CHAPITRE 3
« Oh putain de merde c'est quoi ce truc ?! », m'étais-je exclamée dans ma tête, complètement paniquée. J'ai couru aussi vite que j'ai pu pour tenter de me cacher. J'ai trouvé un buisson assez touffu pour que je puisse m'y réfugier. Je m'y suis assise et j'ai réfléchi : « Comme c'est un loup garou, il doit avoir un odorat super développé, ça sera pas bien compliqué de me retrouver lorsqu'il se remettra sur pieds. Il faut que je trouve un moyen de lui couper son odorat. Mais quoi ? ». A l'instant, je l'ai entendu grogner, cela m'a donné des frissons et m'a rappelé que mon temps était compté. Il fallait que je trouve une solution, et vite : « Il doit déjà avoir repéré mon odeur, il faut que je trouve un moyen de la camoufler ».
Au même moment, je l'ai entendu crier :
-- Et bah alors ? Tu te caches ? Tu as déjà entendu parler de l'odorat hyper-développé des loups ? Haha, C'est inutile ! Tu as perdu !! Je vais pouvoir demander la main de la fille du boss !! Euh ça c'est plutôt secondaire... Bref, je viens te chercher !!
C'est alors que j'ai eu une idée. Il ne fallait pas qu'il repère mon odeur. J'ai vu un buisson de chèvrefeuille, j'ai couru pour m'y cacher. Je savais que le chèvrefeuille était une plante avec une odeur très forte, ce qui pourrait camoufler mon odeur. Je l'entendais renifler près de moi. Il fallait vite que je trouve un moyen de le neutraliser. Les loups garous sont plus fort, plus rapides, ont des sens plus développés que les humains, ça n'allait pas être tâche aisée, de plus que celui-ci était à ma poursuite, et il allait sûrement bientôt me trouver.
J'ai essayé de trouver un moyen de l'apeurer, de me remémorer les contes de fées, et c'est là que j'ai eu une idée. Ils ont peur du feu et l'argent les blesse. A part mon pendentif en forme d'Yggdrasil, l'arbre monde de la mythologie nordique, je n'avais rien en argent sur moi. J'ai essayé de chercher le briquet que je piquais à maman, je ne l'ai pas trouvé, il a dû tomber de ma poche quand je courais. J'ai eu une nouvelle idée. Il fallait que je cherche une maison avec une cheminée pour pouvoir enflammer un des vêtements que je portais, malgré le froid.
J'ai attendu d'entendre le loup partir au loin en reniflant autour de lui pour avoir une fenêtre de fuite assez large pour pouvoir chercher de la fumée qui provient de cheminées. J'ai déjà jeté un œil aux quelques maisons proches de moi. Elles possédaient toutes une cheminée mais aucune fumée à l'horizon. J'ai jeté un œil derrière moi et par chance, la lumière était allumée, mais je n'étais pas assez bien placée pour voir s'il y avait une cheminée, et encore moins de la fumée.
Je me suis empressée de sortir du buisson pour sonner à la porte. Une jeune femme m'ouvrit. J'ai tout de suite demandé, paniquée :
-- Vous auriez du feu s'il vous plait ?? C'est vraiment urgent !
-- Euh, oui je crois avoir un briquet sur moi, attends...
J'ai regardé derrière moi pour voir si Mr. L-G avais remarqué ma présence. Je l'ai entendu grogner au loin. Je devais me dépêcher.
-- Tiens, me dit-elle en me tendant le briquet.
-- Merci beaucoup !! lui ai-je dit en courant au loin.
« Viens là mon gros », ai-je pensé en direction du loup. Vu qu'il était grand et costaud, on l'entendait courir au loin. J'ai aussi pu entendre sa voix intérieure me dire « Je vais te buter connasse ». J'ai enlevé ma veste pour la faire brûler. J'ai attendu de l'entendre assez près de moi pour pouvoir démarrer le feu. Je me suis terrée dans un coin de rue et l'ai attendu. Mon cœur battait si fort que je n'entendais presque plus mes propres pensées.
Tout à coup, je l'ai entendu changer de direction.
Ce gros loup a alors dit dans sa tête : « Tu as vraiment cru que ton stupide piège marcherait salope ? Je vais te crever ! ». Pendant qu'il s'éloignait, j'ai de nouveau cherché comment camoufler mon odeur. A part ce gros buisson de chèvrefeuille, je ne trouvais rien qui puisse me cacher de ce loup. J'ai même pensé à me rouler dans de la boue, mais le mois d'août fut très chaud, et donc tout était à sec, et puis quitte à rentrer vivante, je préférais ne pas être trop sale. Il fallait vraiment que je trouve une solution, et vite. J'ai couru me cacher dans le buisson de chèvrefeuille et ai réfléchi. Vu que je n'entendais plus sa voix intérieure, j'en ai déduit qu'il n'était plus dans mon rayon de télépathie.
« Comment est-ce que je peux masquer mon odeur purée, oh ». Oui, j'ai eu une révélation : je devais créer un leurre pour le piéger juste devant moi, je pourrais l'atteindre de cette façon. J'ai enlevé mon short et l'ai posé devant le buisson. Je l'ai entendu se rapprocher : « Elle s'est enfin décidée à sortir de son trou la connasse ? », ce à quoi j'ai répondu dans ma tête : « Je vais te laisser à moitié mort espèce de connard pervers ».
Au même moment, je l'ai vu arriver, et j'étais là, dans ce buisson, j'attendais, effrayée et prête à en découdre, ma veste sous le bras, le briquet dans ma main.
Il était enfin là, devant moi. J'ai attendu qu'il ait le dos tourné pour lui sauter dessus. Il s'est enfin retourné. J'ai sauté du buisson et j'ai mis le feu à ma veste.