En plus, je ne savais pas si je lui avais fait le même effet malgré que ce fût l'impression qu'il avait laissé paraître au dîner.
Nick et moi étions tous les deux dans le jardin à ce moment là et je redoutais plus que tout qu'il ne remarquât que j'étais toute rouge. S'il en avait fait le constat, il aurait certainement compris que Philip me faisait de l'effet car il me connaissait très bien. Je montais donc dans ma chambre en vitesse mais aussi discrètement que possible. << Il est hors de question que Philip me voit ainsi>> me disais je en allant dans ma chambre.
Ça y était, j'avais été touché par le syndrome de l'amour et je souhaitais vivement que Philip me voit sous mon plus beau jour. Quelques instants plûtard, je finis par descendre avec un air indifférent que j'avais mis du temps à préparer lorsque j'étais encore dans ma chambre. Alors que Edgard venait à ma rencontre, j'en profitai pour lui demander où est ce que se trouvaient nos invités. Je finis donc par apprendre que Elisabeth Kendall était avec ma mère dans le salon et son époux avec mon père dans son bureau. Quant à ce cher Philip, il était avec Nick dans un coin du jardin. Les situations de chacun des Kendall dans la maison m'arrangeaient car j'avais l'impression que je pourrais me rapprocher de Philip sans qu'aucun soupçon ne s'éveille.
Je me dirigeai donc dans le jardin comme si de rien n'était. J'étais toute heureuse et anxieuse à la fois mais nul ne pouvait le savoir car à l'extérieur, j'avais toujours cette même mine sereine et désintéressée que je savais si bien arborer. Quand j'y repense maintenant, je me dis que celui qui un jour a dit << L'amour rend aveugle>> devait se sentir comme je me sentais ce jour là.
J'étais loin d'imaginer que ces événements marquaient le débuts de la fin de la vie. Je n'étais même pas encore arrivée à l'endroit où ils étaient assis et déjà, Philip m'avait repérée. Il se leva aussitôt et vint à ma rencontre en laissant Nick tout seul. Il s'approcha de moi avec ce sourire charmeur qu'il arborait toujours pour faire bonne impression, c'était de ce sourire là que j'étais tombée amoureuse. À chaque fois que Philip souriait, il semblait si généreux et pur que nul ne pouvait lui résister. Il prit ma main et la baisa tendrement en me fixant du regard. Ce regard! Le regard de Philip était capable de perturber n'importe quelle femme à qui il était destiné. On dit souvent que le regard est le reflet de notre âme mais c'était très différent dans le cas de Philip. Son regard était tout simplement envoûtant. Et si vous aviez des doutes sur lui, il suffisait qu'il vous regarde avec ces yeux là pour que vous lui cédiez toute votre confiance et cela, sans réserve. Quand il baisa ma main, je craignais qu'il ne voit que je rougissais car c'était cruellement le cas. Je ne voulais en aucun cas qu'il pense qu'il avait réussi à me conquérir, surtout pas aussi rapidement. J'entreprenais de me faire désirer.
- Depuis mon arrivée dans cette demeure, l'atmosphère était toute pâle mais à présent, l'air semble plus pur que jamais grâce à ta présence Rachel, me dit il.
Qu'est ce qu'il pouvait être flatteur Philip! Il savait exactement quoi dire et comment. Et même si aujourd'hui je le déteste plus que tout au monde, je dois avouer que j'ai toujours admiré son habilité à gagner la confiance des gens sans fournir beaucoup d'efforts.
- Qu'est ce que tu peux être flatteur Philip ! dis je, J'espère que tu ne t'attends tout de même pas à ce que je tombe amoureuse de toi juste à cause de ta réplique toute minable !
Il me sourit et ne sembla pas du tout choqué par mon effronterie, ce qui n'était pas le cas de tous les hommes qui m'avaient approchée jusque là.
- J'ai plus d'un tour dans ma manche rassures toi, dit il, je compte voler ton cœur mais avec beaucoup plus d'habilité.
Voilà qui était dit. J'appréciais sa manière de parler car il m'avait l'air sincère. Aussi, il était différent de tous les hommes qui m'avaient fait la cour jusqu'à cette période là. Il avait ce côté sûr de lui qu'avait aussi mon père et Nick. C'est alors que Nick nous rappela tous les deux afin que nous allions nous installer à l'ombre avec lui. Nick nous avait bien observé et je m'attendais à ce qu'il me fasse un interrogatoire après que les Kendall se soient en allés.
C'est alors que Philip me fit passer devant lui afin que tous les deux allions rejoindre Nick. Il était tellement galant que cela ne me laissa guère indifférente. Je me sentais tellement excitée que je me demandais si j'arriverais à contrôler mes émotions afin que Nick ne remarqua rien. On bavarda quelques instants encore. Mais dire "on" serait trop dire car ils parlaient tous les deux du sujet préféré de mon frère, l'économie mondiale. Leur conversation m'ennuyais tellement qu'à un moment, je pensai leur faucher compagnie. Alors que j'étais toute désespérée, la tournure des évènements changea et ce fut vraiment surprenant.
- Rachel, je n'aimerais pas quitter cette demeure une fois de plus sans avoir ton numéro de téléphone, déclara ce cher Philip.
C'était tout simplement surprenant. Nick souria mais ne dit rien et moi, j'étais en plein procès dans ma tête. Je ne savais pas s'il fallait le faire ou non et pourtant j'en mourais d'envie. Comme la personne civilisée que mes parents avaient éduquée, je me devais de répondre favorablement à cette requête peu commune, telle était la conclusion prise lors du procès dans ma tête.
- Volontiers, dis je.
Je donnai mon téléphone à Philip afin qu'il puisse y inscrire son numéro de téléphone et c'était là, ce qu'il fit. Rien de spécial ne se passa plus jusqu'au départ des Kendall qui avaient décliné notre invitation à déjeuner à la maison. Mais après cette journée, Philip et moi communiquâmes tous les jours, du moins, à chaque fois que nous en avions l'occasion. Nous n'avions pas officialisé notre relation mais il était plus qu'évident que nous n'étions plus de simples amis.