Chapitre 7 MIND STEAL CHAPITRE 7

CHAPITRE 7

A peine réveillée que j'entendais déjà plusieurs voix autour de moi : « Quel hangar lugubre ! », « La municipalité devrait songer à l'enlever... », « Ah, j'ai marché dans une merde de chien... ». Au moins j'avais la certitude d'être dans un hangar, délabré qui plus est, dans une ville, pas un coin reculé. Je peux alors songer à un plan de fuite. Soudain, j'entendis une voix plus sûre d'elle que quiconque ai-je pu croiser dans ma vie ; cela devrait être mon ravisseur, et je pense qu'il travaille pour la même société que l'autre loup. Il s'est approché de moi et m'a murmuré : « Surprise par la puissance de mon pouvoir ?

-- Même pas un peu, ai-je rétorqué.

-- Tch, tu n'sais même pas de quoi je suis capable...

-- Euh, en l'occurrence, si, lui ai-je lâché avec un grand sourire.

En fait, il est doté de super vitesse, c'est pour ça que je n'ai même pas vu quand ni comment il m'avait frappé, ça va être dur de le vaincre...

-- C'est vrai que tu peux lire mes pensées... Bon, vu que je ne peux rien te cacher, je vais tout t'avouer

C'est alors que j'ai lu ses pensées, il était honnête et allait vraiment tout me dire. C'était ma chance de récolter des infos. Il fallait que je prévienne Gabriel.

-- Donc en fait, je suis censé être un simple employé d'une entreprise de robotique, comme le loup que tu as dû affronter, mais en fait nous, les détenteurs de pouvoirs, on ne peut pas se contenter d'une simple activité professionnelle ennuyante. C'est pourquoi nous faisons partie de la mafia, et oui, la mafia s'est alliée avec cette firme, faut dire que le boss est imposant... Tu dois surement te demander pourquoi t'ai-je enfermé dans ce hangar au lieu de t'amener au boss dès le début. Bah c'est juste pour satisfaire mon égo, me dit-il avec un large sourire, comme je me sais invincible, je t'ai amené là, et il fallait au moins que tu saches qui t'affronte depuis le début...

A cet instant, il s'est retourné et a eu un soudain appel, j'ai vu une opportunité d'un peu me détacher pour prendre mon téléphone. J'ai desserré les liens qui me retenait et j'ai pris mon portable. Je devais faire vite. Mon cœur lui battait de plus en plus fort. J'ai ouvert l'application « messages » et j'ai envoyé un très court message à Gabriel : « Hangr Delabre, hlp.(1) ». Grâce à ça, je pourrais peut être aussi en savoir plus sur son pouvoir, en plus de sortir de là. Malgré tout, je ne connais que très peu Gabriel, et j'avais peur qu'il ne comprenne pas l'appel à l'aide, ou qu'il ne trouve tout simplement pas ou je me trouve. J'ai vite jeté mon téléphone et j'ai attendu une réaction de la part de mon ravisseur, mais il semblait très préoccupé ; bizarrement je ne pouvais entendre ses pensées. Cela pouvait dire 2 choses, soit Gabriel était arrivé, soit je suis vraiment dans un pétrin monstrueux.

Au même moment, il s'est retourné vers moi, en entendant la sonnerie de mon téléphone, mais il s'est étrangement retourné, dos à moi. Il respirait de plus en plus fort, ses phrases étaient hachées, son souffle tremblant ; simple déduction, mais je crois qu'il était stressé, et qu'il parlait à quelqu'un d'important. Je suis donc vite retourné sur mon téléphone et j'ai vu un message de Gabriel disant : « ? ». Ce que je craignais le plus est arrivé : il n'a rien compris. Ceci étant dit, je ne lui en veux pas, c'était compliqué, je n'avais que peu de temps devant moi.

Cependant, j'ai vu une fenêtre s'ouvrir quand il a quitté la pièce. J'ai dénoué les liens qui m'attachaient et je me suis levée, mais avant de partir, je me suis dirigée vers la porte par laquelle Mr. Vitesse Extrême est parti. Je l'ai entrouverte et l'ai pris en photo. Je me suis ensuite empressée de m'enfuir, avant qu'il ne puisse remarquer que je n'étais plus dans la pièce.

Enfin en sécurité, bien loin du hangar, j'ai regardé la photo que j'avais prise. Deux hommes entouraient mon kidnappeur, costume noir, emblème violet sur la manche droite de l'un. Kidnappeur qui avait de la bave sortant de la bouche, les yeux d'un blanc effrayant et semblait n'être retenu que par les 2 bras musclés des deux grands hommes.

J'ai couru pour rentrer chez moi et enfin arrivé, j'ai serré mon père et ma mère dans mes bras. J'ai gloussé quand j'ai entendu leurs pensées, ils avaient l'air content et confus à la fois, c'était amusant.

Une fois posée au fond de mon lit, j'ai pris un instant pour réfléchir. Ce symbole, une demi-étoile violette complétée par un cercle rouge et un semi-diamant d'or, j'y ai pensé et repensé, retourné le problème dans tous les sens, et je pense avoir retrouvé un lointain souvenir. En école primaire, on parlait tous d'une légende urbaine, une entreprise de bonbons arborant cette étoile et ce cercle enlèverait les enfants pas sages. Et là, un éclair eut traversé mon esprit : la légende n'était que partiellement fausse. Je ne pensai pas que c'était une banale entreprise de bonbons, évidemment, c'était surtout pour faire peur aux enfants avec quelque chose qu'ils connaissent et aiment, mais que la 2è partie de la légende l'était, une organisation qui avait pour « logo » cette étoile violette était active dans cette ville, et ce n'était pas pour aider la population... A vrai dire, je ne pouvais faire que des suppositions quant aux buts et objectifs de cette organisation, je pensais surtout à cet appel de mon ravisseur. Étant donné l'état dans lequel il était durant le coup de fil, j'en déduisis que c'était son boss, le boss de l'organisation, surement une sorte de mafia.

Oui c'était ça, une sorte de mafia. Je me devais d'en parler à Gabriel, mais j'étais encore sous le choc après ce qu'il venait de m'arriver. Ma vie avait complètement basculé depuis que je me suis battue avec Gab, elle était passée d'ennuyeuse et monotone à une vie palpitante, certes beaucoup plus dangereuse, mais bien plus excitante. A vrai dire, j'aimais beaucoup passer du temps avec lui. J'ai inconsciemment souri. Etait-ce du bonheur qu'il m'apportais ? Je ne pouvais pas répondre, je ne connaissais pas vraiment ce sentiment.

Le lendemain, je ne suis pas allé en cours. J'ai feint d'être malade. Je me sentais vraiment mal malgré tout, je n'avais qu'à moitié menti. J'ai appelé Gabriel en fin de journée :

« Allo ? Qui est à l'appareil ? a-t-il dit quand il a décroché.

-- Ta princesse charmante, ai-je répondu.

-- C'est toi Saveria ? Ça va ?

-- Ça va mieux, merci. Et toi ça va ? J'ai plusieurs choses à te dire.

-- Oui, ça va. Je t'écoute.

-- Premièrement, est ce que, toi aussi, tu as un pouvoir, celui de bloquer les pouvoirs des autres ? Et deuxièmement, tu as déjà entendu parler d'une sorte de mafia arborant une étoile violette pour logo ? »

Il a raccroché.

Cinq minutes plus tard, il m'a renvoyé un texto : « Je ne peux pas parler de ça à voix haute, ils pourraient m'entendre ». Une nouvelle question venait de s'ajouter au répertoire de tout ce que j'ai à éclaircir à propos de lui.

                         

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