Hanté par son Âme Sœur : Le Regret de l'Alpha
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Chapitre 4

Léna POV:

L'air dans le bureau de Mathieu était devenu toxique, lourd d'une tension qui collait à la peau.

Il n'avait pas dormi depuis deux jours. Ses yeux étaient injectés de sang, soulignés par des cernes qui creusaient son visage comme des ecchymoses, et il enchaînait les cafés noirs avec une frénésie maladive.

Je ressentais la présence approchante de la famille Link comme une marée montante, une force de la nature impossible à endiguer.

*Pardonnez-moi,* pensai-je en direction de cette aura chaleureuse qui contrastait tant avec la froideur de ces murs. *Je n'ai pas su survivre pour vous accueillir.*

La porte du bureau s'ouvrit violemment, claquant contre la boiserie.

Un homme entra. Ce n'était pas Lorenzo Link lui-même, mais son émissaire.

Un Beta. Pourtant, dès qu'il franchit le seuil, l'espace sembla rétrécir. Il dégageait une puissance brute, une autorité silencieuse qui rivalisait sans peine avec celle de Mathieu.

Sur sa poitrine brillait l'insigne royal des Lycans : un loup blanc hurlant sur fond d'or.

"Alpha Mathieu," dit l'émissaire sans la moindre inclinaison de tête. Sa voix était froide et précise comme une lame chirurgicale. "Je suis Marco, la Voix de la famille Link. Où sont les affaires de Léna ?"

Mathieu se leva, gonflant le torse pour tenter d'imposer sa stature.

"C'est une affaire interne à la Meute Delaunay," grogna-t-il, les poings serrés sur son bureau. "Je n'ai aucun compte à rendre sur la gestion de mes Omégas."

Marco avança d'un pas. L'air crépita d'électricité statique, faisant se dresser les poils sur les bras de Mathieu.

"Léna n'était pas *votre* Oméga, Alpha. Elle était sous la protection de la Couronne Lycan. Vous avez délibérément ignoré nos protocoles."

Mathieu frappa du poing sur la table, faisant trembler sa tasse de café.

"Tout ce bruit pour une *Wolfless* !" explosa-t-il, perdant toute mesure. "Elle est morte parce qu'elle était faible ! Parce qu'elle ne pouvait pas se transformer ! C'était un fardeau, une parasite qui ne cherchait qu'à grimper l'échelle sociale !"

Je le regardai déverser son venin, fascinée par tant de haine.

C'était donc ça, l'image qu'il avait de moi. Une opportuniste. Une erreur de la nature.

Il ouvrit un tiroir d'un geste brusque et en sortit les restes de ma lettre. Il l'avait fait récupérer et scotcher grossièrement, comme on répare un objet sans valeur, juste pour constituer des "preuves".

Il la jeta au visage de l'émissaire.

"Tenez ! Ses derniers mots. De la poésie larmoyante pour me faire culpabiliser. Elle a orchestré sa propre mort pour me nuire, j'en suis sûr !"

L'émissaire attrapa la lettre au vol avec une dextérité surnaturelle. Il la lut rapidement, et son expression de marbre se fissura.

Il y avait de la tristesse dans ses yeux. Une émotion vraie, profonde, que je n'avais jamais vue chez Mathieu.

"Vous êtes aveugle, Alpha," dit Marco doucement, d'un murmure bien plus terrifiant qu'un hurlement. "Vous confondez l'amour avec la manipulation parce que vous ne connaissez pas le sens du mot honneur."

Mathieu ricana, un son nerveux et discordant. "Je suis un Alpha. Je sais ce qui est bon pour ma meute. Léna était une erreur."

"Une erreur ?"

Marco replia la lettre avec un respect infini et la rangea dans sa poche intérieure, contre son cœur.

"Nous verrons qui est l'erreur."

Il se tourna pour partir, mais s'arrêta au seuil de la porte, sans se retourner.

"La famille Link arrive demain. Préparez-vous, Mathieu. Car si nous trouvons la moindre preuve de négligence... ou pire..."

Il laissa la phrase en suspens, laissant le silence peser de tout son poids.

"Vous paierez le prix du sang."

Mathieu se rassit lourdement une fois l'émissaire parti.

Il tremblait.

Non pas de peur, mais de rage. Son arrogance était telle qu'il ne pouvait même pas concevoir avoir tort.

"Ils ne trouveront rien," murmura-t-il pour lui-même, les yeux fixés sur le vide. "Aurélie a tout nettoyé."

Je le regardai, un mélange de pitié et de dégoût me nouant l'estomac.

Il pensait avoir gagné.

Mais je sentais le filet se resserrer, maille après maille. Et pour la première fois, je brûlais d'envie d'assister au dénouement de ce spectacle.

            
            

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