« T'es vraiment obligée de crier comme ça? Nous ne sommes pas sourds, et tu commences à me donner mal à la tête », a grogné Charles en se frottant dramatiquement la tête comme si quelqu'un lui tapait sur la tête avec un marteau. J'ai roulé des yeux à ses paroles. En effet, je m'étais déjà habituée à cela depuis un moment maintenant.
« Tu peux vraiment m'en vouloir? Nous avons été coincés dans cette machine volante de la mort pendant des heures et je n'ai pas pu m'endormir. » J'ai fait la moue, en le regardant d'un air innocent de chien battu. Il m'a lancé un regard espiègle, sachant très bien que j'avais pas dormi dans l'avion et que j'avais pris l'initiative d'ennuyer autant d'entre eux que possible. Lui étant la cible la plus facile.
« Je suis d'accord avec Charles sur ce point, sœurette. Aie pitié de toutes nos âmes quand tu seras la Déesse de la Lune », m'a taquinée Claude avec un sourire narquois sur son visage ennuyeux. J'ai soupiré en croisant mes bras sur ma poitrine, en regardant mon grand frère.
« Tu devrais garder à l'esprit, cher frère, que je peux déchaîner ma colère sur toi si tu ne restes pas de mon côté », ai-je déclaré avec un sourire en coin, en essayant de paraître innocente tandis que je continuais : « Mais pour l'instant, je vais m'arrêter par là. » J'ai souri joyeusement quand il a été soudainement trempé d'eau de la tête aux pieds. J'ai éclaté de rire en voyant la tête qu'il avait maintenant, lors qu'il me regardait avec colère à cause de ce que j'avais fait.
« Ecoute, je suis tout à fait d'accord pour faire des pranks à Charles, mais est-ce qu'il fallait que ce soit l'eau de ma bouteille à la seconde où j'ai besoin d'en boire une gorgée? », s'est plaint Liam en renversant sa bouteille d'eau maintenant vide, pour montrer qu'elle était effectivement vide.
« Oh, allez! Tu sais qu'il a été utilisé à bien meilleur escient par Claude », a repris Louis en poussant Liam avec son épaule. Liam a grogné et a sauté sur Louis en le plaquant au sol. Je riais encore hystériquement de tout, accroupie sur le sol en me tenant le ventre. Tout le monde autour de nous riait avec moi, et Claude a décidé de rejoindre les autres bouffons, ce qui a fait que les deux autres se sont mouillés aussi. Le seul qui ne riait pas était Bernard, qui secouait la tête et marmonnait que nous étions tous comme des enfants.
« Dit celui qui fait une crise chaque fois qu'il n'obtient pas ce qu'il veut! », a dit Jospin, et instantanément un autre match de lutte a commencé entre les deux. Très vite, ils se sont séparés, souriant et se taquinant l'un et l'autre.
« Eh bien, nous allons nous coucher. Bonne nuit tout le monde! », a dit Louis, ce qui a conduit presque tout le monde à faire de même. Bientôt, il ne restait plus que moi, mes parents, Jospin, Bernard, Charles et Mimi, puisque mes parents leur montraient à chacun où ils allaient dormir. Finalement, je suis restée seule dans la cuisine. J'ai pris un verre et l'ai rempli d'eau, en pensant à la façon dont la journée de demain allait se dérouler. J'avais gardé le contact avec Domi et Chloé et apparemment, Domi me préparait une surprise quand j'arriverai. Mais tout ce qui préoccupait ma tête beaucoup plus, c'est mes retrouvailles avec Georges.
J'ai secoué la tête, sachant que je pensais trop à tout en ce moment. Je me faisais du souci pour rien, enfin pas tellement pour rien, mais ce n'est pas la question. Il était déjà huit heures passées, mais je continuais à me sentir anxieuse, alors j'ai décidé qu'une course me ferait du bien. J'ai rapidement couru jusqu'aux escaliers et j'ai dit à Louis à travers la porte, pour ne pas avoir à être témoins des scènes désagréables. Il a dit d'accord et m'a rappelée de changer la couleur de ma fourrure.
C'était l'une de mes capacités qui me permettait de changer, mais elle avait un inconvénient : je ne pouvais changer la couleur qu'après m'être transformée en louve blanche. Par conséquent, cela m'empêchait de changer devant quiconque ne connaissant pas mon secret. En sortant, j'ai couru jusqu'à un grand arbre et me suis débarrassée de mes habits. Je les ai placés soigneusement près de l'arbre avant de me transformer. J'ai secoué ma fourrure, appréciant la sensation d'être dans ma vraie forme. Je n'avais presque jamais l'occasion de rester comme ça, car c'était trop dangereux, où que je sois. Rapidement, j'ai permis à ma fourrure de prendre une couleur argentée, proche de ma couleur blanche, mais sans éveiller les soupçons de ceux qui la voyaient. Ce n'était plus la fourrure blanche comme neige, qui avait des tourbillons lumineux bleus se déplaçant sur ma forme.
J'ai étiré mes membres avant de courir, sans me soucier du temps que j'avais passé à courir ni de l'endroit où j'allais. Je me suis arrêtée quand j'ai entendu le bruit de l'eau qui coulait. Je me suis rapprochée du son avant de voir une rivière et j'ai commencé à la suivre. Assez rapidement, j'ai atteint un beau lac. La lumière de la lune scintillant sur l'eau, ce qui reflétait la quantité parfaite de lumière qui colorait la soirée. J'étais encore plus choquée quand j'ai vu les fleurs qui entouraient le lac. Ce n'était pas des fleurs normales. Ces fleurs brillaient. Cela n'avait aucun sens, mais franchement, je ne me suis pas posé de questions trop longtemps.
Je me suis approchée des fleurs, les observant joyeusement et profitant simplement de ce moment de paix et de tranquillité. Aucune contrainte, juste une liberté totale d'être moi. Enfin, presque.
Après un moment, j'ai décidé qu'il valait mieux que je commence à rentrer, mais je me suis immédiatement arrêtée lorsque les poils de ma nuque se sont dressés. Je me suis abaissée au sol, prête à me jeter sur n'importe qui ou n'importe quoi voulant attaquer. J'ai écouté attentivement, essayant de trouver ce qu'il y avait là-bas, mais il n'y avait rien. Aucun mouvement, aucun son. C'était silencieux et c'est ce qui m'a rendue nerveuse. Je pouvais sentir que quelque chose était là, en train de m'observer. J'ai décidé de rentrer, tout en restant sur mes gardes au cas où cette chose déciderait de m'attaquer.
J'ai commencé à marcher prudemment vers la maison, sentant toujours cette présence invisible près de moi. J'ai essayé de renifler l'air plusieurs fois, mais sans succès, jusqu'à ce que j'obtienne finalement une odeur. Je savais que j'avais déjà senti cette odeur auparavant. Les Anciens m'avaient appris que toutes les créatures avaient une odeur distincte et je m'assurais de connaître chacune d'entre elles. J'ai continué à essayer de me creuser la tête pour savoir à qui appartenait cette odeur, puis j'ai fini par comprendre.
Un vampire!
Instantanément, je suis devenue nerveuse, craignant que cette personne ne sache qui j'étais vraiment. Je savais que c'était hautement improbable, car je n'étais pas sous ma forme naturelle de loup, mais la peur me gagnait quand même. Les Anciens m'avaient appris que bien que les vampires aient une mauvaise réputation, la plupart d'entre eux étaient en fait très gentils et n'avaient aucun lien avec les autres espèces. Pourtant, je n'ai pas osé baisser ma garde jusqu'à ce que je suis enfin arrivée à la maison. J'ai pris mes vêtements dans ma gueule, j'ai gravi rapidement les marches et j'ai réussi à ouvrir la porte. Il était hors de question que je me change à l'extérieur avec un vampire qui me surveillait. Quand j'ai fermé la porte derrière moi après avoir mis mes vêtements, la fatigue m'a finalement frappée. J'ai bâillé en montant les escaliers pour aller dormir.
« Jeanne, lève-toi! C'est l'heure d'aller à l'école! » J'ai entendu quelqu'un crier avant de gémir de douleur après que quelqu'un s'est jeté sur moi.
« Combien pèses-tu? », ai-je taquiné Mimi en la poussant loin de moi. J'ai entendu un bruit sourd et un cri de douleur. J'ai gloussé en regardant par-dessus mon lit pour la voir étalée sur le sol. Elle m'a fait un doigt d'honneur avant de se lever et de quitter la pièce. J'ai ri et je suis sortie du lit pour me préparer pour la journée. J'ai essayé de ne pas laisser mon esprit vagabonder sur la personne que j'allais voir, sachant que je finirais par être trop nerveuse pour quitter la maison. Quand j'ai fini de me doucher, de m'habiller et de faire tout ce que je devais faire, j'ai pris mon sac et je suis descendue.
Tout le monde était déjà en bas, mangeant joyeusement. La seule exception était mes parents car ils devaient se rendre à leur nouveau travail tôt le matin. Je me suis assise sur l'un des tabourets et je me suis servie de la nourriture.
« Prêts pour l'école? », ai-je demandé entre deux bouchées, en souriant quand ils m'ont tous jeté des regards noirs. Personne parmi nous ne voulait y aller. Sur ce, personne n'a répondu. Ils ont tous continué à manger. J'ai fait la moue avant que nous ne gloussions tous et finissions de manger.
« Très bien, allons-y, les gars! », a ordonné Jospin, comme s'il était un général d'une armée. J'ai roulé des yeux, en prenant mon sac je me suis dirigée vers nos motos. Mes parents nous les avaient offertes en cadeau. Mes frères et leurs compagnes sont montés dans une voiture et sont immédiatement partis. Nous les avons suivis.
Bientôt, nous sommes arrivés à l'école, trouvant rapidement un parking. Tous les autres ont commencé à se diriger du parking vers l'entrée principale pendant que j'essayais de me calmer. Ils savaient tous pourquoi j'étais en train de caler ; ils ne m'ont donc pas poussée. J'ai pris une profonde inspiration avant de descendre enfin de ma moto.
Je me suis dirigée vers eux et nous avons commencé à nous rapprocher de l'entrée principale. Pendant que nous marchions, j'ai immédiatement repéré Georges et ses amis, remarquant qu'ils me regardaient tous. J'ai rapidement trouvé son regard, qui s'est instantanément fixé sur moi. Il était heureux de me regarder, avec un énorme sourire sur les lèvres. Mon cœur s'est réchauffé en voyant cela, mais la colère m'a envahie à l'idée que quelqu'un lui avait dit que j'étais morte.
Alors que nous étions sur le point de passer à côté d'eux, j'ai sursauté lorsque j'ai été attirée contre une grande poitrine par des bras forts qui m'ont rapidement enveloppée. A travers les picotements que je ressentais, je savais que c'était Georges. Je voulais rester comme ça pour toujours, mais ce moment s'est vite envolé lorsque j'ai été arrachée de son emprise. J'ai entendu Diane gémir dans ma tête pour son compagnon, voulant être à nouveau proche de lui.
« Ne la touche pas! », a grogné Charles à Georges en le repoussant. Georges a grogné de colère contre Charles, mais ce dernier n'a plus fait attention à lui, car tous les autres ont commencé à me traîner à l'intérieur pour m'éloigner de lui. Je l'ai regardé une dernière fois par-dessus mon épaule, laissant un petit sourire sur mes lèvres. Il l'a immédiatement remarqué et c'était comme s'il venait de gagner à la loterie avec ce grand sourire.
Une fois à l'intérieur, nous nous sommes dirigés vers le bureau pour prendre nos horaires. En comparant les horaires de chacun, j'ai vu que j'avais presque tous les cours à passer avec l'un d'entre eux. Nous déjeunions tous ensemble, donc je n'avais mon heure libre pendant mes cours de chimie et de mathématiques.
Notre premier cours était la biologie et je l'ai eu avec les gars, tandis que Mimi avait l'histoire. J'ai apprécié certains aspects de l'histoire mais pas tout. Nous nous sommes dit au revoir et nous nous sommes dirigés vers la classe.
Quand nous sommes entrés, tout le monde nous a regardés. J'ai reconnu presque tout le monde dans la classe et le souvenir que j'avais d'eux n'était pas exactement agréable. Nous avons discuté un peu avec l'enseignant et avons appris qu'il y aurait un test tout de suite. Les garçons étaient immédiatement sortis mais je me suis portée volontaire pour passer le test. L'enseignant a accepté et m'a tendu le papier avant de me prévenir que ce serait difficile. J'ai roulé des yeux et j'ai rapidement trouvé une place. J'ai entendu de nombreux chuchotements lorsque j'ai pris place, mais je les ai tous ignorés. Je n'avais pas besoin d'écouter ce qu'ils avaient à dire sur moi.
Bientôt, le professeur nous a permis de commencer. En lisant la première question, j'ai souri d'un air narquois, et j'ai facilement répondu. Même si j'étais chez les Anciens pendant plus d'un an, cela ne veut pas dire que mes parents ont laissé nos études de côté. Les Anciens avaient réussi à nous trouver un très bon tuteur, qui nous apprenait tout ce que nous avions besoin de savoir.
Un quart d'heure s'est écoulé et j'ai posé mon crayon, ayant terminé facilement le test. J'ai regardé autour de moi, m'attendant à voir d'autres personnes terminer, mais j'ai été choquée de voir que la plupart étaient encore à la première page. Je me suis levée de mon pupitre, attirant l'attention en tendant mon papier à l'enseignant.
« J'ai fini. Puis-je partir? », ai-je demandé, prête à partir et à rattraper mon équipe. J'ai entendu quelques rires derrière moi et quelques commentaires sur la façon dont j'ai échoué et abandonné. Je les ai ignorés et j'ai regardé comment l'enseignant lisait chaque question.
« Je suis assez impressionné Mlle Lemaire, vous avez répondu correctement à toutes les questions. Bien joué. Vous pouvez y aller », a dit le professeur avec admiration, en déposant mon papier et en me donnant la permission de partir. Je me suis arrêtée près de la porte quand j'ai entendu une voix familière derrière moi.
« C'est n'importe quoi! Elle n'a même pas suivi les cours! » En me retournant, mes yeux ont rencontrés ceux de Blaise, l'ami de Georges et troisième comandant de la meute.
« Et pourtant, j'en sais plus que toi », ai-je déclaré avant de quitter la classe. Blaise n'a jamais été l'un de mes principaux tyrans, oui, il s'en mêlait quand il s'agissait d'injures, mais jamais plus loin que ça. Quand je suis entrée dans le couloir, les garçons m'attendaient déjà.
« Laisse-moi deviner... 100%? », a plaisanté Jospin en jetant un bras par-dessus mon épaule. J'ai ri en marchant avec eux, pendant qu'ils parlaient d'un film. J'ai consulté mon horaire pour voir le cours que j'avais ensuite, c'est-à-dire la Chimie. Malheureusement, je n'avais aucun de mes amis avec moi dans cette classe. J'ai dit aux gars que je les rejoindrais plus tard et j'ai décidé d'aller aux toilettes. Quand j'ai terminé, je me suis promenée dans les couloirs jusqu'à l'heure de la prochaine leçon.
Je suis arrivée un peu en retard car j'avais réalisé, lorsque la cloche a sonné, que la classe dans laquelle je devais me rendre était de l'autre côté de l'école. Je suis entrée rapidement, en m'excusant de mon retard, puis je me suis arrêtée quand une odeur familière m'a frappée. C'était la même odeur que la nuit dernière.
Le vampire...