Hanté par son Âme Sœur : Le Regret de l'Alpha
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Chapitre 2

Léna POV:

La douleur s'était évaporée.

C'était la première chose que je remarquai, une absence soudaine et absolue.

Plus de fièvre brûlante, plus de morsures acérées, plus de froid glacial.

Je me sentais légère, incorporelle, comme une plume portée par le vent.

J'ouvris les yeux, ou ce que je pensais être mes yeux.

Je flottais à quelques mètres du sol, suspendue dans l'air nocturne.

En dessous de moi, un corps gisait dans la boue, méconnaissable, déchiqueté.

C'était moi.

Je regardais mon propre cadavre avec une étrange sérénité, détachée de cette enveloppe de chair brisée.

C'était fini. Je n'avais plus mal.

Des bruits de pas lourds firent trembler le sol, brisant le silence de la forêt.

Un groupe de loups émergea des bois, reprenant forme humaine avec une fluidité terrifiante.

En tête, Mathieu.

Il portait son uniforme d'Alpha, impeccable, sombre. Son visage était un masque de marbre, impénétrable.

Mon cœur, ou l'écho fantôme de mon cœur, se serra douloureusement.

Même maintenant, après tout ce qu'il m'avait fait, je cherchais une trace de regret dans ses yeux. Une larme. Un simple tressaillement d'humanité.

Il s'approcha de mon corps.

Il ne s'agenouilla pas. Il ne me toucha pas.

Il donna un petit coup de pied désinvolte dans la terre à côté de ma main inerte, comme on écarte un déchet.

"Nettoyez ça," ordonna-t-il à ses Betas. Sa voix était calme, effroyablement professionnelle. "C'est le corps d'une Oméga sans loup. Attaquée par des Rogues. Une fin tragique, mais prévisible pour quelqu'un d'aussi faible."

Les mots me transpercèrent, plus violents que les crocs qui m'avaient tuée, même sans corps physique pour les recevoir.

"C'est ce qu'elle méritait," ajouta-t-il à voix basse, comme pour se convaincre lui-même.

Je voulais hurler, le frapper, lui dire que j'étais là, que je voyais tout.

Mais je n'étais qu'un spectateur invisible, muet face à mon propre effacement.

Soudain, une force invisible me tira violemment vers lui.

Comme un élastique tendu à l'extrême qui claque brutalement.

Je me retrouvai propulsée à ses côtés, incapable de m'éloigner de plus de quelques mètres.

Je compris avec horreur que la mort ne m'avait pas libérée de lui.

Le lien de Fated Mate, même rejeté, même dans la mort, me retenait captive de son aura.

Aurélie sortit de l'ombre des arbres, telle une prédatrice repue.

Elle ne jeta même pas un regard à mon corps. Elle alla directement vers Mathieu, posant une main possessive sur son bras.

"C'est fait ?" demanda-t-elle avec une fausse inquiétude, ses yeux brillants d'un triomphe mal dissimulé.

"C'est fait," répondit Mathieu. Il passa un bras autour de sa taille, l'attirant contre lui. "Plus rien ne s'oppose à nous maintenant. Tu seras ma Luna."

Le Guérisseur de la meute s'approcha, hésitant, le visage blême.

"Alpha... C'était votre compagne destinée. La Déesse ne voit pas d'un bon œil..."

"Silence !" rugit Mathieu, utilisant l'Alpha's Command.

Le Guérisseur plia les genoux, forcé par la puissance écrasante de l'ordre.

"Elle n'a jamais été ma compagne," cracha Mathieu avec mépris. "C'était une erreur de la nature. Une blague de la Déesse."

Un des Betas, en fouillant les restes de mes vêtements, trouva une enveloppe tachée de sang.

"Alpha, elle avait ça sur elle."

Mathieu prit la lettre. C'était ma lettre d'adieu. Celle où je lui disais que je l'aimais malgré tout, que je partais pour ne plus être un fardeau.

Il lut les premières lignes, ses yeux parcourant mes derniers mots sans la moindre émotion.

Puis, avec un rictus de dégoût, il déchira le papier en morceaux et les jeta au vent.

"Encore ses jérémiades," dit-il froidement. "Elle pensait vraiment m'attendrir avec ça ? Pathétique."

À cet instant, quelque chose en moi se brisa définitivement.

Ce n'était pas de la tristesse. C'était la mort de l'amour.

Je ne ressentais plus rien pour cet homme. Juste un vide immense et glacé.

Je regardai mes anciens camarades de meute creuser un trou peu profond et y jeter mon corps, sans cérémonie, sans prière à la Lune.

Comme on enterre un chien écrasé sur le bord de la route.

Mathieu se détourna, entraînant Aurélie avec lui.

Et je fus forcée de le suivre, traînée par ce lien maudit.

Mais alors qu'il marchait vers sa voiture, je vis quelque chose d'étrange.

Sur sa nuque, juste sous la ligne des cheveux, une fine fissure argentée apparut sur sa peau.

Elle brillait faiblement dans la nuit, pulsant comme une veine de lumière toxique.

Le début du Fading. La malédiction de ceux qui rejettent et détruisent leur véritable âme sœur.

Il ne le savait pas encore, mais son châtiment venait de commencer.

            
            

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