À la maison, nous fîmes notre routine quotidienne ce matin là. Ensuite comme toujours, les hommes se rendirent à l'entreprise . Ce qui changea fut le fait que ma mère et moi sortîmes afin de faire les magasins. Tout se passa mieux que je ne l'avais espéré. Ma mère n'avait pas essayé d'interférer sur mes décisions et tout ce que je rapportai à la maison ce soir là avait été choisi par moi et juste moi. Ce fut une journée épuisante qui se termina sur une note de fatigue.
Quelques jours passèrent et ce fut déjà la veille de mes fiançailles avec Philip. les derniers jours avant d'officialiser notre relation, Philip et moi nous parlâmes très peu. Tout avait changé mais je me disais que tout était dû à ce mariage qui nous rendait tous débordés. Durant ces quelques jours, je passai assez de temps avec les domestiques dans le but d'apprendre des choses qui me serviraient une fois mariée. Je ne souhaitais pas devenir la femme modèle qui savait cuisiner, broder ou coudre mais je souhaitais juste devenir l'épouse qui rendrait Philip heureux. J'avais ainsi appris à faire des plats étrangers et complexes, je m'intéressai un peu plus à la décoration et au rangement de la maison. Ma semaine fut très remplie et j'étais plutôt fière de moi.
La nuit de la veille des fiançailles fut infernale pour moi, je n'avais pas réussi à passer une agréable nuit car j'étais très anxieuse. Mon sentiment n'était que naturel car j'étais sur le point de lier ma vie à celle d'une autre personne. Le lendemain matin, je fus toute épuisée car je ne dormis pas autant que je dûs le faire. Mon visage et plus particulièrement mes yeux étaient témoins de ce désastre. J'avais des cernes énormes sous les yeux et une mine fatiguée.
Ce fut ma mère qui frappa à la porte de ma chambre la première. Je me lévai et j'allai lui ouvrir.
- Bonjour chérie, me dit-elle.
- Bien le bonjour mère, répondis-je.
Elle m'observa attentivement quelques secondes et elle s'indigna de suite.
- Mais c'est quoi ces horribles cernes sur ton visage! me dit ma mère, tu n'as pas assez dormi j'imagine.
- J'eus de la peine à m'endormir hier soir mère, lui répondis-je.
- Ne t'inquiètes pas pour si peu Rachel, tout a été prévu.
Je ne savais pas ce qu'elle entendait par tout a été prévu mais je le sus quelle instants plus tard. Elle avait fait appel au plus grand esthéticiens de la ville afin que lui et son équipe prennent soin de moi. Ce fut là un merveilleux cadeau car ils étaient venus jusqu'à la maison pour me faire des soins, je n'eus pas besoin de me déplacer.
Steven Harrow et son équipe envahirent ma chambre en moins de temps qu'il ne fallut. Il me firent tout genre de soins de beauté, même ceux dont je soupçonnais pas l'existence. J'avais eu droit au masque d'avocat et aux tranches de concombres sur les yeux. Ils m'avaient fait une manucure et aussi une pédicure. Ce fut la toute première fois que je livrais mon corps à de tels soins, vu que je n'étais pas des plus coquettes.
Ces soins de beauté prirent plusieurs heures mais ce fut sans doute un moment de grande détente pour moi.
Je passai donc une grande partie de la journée enfermée dans ma chambre à me faire chouchouter par Steven et son équipe. Tout ce que je mangeai fut les fruits que m'avait apporté Destiny.
Steven et son équipe terminèrent et s'en allèrent, quand à moi, je pris un long bain chaud comme j'en prenait rarement. J'avais pris la peine de faire un tour devant le miroir et ce qu'ils avaient fait était tout juste spectaculaire, mon visage avait autant d'éclat que celui d'un bébé.
Après mon bain, il était temps pour moi de m'attaquer à ma coiffure. Ce fut Destiny qui m'aida à la faire car je ne voulais rien de bien compliqué, juste une coiffure simple à l'image de la jeune femme que j'étais. Quant à mon visage, je n'en fis plus rien, je ne souhaitais pas le couvrir de couleurs.
Le temps s'égrainnait rapidement mais je n'étais pas autorisée à descendre car j'étais censée être celle qui arriverait après tous les invités. Seecombe ne manqua donc pas de m'apporter de quoi manger. J'étais très anxieuse mais je me sentais tellement détendue que mon état d'anxiété devint presque mineur à mes yeux.
La somptueuse robe que j'étais sur le point de mettre était sur mon lit et n'attendait que moi pour la revêtir, mes souliers aussi. Je n'étais pas sortie de ma chambre de toute la journée donc, je n'avais aucune idée de tout ce qui avait été fait en bas. Alors que je m'ennuyais dans ma chambre, le téléphone sonna et ce fut de loin le moment le plus beau de ma journée car à l'autre bout du fil, se tenait Philip.
- Je n'ai pas pu fermé les yeux de toute la nuit car je ne cessais de penser à ma merveilleuse fiancée, me dit Philip.
Ces paroles me firent rougir sans même crier gare.
- Essaies-tu de me dire que tu comptes déjà dormir afin de récupérer les heures de sommeil perdues! lui dis-je.
Il sourit et je l'entendis à travers le téléphone.
- Je t'aime Rachel Ashley, me dit-il en me prenant au dépourvu.
Ces paroles ne firent que me confirmer que j'avais effectivement fait le choix qu'il fallait en acceptant sa demande.
- Je ressens la même chose Philip Kendall, lui dis-je.
Alors que nous discutions, il me vint à l'esprit de lui poser une question assez importante.
- Philip, que dois-je faire de la bague de fiançailles avec laquelle tu m'as fait ta demande il y a quelques temps?
- J'aimerais que tu la gardes car elle est à toi désormais, me dit-il, mais ce soir, je suis dans l'obligation de t'en offrir une nouvelle.
C'était donc comme mon père l'avait suggéré il y avait déjà quelques jours. Tout cela signifiait que ce soir, je devais laissé l'autre bague dans ma chambre afin d'en recevoir une nouvelle.
- J'ai hâte de te voir mon amour, seulement, je n'aimerais pas que tous les regards te soient destinés, déclara Philip.
- Je sais bien que tu es censé être le sujet de toutes les attentions ce soir, cher futur époux, rétorquais en toute ironie.
- Tu n'y es pas du tout chérie, je serai très jaloux de voir tous ces hommes te dévisager car je n'aime pas partager ce qui est à moi.
Ce que venait de dire Philip m'avait fait froid dans le dos. On aurait presque cru entendre un psychopathe parler quand il insinua qu'il n'aimait pas partager ce qui était à lui. Ses paroles me parurent étranges mais je me dis que je me faisais juste des idées.
- J'ai hâte que tu me passes la bague au doigt ce soir, lui dis-je.
- Moi aussi, répondit-il.
- Je dois te laisser Philip, j'ai encore des choses à faire.
- À plus tard alors car nous sommes sur le point de quitter la maison, me dit-il, je t'aime Rachel.
- Je t'aime aussi Philip.
Je me hâtai de raccrocher car ce fut une manière pour moi de me débarrasser de lui. Je n'avais toujours pas digéré ses paroles mais bon, je finis par me dire que ce n'était pas certainement son intention de me faire peur et que je me faisais certainement des idées.
Quelques instants plûtard, ma mère vint me rejoindre dans ma chambre.
- Je suis là pour assister ma fille dans ses derniers instants de femme libre, me dit-elle.
Elle avait avec elle deux coffrets à bijoux, je sus immédiatement qu'ils m'étaient tous les deux destinés.
- Merci d'être là, mère, j'avais vraiment besoin que quelqu'un m'aide à enfiler cette robe et ces souliers.
Aussitôt dit, aussitôt fait, elle me donna le coup de main dont j'avais tant besoin. Alors que j'avais revêtu la fameuse robe, ma mère resta sans voix et moi aussi. Jamais encore je ne m'étais sentie aussi belle dans une tenue. C'était une robe blanche à fleurs. Elle épousait mon corps jusqu'à ma taille et ensuite, s'évasait légèrement. Il y avait un ruban autour de ma taille qui faisait l'effet d'une ceinture. Les manches étaient courtes et laissaient voir une partie de mes épaules. Le col lui, était presque inexistant et laissait transparaître le début de ma poitrine sans toutefois paraître vulgaire. Quant à mes souliers, ce fut une magnifique paire d'escarpins dorée. Après que j'eus revêtu ma robe et mes souliers, ma mère ne manqua pas de me mettre les bijoux qu'elle m'avait rapportée. Ce fut un collier incrusté de diamants avec des boucles d'oreilles assorties. Le second coffret à bijoux contenait un bijou familiale que ma mère était censée me passer le jour de mes noces comme ce fut le cas pour elle et toutes les femmes de sa famille.
- Tu es magnifique Rachel, je suis heureuse d'être toujours là pour voir à quel point ton visage rayonne de bonheur, déclara ma mère.
- Retiens tes larmes mère, tu risques de me faire pleurer, lui dis-je.
- C'est un jour heureux donc pas de larmes, rétorqua ma mère.
- Destiny viendra faire appel à toi quand il sera temps pour toi de faire ton apparition, me dit ma mère avant de s'en aller.
J'étais donc encore dans ma chambre pour un bon bout de temps. Je retirai tout d'abord mes chaussures car je me disais qu'il ne valait pas la peine que je réduise mes pieds en compote avant même d'avoir eu l'occasion de descendre.
Toute seule dans ma chambre et toute apprêtée, je pensais à toutes ces personnes qui étaient là pour moi et que je ne connaissais pas pour la plupart. Je m'étais toutefois préparée à arborer mon plus beau sourire afin de faire honneur à nos deux familles.
Je n'avais pas vraiment eu plein d'amis à Oxford juste des camarades ou même des connaissances. Je m'étais certes faite une amie sincère mais celle-ci était belge et était retournée dans son pays pour y travailler. Je lui avais parlé de mes fiançailles mais elle était dans l'impossibilité d'être là.
Elle se nommait Ési Leroi et était issue de parents venant de différents horizons. Son père était belge et sa mère Nigériane. À Oxford, les autres la traitaient différemment à cause de sa couleur de peau mais moi j'avais trouvé une amie sincère en elle. J'aurais adoré qu'Ési soit là pour moi le soir de mes fiançailles et même le jour de mon mariage afin que je me sente moins seule. Alors que j'étais plongée dans un profond monologue avec moi-même, Destiny vint frapper à ma porte.
Je sus immédiatement qu'il était temps pour moi de descendre. Je n'avais pas vu le temps passer et donc, je me dépêchai de mettre mes souliers. J'inspirai un grand coup avant de sortir de ma chambre car j'avais l'impression de vivre un grand changement. C'est toute craintive que je descendis les marches de la maison. Alors que je faisais mon entrée, tous les regards étaient braqués sur moi, la future épouse de Philip Ashley.
J'étais toute gracieuse mais nul ne pus deviner toute l'anxiété que pouvait cacher ce petit sourire mal à droit. Bien que tous les regards me fussent destinés, seul celui de Philip m'importait. Je devallais les marches mais mon regard lui, était perdu dans celui de Philip. Au bout d'un moment, je me dis qu'il était impossible qu'ils me regardent tous pendant aussi longtemps avec tant d'insistance. je finis par me dire que ce fussent mes bijoux qui leurs faisaient cet effet.