Et dire que la Secrétaire ne m'a pas annoncé sa visite ! Mais je n'ai pas à lui en vouloir ; c'est moi-même qui lui avait dit que ce type pouvait aller et venir comme il voulait dans mon entreprise. Il va falloir que je recadre les choses. C'était Marcos qui venait d'entrer dans mon bureau. Je l'observe en silence s'approcher et le comble, c'est qu'il a même le culot de s'asseoir.
Marcos : bonjour Chris ;
Moi (ignorant sa salutation) : je ne t'ai pas demandé de t'asseoir ;
Marcos : je sais que tu es très fâché ; mais laisse-moi t'expliquer ;
Moi (furieux) : sors de mon bureau et ne reviens plus jamais ;
Marcos : mon ami, mon frère ; ne laisse pas une femme nous séparer ; je te jure que c'est Murielle qui...
Moi (le coupant) : Tu te fous de ma gueule ? Ou c'est juste une blague ? Je n'ai que faire de tes explications ; Murielle est désormais ta femme ; va t'occuper d'elle et de votre fils ;
Marcos (ton suppliant) : s'il te plaît Chris ;
Chris : écoute, dorénavant, je suis Monsieur Mavula pour toi et non Chris ; maintenant, si tu ne sors pas d'ici dans la minute qui suit, je t'humilierai en te faisant sortir par les agents de sécurité. Et tu sais bien que je suis sérieux ! Ne voulant être la risée de tous mes employés qui lui vouaient beaucoup de respect comme s'il était leur chef, Marcos s'en alla sans plus insister. Colère et rage sont les sentiments qui m'animent après son départ. On aura tout vu ! Il passe son temps à baiser ma femme, lui fait un enfant qui m'est collé et a le culot de se pointer pour soi-disant me donner des explications ! J'appelle ma Secrétaire particulière et lui demande de me faire un thé de passiflore afin de me calmer mes nerfs. J'en profite pour lui notifier de ne plus laisser Marcos entrer dans mon bureau jusqu'à nouvel ordre. lady nady. En attendant que le thé soit prêt, je prends mon téléphone et bloque son numéro et celui de Murielle. Lorsque je finis de boire mon thé, je ne me sentais pas toujours apaisé ; je me lève et fait les cent pas dans mon bureau ; on peut dire que Marcos a réussi à m'ébranler ; après quelques minutes passées en tourner en rond, je m'assois de nouveau et tente de continuer à travailler mais je n'arrive pas à me concentrer. Heureusement, Hospice mon frère aîné est venu me rendre visite. C'est plutôt rare. Je suis heureux de le voir ; comme il est le grand-frère, je l'appelle habituellement « Grand ».
Hospice : qu'est-ce que tu as Chris ? Tu as une mine d'enfer !
Moi : Grand, l'enfer, c'est encore meilleur ; tu t'imagines, cet imbécile de Marcos s'est pointé ici, soi-disant m'expliquer !
Hospice (étonné) : quelle audace ! Et tu l'as reçu ?
Moi : à ton avis ?
Hospice : si tu me dis que tu l'as reçu, j'irai tout de suite demander à maman si tu es vraiment l'enfant de papa ;
Moi (rigolant) : t'inquiète ; je suis un vrai Mavula moi ; je ne lui ai même pas donné le temps de s'expliquer ; j'appelle ça, du foutage de gueule, version premium. Le top quoi...
Hospice : Cette Murielle ne mérite pas ton amour ni Marcos, ton amitié. Je te félicite d'ailleurs de ne pas l'avoir frappé ou fait quelque chose de stupide. Garder son calme est capital dans ce genre de situation ;
Moi : il a la chance ; si on était dans un ghetto à New York, je peux t'assurer qu'il aura une belle balle dans sa tête après s'être présenté ici dans la seconde qui suit. Nous rigolons tous deux de cette blague puis Hospice poursuit :
Hospice : suite à ce qui t'est arrivé avec Marcos, je comprends qu'un ennemi peut se cacher derrière une amitié sincère ;
Moi : ah oui ! J'avais un ennemi intime ;
Hospice : D'ailleurs, bon débarras ; il vaut mieux être seul que mal accompagné ; mais désormais, sois sur tes gardes ; il y a un adage qui dit « Méfie-toi de tes ennemis mais plus encore de tes amis » ;
Moi : Grand, l'adage est confirmé ; je l'ai appris à mes dépens ;
Hospice : écoute, oublie ces pestes ; dis, connais-tu la fiancée cachée de Mario ?
Moi : je pensais qu'il t'en aurait parlé ! Tu es son ami, toi ;
Hospice (riant) : tais-toi jaloux ! Eh bien ! Figure-toi qu'il ne m'a rien dit ; il dit qu'il nous informera en temps opportun ;
Moi : en tout cas, je lui souhaite bonne chance ; j'espère qu'il ne trouvera pas une Murielle prime ;
Hospice : je sais que toutes les femmes ne sont pas les mêmes ; mais, avec ce qui t'est arrivé, je ne peux m'empêcher d'être sur mes gardes ; déjà, j'envisage faire un test de paternité à mes trois enfants ;
Moi (riant) : toi aussi ! Tes enfants sont tes copies légalisées ! Tellement, ils te ressemblent ! Même ta fille n'a pas pris les traits de Mireine ; c'est toi, tout craché ;
Hospice : que veux-tu que j'imagine ? L'histoire avec Murielle est flippante ; olympe dan; en tout cas, mon cher frère, nous sommes là pour toi ;
Moi : heureusement pour moi que vous ma famille, vous étiez là ; autrement, j'allais faire un AVC !
Hospice : Dans une famille, on est tous tributaire les uns des autres. Le malheur de l'un fait le malheur de tous. Il en va de même du bonheur ;
Moi : disons que j'ai de la chance car ce n'est pas ainsi dans toutes les familles ;
Hospice : mais c'est ce qui devrait être. Hospice et moi discutons encore un bon moment avant de nous séparer. Je dois avouer qu'en ce moment, mes parents et mes frères sont mes meilleurs remontants. CHARLY Je rentre à midi comme prévu, espérant voir ma femme à la maison mais elle n'y est pas. Claire la domestique, accourt, me libère de mon sac et me salue : Claire : bonne arrivée Monsieur ;
Moi : merci Claire ; où est Madame ? Claire : elle n'est pas là ; certainement au magasin. Je suis énervé mais j'évite de le montrer à la domestique. Je me dirige dans ma chambre pour me changer. Vanessa exagère ; je lui ai maintes fois répété que lorsqu'il m'arrive de rentrer à midi, j'aimerais la voir pour que nous déjeunons ensemble mais elle n'en fait qu'à sa tête ; apparemment son commerce est devenu sa priorité ; ai-je eu tort de lui ouvrir ce magasin ? Ce soir, il va me falloir avoir une bonne discussion avec elle car j'en ai marre. J'étais encore plongé dans mes pensées nourries de colère envers ma femme quand j'entends frapper à la porte.
Moi : qui est-ce ?
Claire : c'est Claire Monsieur ; votre déjeuner est servi ;
Moi : merci Claire ; j'arrive. Je me change et enfile une culotte ; je garde mon torse nu car je sentais la chaleur ; souvent, je préfère l'air frais à la climatisation.
Je me dirige vers la table à manger et je m'assois. djifa blessings. Claire est debout et s'empresse de me servir dès que je prends place. Je constate que c'est du riz gras ; je l'arrête lorsque je trouve que c'est suffisant ; la quantité est infirme mais de toute façon, je n'ai pas beaucoup d'appétit ; je comptais déjeuner avec Vanessa ; comme elle n'est pas là, je mangerai peu. Je change d'avis après avoir goûté au mets ; je finis la quantité servie et me ressert ; le goût est exquis ! Cette domestique est un vrai cordon bleu ; tout comme ma mère ; je dois avouer que je mange bien depuis son arrivée ; pas comme les autres que nous avions eues ! Evidemment, j'aurais aimé que ce soit ma femme qui fasse la cuisine mais elle n'aime pas se gêner. Je reconnais que ma chère épouse est une paresseuse mais je l'aime ainsi ; quand on aime, il faut prendre la personne en entièreté, y compris qualités et défauts. De toute façon, je ne l'ai pas épousé pour qu'elle me serve de femme de ménage et de cuisinière mais parce que je l'aime. J'aurais quand-même aimé que ma femme s'occupe plus souvent de moi, que ce soit elle qui me serve à table, qu'elle soit aux petits soins et tout le reste.
Nous sommes mariés depuis quatre ans mais jusque-là, la maison est vide de cette joie que procure les cris et les rires des enfants. Nous attendons toujours. Lorsque je finis mon déjeuner, je me dirige vers la chambre, histoire de me reposer un moment avant de repartir au boulot. ADJOKE Cela fait trois ans que je travaille chez Madame Mireine et son mari Hospice. Tout se passe bien ; elle est facile à vivre et ne fait pas d'histoires pour un rien ; en tout cas, elle n'est pas méchante et me traite bien ; sauf qu'elle me montre que c'est elle la patronne et moi l'employée ; c'est son droit ; du moment où elle n'exagère pas, je n'y trouve pas d'inconvénients ; madame Mireine a trois enfants de cinq, trois ans et un bébé de dix mois. Généralement, je garde le bébé à la maison pendant qu'elle est au travail. Il y a neuf mois environ, dès qu'il a posé les yeux sur moi, Mario, le frère de mon patron s'est intéressé à ma personne ; beau, jeune, élégant, il avait un teint noir brillant ; fraîchement rentré du Canada, il me plaisait énormément ; après avoir joué à la difficile pendant quatre mois, j'ai enfin accepté ses avances ; depuis cinq mois, nous sommes ensemble mais notre relation est encore cachée ; il en sera ainsi jusqu'à ce qu'il se décide à me présenter officiellement aux membres de sa famille.
Chaque mois, j'ai droit à deux jours de repos ; au lieu de rentrer en famille, c'est avec lui que je passe mon temps libre. Il dit qu'il m'aime et veut une relation sérieuse ; j'attends de voir car avec les hommes, prudence doit être le maître mot. Mais au même moment, je crois en la providence ; je suis jeune, belle et battante ; pourquoi un homme ne s'intéresserait-il pas à moi, tout simplement parce que je suis pour l'instant une simple domestique ? Je crois en ma bonne étoile ; Mario a de l'argent et c'est tant mieux ; mais Dieu est témoin que ce n'est pas cela qui m'a guidé. Je suis sincèrement tombée sous son charme. CLAIRE Mon patron qui au départ ne voulait pas trop manger s'est resservi ; j'en suis fière car cela signifie que le repas est délicieux ; lorsqu'il finit, je débarrasse et lui souhaite une bonne digestion. Il me remercie puis se dirige vers sa chambre, pour sûrement une petite sieste. C'est un bel homme, grand de taille avec un teint noir d'ébène ; olympe dan; il a un air strict mais il est plutôt gentil, tout le contraire de sa femme qui passe tout son temps à me faire des remontrances. Après environ deux heures de temps, Monsieur repart au travail. J'utilise le reste de l'après-midi à apprêter le repas du soir ; j'ai à peine fini quand j'entends la voix de ma patronne ; je courus ôter la culotte que je portais et me met en pagne comme elle me l'a recommandé. Je ressors la retrouver assise sur la terrasse, sûrement épuisée par sa dure journée. Je la saluai malgré sa mine renfrognée :
Moi : Bonne arrivée Madame. Sans prendre la peine de me répondre, elle commence à me crier dessus ; on dirait que c'est moi son anti-stress ; elle se déverse sur moi alors que je ne lui ai rien fait. Le comble, c'est qu'elle me demande de sortir mes affaires ; elle les fouille et les trie en mettant certains de côté ; notamment les mini-jupes, les pantalons, les culottes et certaines camisoles. Elle : je vais les conserver ; à ton départ, je te les retournerai car je suis sûre que tu les portes quand je ne suis pas là ; je t'ordonne également de ne plus te tresser ; garde tes cheveux tels quels et attache-les en chignon ; tu n'es pas à un concours de miss ici ; d'ailleurs, tu n'en as pas les caractéristiques. Cette dame est vraiment méchante ; lady nady;je n'ai même pas le droit de m'asseoir et de regarder la télévision ; même pas un petit plaisir avec tout le boulot que je fais dans la maison : lessive, ménage, cuisine, courses, vaisselle ! Comme si cela ne suffisait pas, elle s'en prend à mes vêtements et à mes cheveux ; comme elle me cherche, elle va me trouver ! Je me vengerai d'elle.