J'ai souri en prenant la petite pilule avec l'eau. En regardant autour de moi, j'ai vu que j'étais dans ma nouvelle chambre. Au début, je ne me souvenais pas comment j'étais arrivée là, mais ensuite je me suis rappelé avoir vu ma forme de loup. J'étais encore sous le choc, je veux dire, oui, on ne voit pas beaucoup de loups blancs, mais un loup blanc avec des tourbillons bleus et lumineux? C'était du jamais vu. Alors que je continuais à remettre en question tout ce qui venait de se passer, je n'avais pas remarqué que mes frères se glissaient dans ma chambre.
« Salut, Jeanne. Comment tu te sens? », a demandé Louis avec inquiétude alors qu'il s'approchait de moi. Il s'est assis côté de moi sur le lit et a tâté ma tête pour voir si j'avais de la fièvre. Je ne savais pas pourquoi il le faisait puisque je n'étais pas malade, mais peu importe.
« J'ai un peu mal à la tête, mais ce n'est pas trop grave. Depuis combien de temps suis-je dans les vapes? », ai-je demandé en levant les yeux vers Louis avec un petit sourire, essayant de ne pas gémir à cause d'une autre vague de douleur qui frappait ma tête.
« Trois jours en fait. Les Anciens... ils ont dit que c'était normal pour quelqu'un comme toi... »
« Attends, qu'est-ce que tu veux dire par là? », ai-je demandé précipitamment. J'étais devenue nerveuse maintenant. Quelque chose n'allait pas et, à en juger par les regards sur leurs visages, je savais qu'ils étaient au courant, mais ils n'allaient pas me le dire. Claude ne me regardait pas dans les yeux, et Liam essayait de se préoccuper d'autre chose. Louis était le seul à me parler. Ils savaient tous que je devenait de plus en plus nerveuse à l'instant. C'était évident, car je pouvais sentir mes mains commencer à trembler.
« Jeanne, calme-toi. Les Anciens t'expliqueront tout, mais d'abord tu as vraiment besoin d'une douche. Tu pues vraiment », a plaisanté Louis en me frottant doucement le dos pour essayer de me calmer. J'ai apprécié ses efforts, même si c'était vraiment difficile de retenir mon esprit qui commençait à conjecturer sur ce que les Anciens allaient me dire.
« Je vote pour que tu en prennes deux, tu sens horrible, petite sœur », a plaisanté Liam, après s'être décidé de me parler finalement. J'ai roulé les yeux vers lui en tirant ma langue. J'ai gloussé même si ça faisait mal et je les ai regardés quitter la pièce pour me laisser le temps de me préparer.
Environ vingt minutes plus tard, j'étais enfin propre. En marchant vers ma valise, j'ai constaté qu'elle était vide. Je me suis dirigée vers l'armoire et j'ai vu que tous mes vêtements s'y trouvaient, bien rangés. C'est probablement ma mère qui l'a fait, me suis-je dit. J'ai souri et j'ai rapidement sorti un simple T-shirt, ainsi qu'une paire de jeans en denim. Je me suis habillée rapidement, me suis brossée les cheveux et les dents et j'avais enfin terminé. Comme j'étais sur le point d'ouvrir la porte, j'ai entendu les voix de mes frères s'approcher, Louis et Liam se criant dessus. Quand j'ai ouvert la porte, j'ai vu Claude appuyé contre le mur pendant que Liam criait après Louis, disant que le chocolat est plus délicieux que la fraise. Pourquoi fallait-il qu'on soit lié à ces deux idiots? Claude m'a regardée en roulant des yeux, avant de les pousser tous les deux à marcher, ce qui n'a même pas mis fin à la dispute.
Alors que nous traversions le château, ou le labyrinthe tel que je le voyais, nous nous sommes finalement retrouvés près des grandes portes en bois. Je tremblais, et ça se voyait, mais je pouvais aussi sentir mon cœur vouloir sortir de ma poitrine tant j'avais peur d'entrer dans cette pièce. Diane a essayé de me consoler en me disant qu'il n'y avait aucun problème et que tout irait bien. Cela m'a un peu aidé mais je sentais toujours ma main trembler légèrement. J'ai légèrement sursauté lorsque les portes ont commencé à s'ouvrir. En déglutissant, je suis entrée avec mes frères et mes parents qui venaient de nous rejoindre, en serrant fermement la main de ma mère. Mais ce à quoi je ne m'attendais pas en entrant, c'est de voir les Anciens se lever, puis s'incliner.
« Notre Reine », ont-ils dit avec respect. J'étais si confuse avant de comprendre. Une idée m'est venue en tête : la Déesse de la Lune. Oh non, l'être le plus puissant était là. Elle régnait sur tous les êtres surnaturels, avec ses Anciens comme bras droit, ainsi que de plus petits dirigeants de chaque type d'êtres surnaturels. J'ai fouillé dans la pièce du regard, et je n'ai trouvé personne qui pourrait éventuellement être cette femme. Finalement, j'ai renoncé à chercher pendant que les Anciens restaient encore sur place. J'ai demandé où elle était et ce que j'ai entendu ensuite m'a donné envie de m'évanouir à nouveau.
« Jeanne Lemaire, tu es la nouvelle, et bientôt, la future Déesse de la Lune. Celle qui revendique la victoire dans la guerre à venir. » Ces Anciens sont-ils drogués ou quelque chose comme ça ?! Je n'étais pas une Déesse de la Lune! Et moi, idiote que j'étais, j'ai dit la première chose qui m'est venue à l'esprit.
« Ok, les gars, vous m'avez eu ; je suis dans une émission de caméras cachées, n'est-ce pas? », ai-je dit en riant, même s'il y avait de la panique dans ma voix. Je me suis tournée vers ma famille, attendant qu'ils me confirment que c'était une blague, mais ils sont simplement restés là. Je me suis retournée vers les Anciens, et ils ont fait de même.
« Ce n'est pas une blague, Jeanne. Seule la Déesse de la Lune possède ces tourbillons bleus sur sa fourrure, déclarant fièrement ses incroyables pouvoirs qui parcourent ses veines », a déclaré l'un des Anciens avec un sourire fier en me regardant. Que diable se passait-il? Cela ne pouvait pas être vrai. Il a ensuite expliqué une prophétie dans laquelle je figurait, tout en expliquant brièvement les pouvoirs que je possédais. Alors, j'ai fait ce que toute personne normale ferait. J'ai couru. Certes, j'ai couru dans ma chambre, mais je pense qu'ils avaient compris. J'étais effrayée! Je ne pouvais pas être la prochaine Déesse de la Lune! Je ne savais même pas qu'il pouvait y en avoir une autre! Je n'étais pas digne ; je n'avais même pas de compagnon! Allongée sur mon lit, tout ce que je pouvais faire était de sangloter. Tout ce qui s'était passé cette semaine était juste trop, je ne pouvais pas le supporter.
« Jeanne? » Peu après, j'ai entendu la voix de Claude, mais je savais que les deux autres étaient aussi avec lui.
« Allez-vous-en! » J'ai pleurniché dans mon oreiller, ne voulant voir personne. Je me sentais coupable de mes paroles car mes frères et moi étions toujours là l'un pour l'autre, quelle que soit la situation.
« Non, maintenant laissez-moi tranquille! », leur ai-je crié dessus. Mais à l'instant d'après, j'ai immédiatement regretté de leur avoir dit cela. Les seules occassions où je leur ai crié dessus, c'est quand ils le méritaient, mais ce n'était pas une de ces occassions.
« Jeanne, si tu ne nous laisses pas entrer, nous allons commencer à chanter et nous le savons tous, ce ne sera pas agréable du tout », a dit Louis derrière Claude, en passant sa tête par-dessus l'épaule de Claude. J'ai frissonné en me souvenant de la dernière fois qu'ils avaient essayé de me chanter des chansons pour me remonter le moral. Cela avait fini par me faire pleurer encore plus, tellement c'était moche. J'ai soupiré, puis je les ai invités à entrer. Ils sont entrés en titubant alors que Liam écartait les deux autres pour se précipiter vers moi et me serrer fort dans ses bras. J'ai gémi avant de recommencer à pleurer.
« J'ai peur, les gars », ai-je murmuré doucement, en sentant le lit s'affaisser à côté de moi et jusqu'à son pied. Ils ont continué à me consoler pendant un moment, me disant comment ils seriont là pour moi en toutes circonstances. Je les ai crus. Assez rapidement, nous avons commencé à parler d'autres choses et j'étais reconnaissante qu'ils m'aient aidée à oublier tous ces drames. Mais ça a fini par devenir sérieux quand ils m'ont à nouveau demandé des nouvelles de Georges de la Combe, alors j'ai fini par m'expliquer. Le choc s'est vite transformé en colère. Ils ont finalement commencé à dire comment ils allaient abandonner d'être ses Bêtas, ce pour quoi je les ai immédiatement frappés à la tête.
« Oui, il a fait des conneries, mais vous avez travaillé trop dur pour ça. Vous êtes allés trop loin et vous êtes tous faits pour ce titre. Ne le laissez pas tomber parce qu'il a été un compagnon de merde pour moi. Faites ça pour moi, s'il vous plaît? » Ils ont finalement accepté, tout en promettant de menacer encore Georges à leur retour. Je leur ai souri à tous et nous sommes finalement restés sur des sujets plus légers. Nous nous détendions tous avant qu'un messager n'entre, déclarant que les Anciens voulaient me revoir si j'étais prête. Je me suis mordu la lèvre. Je voulait dire non, mais Louis m'a encouragé à le faire, disant qu'ils seraient là pour moi comme ils l'avaient promis. J'ai accepté et nous avons quitté ma chambre pour retourner dans le hall une fois de plus. En entrant, les Anciens se sont inclinés une fois de plus, me saluant. Je n'étais pas habitué à ces inclinaisons ; c'était bizarre.
« Je suis désolée de m'être enfuie. C'était juste beaucoup d'informations à encaisser », ai-je dit. Après, j'ai regardé comment ils ont simplement haussé les épaules. Ils m'ont conduite vers une grande table à manger, et m'ont placée en bout de table. L'un des Anciens a fait venir un serviteur qui portait des livres volumineux et lourds. Il les a posés devant moi et mes yeux se sont écarquillés.
« Jeanne, comme nous l'avons dit plus tôt, vous faites partie d'une prophétie, mais avant de discuter de cela, nous devons vous expliquer comment cela fonctionne. Nous sommes ici pour vous enseigner, vous apprendre à contrôler vos pouvoirs, vous apprendre à combattre à la fois sous la forme de loup et sous la forme humaine. Nous devons vous préparer pour la guerre qui va venir, dans cette guerre vous allez affronter le Roi Vampire qui a tourné le dos à l'actuelle Déesse de la Lune. S'il réussit à vous tuer, il gagnera tous vos pouvoirs et deviendra imparable. Ni l'actuelle Déesse de la Lune ou ni nous ne serons pas capables de le vaincre. Tout cela repose sur vos épaules », ont-ils expliqué avec des expressions sérieuses sur leurs visages.
Pas de pression ici, n'est-ce pas?