Le Contrat d'Elena avec la Mafia
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Chapitre 9 Chapitre 9

La lumière de l'aube peinait à traverser les épais rideaux de velours qui recouvraient les immenses baies vitrées du bureau d'Adrian. Assis dans son fauteuil en cuir noir, il fixait l'écran de son ordinateur portable, où clignotait un message qui ne pouvait laisser place à l'interprétation. Les mots, simples mais menaçants, étaient gravés dans sa mémoire comme une lame enfoncée dans sa chair.

** »Tu ne peux pas la protéger, Volkov. Bientôt, elle sera à moi. »**

Il ferma les yeux un instant, ses poings se serrant contre le bureau. Les lettres rouges semblaient brûler sur l'écran, un rappel cruel que ses ennemis ne reculaient devant rien. Ils ne cherchaient pas seulement à le détruire lui, mais aussi tout ce qu'il touchait, tout ce qu'il voulait protéger.

Un léger bruit derrière lui le fit sursauter. Il tourna la tête pour apercevoir Elena, debout dans l'encadrement de la porte, vêtue d'un peignoir en soie. Ses cheveux en désordre et ses yeux encore brouillés par le sommeil lui donnaient une allure touchante, presque vulnérable.

- Tu n'as pas dormi ? demanda-t-elle doucement, brisant le silence oppressant de la pièce.

- Pas encore, répondit-il en refermant rapidement l'ordinateur.

Elle plissa les yeux, visiblement méfiante, mais n'insista pas.

- Tu devrais te reposer. Ce gala d'hier soir était épuisant, même pour quelqu'un comme toi.

Adrian esquissa un sourire sans joie. Si seulement elle savait.

- Il y a des choses qui demandent mon attention, murmura-t-il en se levant. Mais tu as raison, je devrais prendre une pause.

Il s'approcha d'elle, son regard scrutant chaque détail de son visage. Il y avait une douceur en elle qu'il avait rarement vue dans sa vie, et cette douceur était désormais en danger à cause de lui.

- Tout va bien ? demanda-t-elle en posant une main hésitante sur son bras.

- Tout va bien, mentit-il, avant de poser une main sur sa joue. Mais ses yeux trahissaient l'orage qui grondait en lui.

La journée se poursuivit avec une tension latente. Adrian semblait plus préoccupé que d'habitude, son téléphone sonnant à intervalles réguliers. Elena tentait de ne pas poser de questions, mais sa curiosité, mêlée à une pointe d'inquiétude, la rongeait.

Ce n'est que lorsque la voiture les transportant vers un déjeuner d'affaires dérapa violemment sur la chaussée que tout bascula.

Le hurlement des pneus déchirant le silence fit bondir Elena de son siège. Elle sentit la voiture tourner brusquement, le choc brutal de l'impact résonnant dans tout son corps. Les vitres éclatèrent, projetant des éclats comme des éclairs dans la lumière grise de l'après-midi.

- Elena ! cria Adrian en se tournant vers elle, sa voix teintée d'un mélange de peur et d'urgence.

Elle ouvrit les yeux, son souffle court, le goût métallique du sang sur ses lèvres.

- Je... je vais bien, murmura-t-elle en essayant de se redresser.

Adrian ne perdit pas une seconde. Il défit sa ceinture et se précipita vers elle, ses mains vérifiant rapidement si elle avait des blessures graves.

- Reste là, ordonna-t-il.

Avant qu'elle ne puisse protester, il sortit de la voiture, son expression sombre comme un ciel d'orage. Les hommes qui les accompagnaient étaient déjà sur leurs gardes, leur attention rivée sur la route où une autre voiture était arrêtée, ses phares encore allumés.

- Un accident ? demanda Elena en sortant à son tour, malgré les ordres d'Adrian.

- Ce n'était pas un accident, répondit-il, son ton glacial.

Son regard se posa sur les marques de freinage sur la route, l'angle étrange de l'autre véhicule. Quelqu'un avait tenté de les forcer hors de la route.

- Rentrez dans la voiture, Elena, dit-il sans la regarder.

- Adrian, je...

- Maintenant !

Le ton impérieux de sa voix la fit reculer, mais elle obéit, le cœur battant. Une fois à l'intérieur, elle observa les hommes d'Adrian fouiller les environs, leurs armes visibles sous leurs manteaux.

Lorsqu'il revint, Adrian était encore plus tendu. Il monta dans la voiture, referma la porte avec force et attrapa son téléphone.

- Doublez la sécurité, ordonna-t-il à son interlocuteur. Plus de marges d'erreur.

Elena ne put s'empêcher de poser une main sur son bras.

- Adrian, qu'est-ce qui se passe ?

Il la regarda longuement, comme s'il pesait ses mots.

- C'est mon monde, Elena, dit-il enfin. Un monde où les gens jouent à des jeux dangereux. Et toi, tu es devenue une cible.

Ses mots tombèrent comme une pierre dans un lac calme, provoquant une vague d'émotions contradictoires en elle.

- Mais pourquoi ? Je n'ai rien à voir avec tout ça !

- Parce que tu es avec moi, répondit-il simplement. Et cela suffit à certains pour vouloir te détruire.

Elle sentit une vague de colère et d'impuissance monter en elle.

- Alors pourquoi m'avoir impliquée dans tout ça ? Pourquoi me mettre en danger ?

Adrian la fixa, son regard intense et brûlant.

- Parce que je ne pouvais pas faire autrement, murmura-t-il. Mais je te promets une chose : je ne laisserai personne te faire de mal.

De retour au manoir, la sécurité fut renforcée. Des gardes armés patrouillaient les terrains, et des systèmes de surveillance supplémentaires furent installés. Adrian supervisait chaque détail, son autorité indiscutable.

Elena, cependant, se sentait comme une prisonnière. Elle errait dans les couloirs, le poids des événements de la journée pesant sur ses épaules.

Lorsqu'elle trouva Adrian dans son bureau, elle entra sans frapper.

- Je ne peux pas vivre comme ça, dit-elle d'un ton tranchant.

Il leva les yeux vers elle, ses traits marqués par la fatigue.

- Tu n'as pas le choix, répondit-il calmement.

- Alors donne-moi des réponses ! s'exclama-t-elle. Qui sont ces gens ? Pourquoi me menacent-ils ?

Il se leva, contournant le bureau pour se tenir face à elle.

- Tu veux des réponses ? Très bien, dit-il. Ils veulent m'atteindre. Te blesser, c'est leur façon de m'affaiblir.

- Mais pourquoi ?

Il sembla hésiter un instant, mais finit par dire :

- Parce que dans ce monde, la faiblesse est impardonnable. Et toi, Elena, tu es devenue ma faiblesse.

Ses paroles la laissèrent sans voix.

- Adrian...

Il s'approcha, son regard brûlant d'une intensité qui la fit frissonner.

- Je te protégerai, quoi qu'il en coûte, murmura-t-il en posant une main sur sa joue.

Elle ferma les yeux, sentant sa chaleur contre sa peau. Une part d'elle voulait lui en vouloir, mais une autre, plus profonde, se sentait irrémédiablement attirée par lui.

Et pour la première fois, elle réalisa que, malgré tout, elle lui faisait confiance.

            
            

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