Chapitre 7 Une nouvelle déchirante

Du point de vue de Georges de la Combe (1 an plus tard)

Je me souviens que lorsque j'étais plus jeune, ma mère me racontait comment elle et mon père s'étaient rencontrés, comment tout cela était parfait lorsqu'ils s'étaient regardés pour la première fois. C'était comme si elle était vivante pour la première fois. Je me souviens encore que j'aspirais à ce sentiment, que je voulais trouver la personne qui me ferait ressentir cela, comprendre et vivre le même amour que mes parents partageaient l'un pour l'autre. Maintenant, quand la chance m'a enfin été présentée, je l'ai gâchée. J'ai rejeté ma compagne à cause de son statut au lycée. Quel idiot!

Quand elle était partie, j'avais déjà le cœur brisé, regrettant instantanément ma décision au moment où elle avait franchi la porte d'entrée. Je voulais me rattraper, essayer de lui parler et m'excuser, peut-être même réessayer. Je voulais être le compagnon parfait qu'elle méritait mais ces rêves se sont brisés quand j'ai essayé de l'appeler pour la première fois.

Il a fallu beaucoup de temps pour demander à mon père le numéro de Jeanne. Il était la dernière personne à qui je voulais m'adresser. En effet, j'avais fait le tour de toute l'école pour demander son numéro, et personne ne voulait me le donner, surtout pas ses amis.

Quand j'ai expliqué à mon père tout ce qui s'était passé avec Jeanne, il était livide, comme il le devait. Au début, il a refusé de me donner son numéro, affirmant que je ne méritais pas une seconde chance. Je savais qu'il était déçu de moi ; c'était clair comme le jour sur son visage, et cela m'a juste fait regretter encore plus mes décisions. Ce qui a aggravé les choses, c'est que ma mère avait entendu chaque mot. Elle est entrée dans la pièce en pleurant, tout en me regardant avec une telle douleur. Je voulais pleurer avec elle aussi mais je savais que je le méritais ; je méritais toute la douleur que je ressentais pour ce que j'avais fait. Malgré la douleur qu'elle ressentait à cause de moi, elle est restée à mes côtés et a réussi à convaincre mon père de me donner son numéro, enfin celui d'un de ses frères.

Au début, je voulais aller à l'endroit où elle se trouvait, mais je savais aussi que ce ne serait pas possible. En outre, personne ne connaissait l'endroit exact à moins d'y être invité, et si on l'était, on devait garder l'endroit confidentiel. Alors, je me suis contenté d'essayer de l'appeler.

« Allô? Liam à l'appareil », ai-je entendu à travers le téléphone. Je pouvais sentir mes paumes commencer à transpirer et sentir mes mots ne pas vouloir sortir. Il a répété sa phrase encore une fois et pourtant aucun mot ne s'est échappé de mes lèvres.

« Laissez tomber, je raccroche », a-t-il dit avec impatience.

« Attends! », l'ai-je interrompu après avoir enfin retrouvé ma voix.

« Liam, s'il te plaît, je me demandais si je pouvais parler à ta sœur. C'est Georges à l'appareil. » À la seconde où j'ai dit mon nom, je l'ai entendu grogner au téléphone. Oui, ils savaient vraiment ce qui s'était passé. J'étais sur le point de parler à nouveau, pour essayer de m'excuser, mais il m'a interrompu, me donnant la nouvelle la plus déchirante que j'ai jamais eu à entendre.

« Tu ne peux pas lui parler. Ma sœur s'est suicidée à cause de toi, son propre compagnon. Tu ne la méritais pas. Tu es un petit garçon arrogant qui croit que le monde lui doit tout ce que son petit cœur égoïste désire. Ma famille ne te pardonnera jamais pour ça ; j'espère que tu es heureux », a-t-il grogné avant de me raccrocher au nez.

Je suis resté immobile à ce moment-là, pendant ce qui m'a semblé être une éternité, essayant de comprendre tout ce qu'il avait dit. Quand je me suis repris l'esprit, tout dans ma chambre était complètement saccagé et mon père était devant moi, me demandant ce qui s'était passé. J'ai craqué et lui ai raconté tout ce que Liam avait dit, les larmes coulant sur mon visage. Une partie de moi pensait à la rejoindre, mais je savais aussi que j'avais une meute à diriger. Une autre partie de moi croyait qu'elle n'aurait pas voulu que je fasse ça.

Après avoir été enfermée pendant plusieurs jours dans ma chambre, à me vautrer dans ma douleur et ma tristesse, ma mère en a eu assez. Elle a fait irruption dans ma chambre, me disant que Jeanne n'aurait pas voulu cela. Elle connaissait bien Jeanne, d'après ce que j'avais compris. Elle m'a raconté que Jeanne avait l'habitude d'aller à la maison de la meute pour aider à chaque fois que c'était nécessaire. Elle aidait habituellement les petits de la meute. Chaque jour, ma mère venait dans ma chambre, essayant de me faire sortir du lit en me racontant plus d'histoires sur ma compagne, et à quel point elle était incroyable. J'appréciais ce qu'elle essayait de faire, mais franchement, cela me rendait encore plus triste. Je suis finalement sorti de ma crise, décidant de vivre le reste de ma vie comme Jeanne l'a fait. Je vivais maintenant ma vie avec un cœur plein de bonté et de compassion, sans me soucier de la façon dont les autres me voyaient.

J'allais être l'Alpha que ma meute méritait, être l'homme que Jeanne méritait.

Mes amis se sont interrogés sur mon changement d'attitude, alors je leur ai dit la vérité : avant, personne ne connaissait Jeanne, à part sa famille, mes parents et ses amis. Au début, ils étaient tous en colère, mais ils ont vite compris qu'ils ne valaient pas mieux que moi. Ils l'ont blessée aussi, et maintenant, elle était partie. Notre Lune n'était plus.

L'année passait lentement... Chaque jour sans Jeanne me causait plus de douleur, mais je le cachais à tout le monde. J'avais besoin d'être là pour ma meute. Je savais que même si elle était partie, je ne pourrais jamais être avec une autre femme, et le simple fait de penser que je ne m'étais pas préservé pour ma véritable compagne me dégoûtait toujours. Je ne pouvais pas changer le passé, même si je le souhaitais.

Le jour est finalement arrivé où la famille Lemaire devait revenir. Même s'ils me détestaient, ses frères ont accepté de rester mes Bêtas et de m'informer qu'ils avaient trouvé leurs compagnes. Ils m'ont également informé qu'ils étaient revenus avec quelques personnes. Je l'ai permis, non pas que je ne l'aurais pas fait, mais parce que j'étais désormais un Alpha. Mon père m'avait transmis le titre il y a quelques mois. J'étais fier d'être le chef de ma meute, mais j'ai toujours souhaité avoir ma Lune à mes côtés.

Debout avec mes amis à l'extérieur de l'école, j'écoutais leurs conversations même si mon esprit continuait à dériver dans son propre monde, un monde où Jeanne était à moi et où nous étions amoureux. Je savais que cela ne serait jamais vrai, mais cela ne m'empêchait pas de le souhaiter.

Bientôt, j'ai vu les frères de Jeanne et leurs compagnes marcher depuis le parking. Ils avaient tous l'air si heureux et amoureux, ce qui m'a donné encore plus envie de Jeanne. Quand ils m'ont vu, ils m'ont regardé avec plus de haine que je ne pourrais jamais imaginer ; je le méritais, je le savais. Ce qui m'a troublé, c'est le regard de Liam. Il m'a juste regardé avec amusement. J'ai décidé de l'ignorer, pensant qu'il ne faisait que se moquer de mon malheur.

Quand mes amis et moi étions sur le point d'entrer, nous avons vu cinq motos s'arrêter. Quatre d'entre les motards sont descendus de leurs motos, enlevant leurs casques. L'un d'eux était une fille avec de longs cheveux blonds qui lui descendaient jusqu'à la taille. Elle était petite mais elle se comportait avec beaucoup d'assurance. Elle était forte, et elle en avait pleinement conscience. Les trois autres étaient des gars, tous de corpulence similaire.

La dernière fille cependant, celle qui était encore assise sur sa moto, m'a intrigué d'une certaine manière. C'était comme si elle discutait avec elle-même de quelque chose, même si je ne pouvais pas voir son visage. Elle n'avait pas d'odeur. Elle était la seule à ne pas sentir le loup-garou, contrairement à ses amis. Je suis resté scotché sur place. Quelque chose en moi voulait voir qui était cette fille. Après ce qui m'a semblé être une éternité, elle est enfin descendue de sa moto, enlevant son casque.

C'est là que tout s'est arrêté pour moi. Je pouvais entendre les gens tout autour de nous haleter sous le choc, mais je ne leur ai pas prêté attention. « C'est impossible. Elle est morte. Son frère me l'a dit lui-même, pourquoi mentirait-il?

Oh oui... », me suis-je exclamé.

Mon regard ne l'a pas quittée alors qu'elle se tournait vers ses amis, avec un grand sourire. Ses cheveux étaient plus longs, non plus d'un brun chocolat mais d'un noir de minuit. Elle était toujours aussi belle, même après tout ce temps. C'était Jeanne. Jeanne était vivante. C'était la première fois depuis qu'elle était partie que je sentais mon loup remuer dans ma tête, hurlant à l'idée que sa compagne était toujours là.

Ils se sont lentement dirigés vers l'entrée principale de l'école, passant devant nous, et c'est là que j'ai enfin capté son odeur. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi je ne la sentais qu'à ce moment-là, mais le simple fait de la sentir rendait mes sens fous.

Elle était vraiment là ; ce n'était pas une blague malsaine. Ma compagne était là et je savais que, par miracle, j'avais une autre chance d'essayer de la reconquérir et de réparer la pire erreur de ma vie.