qu'en dites-vous ?
Edouard: C'est parfait. Je vous remercie, encore une fois. Vous nous sauver d'une situation assez pénible.
Vincent: Nous pouvons nous aider, entre nobles. Ne me remerciez pas.
Edouard: C'est une grande aide, marquis Chevrotet. Quand souhaitez-vous être remboursé ?
Vincent: Le plus tard possible, n'ayez crainte.
Perplexe, Astrid décide de s'éloigner de la porte du bureau en se questionnant elle-même. Mais elle n'y prête pas plus attention et descend le grand escalier pour rejoindre la grande cuisine.
Astrid attrape un morceau de brioche qu'elle déguste en regardant par la fenêtre de la cuisine, lassée de ne plus avoir cette liberté qu'elle adore tant.
Isabelle: On a faim à ce que je vois ?
Astrid: Je m'ennuie tellement, à force je vais grossir. Pour passer le temps, je mange.
Isabelle: Cesse donc de te plaindre jeune fille, ce n'est pas une punition. C'est mieux pour ton éducation.
Astrid: Je ne peux que vous croire, mère.
Isabelle: J'espère bien, Astrid.
Isabelle grignote quelque chose en se plaçant à côté de sa fille, regardant à son tour par la fenêtre silencieusement.
Astrid: Pourquoi le marquis Chevrotet est avec père, dans son bureau ?
Isabelle: Ils discutent de choses importantes, il me semble. Je l'ignore.
Astrid: Vous ne trouvez pas qu'il semble moins angoissé ?
Isabelle: J'en ai l'impression, effectivement. Donc c'est une très bonne chose, tu ne trouve pas ?
Astrid: Si, bien sûr. Mais pourquoi si soudainement ?
Isabelle: Qu'importe Astrid, ta petite sœur est aussi très différente depuis le banquet. Elle chantonne sans cesse et se coiffe devant son miroir tout le temps depuis qu'elle est réveillée.
Astrid: Surprenant..
La jeune blonde quitte la cuisine en silence, dans le hall, elle croise son père ainsi que le marquis Chevrotet qui descendent l'escalier. Aussitôt, Edouard présente sa fille à Vincent, ce qui ennuie cette dernière qui souhaitait simplement retourner dans sa chambre.
Edouard: Vincent, je vous présente Astrid, la plus âgée de mes filles. Officiellement.
Vincent: C'est un honneur pour moi de vous rencontrez, Astrid Dustel.
Astrid: L'honneur est pour moi, marquis Chevrotet.
Astrid s'incline en guise de respect, se forçant à lui sourire.
Astrid: J'ai eu l'occasion de discuter avec votre fille, Roesia, lors de la fête royale. Elle est très.. Charmante.
Vincent: Elle est un peu exigeante parfois, veuillez m'excuser si ma fille vous a causer quelques soucis durant la fête de notre roi.
Astrid: Ne vous inquiétez pas, tout va très bien entre elle et moi. Maintenant, je dois retourner à mes occupations. Je vous souhaite une très bonne fin de journée.
Vincent: Vous de même, Astrid.
Dans la chambre d'Astrid..
Astrid referme la porte de sa chambre et pose son dos contre celle-ci, en relâchant un soupir de soulagement. Elle a ses propres opinions sur la noble famille Chevrotet, loin d'eux, mieux elle se porte.
La jeune blonde sort sur son balcon et s'accoude à celui-ci, ennuyée en regardant la forêt qui entoure son manoir, cette vue qu'elle ne supporte plus. Dans quelques années, elle pourra sûrement fuir loin de ce manoir et accomplir son rêve, découvrir le monde et toutes ses merveilles.
Ce n'est qu'une question de temps, se dit-elle. Mais les paroles du prince Elyot résonnent dans sa tête, à chaque instant.
La liberté est une chose précieuse que certains ne peuvent posséder..
1 an plus tard..
Une année longue d'éducation pour Astrid Dustel.. Elle vient d'avoir 16 ans désormais. Astrid gagne en beauté à chaque instant, elle est de plus en plus courtisée mais se fiche éperdument de tous ces nobles. Ce qu'elle veut, c'est encore la même chose, partir à l'aventure.
Sa petite sœur est de plus en plus jolie, elle grandit vite, mentalement comme physiquement. Quant à la famille Dustel, c'est assez tragique.. Car le vicomte est endetté depuis cette grande fête royale. Contrairement à ce que disait Vincent Chevrotet, pour lui, il est urgent d'être remboursé ces temps-ci. Hélas, Edouard n'a pas un sous à lui rendre, c'est un fardeau pour la famille Dustel. Ils sont au bord de la pauvreté, mais avec de pires conditions cette fois-ci.
Encore une fois, les deux jeunes filles n'imaginent pas une seconde cette tragédie. Pour elles, tout va pour le mieux. Edouard garde le secret tout comme son épouse, pour ne pas inquiéter ses filles.
Mais est-ce une bonne chose de garder un si lourd secret ?
Alaric Straud et Nikolaï Vlasova ont une très grande réputation dans le pays entier, Nikolaï pour son élégance et son charme irrésistible, Alaric pour sa cruauté et sa solitude troublante.
Le prince Elyot est marié à la princesse Irina depuis un an déjà, il n'y a aucun amour entre ces deux monarques. Ils sont unis pour leur pays, rien d'autre.
Les deux sœurs n'ont pas revu James et Ingrid Hunston depuis le banquet du roi, pour célébrer la fin de la guerre. Mais parfois, Astrid envoie quelques lettres à son amie, tout comme Ingrid à Astrid, sans oublier Anastasie et James qui s'échangent quelques lettres de temps en temps. Malgré cette distance, ils restent proches tous les quatre et n'attendent qu'une seule chose, avoir enfin l'occasion de se revoir.
Qu'attends l'avenir de chacun ? Nous le découvrirons.
Pour l'heure, Astrid se prépare dans sa chambre, la lune est haute dans le ciel. Elle se regarde un instant dans le miroir, ses yeux d'ambre se posent sur sa cicatrice qu'elle porte sur sa clavicule depuis un an. Mais la jeune blonde tourne le regard sur la porte fermée de sa chambre, nerveuse en entendant des bruits de pas s'en rapprocher.
Aussitôt, elle détache ses cheveux de son ruban puis se couche sous sa couverture, regardant ainsi la porte. Des frappements retentissent, Astrid se racle la gorge.
Astrid: Oui, entrez.
C'est Isabelle qui entre dans la chambre de sa fille aînée, avec un chandelier dans sa main qu'elle pose sur la commode. Elle s'approche de sa fille et s'assoit sur le lit de celle-ci, souriante en la regardant.
Isabelle: Je venais simplement voir si ma chère fille avait besoin de quelque chose.
Astrid: Non, je n'ai besoin de rien mère.
Isabelle: Demain, nous allons suspendre tes leçons. J'ai quelque chose à faire avec ton père, c'est important.
Astrid: Vraiment ? Tout va bien ?
Isabelle: Oui, tout va très bien Astrid. Enfin, je ne vais pas t'ennuyer plus longtemps, tu dois dormir.
Isabelle embrasse le front de sa fille puis se lève du lit, elle semble tourmentée par quelque chose, ce qui ne passe pas inaperçu aux yeux d'Astrid. Mais la jeune blonde décide de ne pas questionner sa mère, elle se tait et lui sourit quand elle repart.
Isabelle: Passe une bonne nuit Astrid.
Astrid: Vous aussi, mère.
Isabelle quitte la chambre avec le chandelier, puis prend soin de bien refermer la porte après son passage. Soulagée en entendant Isabelle s'éloigner de la chambre, Astrid quitte ses draps puis attache de nouveau ses cheveux avec un ruban. Avec un petit sourire confiant.
Elle place quelques oreillers sous sa couverture, éteint toutes les bougies de sa chambre, puis sort sur son balcon. Elle place une sacoche sur son épaule, puis se tient debout sur le rebord en pierre du balcon, agilement, elle s'accroche au lierre sur sa droite pour descendre doucement, avant de poser ses pieds sur le sol au bout de quelques petites minutes. Prudemment.
En discrétion, en regardant les gardes qui encerclent la demeure des Dustel, Astrid court en direction de l'écurie pour préparée Lizzie. Rapidement, la jeune blonde quitte au pas et en douceur son domaine, sur le dos de sa belle jument noire. Une fois éloignée du manoir, elle part au galop loin de celui-ci pour profiter de la belle nuit étoilée.
Un peu plus tard, dans le village de Camiers..
Il y a une petite fête ce soir à Camiers, Astrid parcours le chemin de terre du village au trot avec un petit sourire. Elle saute de Lizzie et l'attache contre un poteau en bois, devant une petite taverne.
Astrid entre dans la taverne et y découvre la source de cette petite fête. Les villageois boivent, rient, chantent et dansent dans cette taverne. Il y a de l'alcool à volonté, mais surtout ses deux amies qui sont assisent autour d'une petite table ronde avec un verre de vin en main.
Lorsque Rachel et Susan voient Astrid, elles ont un grand sourire et l'interpelle immédiatement.
Rachel: Mademoiselle Dustel, par ici !
Susan: Venez avec nous !
Ce qui ravie la demoiselle, qui s'assoit à cette table pour être en compagnie de ses deux amies. C'était leur point de rendez-vous.
Rachel: Alors, vos parents ont décidés de vous laissez venir dans notre village ?
Susan: Ou bien, c'est l'un de vos petits secrets d'être ici ?
Astrid: Tu as tout à fait compris, Susan. Je ne suis pas censée être ici, avec vous deux, encore et cela depuis plus d'un an. Enfin, ignorons ceci, discutons plutôt de vous deux et de cette petite fête.
En effet, Astrid n'a pas le droit d'être ici, la punition n'a toujours pas était levée. Mais si ses parents sont aussi exigeants, c'est pour une raison assez compréhensible. La sécurité de leur fille. Ce qu'Astrid n'a pas l'air de comprendre, même après un an.
De temps en temps, dès la tombée de la nuit, Astrid quitte secrètement sa demeure pour rejoindre ses amies dans ce village. Personne ne le sait au manoir des Dustel, pas même sa jeune sœur, c'est son petit secret.
Pour entamer une petite discussion, Rachel regarde les paysans présents dans la taverne, souriante en dégustant son verre de vin.
Rachel: J'ignore ce que nous fêtons exactement, mais qu'importe, tant qu'il y a de l'alcool ainsi que de séduisants jeunes hommes. C'est le paradis.
Susan: Ne sois pas stupide, puis ne boit pas si vite.
Astrid: Je suis d'accord pour l'alcool, pas pour les hommes. Ils sont tous si.. Idiots.
Dit-elle en regardant les grands gaillards qui s'exclament à haute voix dans la taverne, beaucoup trop bruyants pour elle, ce qui l'ennuie.
Susan regarde son verre avec nervosité, peu sereine.
Susan: Sommes-nous pas si jeunes pour boire ceci ?
Rachel: L'âge n'a aucune importance Susan, cesse donc de te poser toutes ces questions et profite de chaque instant !
Astrid: Que tu ais 14 ans ou bien 18 ans, ça n'a aucune importance. Fais ce que tu veux, c'est l'essentiel. Mais si tu ne veux pas boire ce verre, alors..
Astrid prend le verre de Susan puis sourit, joueuse.
Astrid: Je vais le boire pour toi.
Susan: Enfin mademoiselle, je suis confuse. Ne faites pas cela si vous ne le souhaitez pas. Je vais me sentir coupable.
Astrid: Ne le sois pas, c'est mon choix Susan. Il est vrai que tu es assez jeune pour boire de l'alcool, 14 ans ce n'est pas l'âge idéal. Mais fais ce qui te semble juste.
Rachel: Moi pour 15 ans, c'est plutôt correct. Puis je n'ai rien à perdre de toute façon.
Dit la belle brune en buvant quelques gorgées de son verre de vin, un peu trop rapidement. Elle tourne de l'œil, selon Astrid, ce n'est pas le premier verre de vin de Rachel de la petite fête paysanne.
D'ailleurs, Rachel se lève de sa chaise pour rejoindre les danseurs au centre de la taverne, pleine d'énergie d'une démarche ivre. Susan la regarde avec déception, sous l'œil interrogateur d'Astrid.
Astrid: Y-a-t-il un problème, Susan ?
Susan: Depuis la mort de son père, elle n'est plus comme autrefois. Elle est très différente. Elle est souvent dans cette taverne, en compagnie d'un homme différent chaque soir. Lorsque j'essaye de comprendre ce qu'elle fait avec ces hommes, puis pourquoi, elle évite de me répondre en ignorant mes questions.
Astrid: Ce n'est pas facile de perdre un proche, laisse la faire son deuil. C'est très récent.
Susan: Je crois que sa mère n'a plus beaucoup d'argent, c'est peut-être pour cela que Rachel vient ici chaque soir, avec ces hommes. Je pense qu'elle vend ses charmes pour de l'argent. Il faut l'aider, mademoiselle Dustel.
Astrid: Si je le pouvais, je donnerais l'argent nécessaire à la mère de Rachel pour qu'elle puisse se nourrir. Mais je n'ai aucun droit sur la fortune de mon père, je ne peux malheureusement rien faire..
Susan: Vous en faites assez, vous et votre famille, pour nous tous.
Astrid: Peut-être pas..
Astrid regarde Rachel qui danse avec un homme, bien plus âgé qu'elle, trop proche de lui.. Elle soupire de désespoir, incapable de faire quoi que ce soit pour aider son amie.
La belle blonde réfléchis dans un profond silence, une grande partie de la nuit.
Le lendemain, dans le manoir des Dustel..
Après avoir réfléchis toute la nuit, Astrid entre dans le beau salon pour pouvoir discuter avec sa mère. Qui demeure silencieuse en regardant nerveusement par la fenêtre, le long chemin menant au manoir.
Astrid: Vous semblez si inquiète, que se passe-t-il ?
Isabelle: Tout va bien, je suis simplement nerveuse, cela arrive.
Astrid: Bien, je vous crois.. Puis-je vous parlez un instant ?
Isabelle: Que veux-tu Astrid ?
Astrid: J'aimerais aider les habitants de notre terre, financièrement. Savez-vous ce que je peux faire pour cela ?
Isabelle: Tu n'as pas ce rôle dans la famille, Astrid. Pas encore. Ton père est le seul responsable de Sheorisia.
Astrid: Alors pourrais-je discuter avec lui dans la journée ? C'est important pour moi.
Isabelle: Non, il est très occupé ces temps-ci.
Astrid: Mais mère, je..
Agacée, Astrid tente d'être plus claire mais sa mère l'interrompt sur le champ en s'éloignant de la fenêtre de quelques pas, bien plus nerveuse.
Isabelle: Assez, monte dans ta chambre maintenant.
Astrid: Pourquoi je n'ai jamais le droit de faire quoi que ce soit dans ce manoir ?!
Isabelle: Astrid, monte dans ta chambre ! C'est un ordre !
Astrid: Très bien..
Elle répond cela en râlant, puis en pressant le pas pour rejoindre sa chambre. Ennuyée.
La jeune blonde claque brutalement la porte de sa chambre, ce qui ennuie sa mère qui relâche un soupir d'agacement. Astrid s'allonge sur son lit, sur le ventre, lassée de cette noblesse et des bonnes manières.
Elle voulait simplement trouver un moyen d'aider son amie, mais elle ne peut définitivement rien faire.
Quelques minutes plus tard..
Astrid lit un livre sur son lit, malgré sa nervosité. Des frappements retentissent à la porte de sa chambre, avec ennuie elle autorise la personne à y entrer. C'est sa petite sœur qui referme discrètement la porte après son passage, confuse en s'asseyant près d'Astrid.
Astrid: Eh bien, que se passe t-il ?
Anastasie: Il y a le marquis Chevrotet dans le salon, avec son épouse, sa fille et nos parents.
Astrid: Le marquis Chevrotet ? Décidément, il vient nous voir toutes les semaines depuis un mois.
Anastasie: Justement, tu ne trouve pas cela étrange ?
Astrid: Père semble proche du marquis, ils sont probablement amis. Rien d'extraordinaire.
Anastasie: Moi je pense plutôt que père et mère nous cache quelque chose d'important.
Astrid: Mais non Anastasie, ne sois pas inquiète.
C'est alors que d'autres frappements retentissent, Astrid et Anastasie regardent la porte, confuses.
Astrid: Qui est-ce ?
?: Puis-je entrer, mademoiselle Dustel ? C'est la fille du marquis Chevrotet, Roesia.
Astrid: Roesia ? Bien.. Entrez donc.
Le visage d'Astrid se ferme lorsqu'elle voit Roesia entrée dans sa chambre, bien habillée d'une remarquable beauté et élégance. Nerveuse, Anastasie décide de sortir de la chambre en saluant noblement la fille du marquis, qui ne lui rend pas ses salutations et la regarde sévèrement du coin de l'œil.
Anastasie: Excusez-moi, je ne vais pas vous dérangez plus longtemps. Aurevoir, mademoiselle Chevrotet.
Roesia: C'est cela, disposez.
Agacée du comportement désagréable de Roesia envers sa petite sœur, Astrid referme son livre puis se lève de son lit, se tenant docile devant la belle rousse.
Astrid: Fille unique du marquis ou non, faite preuve de respect envers ma sœur lorsque vous êtes dans le manoir des Dustel. C'est la moindre des choses, pour la fille d'un noble. Le respect.
Roesia: Vous semblez oublier qui je suis réellement, mademoiselle Dustel. Tâchez de ne pas l'oublier lorsque vous vous adressez à moi de cette façon. Je peux faire de votre vie un véritable enfer en un simple claquement de doigts.
Astrid: Vous pensez que j'ai peur de vous, Roesia ?
Roesia: Vous devriez, Astrid.
Il y a des tensions entre les deux jeunes filles, mais Roesia retrouve un sourire narquois en s'approchant de la fenêtre d'Astrid, regardant la vue de celle-ci. Astrid ne quitte pas la fille du marquis d'un regard sévère, remontée contre elle et son attitude grotesque.
Roesia: Cette vue est pitoyable, c'est bien digne de votre famille de vivre cacher dans la pénombre, pour fuir la réalité. Vos problèmes.
Astrid: De quoi parlez-vous exactement ?
Roesia: Vous l'ignorez ? Alors dans ce cas je vais garder ce petit secret rien que pour moi, ça sera plus amusant.
Astrid: Ne jouez pas avec moi, Roesia.
Roesia: Demain, je vous ordonne de restez loin du comte Straud, lors du bal costumé du comte Vlasova.
Astrid: Le bal costumé ?
Roesia: Décidément, vos parents sont de véritables cachotiers. Demain, Nikolaï Vlasova organise une belle fête dans sa grande demeure, tous les nobles y sont invités. Comme vous et moi.
Astrid: En voilà une superbe nouvelle. J'aurais l'occasion de pouvoir danser avec le comte Straud, encore une fois.. Peut-être même plus.
Dit-elle avec un sourire narquois sur son rictus, en regardant Roesia droit dans les yeux.
La belle rousse menace du regard Astrid puis se rapproche d'elle rapidement, se tenant docile devant elle. Menaçante.
Roesia: Faites attention à ce que vous dites. Le comte Straud est déjà promit à quelqu'un, à moi. Moi et personne d'autre.
Astrid: Comme je suis ravie pour vous, Roesia. Maintenant que vous m'avez menacer si gentiment, pouvez-vous sortir de ma chambre ? Je dois préparée une belle robe pour le bal de demain.. Pour les yeux d'Alaric Straud.
Dit la jeune blonde avec un sourire au coin de ses lèvres, en faisant un petit clin d'œil à Roesia. Astrid s'approche de sa belle garde robe d'une démarche lente, ce qui enrage Roesia.
Roesia: Vous voulez jouer à ce petit jeu ?! Parfait ! Que la partie commence ! Vous allez le regretter, Astrid.
Astrid: Si vous le dites.
Dit Astrid avec lassitude, tandis que Roesia quitte la chambre en refermant la porte brutalement derrière elle. Astrid regarde ses diverses robes, perplexe. Une petite idée lui traverse l'esprit, elle compte bien jouer à ce petit jeu avec cette garce de Roesia qu'elle déteste profondément.
Sa petite sœur entre dans sa chambre, interloquée par la haine de Roesia. Elle questionne Astrid en se plaçant derrière elle, la regardant tandis qu'Astrid regarde ses robes avec un petit sourire joueur.
Anastasie: Je viens de voir mademoiselle Chevrotet sortir de ta chambre, avec une fureur inquiétante dans le regard. Tout va bien ?
Astrid: Oh oui, tout va pour le mieux petite sœur. Tout va très bien.. En effet.
Ce qui interloque bien plus Anastasie, qui trouve le comportement de son aîné assez étrange. Désormais, Astrid n'attend qu'une seule chose, ce bal costumé qui sera probablement une superbe fête inoubliable.
Elle compte gagner à ce petit jeu.. Coûte que coûte.
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