Chapitre 8 Un beau sourire

La douce chaleur que dégageait la pièce dispersait progressivement le froid que Yusuf ressentait après avoir resté longtemps dehors. Il tenait le gobelet en papier dans sa main, mais il n'avait pas encore bu l'eau. Puis, il a légèrement baissé la tête, ce qui a révélé la longueur et l'épaisseur de ses cils.

En ce moment, l'atmosphère dans la pièce était un peu gênante.

Assise à côté de lui, Maya le regardait en silence. Lorsqu'elle a constaté que l'homme n'était toujours pas là spirituellement, elle a alors dirigé son regard vers le chien qui n'aboyait même pas, la fixait avec une expression innocente. Soudainement, Maya a eu l'impression d'être prise dans une situation gênante.

« Ahem... »

Un grognement s'en est suivi.

Se raclant la gorge, Maya a mis ses mains dans les poches de son long manteau et a trouvé le courage de parler. Avant de pouvoir prononcer un mot, elle a été interrompue par un son étrange qui l'a laissée sans voix.

Si ses oreilles ne la trompaient pas, le grognement venait du ventre de l'homme. A ce moment, Maya s'est dit qu'il pourrait être en train de se sentir gêné, et a donc pensé qu'il valait mieux qu'elle ne le regarde pas. Cependant, elle n'a pas pu résister à l'envie de le regarder, et elle a découvert qu'il la regardait aussi.

Ses yeux étaient plus clairs que l'eau cristalline et ses lèvres étaient légèrement pincées. Même s'il semblait être stoïque, Maya, grâce à son œil vif pour les expressions, a réalisé que quelque chose n'allait pas avec ses oreilles. Ses oreilles avaient l'air un peu trop rouges.

Essayant de trouver comment engager la conversation, Maya a pensé : « Dois-je simplement demander s'il a faim? Serait-il impoli de demander ça? Peut-être devrais-je lui demander s'il veut utiliser mon téléphone pour appeler quelqu'un afin de lui envoyer la clé. Ou peut-être que je peux l'aider à trouver quelqu'un pour l'aider à ouvrir la porte? »

Malheureusement, elle n'a pu poser aucune de ces questions qu'elle avait dans son esprit, car l'homme avait déjà pris l'initiative de parler.

« Je m'excuse de mon impolitesse, mais pourrais-tu, s'il te plaît, donner à manger à mon animal de compagnie? Il n'a rien mangé depuis des heures. » Le visage froid et éthéré du bel homme était couvert d'une couleur claire et rosée, soulignant complètement à quel point ses oreilles étaient rouges. Mais il gardait un regard constant et sans clignement sur Maya, comme si sa vie en dépendait. Il lui demandait sincèrement de nourrir son chien bien-aimé.

Par conséquent, Maya est restée sans voix.

Elle était le genre de personne qui riait rarement, mais cette fois, elle ne pouvait pas résister à l'envie de rire. Pour ne pas éclater de rire, elle s'est mordu la lèvre inférieure. Au bout d'un moment, elle a jeté un coup d'œil au chien affamé étendu sur le sol. À ce moment, refuser sa demande serait tout simplement cruel.

« Pas de problème. » Maya s'est souvenue qu'elle avait encore du poisson séché et des boîtes de bouillie en stock, alors elle les a sortis et les a mis dans un grand bol propre. Avant qu'elle ne puisse le remettre volontairement au bel homme, il lui avait déjà pris le bol des mains et l'avait remerciée. Puis, il s'est accroupi pour nourrir son chien adoré.

En regardant la scène agréable se dérouler, Maya a remarqué que l'homme avait le dos mince et la mâchoire bien dessinée. Soudain, elle s'est souvenue qu'elle avait aussi des œufs et des tomates dans son frigo, et des nouilles dans la cuisine.

À ce moment, Yusuf a eu le sentiment que rester chez cette fille pendant plus de vingt minutes était la situation la plus embarrassante et la plus difficile qu'il ait jamais connue dans sa vie. Heureusement, la fille l'a laissé seul dans le salon après lui avoir donné la nourriture pour Beauté. Pour se distraire de son malaise, il s'est concentré sur la nourriture de son animal.

Peu de temps après, il a senti son estomac grogner à nouveau, alors il s'est mordu la lèvre inférieure pour réprimer la douleur. Semblant remarquer son tourment, Beauté a relevé la tête et l'a regardé avec inquiétude.

« Ne t'inquiète pas pour moi. Je vais bien. Vas-y et mange ta nourriture », a dit affectueusement Yusuf au chien en touchant sa tête.

Quelques minutes plus tard, il a soudain senti l'odeur alléchante de la nourriture, et cela lui a fait baver. Il semblait qu'il avait tellement faim que son esprit lui jouait des tours.

« Hé, j'ai cuisiné des nouilles. Tu dois être affamé, toi aussi. Vien manger un peu. » Juste au moment où il était convaincu que ce n'était qu'une illusion, il a entendu une voix douce venant de derrière lui.

Il s'est ensuite retourné et a vu un visage délicat et gentil. La jeune fille avait enlevé son long manteau et portait un pull vert menthe, un pantalon noir et une paire de pantoufles épaisses.

Lorsqu'elle a remarqué qu'il la regardait fixement, elle s'est sentie un peu gênée, mais elle lui a tout de même adressé un sourire radieux.

À la surprise de Yusuf, il y avait vraiment un sourire plus beau que toutes les fleurs qu'il avait vues dans ce monde. Ses yeux et son cœur, autrefois froids, ont réagi honnêtement et immédiatement.