Chapitre 2 MIND STEAL CHAPITRE 2

CHAPITRE 2

Je suis rentrée vers dix-huit heures trente, mon père devant la télé, ma mère, avec lui, était affalée sur son épaule, en train de ronfler. « Putain c'est qu'elle ronfle la Éloïse » pensait, non sans charme, mon père. Je suis vite montée dans ma chambre pour faire mes devoirs. Je pensais à ce garçon avec qui je m'étais battue tout à l'heure. Qui était-il ? J'avais une grande envie de le découvrir, alors avant de m'atteler à mes devoirs de français, je lui écrivis un message : « Salut, qui es-tu, au juste ? ».

Presque deux heures plus tard, il m'avait enfin répondu : « Ton chevalier servant ». Finalement il n'était peut-être pas si banal que ça. Il a renvoyé dans la foulée : « Je rigole prends pas la confiance. Je suis Gabriel Halon. Et toi ? ». Alors commença une très courte discussion entre Gabriel et moi :

-- Moi c'est Saveria Telli

-- Stylé ton nom !

-- Ah euh merci, mais on s'en fiche un peu là... Dis-moi ce que tu voulais me dire plus tôt.

-- Ah oui ça... Je préfèrerais en parler en personne. T'es dispo là maintenant tout de suite ? Rejoins moi au parc !

-- Mais quel parc ?

Plus de réponses.

C'est alors que je me suis retrouvée à 22 heures, à marcher pour aller voir un gars que je connaissais à peine. Après tout, ça ne me dérangeait pas, j'aimais bien les balades nocturnes. C'était apaisant car tout le monde dort, ou presque. Mais c'était aussi agréable de pouvoir marcher sans être encombrée par les pensées parfois sauvages des garçons de la faculté.

J'étais arrivée au point de rendez-vous plus tôt que prévu. J'ai attendu presque dix minutes dans le parc, où, je pense, il m'avait donné rendez-vous, seule. Il est arrivé le sourire aux lèvres, les mains dans les poches, capuche sur la tête.

-- Bonsoir ! m'a-t-il dit d'un air enjoué.

-- Salut. Bon on est pas là pour papoter de la pluie ou du beau temps. Dis-moi ce que tu avais à me dire.

-- Ah oui, ça... Comment te dire...

-- Dépêche-toi un peu, mes parents vont bientôt remarquer que je suis partie.

-- Bah en fait, des personnes connaissent l'existence de tes pouvoirs.

-- Quoi !?

-- Je ne sais pas qui c'est, il m'a appelé en anonyme, mais ils te recherchent à l'instant même où je te parle.

-- Oh put... Pardon. Mais, pourquoi ?

-- Bah je ne sais pas vraiment. Pour tout te dire, il m'a juste contacté pour que je te recherche, j'avais ta photo, et c'est pour ça que je t'ai attirée dans cette ruelle, et comme j'ai voulu vérifier si c'était bien toi, je me suis dit qu'un combat ne serait pas mal venu.

« En plus de son air désinvolte, il fonctionne assez bizarrement... »

-- Oh, je vois... Mais du coup ça veut dire qu'ils ont envoyé d'autres personnes me chercher...

-- C'est possible, en effet... Oh un appel d'un client, ça veut dire qu'il faut que j'y aille. Je passe te chercher demain pour qu'on aille à la fac ensemble, OK ?

-- Mais tu ne connais pas mon adresse, si ?

-- Non, mais tu vas bien me la donner, t'as mon numéro maintenant ! A demain !

Et il est parti. Comme la dernière fois, un clin d'œil et plus de Gabriel. J'ai couru pour rentrer chez moi. Après qu'il fut parti, j'ai entendu une pensée assez terrifiante, alors je me suis cachée et j'ai écouté : « Purée, mais elle est où cette fille aux cheveux noirs et au nez pointu, je crois qu'elle peut lire dans les pensées en plus... T'imagines, elle lit dans les miennes... La honte, elle verrait que je suis obsédé par la fille du boss, enfin bref, le patron veut que je la ramène, mais pour quoi faire ? ». Donc, ce gros pervers me traquait, et il savait peut être des choses sur ceux qui me cherchent. Je suis sortie de ma cachette et j'ai tenté de sonder sa présence.

« Je n'ai pas un si gros nez que ça quand même... », ai-je pensé, un peu vexée. J'ai essayé de repérer d'où la voix venait. C'était un jeune homme dans sa vingtaine, comme moi et Gab, et apparemment, il était obsédé par la fille de son boss. J'avais un objectif en tête, connaitre le nom de ceux qui me recherchaient, et récupérer des informations dessus.

J'avais repéré ma cible. Il ne m'entendait surement pas, car je ne pense pas qu'il puisse lire dans mes pensées. Je me suis rapprochée de lui et ai tourné dans la rue où il se trouvait. J'ai fait exprès de le percuter. Nous sommes tous les deux tombés, il s'est relevé et a tendu sa main. Quand j'ai relevé la tête avec un grand sourire, il a reculé et s'est mis en position de combat.

-- Ne sois pas tant sur la défensive ! Je veux juste discuter, lui ai-je lancé avec un ton enthousiaste.

-- Oui bien sûr ! Et moi je suis un loup garou !

« Je ne dois plus penser à rien ! Je dois faire le vide, sinon elle va découvrir mes réelles intentions ! » a-t-il alors pensé.

-- Pense moins fort, j'entends tout depuis là !

-- Tch, viens te battre gamine !

-- J'ai le même âge que toi, ai-je rétorqué en riant et en lui fonçant dessus.

« Elle fonce avec son poing droit en avant, je vais esquiver sur la gauche et l'assommer avec mon coude ! ». J'ai donc frappé un grand uppercut du gauche avant d'enchainer sur un coup de pied dans le ventre. Il s'est étalé par terre, je l'ai cru mort jusqu'à ce qu'il se tourne, face au magnifique ciel de pleine lune qui s'étendait au-dessus de nos têtes.

-- Tu te souviens quand je t'ai dit que j'étais un loup garou ? Et bien ce n'était pas tout à fait faux, m'a-t-il dit avec un grand sourire aux lèvres.

C'est alors que je l'ai vu grandir et se muscler à une vitesse folle. Il se couvrait de poil au fur et à mesure que je montais la tête tant il grandissait. Il était 23 heures 35.

            
            

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