CHAPITRE 4 :
Mon combat contre ce loup, dans une rue très peu habitée, pouvait se finir là, maintenant, si j'arrivais à mettre feu à cet enfoiré.
Quand j'ai couru vers lui, ma veste enflammée dans la main, je l'ai vu se retourner. Au même moment, il m'a flanqué un énorme coup aux côtes avec sa patte droite. Je me suis retrouvée allongée, environ à 5 mètres de lui, me tordant de douleur. Je pensais avoir quelques côtes cassées. Je perdais presque connaissance quand un énorme cri de douleur me réveilla moi ainsi que les quelques habitants de ce quartier. J'ai vu les lumières s'allumer autour de moi, et j'ai posé mon regard sur le loup garou qui hurlait sinistrement devant moi. Il prenait feu. J'avais réussi. Je l'ai vu rétrécir et perdre ses muscles petit à petit. Le loup garou s'est évanoui. L'homme s'est approché de moi et m'a dit :
-- Tout va bien ?
« J'ai l'air de bien aller ? », ai-je pensé.
-- Non vraiment pas, j'ai besoin d'aller à l'hôpital, je pense avoir des côtes 'cassées...
-- Mais avant tout, qu'avez vous fait vous deux ?!
-- Tch, si je vous le disais vous ne me croiriez même pas... lui ai-je dit en crachant une gerbe de sang
-- Moi je peux témoigner.
C'était la dame à qui j'ai pris le briquet. Elle doit avoir tout vu depuis chez elle. C'est à ce moment que j'ai remarqué que je ne pouvais pas lire dans les pensées des gens qui m'entourent. C'était assez agréable, surtout dans ces moments de panique. Je me suis tourné vers elle et l'ai écoutée.
-- Elle était poursuivie par ce gars-
Je me suis évanouie avant qu'elle n'ait terminé sa phrase. Quand je me suis réveillée, j'étais sous respirateur, des douleurs dans tout le corps, et un médecin était en train de discuter avec mes parents :
-- Votre fille s'est retrouvée avec 4 de ses côtes gauches brisées et son poumon gauche perforé... Pendant l'opération, on a recousu le trou dans son poumon, on l'a mise sous aide respiratoire pour le moment, jusqu'à ce qu'elle recouvre totalement sa capacité à respirer.
-- Oh mon dieu...
Ma mère a fondu en larmes dans les bras de mon père. Je ne pouvais toujours pas lire dans leurs pensées. Je me suis sentie très mal pour ma mère, je ne l'avais jamais vue pleurer comme ça. Je me suis sentie nulle à avoir voulu pourchasser ce foutu loup, que je n'ai même pas pu interroger.
-- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? On se faisait énormément de soucis pour toi, on a essayé de t'appeler des dizaines de fois, tu n'as pas répondu... m'a dit ma mère.
-- Je suis désolée... Tellement désolée...
-- Allez, on ne t'en veux pas, reprit mon père, le plus important c'est que tu sois en vie, non ?
Une énorme fatigue m'a frappée, je me suis endormie plus vite que mon père devant la télé. J'avais dormi un jour complet, et à mon réveil, plus personne n'était là, hormis Gabriel :
-- Yo ! me lança-t-il.
-- Il est quelle heure ? lui ai-je répondu sans trop réfléchir.
-- 6 heures 10.
Un long silence s'installa.
-- Mais pourquoi tu es là en fait ? ai-je dit pour briser le silence.
-- Tu le remarques seulement ?
-- Haha très drôle. C'est pas comme si je venais de sortir d'un coma et d'une opération des poumons hein...
-- Ouais c'est vrai... Bon je suis venu te voir pour t'expliquer deux trois choses. Déjà, j'ai pu interroger le mec qui te pourchassait.
-- Comment tu as pu ?
-- Je t'ai cherché après mon départ. Et je t'ai retrouvée à te battre avec un gros loup garou. Je t'ai donc observé de loin, j'avais un peu peur d'intervenir à vrai dire... Mais bref, je suis donc allé voir le gars qui s'était transformé en loup garou, mais il était inconscient lui aussi. Je pense que la douleur l'a fait s'évanouir. Ah et franchement, je suis impressionné, tu es vraiment plus forte qui tu en as l'air.
-- Bon accouche, tu l'as interrogé comment ? lui dis-je avec une voix rauque à cause de ma blessure.
-- Je vois que tu as plus mué que moi... Bref. Quand la police et les urgences ont débarqué, ils ont bloqué tout le périmètre, ils ne voulaient pas que l'histoire s'ébruite évidemment. Donc je suis parti, et sur le chemin du retour, j'ai vu un portefeuille ; quelle aubaine ! C'était celui du loup. Donc j'ai son nom, sa date de naissance, et cætera. Donc je suis allé à la prison de la ville, et l'ai interrogé.
-- T'as vraiment eu de la chance... lui ai-je dit en rigolant.
-- Ça, c'est clair... Bref, il s'appelle Jean Durian, et fait partie d'une entreprise de robotique, l'entreprise BEA. Il est simplement employé de bureau, au vu de son uniforme. Je pense qu'à partir de maintenant, tu vas devoir être sur tes gardes, ils vont surement ramener d'autres mecs plus puissants encore... Il m'a dit ne rien savoir sur les ambitions de son boss, et combien sont à ta poursuite à l'heure où on parle.
-- Merci beaucoup Gabriel.
-- Bon, je te laisse, je dois rentrer chez moi, tu sais quand est-ce que tu sors ?
-- Dans 2 mois, je crois...
-- D'accord, je passerai tous les jours pour t'apporter les cours, vu qu'on est dans la même classe. Et aussi pour te protéger évidemment.
-- Merci, c'est vraiment gentil... A demain du coup.
-- Ouais à demain ! Repose toi bien !
Et il est parti.