Ceci étant dit, je me suis rendue à mon prochain cours, l'anglais, et je m'en suis plainte à un de mes amis sur téléphone. Pourquoi est-ce que je devais avoir un horaire pourri et solitaire? Roulant des yeux, je suis entrée et j'ai parlé avec le professeur avant qu'il ne me dise que nous allons travailler sur la pièce de théâtre « Hamlet » de William Shakespeare, et de me montrer où je devrais m'asseoir. Avec un sourire, je l'ai remercié avant de me diriger vers le fond de la classe. Il y avait déjà quelques étudiants dans la salle de classe. Certains bavardaient tandis que d'autres se contentaient de rester seuls.
Bientôt, la cloche a finalement sonné, ce qui a permis à plus d'étudiants de se présenter et de prendre place rapidement. Je ne leur ai pas vraiment prêté attention car je n'étais pas là pour me lier d'amitié avec des gens qui faisaient du mal à Jeanne, et c'était quasiment un cours obligatoire de cette école. Soudain, je me suis raidie lorsqu'une odeur enivrante m'a frappée de plein fouet. Mon compagnon était là! Il devait être un bon gars, non?
Au moment même où je pensais à cela, un gars que je comparerais à une version d'Adonis est entré. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés comme s'il venait de sortir du lit ; il était extrêmement sexy. Il avait des yeux verts fascinants qui me faisaient défaillir et me donnaient envie de fondre. Il a regardé dans ma direction et nos yeux se sont instantanément rencontrés. Un sourire éclatant est apparu sur ses lèvres et mon cœur s'est gonflé de bonheur de savoir qu'il me désirait.
C'était un bon gars.
Il s'est immédiatement approché de moi et a pris le siège à ma droite. Il a pris ma main dans la sienne, son sourire toujours aussi éclatant. « Bonjour, ma belle compagne. Je m'appelle Blaise. Comment tu t'appelles? », a-t-il demandé et instantanément, mon sourire est tombé. Je connaissais ce prénom. On dirait que je m'étais précipitée à dire qu'il était bon. Jeanne l'avait mentionné à quelques reprises et ça faisait mal de savoir que mon compagnon pouvait traiter quelqu'un si cruellement.
« Ce ne sont pas tes affaires », lui ai-je grogné dessus en retirant directement ma main de la sienne. Son contact m'a manqué sur le coup, mais je savais que je ne pouvais pas être aussi indulgente. J'ai vu la douleur traverser ses traits, son sourire disparaître et ses yeux perdre leur éclat. Ça faisait mal de le voir comme ça, mais je n'accepterais jamais cette bêtise.
« Pourquoi es-tu fâchée contre moi? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal? », a-t-il demandé, clairement confus par ma subite hostilité. Je l'ai fusillé du regard, avec l'envie de le frapper au visage pour avoir été si ignorant.
« Je suis en colère parce que je viens de trouver mon compagnon et il s'avère être une personne horrible qui harcèle les autres sans raison valable. Qu'est-ce que Jeanne t'a fait, hein? », lui ai-je demandé. Ma colère montait rapidement et mes poings commençaient à trembler. Ma louve était d'accord avec moi, affirmant que notre colère envers notre compagnon était justifiée. Jeanne ne méritait pas la façon dont les gens la traitaient ; personne ne le méritait! Blaise a instantanément compris pourquoi j'étais en colère et sa confusion a été rapidement remplacée par le regret. Je savais que j'allais devoir lui en parler plus tard.
« Je suis désolé. Je regrette vraiment ce que j'ai fait à notre Lune. Nous le regrettons tous. Je sais que ce n'est pas une excuse, mais je me sens mal, mon amour. Je suis vraiment désolé. Lorsque Georges nous a dit que Liam l'avait informé de la mort de Jeanne, nous avons tous... » Il allait continuer mais je l'ai immédiatement arrêté.
« Attends une minute. C'est Liam qui a dit à Georges qu'elle était morte? », ai-je demandé. J'avais besoin de me rassurer de cela. Il a hoché la tête en soupirant tristement.
« Oui, apparemment Georges avait réussi à convaincre son père de le laisser essayer de joindre Jeanne. De toute évidence, il n'avait pas son numéro, alors son père lui a donné le numéro d'un de ses frères. Il s'est avéré que c'était celui de Liam. Quoi qu'il en soit, lorsque Georges a appelé, Liam s'est immédiatement mis à lui dire que Jeanne s'était suicidée à cause de ce qu'il avait fait. Il était abattu. Pendant un certain temps, nous avons dû garder un œil sur lui car nous avions peur qu'il essaie de se suicider. C'était comme s'il n'avait aucune raison de vivre. Finalement et petit à petit, il s'est amélioré. Il s'est décidé de devenir l'homme qu'elle méritait même si elle n'était plus parmi nous. Enfin, c'est ce que nous pensions. Lorsqu'il nous a annoncé la nouvelle de sa mort, toute la meute a été dévastée. Je sais qu'il était tard pour nous de reprendre conscience de la façon dont nous l'avons traitée, mais nous le regrettons sincèrement ; enfin, les gens qui ont vraiment eu des remords étaient dévastés. » Blaise a expliqué tout cela d'un seul souffle. Je suis restée assise là, sidérée par les informations qu'il m'a données.
« Je me souviens que Dominique a essayé à plusieurs reprises de demander qui avait raconté à Georges que Jeanne était morte. Georges m'a seulement raconté toute l'histoire. Alors que j'y pense, je comprends maintenant que Dominique avait essayé à plusieurs reprises de dire à Georges qu'elle était toujours en vie, mais il ne voulait pas croire le pauvre type. Mon amour, je suis vraiment désolé pour la façon dont j'ai traité Jeanne dans le passé, mais s'il te plaît, peux-tu me pardonner et nous donner une chance? » Il m'a suppliée, ses yeux montrant une sincérité et un amour absolus. J'étais en conflit avec moi-même. Une partie de moi voulait continuer à être en colère contre lui, tandis que l'autre voulait attraper son visage et l'embrasser. J'ai soupiré, baissé les yeux sur mes mains et regardé comment il prenait doucement une de mes mains. J'ai regardé de nouveau dans ses yeux, n'y voyant que du regret.
« Très bien, je vais nous donner une chance, mais tu dois d'abord te rattraper auprès de Jeanne », ai-je déclaré strictement. J'avais l'habitude de croire que personne ne pouvait remplacer la première figure dans mon cœur : Jospin, dont le visage rayonnait toujours de bonheur chaque fois qu'il voyait de la nourriture. Mais Blaise a immédiatement pris la première place lorsqu'il m'a serrée fortement dans ses bras pour me remercier. Je lui ai rendu son étreinte. Le sentiment d'être si proche de mon compagnon rendait tout parfait.
Soudain, j'ai eu l'impression que les heures de cours s'envolaient. Nous avons essayé de parler autant que nous le pouvions sans avoir d'ennuis avec l'enseignant. Pendant tout ce temps, je voulais qu'il me prenne dans ses bras, mais ce serait pour une autre fois. Lorsque la cloche a sonné, nous sommes sortis de la classe. Blaise voulait venir avec moi mais j'ai refusé, expliquant que je devais aller parler à Jeanne seule. Il a accepté à contrecœur et est parti, mais seulement après avoir déposé un baiser sur ma joue. J'étais comme une petite écolière rougissante alors que je traversais les couloirs. J'étais un peu nerveuse à l'idée de dire à Jeanne tout ce que je venais d'apprendre, mais je savais que je ne pouvais pas lui cacher la vérité. Elle méritait de connaître la vérité sur Liam, ainsi que l'identité de mon compagnon. J'espérais juste qu'elle ne le mépriserait pas trop.
Du point de vue de Jeanne Lemaire
En entrant dans la classe, j'ai cherché dans la foule des élèves à qui appartenait cette odeur. Bientôt, mes yeux se sont posés sur un gars aux yeux brillants et ambrés. J'ai détourné mon regard de lui et me suis dirigée vers l'enseignante. Je pouvais sentir son regard sur moi tout le temps, mais j'ai fait de mon mieux pour l'ignorer. Quand l'enseignante m'a finalement assigné un siège et un partenaire de laboratoire, j'ai réalisé que c'était à côté du vampire. J'ai soupiré d'agacement, voulant l'éviter. Je n'étais pas sûre de ses motivations, alors comme je me suis assise à côté de lui tout en restant sur mes gardes, prête à attaquer si nécessaire.
« Je m'appelle Calixte. Et toi? », a-t-il soudainement demandé en me tendant la main pour que je la serre. Je l'ai serrée d'un air sceptique tout en répondant à sa question. Il a hoché la tête, semblant réfléchir avant de me regarder avec des yeux curieux.
« C'est toi que j'ai vue au bord du lac la nuit dernière, non? », a-t-il directement demandé. Il ne servait à rien de cacher le fait que c'était moi ; pour le moment il ne me connaissait que comme une louve-garou ordinaire.
« Oui. C'était moi. Dis-moi cependant, pourquoi étais-tu sur le territoire des loups-garous? Normalement, c'était une mission suicide. De plus, tu es le premier vampire que je vois dans cette école. Comment ça fait? », ai-je demandé en chuchotant, ne voulant pas que quelqu'un d'autre écoute notre conversation. Il a gloussé, s'est adossé à sa chaise et a soupiré doucement.
« Je suppose que j'aime le danger. » Il a haussé les épaules, un sourire en coin se répandant sur ses lèvres. Je lui ai lancé un regard furieux et il a levé les mains en signe de résignation tout en gloussant.
« Eh bien, je suis sûr que tu sais que la plupart des vampires n'aiment pas aller à l'école avec des humains, surtout avec des loups-garous. C'est le cas de la plupart des ordres. Dans le nôtre, on ne se soucie pas des autres espèces, mais on préfère quand même rester entre nous. Je voulais un peu de changement, être dans une école qui n'était pas peuplée que des vampires. Alors, j'ai demandé un transfert et mon Ordre a accepté », a-t-il dit avec un haussement d'épaules comme si être le seul vampire à faire cela n'était qu'un jeu d'enfants.
« Je sais que les vampires ont du mal à se contrôler autour des humains la plupart du temps. Comment fais-tu pour garder le contrôle? », lui ai-je questionné avec de l'inquiétude clairement perceptible dans ma voix. C'était vrai, les Anciens m'avaient raconté de nombreuses histoires de vampires qui avaient essayé de vivre parmi les humains, mais la faim devenait trop forte et normalement, ils finissaient par perdre le contrôle. Il s'est gratté l'arrière de sa tête nerveusement, comme s'il ne voulait vraiment pas me le dire.
« Euh, eh bien, je suis un maître d'Ordre. Ouais, seuls les maîtres des Ordres ainsi que les membres de la famille royale peuvent se contrôler comme moi. » J'ai hoché la tête, mais quelque chose me semblait encore étrange. J'ai décidé de l'ignorer. Je savais que je pourrais utiliser mes pouvoirs pour essayer d'obtenir la vérité de lui, mais je ne l'ai pas fait parce que, non seulement je risquais d'exposer mon identité, mais aussi certains pouvoirs ont un impact sur mon corps lorsque je les utilise. Ce sont les avantages et les inconvénients des pouvoirs, malheureusement.
Nous avons parlé pendant le reste de la leçon, sans prendre la peine de parler de choses personnelles. Je devais admettre que Cal était un gars vraiment sympa. Il était aussi beau, mais j'avais toujours un compagnon ; même si ce compagnon avait été un vrai con avec moi l'année dernière, il était toujours mon compagnon. De plus, je doutais fort que Diane me permette d'avoir des sentiments pour un autre gars qui n'était pas son compagnon.
Une fois la leçon terminée, j'ai dit au revoir à Calixte et j'ai vérifié mon horaire pour voir que j'avais le cours de comptabilité ensuite. Je savais que je partageais ce cours avec mes amis, ce qui m'excitait beaucoup, surtout parce que je voulais leur parler de Calixte. Quand je suis entrée dans la classe, j'ai tout de suite vu qu'ils étaient tous assis au même endroit, avec un siège libre à côté d'eux. Je me suis approchée et je me suis assise. Je savais que quelque chose n'allait pas quand j'ai regardé Mireille, mais avant que je puisse demander ce qui n'allait pas, elle s'est mise à parler.
« J'ai quelque chose à vous dire, les gars », a-t-elle dit avec un léger tremblement dans sa voix. Elle a pris une profonde inspiration en nous regardant tous.
« J'ai trouvé mon compagnon aujourd'hui... »
« Mimi, mais c'est incroyable! Qui est-ce? », ai-je demandé avec un sourire éclatant sur mon visage. Mais il a bientôt disparu quand j'ai vu de la tristesse dans ses yeux.
« C'est Blaise. Jeanne, je sais que tu ne l'aimes pas et je sais qu'il t'a maltraitée, mais peut-être qu'il a changé, et je veux vraiment lui donner une chance. S'il te plaît, ne me déteste pas! », a-t-elle dit en bégayant. La peur avait envahi sa voix alors qu'elle ne cesser de s'agiter encore et encore. Je l'ai regardée avec un choc total, non pas parce que Blaise était son compagnon, mais parce qu'elle pensait que je la détesterais. Je ne pourrais jamais la détester ; je savais combien les compagnons étaient importants, contrairement à un certain compagnon dont je ne veux pas citer le nom, mais je connaissais leur valeur. Je ne pourrais jamais la détester pour ça.
« Mimi, tout d'abord, je ne pourrais jamais te détester. Ouais, il était un vrai con pour moi avant, mais les gens changent et si tu vois vraiment quelque chose de différent en lui, quelque chose de bien, alors qui suis-je pour m'y opposer? », ai-je demandé en lui souriant joyeusement. C'était en fait vrai. Beaucoup de gens dans cette école avaient fait de ma vie un enfer et à ce moment-là, je n'aurais même jamais pensé à leur pardonner. Cependant, ayant vécu avec les Anciens, j'ai appris que garder rancune ne m'apportera aucun bien. J'ai décidé de pardonner et passer à autre chose. C'est aussi simple que ça. Elle m'a souri avec éclat, s'est approchée instantanément de moi et m'a serrée dans ses bras en me remerciant. J'ai roulé des yeux à ses mots, et je l'ai serrée tout aussi fort. Quand elle s'est éloignée, elle avait l'air encore plus nerveuse qu'avant.
« Qu'est-ce qui ne va pas? Tu as l'air encore plus nerveuse », lui a demandé Bernard. Son visage reflétait de l'inquiétude pour elle.
« Eh bien, après avoir parlé à Blaise, j'ai en quelque sorte découvert qui a dit à Georges que tu étais morte. » Elle s'est arrêtée et a essayé d'éviter mon regard. Ma curiosité, accompagnée de colère, s'est immédiatement accentuée. J'avais essayé de trouver le coupable depuis si longtemps déjà et depuis que j'avais commencé cette quête, je n'avais jamais été aussi proche de le découvrir.
« Qui était-ce, Mimi? », ai-je demandé en essayant de retenir un grognement de s'échapper de mes lèvres alors que je pouvais sentir ma louve se remuer, voulant traquer cette personne et lui faire payer.
« C'était Liam. »