1801..
Le soleil se couche lentement, les sabots des chevaux bercent le silence de la nature, ainsi que la solitude d'une jeune fille, assise dans un beau carrosse. Son regard d'ambre se pose sur l'horizon. Elle regarde à travers la fenêtre du carrosse royale, la course fougueuse d'un troupeau de chevaux sauvages dans les plaines.
Ce qu'elle rêve à cet instant, c'est d'être à la place de ces chevaux et de fuir loin de la réalité. Cette belle robe de mariée la répugne, elle détourne le regard du troupeau puis le baisse en relâchant un soupir de désespoir.
Elle rêve de liberté.. Prise au piège par son destin scellé.
1795, 6 ans plus tôt..
Ostrana est un pays très convoitisé pour ses paysages époustouflants, ses mystères et ses plus beaux trésors. C'est dans ce merveilleux pays qu'a grandit Astrid Dustel, une jeune enfant pleine de joie, souhaitant découvrir le monde et partir à l'aventure. Cela pourrait être un futur accessible, si la demoiselle n'était pas la fille d'un vicomte. Elle doit faire prospérée les terres de son père, accomplir ses devoirs de noble et suivre les règles à la lettre.
La famille Dustel est une famille de nobles réputée du pays, résidant dans une magnifique demeure, un grand manoir à l'écart de la civilisation, dans le comté Sheorisia appartenant au vicomte Edouard Dustel. Cette belle famille est constituée d'Edouard, de sa femme Isabelle, ainsi que de leur deux filles Astrid et Anastasie Dustel. Les Dustel sont aimer et respecter dans tout le pays, par la bienveillance dont ils font part, tous sans la moindre exception.
Mais la plus sage de la famille et la plus têtue bien évidemment, c'est Astrid. Depuis son plus jeune âge, sa tendre mère l'éduque de façon à ce qu'elle soit une noble digne de ce nom. Elle doit devenir une femme exemplaire, d'une beauté sans nom qui doit honoré sa famille, en devenant par l'avenir une bonne épouse.
Mais Astrid n'a que dix ans, elle pense à s'amuser puis à rêvasser sans cesse. Elle n'écoute pas forcément les conseils et leçons de sa mère.
Isabelle: Astrid, redresse toi.
Astrid: Oui mère.
Soupire l'enfant en regardant Isabelle, se redressant sur sa chaise pour écoutée les enseignements de sa mère. Ennuyée.
Isabelle: Une jeune fille de ton rang doit faire preuve de dignité.
Astrid: Je suis assise sur cette chaise depuis plus de trois heures, mon dos me fait atrocement mal.
Isabelle: N'exagère pas ma chère et écoute moi attentivement au lieu de rêvasser. Une noble doit tout savoir sur ses terres, ainsi que sur ses devoirs.
Astrid: Je suis la fille du vicomte Dustel, je ne suis pas une princesse. Pourquoi tant de bonnes manières ? C'est ennuyant.
Isabelle: Tu es hélas bien trop jeune pour comprendre. Mais plus tard, tu comprendras et tu me remercieras. Je te l'ai dit autrefois, un jour, tu seras mariée pour faire prospérer notre famille. Tu dois devenir une bonne épouse, avoir de bonnes manières dès ton plus jeune âge. Tu es dans l'âge de comprendre certaine chose, y compris ton destin.
Astrid: Comme c'est intéressant..
Astrid lève les yeux au ciel et pose ses bras sur le bureau, pour y posée sa tête au creux de ses bras. Bien sûr, le regard strict d'Isabelle la fait réagir, elle s'assoit bien droite sur sa chaise de nouveau en râlant puis en écoutant sa chère mère avec lassitude.
Isabelle: Bien, reprenons. Comme je le disais, notre famille est d'une pure lignée noble depuis des siècles. Notre terre est aussi précieuse que chaque membre de notre famille. Nous devons l'entretenir, aider les habitants qui y résident et aussi..
Mais la porte s'ouvre, c'est un homme trentenaire, bien vêtu qui entre et regarde Isabelle avec nervosité.
?: Puis-je vous parlez un instant ?
Isabelle: J'arrive tout de suite.
Astrid regarde l'homme, confuse. Elle voit Isabelle sortir de la pièce pour le rejoindre, celle-ci regarde sa fille en étant devant la porte grande ouverte, avec un petit sourire.
Isabelle: C'est terminé pour aujourd'hui, tu peux aller t'amuser. Nous reprendrons cette conversation demain.
Astrid: Y-a-t-il un problème ? Père semble si inquiet.
Isabelle: Se sont des histoires de grandes personnes, ne te préoccupe pas de cela. Va t'amuser, mais ne t'éloigne pas de notre manoir. Sois dans la salle à manger pour 18h, avant la tombée de la nuit.
Puis elle part sans dire un mot de plus, nerveuse.
Astrid ne se soucie pas plus de ça, elle quitte la pièce en suivant pour s'aventurer en dehors du manoir.
La brise rafraichissante, elle court en direction des écuries avec joie, voulant passer un peu de temps avec sa monture. Elle s'approche de sa jument, qui est dans son box, elle caresse l'équidé puis ouvre la porte en bois pour la faire sortir.
Une fois le beau frison scellé, elle parvient difficilement à monter sur la selle et quitte au trot l'écurie. Le regard de l'homme d'écurie des Dustel se pose sur Astrid, il semble inquiet pour elle.
?: Mademoiselle Dustel, vous ne devriez pas vous aventurez dans la nature avec cette jument. C'est beaucoup trop dangereux de partir à l'aventure ces temps-ci.
Astrid: Ne vous inquiétez pas pour moi Louis, je vais être prudente comme à chaque fois. Je serais de retour avant 18h !
Il est 17h, Astrid n'a qu'une heure pour s'aventurer sur ses terres en toute prudence. Mais c'est suffisant pour la jeune enfant, elle part au galop loin des écuries ainsi que du manoir, déterminée.
En une petite heure, elle peut faire le tour des plaines, puis de quelques forêts. Elle s'arrête au bord d'une grande falaise pour s'y reposer un court instant avec sa jument, trouvant la vue éblouissante de ce vaste monde.
Astrid: Un jour je partirais à l'aventure, avec toi ma belle Lizzie.
La jument frotte sa tête contre Astrid, qui ricane bêtement en caressant la tête de celle-ci. Mais elle remarque une chose, le soleil se couche déjà, elle est en retard. Il est bientôt 18h.
Affolée, elle se lève brusquement puis grimpe sur la selle de Lizzie.
Astrid: Je suis en retard, mère va être furieuse ! Allons-y Lizzie.
Elle quitte le bord de la falaise au triple galop, espérant rentrer chez elle à temps. Mais ce n'est pas le cas, car la jeune fille arrive dans les écuries à 18h15. Bien sûr, en entrant dans la salle à manger, le regard d'Isabelle en dit long sur ce qu'elle pense à cet instant.
Dans la salle à manger..
Astrid entre brusquement en courant, nerveuse. Elle s'assoit à table, rejoignant les membres de sa famille. Ils mangent silencieusement en regardant l'enfant ébouriffée et essoufflée.
Astrid: Je me suis endormie, contre un arbre. Pardonnez moi pour mon retard.
Isabelle: Tu es encore partie avec Lizzie ?
Astrid: Non.. Absolument pas mère.
Isabelle: Ce n'est pas ce que Louis m'a dit.
Astrid soupire d'ennuie, puis commence à manger sans rien dire de plus. Mais Isabelle n'a pas dit son dernier mot.
Isabelle: Il me semblait t'avoir ordonner de ne plus monter cette jument. Elle est bien trop nerveuse pour une jeune fille de ton âge, puis trop grande.
Astrid: Mais Lizzie est ma jument, les autres chevaux sont beaucoup trop vieux et lents.
Isabelle: De toute évidence, tu es trop jeune pour monter à cheval. Tu devrais plutôt étudier, c'est plus utile.
Astrid: Comme tous les jours..
Edouard: Laissez la donc respirer un peu, très chère. Alors Astrid, qu'a-tu fais en cette heure avec Lizzie ?
Astrid: Eh bien, j'ai fais le tour de notre propriété puis je me suis reposer quelques instants au bord de la falaise. La vue était si magnifique père, cela change des forêts qui entourent le manoir.
Edouard: Oui, ça devait être beau à voir. Mais sois prudente, je n'aimerais pas que ma chère fille se blesse.
Astrid: Oui, père. Je suis toujours prudente. Et toi Anastasie, tu t'es bien amusée aujourd'hui ?
La petite fille de 7 ans sourit à son aînée, en répondant humblement à sa question.
Anastasie: J'ai étudier, puis je me suis amusée dans ma chambre. Mes journées se ressemblent.
Astrid: Au moins je ne suis pas la seule qui s'ennuie ici.
Isabelle: Jeunes filles, beaucoup d'enfants aimeraient être à votre place. Cessez donc de geindre.
Astrid: Oui mère, vous avez raison.
Une domestique entre dans la salle à manger et viens apporter une lettre au vicomte. Celui-ci la remercie et ouvre la lettre, tandis que la domestique sort de la salle à manger en suivant. Les deux sœurs discutent entre elles, pendant qu'Edouard lit la lettre attentivement en étant nerveux. Ce qui interroge sa femme, qui le regarde d'un air inquiet.
Astrid: Demain, nous irons au bord du lac toi et moi. Dès que j'aurais terminée mes leçons avec mère.
Anastasie: C'est vrai Astrid ? Tu me le promets ?
Astrid: Mais oui, nous nous amuserons dans l'eau. Il fait chaud en plus, nous pourrons nous rafraîchir en plus.
Isabelle: Que se passe-t-il Edouard ?
Edouard: C'est..
Hésitant, il regarde ses deux filles. Les questions se posent, tandis que le silence vient bercé le dîner de la famille Dustel.
Edouard soupir donc et pose la lettre sur le côté, cachant sa nervosité devant ses filles.
Edouard: Je suis invité au château de sa majesté, je dois y être demain pour 17h. Un banquet est organisé par le roi Andreas lui-même, il doit parler aux nobles du pays d'une affaire très importante.
Astrid: Le roi Andreas ? Quel honneur pour vous père !
Anastasie: Nous pouvons venir avec vous ? J'aimerais voir le roi en personne !
Edouard: Non, vous resterez ici avec votre mère. C'est une réunion importante, les familles ne sont pas invitées. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, je dois prendre l'air quelques instants.
Edouard se lève de sa chaise, bouleversé, il quitte la salle à manger sous les regards de ses filles et de son épouse. Isabelle essuie ses lèvres de sa serviette de table, puis se lève à son tour de sa chaise.
Isabelle: Finissez votre repas et mangez vos légumes, c'est bon pour votre santé.
Astrid: Mais, mère.. ?
Isabelle: Tout va bien, Astrid.
Isabelle sort de la salle à manger en suivant, pressant le pas. Les deux soeurs s'échangent un regard interrogateur, Astrid comprend bien que quelque chose tracasse ses parents. Elle aimerait comprendre ce qu'il se passe, alors elle se lève de sa chaise puis s'approche de la porte rapidement.
Anastasie: Astrid, que fais-tu ? Mère a dit de..
Astrid: Il se passe quelque chose, Anastasie. Je dois comprendre pourquoi nos parents sont si inquiets.
Doucement, l'enfant quitte la salle à manger puis s'approche de la porte menant à l'arrière du manoir. Elle y voit ses parents, ils discutent de choses troublantes sur le balcon. La porte entrouverte permet à Astrid d'écouter la conversation d'Edouard et d'Isabelle.
Isabelle: Alors le pays entre en guerre.. Ce n'est plus une simple rumeur ?
Edouard: Non, le roi Andreas l'a écrit sur cette lettre. Nous devons trouver un moyen de repousser nos ennemis, car si nous échouons, alors nous serons dans l'obligation de fuir Ostrana pour survivre.
Isabelle: C'est lâche venant de notre famille.
Edouard: Mes filles sont plus importantes que mon honneur, je suis prêt à prendre le risque de m'enfuir.
Isabelle: Il y a forcément une autre solution. Les armées du roi Andreas sont puissantes.
Edouard: Mais celles du roi Igor le sont bien plus. L'invasion commence, des villages ont étaient conquis par les armées ennemies, au nord d'Ostrana. C'est un véritable désastre.
Inquiète à son tour, Astrid marmonne à elle-même.
Astrid: Ostrana, entre en guerre.. ?
Puis elle s'éloigne de la porte pour rejoindre la salle à manger, consciente du danger qui menace son pays.
Lors de son retour, Anastasie s'empresse de la questionner, mais l'aînée reste muette pour ne pas inquiéter sa petite sœur et trouve un petit mensonge à lui dire. Gardant le sourire malgré ses craintes.
La soirée se termine dans un silence pesant pour la famille Dustel.
Dans la nuit, dans la chambre d'Astrid..
L'enfant se tourne dans son lit depuis des heures, mais des frappements retentissent à sa porte. Elle s'assoit donc et regarde la porte, elle voit Isabelle entrée dans la chambre avec un chandelier dans sa main, qu'elle pose sur la commode.
Voyant sa fille réveillée, Isabelle s'assoit au bord du lit et lui sourit.
Isabelle: Tu ne trouve pas le sommeil ?
Astrid: Non.
Isabelle: Tu veux que je chante une petite berceuse ?
Astrid: Je suis trop âgée pour les berceuses maintenant.
Dit-elle avec un sourire amusé, sa mère ricane bêtement avant de lui répondre.
Isabelle: Oui, tu grandis.. Bien trop vite.
Astrid: Je.. Est-ce vrai qu'Ostrana est en guerre ?
Isabelle: Qui t'a dit cela ?
Astrid: Je vous ai entendu, père et vous.
Isabelle: C'est.. C'est compliquer Astrid. Mais cela devait arrivé un jour ou l'autre. Notre pays est merveilleux, c'est un pays remplis de trésors que d'autres veulent exploités. Il ne faut pas en vouloir à ces personnes, elles font cela pour survivre.
Astrid: Quand bien même, c'est horrible une guerre. Cela ne donne pas raison à ces personnes de nous envahir, puis de semer le chaos sur leur passage.
Isabelle: Oui, je comprends ce que tu veux dire Astrid. Mais dans tous les cas, nous ne pouvons rien faire pour protéger notre pays. C'est aux hommes de le défendre, aux grands nobles d'Ostrana.
Astrid: Père va donc partir ? Il va se battre, lui aussi ?
Isabelle: Probablement. Nous en serons plus après le banquet du roi, lorsque ton père sera de retour dans la semaine.
Astrid: Il est déjà parti ?
Isabelle: Le royaume est loin de nos terres, alors oui, il est parti depuis plusieurs heures déjà. Mais il va revenir, sois rassurée. Ce n'est qu'une simple réunion.
Astrid: Il ne nous a même pas dit aurevoir..
Isabelle: Tu dois le comprendre, il est inquiet pour nous tous. Ainsi que pour les habitants de Sheorisia, notre comté. Maintenant dors et ne pense plus à cela. Tout finira par s'arranger, je te le promets.
Délicatement, elle embrasse le front de sa fille puis se lève du lit. Isabelle s'approche de la commode et prend le chandelier dans sa main, avant de quitter la chambre d'Astrid.
Isabelle: Passe une bonne nuit, ma chère fille.
Astrid: Merci, vous aussi mère.
Le réconfort de sa mère vient rassurer la petite Astrid, qui arrive à trouver le sommeil au bout de quelques minutes.
Quelques jours plus tard, en fin d'après-midi..
Les deux sœurs jouent devant le manoir, à divers jeux enfantins. Elles profitent du calme pour discuter paisiblement.
Anastasie: J'aimerais tant voir le roi Andreas un jour.
Astrid: Moi aussi, père en a de la chance.
Anastasie: Peut-être que je pourrais me marier avec le prince, lorsque je serais plus grande ?
Astrid: Cela m'étonnerais, nous ne sommes pas des princesses. Seule une princesse peut épousée le prince Elyot.
Anastasie: Elles sont chanceuses ces belles princesses. Tu penses que je pourrais devenir une princesse un jour ?
Astrid: Sois celle que tu es déjà, petite sœur. Puis être princesse ce n'est pas facile, tu sais ? Les princesses ont des lois à respecter, du matin au soir, chaque jour et cela jusqu'à leur dernier souffle.
Anastasie: Quels genre de lois ?
Astrid: Ne pas sortir en dehors du château sans être accompagnée, ne pas être trop bavarde, ne pas avoir le droit de choisir leur futur époux.. Ne pas avoir le droit d'être elles-mêmes. En d'autres thermes.
Anastasie: Oui, ça ne doit pas être amusant.
Astrid: Cela dépend de chacun, la plupart des princesses sont éduquées de la sorte. Elles sont préparées à cela depuis le jour de leur naissance.
Anastasie: Comme toi ?
Astrid: Comme moi. Mais je suis tout de même libre d'être moi-même, c'est l'essentiel. Puis je suis jeune, comme toi petite sœur. J'ai tout le temps de pensée à mes devoirs de futur jeune femme.
Mais le bruit du carrosse se fait entendre, Edouard est de retour au manoir, les deux filles se lèvent du sol puis regardent le beau carrosse avec un grand sourire. Euphoriques, elles courent en direction du carrosse.
Astrid: Père est de retour Anastasie !
Anastasie: Oui, enfin !
Le carrosse s'arrête devant le manoir, Edouard descend donc et s'agenouille pour enlacer ses filles avec le sourire.
Edouard: Mes filles adorées ! Comme vous m'avez manquer toutes les deux.
Elles s'écartent de leur père pour lui poser tout un tas de questions, enjouées.
Astrid: Avez-vous fait un bon voyage, père ?
Anastasie: Le château du roi est toujours aussi beau ? Puis, avez-vous vu le prince Elyot ?
Edouard: Du calme, je vais tout vous racontez en détail lors du dîner. En attendant, je dois aller voir votre mère.
Edouard s'approche de la grande demeure, tandis que les domestiques débarrassent les affaires du vicomte du carrosse. Les deux sœurs gardent le sourire et s'échangent un petit regard joyeux, avant de courir en direction du manoir, aux côtés de leur père.
Pendant le dîner..
Toutes ont le regard braqué sur le vicomte, elles attendent les ragots du royaume. En dinant, Edouard répond aux questions de ses filles avec joie, sous le sourire de leur mère.
Astrid: La route était longue, père ?
Edouard: Assez oui, mais le royaume est d'une beauté époustouflante, comme à chaque fois. Un jour, peut-être que vous rencontreriez le roi Andreas. Il est d'une sagesse remarquable.
Isabelle: Cela ne me surprend pas, notre roi a toujours était juste avec son peuple.
Anastasie: Et le prince Elyot ? Est-il aussi beau que le disent les habitants du comté ?
Edouard: Oui, c'est un beau jeune homme. Il grandit vite, il est bien plus âgé que ta sœur.
Astrid: Quel âge a-t-il ?
Edouard: Il me semble qu'il a eu 15 ans récemment. Donc cinq ans de plus que toi, Astrid.
Anastasie: Il est si vieux ? C'est pas juste.
Edouard: Et pourquoi ça, jeune fille ?
Anastasie: Pour rien..
Astrid: Notre chère Anastasie veut devenir une belle princesse pour pouvoir épousée le prince Elyot. C'est si.. Pathétique.
Isabelle: Ton langage.
Astrid: Mère..
Soupire Astrid, tandis que sa petite sœur la défi du regard, courroucée et gênée.
Anastasie: C'est faux ! Je n'ai jamais dis cela !
Edouard: Dans tous les cas, aucun noble de bas rang comme nous peut épouser le prince Elyot. Une princesse est digne de sa majesté le prince.
Isabelle: D'ailleurs, à cet âge-là il n'est toujours pas marié ? C'est curieux.
Edouard: Chaque chose en son temps, le roi a d'autres priorités.. Comme vous le savez, ma chère.
Isabelle: Oui, malheureusement.
Astrid: Parler de mariage m'ennuie. Parlons plutôt de votre voyage père, comment est le royaume ? Il est grand ?
Edouard: Très grand, oui. Tu aimerais bien Astrid, toi qui rêve de partir à l'aventure. Le royaume est bien différent de notre comté, il est majestueux comme le château du roi Andreas.
Astrid: Un jour, je visiterais le royaume et je partirais faire le tour du monde. Je peux vous le promettre, c'est mon seul rêve !
Edouard: Je n'en doute absolument pas. Mais le destin peut être trompeur parfois, alors n'ai pas trop cette idée en tête si tu ne veux pas être déçue par l'avenir Astrid. Un rêve, n'est qu'un rêve. La réalité nous rattrape bien plus que tu ne le crois.
Astrid: Oui père.
Isabelle: Tu es l'aînée, tu as énormément de responsabilités. Comme je te l'ai expliquer lors de tes leçons. Un jour, ton père et moi ne seront plus là pour veiller sur Sheorisia. Alors ça sera à toi de veillée sur nos terres.
Astrid: Oui, mais c'est ennuyant..
Edouard: Au contraire, c'est passionnant. Et contrairement à ce que tu penses, c'est une belle aventure. Une aventure qui ne s'arrêtera jamais. En attendant, prends le temps de grandir et écoute bien ta mère lors de tes leçons. Tu es l'avenir de notre famille, tâche de ne pas l'oublier Astrid. C'est très important.
Silencieusement, Astrid hoche positivement la tête avec un petit sourire.
Lors de ce dîner, Astrid ne se souciée pas de l'avenir. Elle pense au destin de son pays et à ses propres rêves, elle est pleine d'insouciance, ce qui est compréhensible pour une jeune fille de son âge. Mais les années passent plus vite qu'elle ne l'imaginait..
Astrid grandit dans la grâce et la beauté au fil des années, elle est bien élevée.. Du moins, c'est ce que ses parents espèrent. Isabelle enseigne encore l'histoire de la famille Dustel à sa fille, du lundi au vendredi, durant toute la journée. C'est ennuyant pour Astrid, mais à la fin de la semaine elle peut décompressée et faire ce qu'elle souhaite. Partir à l'aventure, sur ses terres, avec sa belle jument Lizzie.
Sa petite sœur grandit vite aussi, dans la richesse et la joie. Elle est bien plus polie que son aînée, qui se fiche royalement des règles de politesse de la noblesse. Mais c'est ce qui fait de l'aînée ce qu'elle est réellement, une ravissante jeune fille bornée et entêtée, blonde aux reflets d'ambre et au regard étincelant de la couleur de sa longue chevelure ondulée.
C'est ce qu'elle est aujourd'hui, approchant de ses 15 ans. Pleine de vie, de courage et de détermination.
1800, dans la chambre d'Astrid, à l'aube..
Le soleil éclaire la chambre de la jeune fille, elle se redresse sur son lit et s'étire, souriante en regardant la fenêtre. C'est sa journée de liberté, elle compte en profiter jusqu'au coucher du soleil. Alors elle se lève de son lit avec détermination, puis se prépare en vitesse avant de quitter sa chambre dans une belle robe rouge, fine et légère.
Les cheveux attachées avec un ruban rouge, Astrid descend en quatrième vitesse le grand escalier du hall du manoir, croisant sur son chemin sa petite sœur qui n'est pas autant enjouée qu'elle de si bon matin.
Anastasie: Tu es pressée ?
Astrid: Comme chaque samedi !
Anastasie: Comme je souhaiterais avoir ta détermination.
Dit-elle, encore fatiguée en montant l'escalier.
Elle attrape de la brioche dans la grande cuisine, puis quelques provisions pour la journée en regardant autour d'elle d'un œil perplexe.
Isabelle: Qu'est-ce que tu manigances ?
Surprise, Astrid se tourne rapidement pour regarder Isabelle, l'air innocente.
Astrid: Mère ?! Rien.. Je..
Isabelle: Tu dévalises nos réserves pour partir à l'aventure, comme chaque samedi. Enfin Astrid, grandis un peu, tu n'es plus une enfant. Tu vas bientôt avoir 15 ans.
Astrid: 15 ans c'est un jeune âge mère, puis je vais simplement faire le tour de nos terres pour voir si les habitants se portent bien. C'est mon devoir, comme vous dites ?
Isabelle: Ne joue pas avec les mots, puis sois rentrée avant le coucher du soleil. La guerre est loin d'être finie, nous ne sommes plus en sécurité même sur nos terres.
Astrid: Oui, je vais être prudente. Faites moi confiance. Lizzie m'attend, je dois y aller alors.. Bonne journée à vous !
En courant, Astrid quitte la cuisine ainsi que le manoir, sous le regard ennuyé de sa mère.
Edouard: Elle est encore jeune, laissez la donc.
Isabelle: Plus aussi jeune qu'elle ne le pense. Puis une jeune fille de son rang ne devrait pas se comporter de la sorte.
Edouard: Notre fille déborde d'énergie, c'est une très bonne chose.
Isabelle: Elle ignore ce qu'il se passe en dehors de nos terres, cette guerre.. Elle est loin d'être terminée.
Edouard: Non, j'en ai bien peur. Si les troupes ennemis viennent jusqu'à Sheorisia, alors nous devrons fuir.
Isabelle: J'espère que nous n'aurons pas à fuir lâchement, et que nos ennemis seront bientôt vaincus.
Edouard: L'avenir le dira, ma chère. Cessez de vous tracassez avec cela, nos ennemis sont encore loin de nos terres, nous sommes en sécurité ici.
Isabelle: J'espère que vous avez raison, je ne supporterais pas de voir mes filles entre les mains de ces barbares.
Consciente du danger, la vicomtesse ne cesse de s'inquiéter pour sa fille qui s'aventure en dehors du manoir. Mais elle ne peut rien faire contre l'entêtement d'Astrid, elle peut seulement lui faire confiance et s'en tenir aux dires de son époux.
Ils sont en sécurité à Sheorisia, elle n'a pas à être inquiète pour Astrid. Rien ne peut lui arrivée.
D'ailleurs, la jeune blonde saute sur sa jument non scellée puis quitte les écuries au galop, sous le regard nerveux de Louis, l'homme d'écurie, qui s'empresse d'hurler quelque chose à Astrid.
Louis: Soyez prudente mademoiselle Dustel !
Souriante, Astrid s'éloigne de son manoir en tenant la crinière de Lizzie, agile sur sa monture.
Une heure plus tard..
La jeune fille arrive au trot dans un village du comté, elle descend de Lizzie et s'aventure au centre du petit village. Au loin, elle voit deux jeunes filles de son âge assisent sur un vieux banc, elle s'empresse donc de les rejoindre.
Astrid: Ah tiens, vous êtes là mes chères amies !
Inconnue: Astrid ? Vous voilà donc, je pensais que vous n'allez pas venir aujourd'hui.
Inconnue 2: Oui, pourquoi restez vous avec de simples paysannes comme nous deux ? Je veux dire.. Vous êtes la fille du vicomte Dustel.
Astrid: Et donc ? Je ne suis que la fille d'un vicomte, ce n'est pas extraordinaire non plus. Je ne suis pas une reine, ou une princesse. Je suis une fille comme vous deux.
Inconnue: Pas exactement non.
Inconnue 2: La fille d'un noble, c'est différent de nous deux.
Astrid: Peu importe. Qu'avez-vous à me dire d'intéressant ?
Inconnue: Il n'y a aucun changement, tout est calme à Sheorisia.
Inconnue 2: Ah si, des ennemis ont étaient aperçus tout près du comté.
Astrid: Comment ?
Inconnue: Mais tout va bien, ils ont étaient capturés.
Astrid: Ces ennemis, si j'avais le pouvoir de les anéantir je le ferais. Ils détruisent notre pays depuis bientôt cinq longues années, c'est insupportable.
Inconnue 2: Je comprends, mais que pouvons-nous faire ? Nous pouvons simplement attendre que la guerre passe, qu'importe les conséquences.
Astrid: Malheureusement oui. Bon, que faisons-nous ?
Inconnue: Je vais chercher mon cheval, j'aimerais aller à la crique pas vous ?
Inconnue 2: En cette merveilleuse journée, c'est parfait ! Attendez nous ici mademoiselle Dustel, nous revenons avec nos chevaux.
Astrid: Prenez votre temps.
Les deux filles partent, tandis qu'Astrid s'approche de sa jument pour la caresser, patiente en écoutant les ragots des villageois.
Il faut une bonne dizaine de minutes pour que ses amies, Rachel et Susan, reviennent sur le dos de leur monture. Alors Astrid grimpe sur Lizzie, puis quitte le village au galop avec les deux jeunes filles.
Un quart d'heure plus tard, à la crique..
Les jeunes filles s'approche de l'eau, trempant leurs pieds pour se rafraîchir un peu en cet été.
Astrid: Il fait si chaud de si bon matin. Comment se porte ton père Rachel ?
La belle brune au regard marron foncé, ainsi qu'à la peau bronzé, répond avec un petit air attristé à son amie. En regardant ses pieds dans l'eau.
Rachel: La maladie l'atteint, hélas, nous ne pouvons rien faire pour lui. Il doit simplement attendre et peut partir n'importe quand.. Ce n'est pas facile.
Astrid: Je suis vraiment désolé, j'aurais dû me taire..
Rachel: Ne vous excusez pas mademoiselle Dustel, vous faite preuve de bienveillance envers ma famille. Ce n'est pas une mauvaise chose bien au contraire, alors merci.
Astrid: Oui mais la bienveillance ne créée pas des miracles, ça serait beaucoup trop beau durant cette rude époque. Et toi, Susan ?
Souriante malgré la peine qu'elle ressent envers Rachel, la jeune fille aux cheveux d'ébènes, pâle au regard émeraude répond avec un simple sourire à Astrid.
Susan: Mes parents se portent bien. Je ne peux rien espérer de mieux. Quand au vicomte Dustel et son épouse ?
Astrid: Mon père est très inquiet à cause de cette guerre, ma mère est toujours aussi exigeante rien ne change en ce qui la concerne.
Rachel: Et votre sœur ? Va-t-elle nous rejoindre dans la journée ?
Astrid: J'en ai bien peur..
?: Astrid ! Me voilà !
C'est la voix d'Anastasie qui résonne près des jeunes filles, accompagnée des bruits des sabots d'un bel équidé. Toutes la regarde avec le sourire, sauf Astrid qui soupire d'ennuie.
Astrid: La journée va être longue.. Et ennuyante. Si notre mère t'envoie pour me surveiller, tu peux retourner au manoir !
Anastasie: Comment ? Absolument pas ! Je suis partie en discrétion, j'ai dis à Louis de garder le secret. Je voulais rejoindre ma chère sœur adorée ainsi que ses merveilleuses amies.
Anastasie saute de son cheval gris, avant de rejoindre en courant les trois jeunes filles. Puis elle enlace son aînée avec joie, ce qui ennuie cette dernière.
Astrid: Oui, j'espère pour toi que ce n'est pas un mensonge. Je déteste être surveillée, comme tu le sais.
Anastasie: Je te le promet. Comment allez-vous ?
Anastasie questionne Rachel et Susan, toute joyeuse. Une petite discussion entre elles s'impose, tandis qu'Astrid s'avance un peu plus dans l'eau en regardant l'horizon, le vaste océan.
Pensive, elle revient à la réalité lorsqu'elle se fait éclabousser par sa petite sœur. Les deux filles se regardent, avant de s'éclabousser en suivant pour simplement s'amuser. Rachel et Susan prennent part à ce petit jeu, durant quelques minutes.
Astrid tombe dans l'eau avec sa petite sœur en se bousculant, les deux filles se relèvent, trempée de la tête aux pieds en riant de bon cœur. Astrid place sa chevelure en arrière, elle regarde le ciel avec un petit sourire.
Mais..
?: Regardez-moi ça, ces jolies demoiselles s'amusent bien.
??: J'aimerais bien m'amuser, moi aussi.
Ces voix masculines attirent toute l'attention des jeunes filles, aussitôt, Anastasie se cache derrière son aînée. Il y a cinq hommes en uniforme qui s'approchent doucement de la petite bande, sortant des feuillages.
Rachel: Qui sont ces hommes ?
Susan: Je dirais des soldats, en vu de leur accoutrement.
Astrid: Peut-être, mais ce ne sont pas des soldats de la garde royale du roi Andreas..
Astrid dit cela en regardant la rune sur l'uniforme de l'un des soldats, la rune représente un dragon. Seulement, le dragon est ce qui représente les forces ennemis du pays d'Ostrana.
Astrid: Ce sont des soldats du pays Deskor, nos ennemis..
Aussitôt, elles se regroupent et ne quittent pas du regard ces cinq hommes sinistres. Astrid regarde les montures, avec un peu de chance, elles pourraient s'empresser de monter sur leur cheval pour fuir la crique. Mais les hommes encerclent les quatre filles. Elles sont piégées entre l'océan et les soldats ennemis.
L'un d'eux regarde d'ailleurs Astrid d'un œil perplexe, la plus âgée de la petite bande.
?: Ce ne serait pas la fille du vicomte Dustel ?
??: Ainsi que la fille cadette du vicomte.
?: Je me demande combien vaut la vie ces deux jeunes nobles. Nous pourrions les emmenées à notre roi ?
Astrid: De quel droit vous permettez-vous de marcher sur ces terres ? Et par ailleurs, d'insulter les filles du vicomte Dustel, en nous considérant comme de la marchandise ?
Anastasie: Astrid, je t'en prie..
?: Quant à toi, misérable. De quel droit oses-tu parler en présence d'un homme ?
Astrid: J'ai tous les droits à Sheorisia. Quant à vous, je vous conseille vivement de retourner là d'où vous venez avec vos pitoyables armées.
?: J'en ai assez entendu, emmenez-les.
Face à ces hommes, Rachel et Susan ne montrent aucune résistance en sachant bien évidemment qu'elles ne peuvent rien faire contre eux. Mais Astrid ne compte pas se laisser faire aussi facilement, elle compte se battre face à ses ennemis.
Alors, elle attrape le poignard qu'elle planque soigneusement sous sa robe, attaché à sa jambe droite, puis elle plante la lame dans la jugulaire de l'homme qui vient à elle.
Surpris, les quatre soldats restants s'empressent de capturé la jeune blonde, mais elle résiste face à ces barbares avec son poignard, tout en protégeant sa petite sœur qui reste derrière elle. Terrorisée.
Anastasie: Mais que fais-tu avec un poignard ?!
Astrid: Je n'allais pas partir loin du manoir sans arme, en sachant que nos ennemis marchent près de nos terres ! Je ne suis pas aussi stupide.
Rachel: Astrid, attention !
De justesse, elle esquive le poing d'un soldat par l'aide de Rachel. Mais ses deux amies sont emmenées loin de la crique de force, ce qui inquiète Astrid qui perd toute sa concentration et regarde les deux filles au loin, se sentant si inutile à cet instant.
Seulement, ce manque d'attention fait que l'un des soldats attrape Anastasie par le bras pour la tirée violement loin de son aînée. Astrid réagit trop tard pour l'affronter, en courant vers lui, le deuxième soldat l'attrape dans ses bras pour la neutralisée, prenant le poignard des mains de la jeune blonde de force. Il le jette sur le côté, au bord de l'eau.
?: Emmène cette jeune fille avec les autres, je vais m'occuper de cette sauvage.
Anastasie résiste en frappant l'homme, ce qui fait rire ce dernier qui s'amuse de la situation en la tirant de force loin de la crique. Astrid tend son bras vers sa petite sœur, angoissée par le sort de cette dernière en versant une petite larme.
Astrid: Anastasie.. !
Elle entend les pleurs d'Anastasie, le petite fille cri le prénom de son aînée en la regardant. Impuissante, Astrid s'effondre sur le sol, maintenu par le soldat qui la jette sur le sol pour la frapper de son pied, encore et encore.. Sans vouloir s'arrêter.
Après plusieurs coups, il laisse Astrid pour morte au bord de cette plage. Avant de partir pour rejoindre les autres soldats, loin de la crique.
Au coucher du soleil..
Souffrante, Astrid ouvre les yeux et se redresse lentement en gémissant de douleur. Debout au bord de l'eau, elle regarde le soleil se coucher avec confusion. Mais soudain, elle réalise la gravité de la situation et se souvient de chaque détail de la matinée. La balade à cheval, les rires de ses amies et de sa sœur, l'arrivée de ces hommes cruels et surtout.. La capture des trois jeunes filles.
Alors luttant contre la souffrance, Astrid court en direction de Lizzie qui est encore derrière les feuillages. Puis elle grimpe difficilement sur le dos de la jument, avant de quittée au triple galop la crique, en direction du manoir des Dustel.
Un quart d'heure plus tard..
Alors qu'elle se rapproche du village où résident Rachel et Susan, elle voit de loin de la fumée opaque en provenir. Tout semble silencieux autour d'elle, elle se précipite donc vers le village, inquiète.
En arrivant au centre de celui-ci, elle demeure muette en regardant autour d'elle. Le village est en feu, dévasté.. Peuplé de cadavres et recouvert de sang. Face à cette tragédie, une larme coule le long de sa joue, elle ne reste pas ici plus longtemps et reprend son chemin en direction du manoir.
Dans le manoir des Dustel, dans la salle à manger..
Isabelle regarde par la grande fenêtre, anxieuse. Son époux est assit sur sa chaise, il tente de rassuré Isabelle du mieux qu'il le peut.
Edouard: Astrid est toujours en retard, ne soyez pas inquiète. D'une minute à l'autre, elle sera là.
Isabelle: Vous avez sûrement raison, mais j'ai un mauvais pressentiment. Puis que fais Anastasie ?
Edouard: Elle doit être en pleine lecture et n'a pas vu le temps passé. Je vais aller la chercher.
Edouard se lève de sa chaise puis s'apprête à quitter la salle à manger, pensant qu'Anastasie est encore dans sa chambre. Mais la porte d'entrée du manoir se claque brutalement, Isabelle soupire donc d'agacement et regarde la porte grande ouverte de la salle à manger, elle s'apprête à gronder sa fille pour son retard.
Isabelle: Enfin Astrid, tu as vu l'heure ?! Il est très tard ! Pourquoi est-tu si.. ?!
Mais lorsqu'Astrid entre dans la salle à manger, un silence soudain envahi la pièce. Difficilement, elle tente d'expliquer son retard à ses parents, encore sous le choc des événements récents.
Astrid: Père, mère.. Je suis..
La jeune fille tombe à genoux sur le sol, mais elle est rattrapée par les bras de son père qui questionne immédiatement sa fille sur son état catastrophique.
Edouard: Mais enfin, que t'est-il arrivé ?! Qui a osé te faire ça ?!
Isabelle: Astrid, tu dois nous dire ce qu'il s'est passé.
Astrid: Les soldats du roi Igor sont sur nos terres, ils ont emmenés mes amies ainsi.. Qu'Anastasie..
Isabelle: Que dis-tu ?
Astrid: Anastasie est venue me rejoindre à la crique ce matin, ils l'ont capturée avec mes deux amies. J'ai essayer de la protégée, de protéger mes amies.. Mais je n'ai rien pu faire, ils étaient nombreux..
La jeune blonde sanglote dans les bras de son père, chagrinée en pensant à sa petite sœur ainsi qu'à ses amies. Sous les regards inquiets et abasourdis de ses parents, ainsi que des domestiques présents dans la pièce, elle explique son état critique. La gorge nouée par ses sanglots.
Astrid: L'un des soldats m'a battue à mort, j'ignore par quel miracle je me suis réveillée. Je suis partie aussitôt de la crique pour vous prévenir de cette tragédie, j'ai alors découvert que le village de mes amies a était anéantie par les armées ennemies.. Je suis vraiment désolé, père. Je n'ai même pas pu sauvée ma propre sœur..
Edouard: Enfin, ce n'est pas à toi de la protégée. Ne t'excuses pas, je vais la retrouvée fais moi confiance. Je vais la sauvée de ces monstres, comme tes amies. Que l'on prépare mon cheval !
Louis: Oui, sir.
Isabelle: Je vous en prie, soyez prudent.
Edouard: Je vais revenir sain et sauf avec Anastasie, je vous le promet. Maintenant emmenez ma fille dans sa chambre pour qu'elle puisse être soignée, puis préparez lui un bain. Tu dois te reposer Astrid.
Astrid: Mais père ?
Edouard: Reste sagement ici avec ta mère, je ne serais pas long.
Déterminé et furieux, Edouard quitte le manoir avec quelques soldats de sa propre armée. Deux domestiques tiennent Astrid pour la guidée en dehors de la salle à manger, dans sa chambre.
Pendant ce temps, Isabelle s'assoit sur sa chaise, déboussolée en laissant ses sanglots la submergée. Une fois seule, dans cette grande salle à manger.
Une heure plus tard..
Propre et soignée, Astrid est allongée sous sa couverture. Sa propre domestique lui sourit tendrement en remontant comme il faut la couverture sur la jeune fille, chagrinée.
?: Reposez-vous mademoiselle Dustel, tout finira par s'arranger. N'ayez crainte.
Astrid: Vous en êtes sûre, Maria ?
Maria: Nous pouvons compter sur votre père, mais surtout sur le roi Andreas. Cette guerre sera bientôt terminée, j'en suis convaincue. Et nous gagnerons. Maintenant fermez les yeux et ne vous souciez plus de cela.
Avec un petit sourire, Astrid ferme les yeux et respire profondément. Maria sort donc de la chambre en laissant le chandelier sur la commode. La nuit vient de tombée, l'obscurité envahi Sheorisia.. La nuit promet d'être longue pour la jeune Astrid, qui ne parvient pas à trouver le sommeil.
C'est ce qui pousse la jeune fille a se levée de son lit, au bout de plusieurs longues minutes de silence et d'inquiétude. Dans sa propre solitude.
Elle s'approche de la fenêtre de sa chambre, au loin elle voit la lueur étincelante du feu se propageant dans le village, à des kilomètres du manoir. Déterminée, elle se dit qu'elle n'a rien à faire dans cette chambre et qu'elle doit protégée les habitants de son comté. Tel est son devoir. Mais qu'elle doit par dessus-tout aider son père à sauver et retrouver les trois jeunes innocentes.
Alors elle s'habille de sa tenue de cavalière, puis attache sa chevelure d'un ruban pour ensuite quitter la chambre en toute discrétion. Cependant, quelques soldats surveillent la demeure des Dustel par ordre d'Isabelle. Alors quitter le manoir sans se faire repérée est un véritable défi pour Astrid.
La jeune blonde se planque contre un mur, près de l'arche menant au grand salon. Elle entend sa mère discuter avec Louis, de cette tragédie. Et surtout les sanglots de l'homme d'écurie, qui se sent coupable de la disparition d'Anastasie.
Louis: Pardonnez-moi, j'aurais dû vous le dire. Anastasie m'a convaincue de me taire.
Isabelle: Anastasie est très persuasive Louis, ne vous sentez pas coupable de cette tragédie. Ne vous préoccupez pas de cela.
Louis: Madame Dustel, que comptez-vous faire ?
Isabelle: Je vais attendre sagement le retour du vicomte, ainsi que de ma jeune fille. En gardant espoir.
Louis: Voulez-vous que je parte à la recherche de mademoiselle ?
Isabelle: Non, restez ici. J'ai foi en mon époux, il retrouvera Anastasie ainsi que ces pauvres jeunes filles. Allez donc vous reposez.
Louis: Merci beaucoup pour votre gentillesse.
Les pas du jeune homme résonnent dans le grand salon, mais cessent soudain.
Louis: Selon vous, où est-elle ? Où sont ces barbares ?
Isabelle: S'ils étaient dans le village de Camiers, alors ils sont probablement en route pour le village de Choves. Ils y sont sûrement à l'heure qu'il est, j'en ai la certitude.
Louis: Que dieu protège ces innocentes ainsi que les habitants de Choves..
Louis sort donc du salon, sous le regard d'Astrid qui reste silencieuse en sachant désormais où aller pour retrouver ses amies ainsi que sa petite sœur. Elle attend un instant, elle voit Isabelle sortir du salon pour monter le grand escalier, allant probablement dans sa chambre.
Alors la jeune fille entre dans le salon pour regarder les alentours par la fenêtre. C'est très calme, mais quelques gardes se promènent sur la propriété avec leurs torches. Comment quitter le manoir sans attirée l'attention des gardes ? Se demande-t-elle.
Une petite idée lui vient à l'esprit, elle sort sur le porche et ramasse un gros cailloux, après avoir descendue les marches de l'escalier. Discrètement en se cachant derrière un grand pot de fleur, Astrid jette le cailloux au loin, dans les hautes herbes. Celui-ci fait du bruit et attire l'attention des gardes, qui se précipitent dans les hautes herbes avec méfiance en visant la pénombre de leurs fusil.
Ils se questionnent tous, tandis qu'Astrid court silencieusement en direction des écuries, regardant de temps en temps derrière elle. Elle entre dans l'écurie, puis ouvre la porte en bois du box de Lizzie. Astrid caresse son équidé avec tendresse, avant de guidée Lizzie en dehors de l'écurie, à pas de loup.
Doucement mais sûrement, la demoiselle quitte la propriété au pas en guidant Lizzie, sans être aperçue par les gardes. Une fois loin du manoir, elle monte sur le dos de sa jument puis part au triple galop loin du manoir.. Direction Choves.
Astrid: Ne sois pas inquiète petite sœur, je vais venir te sauver de ces monstres.
Dit-elle, pleine d'assurance.
D'une rage fulgurante dans le regard, Astrid s'apprête à braver le danger sans la moindre hésitation.
Mais arrivera-t-elle à temps au village de Choves ?
{...}