Ma rivale, mon seul espoir
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Chapitre 2

L'eau était un poids écrasant, une couverture froide et sombre qui m'attirait vers le bas. Mes poumons brûlaient, en quête d'air. Je mourais. Encore.

Mais ce n'était pas un souvenir. C'était réel.

Une volonté féroce et désespérée de vivre a déferlé en moi. Je ne mourrais pas ici. Je ne les laisserais pas gagner. Pas cette fois.

Je me suis débattue pour remonter vers la surface, mes muscles hurlant de protestation. Ma tête a percé l'eau, et j'ai haleté, aspirant une bouffée d'air douloureuse.

De l'autre côté de la piscine, je les ai vus. Alexandre enroulait sa veste autour d'une Iseult grelottante, lui murmurant à l'oreille. Alaric, Darius et Geoffrey se tenaient autour d'eux comme des gardes, le dos tourné vers moi.

Ils n'avaient même pas pris la peine de me chercher.

Dans ma vie passée, je n'ai jamais compris pourquoi Alexandre me détestait autant. Je l'avais aimé. Je lui avais tout donné. Maintenant, je savais. Il ne m'avait jamais vue comme une personne. J'étais un trophée, un tremplin. Mon amour était un inconvénient, mon existence même une cage dont il voulait s'échapper.

Je devais survivre. Je devais vivre pour les voir tous tomber.

J'ai battu des jambes, mes mouvements maladroits et lourds, et je me suis lentement hissée vers le bord de la piscine. Mes doigts ont raclé le béton alors que je sortais mon corps gorgé d'eau. Je suis restée là, toussant et frissonnant sur le sol froid, un amas de membres tremblants.

Personne n'est venu m'aider.

Finalement, après ce qui a semblé une éternité, Darius s'est retourné. « Oh, Azalée. Tu es sortie. On était morts d'inquiétude. »

Il s'est approché, son visage un masque parfait de préoccupation. « On a dû s'occuper d'Iseult d'abord. Elle ne sait pas nager. Tu es une excellente nageuse, on savait que tu t'en sortirais. »

Alaric et Geoffrey ont hoché la tête en signe d'accord, leurs expressions tout aussi fausses.

« Ça va ? » a demandé Alaric en tendant la main.

J'ai reculé, évitant son contact. J'ai regardé leurs visages, ces hommes que j'avais autrefois appelés amis. Leurs mensonges étaient si rodés, si faciles.

« Ça va, » ai-je dit, ma voix rauque. Je me suis relevée, ma robe mouillée collant à moi. J'avais froid, mais ma colère brûlait assez fort pour me tenir chaud.

J'ai refusé leurs offres d'une serviette, de vêtements de rechange. Je ne voulais pas de leur faux réconfort. Je ne voulais plus jamais rien d'eux.

Je suis partie, les laissant près de la piscine. Je sentais leurs yeux sur mon dos.

« Azalée, attends ! » a crié Alexandre.

Je ne me suis pas arrêtée. Je suis retournée dans le penthouse, laissant des gouttes d'eau sur les tapis coûteux, et je suis allée directement dans ma chambre. J'ai verrouillé la porte derrière moi.

Je me suis déshabillée et je suis restée sous une douche chaude, essayant de laver la sensation de l'eau de la piscine, la sensation de leur trahison. Mais c'était une tache sur mon âme, une tache qui ne pouvait être nettoyée que par la vengeance.

Plus tard, mon téléphone a vibré de messages.

D'Alaric : J'espère que tu te sens mieux. Dis-moi si tu as besoin de quoi que ce soit.

De Darius : Tellement désolé pour ce qui s'est passé. On aurait dû être plus rapides. Laisse-moi t'inviter à dîner pour me faire pardonner.

De Geoffrey : Je pense à toi. Voici un petit quelque chose pour te remonter le moral. Une notification a suivi. Un virement de cent mille euros sur mon compte.

Ils pensaient pouvoir acheter mon pardon. Ils pensaient que j'étais la même fille naïve qui se laisserait apaiser par des mots vides et des cadeaux coûteux.

J'ai supprimé les messages sans répondre.

Les jours suivants ont été un flot d'excuses bidon et de grands gestes. Les fleurs arrivaient par camions entiers. Alaric m'a envoyé un bracelet en diamants que j'avais admiré l'année dernière. Darius m'a proposé de m'envoler pour Courchevel pour une virée shopping. Ils essayaient d'apaiser la fille de ma vie passée, mais elle était morte et enterrée.

J'ai tout ignoré.

Ils m'ont invitée à une vente aux enchères caritative de haut vol, un événement que j'adorais autrefois. Je savais qu'Alexandre et Iseult seraient là. Je savais que c'était un piège, une autre scène pour leur petit drame.

J'ai accepté l'invitation.

Je les ai vus dès que je suis entrée. Alexandre se tenait avec son bras autour d'Iseult, qui portait une robe simple mais élégante. Elle avait l'air déplacée, une petite souris parmi les lions, mais la présence d'Alexandre lui donnait un air d'importance.

Il m'a vue et son sourire s'est crispé. Il a murmuré quelque chose à Iseult, et elle m'a regardée, ses yeux grands ouverts avec une innocence étudiée qui m'a retourné l'estomac.

Il l'a entraînée plus loin, un affront clair et délibéré.

Alaric et Darius ont été à mes côtés en un instant.

« Ne fais pas attention à lui, » a dit Darius, posant une main réconfortante sur mon bras. « C'est juste un crétin. »

« Il ne te mérite pas, » a ajouté Alaric.

J'ai eu envie de rire. J'ai eu envie de leur hurler dessus, d'exposer leur hypocrisie à toute la salle. Mais j'ai tenu ma langue. Ce n'était pas encore le moment.

J'ai regardé la main de Darius sur mon bras et j'ai senti une vague de nausée. C'était la même main qui, un jour, aiderait à me pousser d'un bateau.

J'ai retiré mon bras. « Je peux me débrouiller seule. »

Ils ont échangé un regard, confus par ma froideur.

« Azalée, » a dit Alaric, sa voix douce. « Nous attendons tous ta décision. Qui choisiras-tu ? »

Je leur ai adressé un petit sourire énigmatique. « Vous le saurez bien assez tôt. »

L'incertitude dans leurs yeux était une petite victoire satisfaisante. Qu'ils se tortillent. Qu'ils s'interrogent.

Alexandre essayait clairement de marquer un point. Il paradait avec Iseult dans la salle, lui offrant du champagne hors de prix, la présentant à des gens influents. À chaque regard que je lui lançais, il la serrait un peu plus fort, riait un peu plus fort.

C'était un spectacle pour moi. Une façon de me montrer ce que je manquais, de me rendre jalouse et désespérée.

Dans ma vie passée, ça aurait marché. J'aurais eu le cœur brisé.

Maintenant, je ressentais une étrange sensation de paix. L'homme que j'aimais était un fantôme. Le vrai Alexandre de Villiers était cet étranger cruel et manipulateur. Et j'étais libre de lui.

Puis, le dernier article de la vente aux enchères a été annoncé. Un collier de saphirs, connu sous le nom de « Le Cœur de la Reine ». Ce n'était pas seulement un bijou. Il était légendaire, ayant appartenu à une reine, et on disait qu'il apportait un amour éternel à sa propriétaire.

Plus important encore, c'était le collier que mon père avait offert à ma mère le jour de leur mariage. Après son décès, elle l'avait donné à cette œuvre de charité en sa mémoire.

Je devais l'avoir. C'était un morceau de ma famille, un morceau d'un amour qui était réel et vrai. C'était tout ce que ma vie avec Alexandre aurait été un mensonge.

            
            

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