Chapitre 5 MIND STEAL CHAPITRE 5

CHAPITRE 5.

Deux mois plus tard, j'ai pu sortir de l'hôpital. Gabriel était venu tous les jours pour m'apporter les cours, taper 2, 3 bonshommes qui voulaient me capturer et prendre de mes nouvelles.

Je suis allée le rejoindre au café du coin pour parler de tout ce qui nous était arrivé ces derniers jours, avant mon passage à l'hôpital.

-- Ah enfin sortie ?

-- Oui ça fait du bien haha.

-- Ça me rassure de voir que tu vas bien.

-- Haha merci... ai-je dis en rougissant. Mais tu as réussi à récupérer quelques informations sur ceux qui me recherchent ?

-- Quelques-unes, oui. J'ai déjà appris que cette entreprise BEA a déjà usé de méthodes similaires par le passé, et toujours pour effacer la concurrence et donc chercher à gagner le plus d'argent possible tu t'en doutes. Donc il faut s'en méfier, ils ont l'air d'avoir d'autres détenteurs de pouvoir, comme ce loup garou. En prime, ils ne se sont jamais fait attrapés par la police ou je ne sais quoi d'autre, ils doivent soit utiliser un moyen de pression ou de la corruption, il faut qu'on élucide tout ça...

-- Oh ça fait beaucoup, tu as fait tout ça tout seul ? ai-je dit en rigolant.

-- Haha, très drôle... Remercie moi plutôt...

-- Haha, merci beaucoup Gabriel, tu as été génial pendant ce mois-ci, merci beaucoup !

Je l'ai vu rougir, il était mignon.

-- Mouais, tu es pardonnée... Bon moi j'y vais, à demain, je passe te chercher OK ?

-- Pas de problèmes, à demain !

Et je l'ai vu partir, un large sourire aux lèvres, toujours sa capuche sur la tête. J'ai payé et suis partie peu de temps après lui, il fallait bien que je rentre chez moi. Quand je suis arrivée près de ma maison, j'ai entendu mes parents enthousiastes quant à l'idée de me revoir en forme. C'est vrai que je me sens mieux qu'il y a quelque temps, et je pense bien que j'en connais la raison... En tous cas, j'avais aussi un peu hâte de retrouver mes parents. Je les aime beaucoup, ils sont certes pleins de sentiments contradictoires, mais ils me considèrent comme leur vraie fille, et m'ont toujours témoigné un amour sincère.

Quand je suis arrivé près de la maison, j'ai entendu leurs pensées et j'ai compris tout le stress que je leur avais causé. Je me suis sentie encore plus coupable. Quand j'ai passé le pas de la porte, je les ai tous entendus exulter intérieurement, mais surtout extérieurement. Ma mère s'est jetée à mon cou en fondant en larmes, mon père lui aussi a pleuré, mais s'est retenu de me sauter dessus. Quant à Iggy, il m'a lui aussi sauté dessus, à la manière de ma mère. J'ai été vraiment très touchée par cet accueil, et j'ai évidemment moi aussi craqué. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, en serrant bien fort ma mère :

-- On a eu si peur pour toi... Me dit ma mère d'une voix tremblante.

-- On a bien cru te perdre à jamais Saveria...

Ces mots de mon père transpercèrent mon cœur d'une énorme flèche de culpabilité.

-- Je suis tellement désolé, si vous saviez comme je m'en veux...

-- Allez ce n'est rien, le principal est que tu sois la dans nos bras non ?

A cet instant, j'ai senti ma mère me serrer encore plus contre elle.

Après cet océan de larmes versées, nous sommes allés manger au restaurant pour fêter mon rétablissement et mon retour de l'hôpital, un des meilleurs de la ville de S. Sur le chemin, j'ai repensé à tout ce que Gabriel m'avait dit : cette entreprise BEA était louche. Il existe à ma connaissance peu de moyens pour tant échapper à la police et aux tribunaux. J'ai bien peur que nous nous soyons fourrés dans un sacré pétrin...

-- Eh Saveria. C'est qui ce garçon avec qui tu traines si souvent hein ? Me lança mon père

J'ai rougi sans le vouloir et je n'ai pas pu répondre.

-- Ha !! Je le savais !! Tu vois Eloïse !! Je te l'avais dit !!

-- Oui, oui, tu as gagné Lucas...

-- Comment ça « gagné » ?

-- On avait, comment te dire, un peu discuté de toi et ce garçon, et ton père me soutenait que c'était ton petit-ami, et moi j'étais sûre que non... En tous cas, je vous souhaite beaucoup de bonheur les tourtereaux !

« Et pas de bêtises » pensa un peu trop fort ma mère.

-- Ce n'est pas mon copain, et depuis quand vous parlez de ça ?

-- Euh, quand tu dors parfois nous avons ce genre de discussion, haha, rigola mon père.

C'est donc pour cette raison que je n'ai pas entendu cette fameuse discussion. J'étais encore rouge et j'ai même un peu souris. Mais c'est parce que le rire de mon père est très communicatif... La soirée est passée vite, le restaurant était bon, enfin bref, c'était une bonne journée.

Le lendemain, j'ai dû aller à l'université. Gabriel est passé me chercher vers 7 heures 30 et nous sommes partis. Plus nous approchions de l'école, plus je stressais, j'avais peur d'y retourner, d'encore être confrontée à leurs pensées perverses et insultantes. Mais, comme si les cieux avaient entendus mes craintes, je n'entendais aucune voix interne.

J'ai demandé à Gab si nos camarades de classe étaient gentils, il m'a répondu que certains oui, la majorité non. Je stressais donc encore plus. Au final, quand je suis rentrée en classe, j'ai ressenti tous les regards posés sur moi et Gabriel. Certains chuchotaient même à leurs amis. Je suis allée m'assoir a fond de la salle de classe et je me suis un peu cachée de leurs yeux perçants.

Après cette longue journée d'ennui ponctuée de quelques cours intéressants, je suis rentrée seule chez moi. Dans mon lit, j'ai repensé à la journée que j'avais passé, quelque chose me chiffonnait. Je n'avais pas pu entendre les voix autour de moi. Je me suis donc assise sur le lit et j'ai réfléchit : « Si je reprends tous les moments où je n'entendais pas les pensées des gens, à chaque fois Gabriel était là. A chaque fois qu'il est près de moi, je ne perçois plus aucune voix interne des gens qui m'entourent, comme aujourd'hui en classe. Pourtant le premier jour j'entendais tout... Oh... Il n'était pas là le premier jour c'est vrai. Je vais l'appeler, mais je suis sure qu'il a lui aussi une capacité, comme moi, ou un objet qui peut bloquer mon pouvoir... ». Je l'ai donc appelé, il fallait que je sache.