Quand le PDG Devient PÈRE
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Quand le PDG Devient PÈRE

C.D
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Chapitre 1 Chapitre 1

Il pleuvait des cordes sur South Hampton City. Même le ciel noir semblait sur le point de s'abattre sur la ville.

Dans les entrailles sombres du manoir Lawrence, là où les dorures masquaient la pourriture des cœurs, un cri sourd fendit le silence. Le tonnerre gronda, comme pour saluer le sort tragique de celle qui gisait sur le sol, brisée, le visage couvert de sang et de larmes.

Jeanne s'effondra dans le salon, traînée par ses propres forces mourantes. Son corps était marqué de plaies béantes, son souffle court et irrégulier. La somptueuse salle, témoin de tant de fêtes mondaines, baignait maintenant dans l'odeur du sang et du mépris.

Tous l'avaient abandonnée. Même les murs semblaient détourner le regard.

Son dos arqué, sa silhouette gisante... elle semblait suspendue entre vie et mort, sa volonté accrochée à une lueur de vengeance glacée.

Et dans sa tête résonnait la voix de l'homme qui l'avait rejetée dès sa naissance : son propre père.

« Jeanne, pour qui te prends-tu ? Notre nom ne sera jamais associé à ton comportement indigne ! Si tu n'avais pas été aussi proche d'Eden, je t'aurais expulsée dès que ta mère a quitté ce monde en te mettant au monde ! »

« Je suis Alexander Lawrence. Mes seuls enfants sont Jasmine et Joshua. Toi, Jeanne... tu n'es rien. »

« Quiconque osera t'aider ou même t'emmener à l'hôpital aura affaire à moi. Je veux que tu comprennes bien ce qu'il en coûte de me tourner le dos. »

Un sourire sardonique s'esquissa malgré tout sur les lèvres déchirées de Jeanne. Sa demi-sœur lui avait volé son amour, son avenir... et pourtant, c'était elle la fautive ?

Ses yeux s'ouvrirent faiblement. Jasmine était là, accroupie juste devant elle, son regard jadis doux désormais chargé de cruauté. Le masque de la jeune fille parfaite avait glissé, laissant place à une prédatrice avide.

« Alors Jeanne, ça fait quoi d'avoir été fouettée par notre cher père ? »

Jeanne ferma les yeux. Elle ne voulait pas que cette vipère soit la dernière image gravée sur ses rétines avant la mort.

« Tu te croyais princesse, n'est-ce pas ? L'enfant chérie de la famille Lawrence. Tu pensais qu'Eden t'aimait ? Quelle naïveté. Il tient bien plus à moi qu'à toi. »

Si ses os brisés le lui avaient permis, Jeanne aurait saisi Jasmine par le cou pour l'emporter avec elle dans l'abîme.

« Tu es risible, Jeanne. La risée de toute l'aristocratie. Tu as perdu ton fiancé, ton nom, ta dignité... Tu ferais mieux de crever. »

Mais Jeanne n'était pas morte. Pas encore. Sa volonté de survivre bouillonnait, sauvage et acharnée. Elle devait vivre, pour se venger, pour faire payer chacun d'eux.

Jasmine examina avec un plaisir sadique les blessures de sa demi-sœur. Elle attrapa un verre d'eau, y versa du sel, et sans la moindre hésitation, l'aspergea sur ses plaies.

« AARGH ! » Jeanne hurla, une douleur insupportable lui arrachant l'âme.

Autour, aucun Lawrence ne réagit. Ils regardaient, amusés, comme s'il s'agissait d'un simple spectacle. Leurs regards étaient froids, inhumains.

Jasmine, ravie, continua son supplice. « Tu voulais séduire le Quatrième Maître Swan, non ? Quelle audace. » Elle éclata de rire. « Tu croyais qu'un joli visage suffirait ? Tu es pathétique. »

Elle sortit un couteau, ses yeux brillants de cruauté. Juste au moment où elle allait lacérer le visage de Jeanne, un fracas de porte interrompit la scène.

« JEANNIE ! »

Monica, haletante, entra précipitamment. En voyant Jeanne au sol, sa détresse éclata. Elle courut, tomba à genoux, et tenta de la soulever sans aggraver ses blessures.

« Je t'emmène à l'hôpital, ma belle, tiens bon ! »

« N'ose pas ! » rugit Jasmine.

Monica la fusilla du regard. « Ton père a dit que personne ne devait l'aider ? Eh bien, j'en ai rien à foutre. »

Elle se moquait des menaces. Elle était venue sauver Jeanne, pas parlementer avec les monstres.

« Arrête tout de suite ! » hurla Alexander, surgissant à l'étage.

« Je l'emmène ! »

« Pose-la ! »

« Tu vas la laisser mourir ici ? » répliqua Monica, les yeux en feu.

« C'est une affaire de famille, tu n'es qu'une étrangère ! »

« Elle va mourir ! Tu es son père, et tu restes là, les bras croisés ? Tu n'as plus d'âme ? »

« Ce n'est pas ton problème ! »

« C'est le mien maintenant ! » hurla Monica. Elle tenta de traîner Jeanne jusqu'à la sortie.

Mais en deux pas, les domestiques surgirent, encerclant les filles. Jeanne fut arrachée à sa seule alliée.

Elle hurlait intérieurement. La douleur l'engourdissait, elle devenait presque sourde.

Alexander tonna : « Ramenez-la dans sa chambre. Quant à vous, dites adieu à Madame Cardellini. »

Monica, tremblante, fixa Alexander. « Si je ne peux pas la sortir d'ici... je mourrai avec elle ! »

« Alors tu devras répondre à mon père ! »

« JE M'EN FOUS ! » hurla Monica, hors d'elle.

Elle recula, trébucha et heurta violemment l'horloge murale.

Clac !

Le bruit fit sursauter toute la pièce.

Du sang coulait de son front. Mais elle n'avait pas fini. « Choisis, Alexander ! Maintenant ! »

Froidement, il répondit : « Jeanne Lawrence n'est plus ma fille. Elle ne portera plus notre nom. »

Puis il tourna les talons. Jasmine le suivit, victorieuse.

Monica parvint à récupérer Jeanne et la porta à nouveau. Cette fois, personne ne l'arrêta.

Dehors, la pluie tombait toujours avec rage. La voiture avait disparu, le téléphone aussi.

Mais Monica ne ralentit pas. Ses chaussures se déchiraient, ses pieds saignaient, mais elle portait Jeanne, coûte que coûte.

Ses pleurs se mêlaient à l'averse. « Jeannie... ne meurs pas... »

Jeanne murmura, faible mais consciente : « Je vais bien... Merci, Monica... »

« Ne me remercie pas. Si tu meurs... je n'ai plus de raison de vivre non plus. »

Elle la hissa sur son dos.

« Attends... on y est presque... je vais t'emmener à l'hôpital... »

Jeanne, appuyée contre l'épaule de son amie, sentit pour la première fois une chaleur humaine. Une épaule qui ne la rejetait pas.

Monica l'emmena jusqu'à l'hôpital.

Mais avant même que Jeanne ne puisse guérir, Alexander frappa à nouveau. Il envoya ses domestiques, avec un billet d'avion.

Ils devaient la faire disparaître.

Et ainsi, Jeanne fut exilée loin de South Hampton City, loin de Harken.

Elle n'avait que 18 ans.

South Hampton a continué à prospérer et à prospérer pendant sept ans après le départ de Jeanne.

Mais ce que personne ne savait, c'est que derrière cette prospérité paisible se tramait un silence plein de promesses brisées et de vengeances glaciales. Pendant que les salons luxueux brillaient sous les lustres, que les bals caritatifs s'enchaînaient, et que les rumeurs mondaines circulaient autour d'un verre de champagne, une tempête se préparait en coulisses. Et cette tempête venait d'atterrir à l'aéroport de South Hampton.

Jeanne franchit les portes d'arrivée avec un pas assuré, tirant derrière elle une imposante valise en cuir finement usé. À ses côtés, un petit garçon de six ans à la chevelure bouclée marchait calmement, tenant un recueil de contes dans une main. Il portait des lunettes à monture noire qui encadraient son visage délicat et sérieux, comme un petit prince exilé revenu réclamer son royaume.

Jeanne, elle, était un spectacle à elle seule. Vêtue d'un manteau dernier cri, elle avançait comme une reine déchue remontant sur son trône. Ses cheveux ondulaient comme des vagues en colère et ses lèvres d'un rouge éclatant semblaient pouvoir trancher des promesses. Les regards se tournaient sur son passage, mais elle n'en avait cure - elle était habituée à être un ouragan dans une mer d'indifférence.

            
            

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