Charly : je paie trois vendeuses pour t'aider ; ce n'est pas pour décorer ta boutique ; c'est pour qu'elles te suppléent en cas d'absence ;
Moi : mais elles peuvent s'entendre pour me voler ! Je ne veux pas prendre trop de risques ;
Charly : Vani, trop, c'est trop ; quand je te dis que je rentre à midi, j'attends que tu sois là ; arrange-toi désormais ; ou alors, je vire les vendeuses ;
Moi : ça c'est du chantage ; si tu ne veux plus que j'aille à la boutique, autant me le dire !
Charly : cette fois-ci, je suis formel ; djifa blessings; je ne veux pas que cela se reproduise ; je rentre à midi et ma femme n'est même pas là pour me tenir compagnie ; pourtant, je t'ai prévenue ;
Moi : dans ce cas, pourquoi payons-nous une domestique ? Elle est là pour cela ! Charly me jette un regard furieux avant de disparaître dans les couloirs ; il exagère ! Je le vois tous les jours ; matin et soir ; je devrais encore le voir certains midis ! Même si son visage est beau, ce n'est pas une raison ! C'est énervant à la fin ! Comme s'il n'y avait que ça à faire ! Peu de temps après, ma mère fait son apparition ; elle a de petits problèmes de santé et j'ai demandé au chauffeur d'aller la chercher en banlieue afin que je puisse l'emmener voir le Médecin très tôt le lendemain ; elle doit donc passer la nuit chez nous.
Moi : sois la bienvenue maman ;
Elle : merci ma fille chérie ; tu as l'air énervé !
Moi : je n'ai pas l'air énervé ; je le suis ; Ma mère prend place avant de m'interroger.
Elle : qu'y a-t-il ?
Moi : c'est Charly ; Elle : qu'est-ce qui se passe avec lui ?
Moi : il devient teigneux ; exigeant ; comme si je devrais être à sa disposition à tout instant !
Elle : et si tu m'expliquais clairement ce qui se passe ?
Moi : viens, allons dehors pour qu'il ne nous entende pas ;
Elle (s'affalant sur le canapé de la terrasse) : je t'écoute. Après lui avoir expliqué ce qui se passait, ma mère prend mes mains dans les siennes et se prononce :
Elle : Vani ma chérie, ton mari a raison ;
Moi (ôtant mes mains des siennes) : quoi ? Tu prends donc le parti de Charly contre moi ?
Elle : tu sais que tu es ma fille chérie ; je ne peux que te dire la vérité ; je n'ai aucun intérêt à te mentir ; ton mari a raison ; s'il rentre quelques fois à midi, c'est qu'il aimerait déjeuner avec toi ; il veut certainement être servi par toi ;
Moi : mais la domestique est là maman !
Elle : la domestique est là pour t'aider mais pas pour te remplacer ; pourtant, je t'ai donné de bons conseils lorsque tu t'apprêtais à te marier ; tu dois toujours les garder à l'esprit ; sacrifier deux heures de temps pour passer la pause avec ton mari les fois qu'il l'exige, tu peux le faire ;
Moi : maman, mon commerce est très important ; c'est ce qui me procure de l'argent ; et c'est justement dans ce créneau horaire que la clientèle est nombreuse ;
Elle : ne sois pas injuste ma chérie ; ton mari prend bien soin de toi et même de nous, ta famille ; tu n'as pas besoin de chercher l'argent outre mesure ; tu sais bien que ce magasin, c'est juste pour que tu aies une activité mais pas au point de le négliger ;
Moi : je ne le néglige pas ; c'est lui qui est exigeant ;
Elle : d'ailleurs, pourquoi prends-tu tout le temps des domestiques ? Quel est le travail qui te dépasse ici ? Tu n'as même pas un enfant ; vous n'êtes que deux et il te faut une ménagère ! Tu dois t'occuper de ta maison et de ton mari, toi-même ;
Moi : maman, tu as une conception ancestrale du mariage ; moi, je suis une fille émancipée ; être tout le temps aux petits soins du mari, faire la cuisine et le ménage soi-même, se soumettre à son homme comme s'il était Dieu ; tout ça, ce n'est plus à la mode ;
Elle : et pourtant ma fille, c'est ça qui marche ; ne confonds pas l'émancipation à la paresse ; votre conception moderne du mariage, du moins chez nous, ne conduit qu'au divorce ; ton homme est une personne responsable qui prend bien soin de toi ; en retour, tu lui dois soumission, respect et docilité ; je n'ai jamais dit que tu le dois le traiter comme un Dieu ; souviens-toi que Dieu lui-même demande à la femme de se soumettre ; la soumission n'est pas l'esclavage ; ton homme fait son devoir comme il faut ; tu ne mets pas un seul franc dans le fonctionnement de cette maison ; ta voiture a été achetée par lui ; même tes coiffures et tes vêtements, c'est lui qui paie ; la maison où je vis avec tes frères, c'est lui qui l'a construit et te l'a offert ; que veux-tu de plus ? Alors, je t'en prie ma chérie, ne fais rien qui puisse l'affecter négativement, le choquer, ou l'agacer pour ne pas compromettre la quiétude de votre relation ;
Moi (outrée) : il m'a offert une maison dans laquelle tu vis ; il m'a acheté une voiture et paie mes coiffures ! C'est pour cela que je devrais être à sa solde ? Il ne fait rien d'extraordinaire ; tous les hommes traitent ainsi leurs femmes !
Elle : ça se voit que tu ne connais pas ce qui se passe ailleurs ; détrompe-toi ; ton père, paix à son âme ne m'a pas fait tout cela ; il n'en avait d'ailleurs pas les moyens ; il y a des femmes qui prient nuit et jour pour être traitée de la sorte ! Si c'est une obligation pour l'homme de prendre soin de sa femme, sache que tous les hommes ne le font pas ; estime-toi heureuse et change de comportement ;
Moi (énervée) : maman, tu es ici pour ta consultation médicale ; il vaut mieux t'en tenir à cela ; autrement, je sens que nous allons nous disputer. Ma mère, sentant ma colère monter se tait ; elle a toujours évité de me contrarier car elle sait que je m'énerve vite. Nous sommes trois enfants mais il n'y a que moi qui prenne soin d'elle parce que mes deux petits frères ne peuvent rien ; l'un est diplômé sans emploi, l'autre est étudiant. Comme d'habitude, avant de me coucher, je demande à ce que la domestique me chauffe de l'eau car le chauffe-eau de la douche ne fonctionne pas depuis une semaine ; en attendant qu'il ne soit réparé la semaine prochaine, je me fais chauffer de l'eau dans une marmite et je la verse dans mon eau de bain ; je ne me lave qu'avec de l'eau tiède car l'eau froide me fait frissonner.
Une fois mon eau prête, je prends mon bain mais j'en sors avec une démangeaison terrible sur la peau ; je me gratte sérieusement. Je ne comprends pas ce qui se passe. Une fois hors de la salle de bains, j'appelle Claire avec rage. CLAIRE J'entends ma patronne crier mon nom comme d'habitude. Je me présente dans sa chambre et je la vois se gratter pendant que son mari conversait avec sa belle-mère au salon ; j'ai failli pouffer de rire mais je me suis retenue de le faire au risque de me faire virer cette nuit-même.
Vanessa : Claire, je n'ai pas compris ; dès que j'ai mis l'eau sur mon corps, j'ai commencé à me gratter ;
Moi (feignant d'être étonnée) : comment ça ? Vanessa : avec quelle marmite as-tu chauffé l'eau ?
Moi : la même que d'habitude ;
Vanessa : appelle-moi ma mère et reviens avec elle. Je sors de sa chambre en riant dans mon for intérieur ; je comprends bien ce qui se passe ; n'est-ce pas qu'elle m'insulte et me fait des reproches sans arrêt ? Eh bien ! J'ai promis me venger et je l'ai fait ; en effet, j'ai introduit dans l'eau avant de la chauffer, quelques feuilles d'une plante dont le contact avec la peau provoque de sérieuses démangeaisons. Je sais que ce n'est pas gentil mais c'est la manière que j'ai trouvé pour lui faire passer un mauvais quart d'heure ; d'ailleurs, elle m'en fait passer de très mauvaises toute la journée. Je reviens avec sa mère dans la chambre et elle lui explique son problème.
Maman Vanessa : c'est étrange ; es-tu sûre que tu ne sentais rien avant le bain ?
Vanessa (continuant de se gratter) : non maman ;
Maman Vanessa : est-ce que tu ne vas pas en parler à ton mari pour qu'il puisse aller à la pharmacie t'acheter une pommade contre les démangeaisons ?
Vanessa : ok maman ; Claire, va l'appeler. Je sors en souriant de joie. Bien fait pour elle. lady nady. Le patron peu de temps après avoir parlé à son épouse, sort la voiture et se rend à la pharmacie. Il revient trente minutes plus tard avec une pommade. CHARLY Tout avait été mis en place pour que Vanessa et moi nous dormions dos à dos ce soir ; mais apparemment, notre destin n'était pas de rester en guerre froide, du moins, pas ce soir ; en effet, j'avais déjà serré mon côté suite à la dispute avec ma femme ce soir ; je conversais avec ma belle-mère venue nous rendre visite quand Claire est venue m'appeler ; ma femme avait un problème ; elle se grattait sérieusement après son bain. J'ai dû me rendre à la pharmacie pour leur expliquer la situation ; ils m'ont vendu une pommade qui semble-t-il pourrait la calmer. Je suis revenu avec la pommade.
Moi : tiens ; le pharmacien a dit que les démangeaisons cesseront après l'application de cette pommade ;
Vanessa : merci chéri. Elle prend la pommade de mes mains, pendant que sa mère sortait de la chambre ; elle l'ouvre et se l'applique sur tout le corps ; elle sollicita mon aide pour le dos.
Vanessa : S'il te plaît, pourrais-tu m'aider à la passer sur le dos ?
Moi : volontiers. Je lui prends la pommade des mains. olympe dan. J'en prends dans la paume de ma main et je la lui applique sur tout le dos ; sa peau est si fraîche, si douce ! Pendant que je lui appliquais la pommade, des envies pas très catholiques naissent dans ma tête ; aussitôt ma tâche finie, je la prolonge sur les fesses et finalement, mon activité s'apparente beaucoup plus à des caresses qu'à un massage. J'aime le corps de ma femme ; ce corps nu m'a toujours fait vibrer ; je retourne ma femme, face à moi puis je prends ses lèvres afin de nous envoler dans un baiser langoureux.
Je m'attèle ensuite à lui donner du plaisir à travers d'autres parties de son corps. Ce bon moment passé ensemble nous a fait oublier la dispute de tout à l'heure. J'aime énormément Vanessa. Si seulement elle peut être moins paresseuse et plus disponible, j'en serai ravi. ADJOKE Je savoure comme d'habitude mes deux jours de repos avec mon amoureux ; pour le moment, il ne pouvait m'emmener chez ses parents. Nous allons donc dans une autre ville et prenons un hôtel pour deux jours. Depuis quatre mois, c'est ainsi. Entre nous, l'amour battait son plein ; tout est beau, tout est chic.
Moi : chéri, est-ce que tu ne vas pas déménager ?
Mario : pourquoi ?
Moi : nous pourrions nous voir librement et être plus à l'aise ;
Mario : tu sais, dans ma famille, il y a des règles auxquelles on ne déroge pas ; c'est en voulant se marier qu'on quitte les parents ; mes frères ont reçu une maison de papa à l'occasion de leur mariage. Il en sera de même pour moi ; si je pars maintenant, ils ne me le pardonneront pas ;
Moi : alors, rends notre relation officielle afin que je puisse venir te voir chez tes parents ;
Mario : j'y pense ; je veux juste préparer mes parents à t'accepter ;
Moi : je sais que ce ne sera pas facile mais je vais résister à toutes formes de mépris si seulement j'ai l'assurance de ton soutien ;
Mario : tu sais que je t'aime ;
Moi : parfois, je me dis que c'est trop beau pour être vrai ; comment toi un homme de famille prestigieuse peut aimer une boniche comme moi ?
Mario : l'amour est mystère ; je ne saurai expliquer mon amour pour toi ; je t'aime et puis c'est tout ; quand nos regards se sont croisés la première fois, j'ai été troublé ;
Moi : je m'en souviens ; c'était à ton retour, lorsque tu étais venu saluer ton frère et sa femme ;
Mario : jamais une femme ne m'a fait autant d'effets ; et Dieu sait que j'en ai vu défiler dans ma vie !
Moi : tu étais un don juan alors !
Mario (souriant) : c'est possible mais je veux me poser avec toi, Adjokè ; je veux changer ta vie, te rendre heureuse ; seulement, j'ai des craintes ;
Moi : tu ne devrais pas ; moi je suis tout à toi ;
Mario : tu as bien vu ce que Murielle a fait à mon frère Chris !
Moi : toutes les femmes ne se ressemblent pas ;
Mario : elle nous a déçu dans la famille ; et moi qui avait beaucoup d'affection pour elle ! Même si en réalité, j'ai toujours préféré Mireine, ta patronne.
Moi : comment se porte Chris ? Il n'est plus jamais venu voir mon patron ;
Mario : au début, il a été très affecté ; là maintenant, il se reprend ; allez, trêve de partage ; viens que je prenne soin de toi. Mario capture mes lèvres et m'embrasse passionnément. A la fin, il me fixe droit dans les yeux puis sourit.
Mario : je pense que je vais commencer à en parler à ma famille ; je vais commencer par mon frère Hospice et sa femme ; mais avant, il faut que tu partes de là ; je vais te louer un appartement en ville et tu pourras débuter un petit commerce ;
Moi : tu es sérieux ?
Mario : oui ;
Moi : oh ! Tu es un amour ;
Mario : il faut que tu trouves une domestique pour te remplacer afin que ton départ ne soit pas lourdement ressenti ;
Moi : d'accord ; j'en parlerai à ma mère ; il y a plein de jeunes filles au village qui aimeraient travailler en ville ;
Mario : dès que la personne est prête, préviens-moi ; Moi : ok ; je sais que Mireine sera déçue parce que c'est Amsa qu'elle veut pour toi ;
Mario : ce n'est pas à elle de me choisir ma femme ;
Moi : pourtant, Amsa est une très belle femme et de la même classe sociale que toi ;
Mario : à mes yeux, tu es la plus belle ;
Moi : hum ! Flatteur !
Mario : pourtant, c'est la vérité ; quand nos regards se sont croisés, les battements de mon cœur ont commencé à augmenter, j'ai donc su que c'est toi que j'attendais, que tu étais celle pour qui je respirais ;
Moi (heureuse) : tchié [1]! C'est trop beau pour être vrai ;
Mario : Adjokè, je n'imagine plus ma vie sans toi. Jamais je n'ai ressenti ça. Tu contrôles mon cœur. Je suis le plus sincère des hommes, l'homme qui te promet l'amour éternel, l'homme qui ne te fera jamais de mal. Les paroles prononcées par Mario me donnent un baume au cœur ; je ne sais pas si je fais bien mais je le crois sans émettre aucune réserve. Comme convenu avec Mario, je fais les démarches nécessaires pour que ma mère me trouve une de mes cousines bien travailleuse afin de me remplacer. Dès que c'est confirmé, j'annonce mon départ à ma patronne. [1] Expression d'exclamation ethnique pour manifester la surprise.