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DORIAN
La première danse est déjà finie. Je n'arrive pas à croire à quel point ces dix minutes sont passées vite ; j'ai été subjugé par Liora tout du long. Elle danse telle une déesse, sa sensualité débordante, et je sens déjà une demi-érection rien que de l'avoir vue tourner autour de cette barre. Qu'est-ce que ça va être quand elle va se frotter sur moi ? Et surtout, que va-t-elle penser de moi, le connard qui se moque de son physique tous les jours depuis deux ans, bandant pour elle ce soir ? Putain ! Elle va bien se marrer, c'est sûr !
- Prêt pour la deuxième danse ? me demande-t-elle, un sourire professionnel sur les lèvres.
Pas du tout.
- Carrément, dis-je, essayant de feindre la confiance alors que mon cœur bat la chamade.
La musique résonne à nouveau, un rythme lent et langoureux qui me fait frissonner. Liora s'avance vers moi, et je sens ses mains se poser sur mes cuisses, m'ouvrant légèrement pour se glisser entre elles. Je me retrouve avec son visage à portée de ses seins volumineux, et je peine à respirer. Je déglutis et lève la tête pour la regarder. Elle me sourit, et je sais bien que c'est uniquement professionnel, mais malgré moi, mon cœur palpite. Elle est magnifique lorsqu'elle sourit.
Ce soir, elle est maquillée ; je crois que c'est la première fois que je la vois ainsi. Des paillettes scintillent sur ses yeux noisettes, du fond de teint camoufle le bleu sur sa joue, et ses lèvres pulpeuses, peintes d'un rouge éclatant, m'appellent. J'ai soudainement une envie irrépressible de l'embrasser. Je fixe ses lèvres sans pouvoir m'en empêcher.
Elle pose ses doigts délicats sur mes lèvres et me recule la tête. Je réalise que je me suis un peu trop avancé sans m'en rendre compte.
- Souviens-toi de la règle, murmure-t-elle.
Énervé de m'être fait prendre, je redeviens le connard que je suis.
- T'es sérieuse ? Ne me dis pas que tu as cru que j'allais t'embrasser. Ne prends pas tes rêves pour la réalité, crachai-je.
Liora se tourne dos à moi et ondule des hanches. Si elle prend mal ce que je viens de lui dire, elle ne le montre pas. Elle reste pro. Elle descend et pose ses fesses sur ma virilité. Je siffle, et instinctivement, je pose mes mains sur ses hanches.
- Tes mains, dit-elle.
Je repense à sa règle d'interdiction de toucher et retire mes mains prestement. Je suis frustré. Et quand je suis frustré... je deviens méchant.
- Ne pense pas que j'allais te tripoter, je voulais te virer de mes cuisses. Tu es bien trop lourde.
Je me mords la joue, écœuré de moi-même. Elle n'a rien demandé, elle fait son job, et moi, je la rabaisse. Je me dégoûte !
Liora, toujours fidèle à elle-même, ne se démonte pas. Elle remue ses fesses sur moi, et je sens ma virilité devenir un peu plus dure de seconde en seconde. Elle se penche en avant, m'offrant une vue imprenable sur ses fesses rebondies, et commence à twerker sur moi. BORDEL DE MERDE !
Je mords ma lèvre inférieure et rejette la tête en arrière. JE VAIS CREVER !
- Pour quelqu'un que je répugne, j'ai plutôt l'impression que tu aimes ce que tu vois.
- Pourquoi tu dis ça ?, demandai-je, peinant à parler tellement je me retiens de gémir.
Liora se lève, tourne autour de moi, puis s'arrête derrière moi et me tire la tête en arrière, la nichant entre ses seins. Elle fait glisser une de ses mains le long de mon torse jusqu'à atteindre la bosse dans mon jean. Je siffle entre mes dents quand elle agrippe mon paquet.
- Pour rien, dit-elle avec un sourire en coin.
- C'est uniquement une réaction chimique. Je n'y peux rien.
- Bien sûr, répond-elle, l'air taquin.
Elle revient devant moi et danse telle une reine qui cherche à hypnotiser son roi. Elle caresse ses seins, son ventre, sa chatte par-dessus son string. J'ai tellement envie de la toucher, bordel.
- Tu veux me toucher ? me demande-t-elle, me faisant douter de mes capacités à dissimuler mes envies.
- N-Non... bredouillé-je, pas du tout convaincant.
Elle se penche, pose ses mains de part et d'autre de ma tête. Je suis complètement enfoncé au fond du fauteuil, la tête posée sur le dossier, et je regarde son joli visage. Mes mains reposent sur les accoudoirs, j'enfonce les ongles dedans pour m'empêcher d'attraper ses hanches et de la ramener sur moi.
Liora me sourit, elle fait jouer son nez contre le mien. Je sens son souffle caresser mes lèvres, et je les humidifie machinalement. Elle finit par s'asseoir sur moi, enroulant ses jambes autour des miennes et remuant sur moi.
- Tu danses ou tu essaies de te faire jouir sur moi ?, lui dis-je amer.
Je sais, je sais, je suis un connard !
Elle se penche et me chuchote à l'oreille.
- Celui qui est sur le point de jouir, c'est toi. Il reste encore plus de six minutes. Tu vas tenir ?
Liora se recule, plie ses jambes et les pose de part et d'autre de moi. Elle accroche une main derrière ma nuque et pose l'autre sur mon genou, soulevant ses fesses pour onduler d'avant en arrière sur moi. J'ai vraiment l'impression qu'elle me baise par-dessus mes vêtements. Je bande comme un âne. Je n'en peux plus, c'est une véritable torture.
Ça se passe toujours comme ça quand elle fait des danses privées ? Sans savoir pourquoi, cette pensée me fout en rogne.
- Tu danses toujours comme ça, pour les danses privées ?
- Qu'est-ce que ça peut te faire ? demande-t-elle, un sourire provocateur sur les lèvres.
Elle se lève, se retourne et s'allonge sur moi, son dos contre mon torse. La sensation de son corps contre le mien envoie des frissons le long de ma colonne vertébrale. Elle pose une main derrière ma tête, et de l'autre, elle prend ma main qu'elle fait glisser lentement depuis son cou jusqu'à son ventre.
- Simple curiosité, lui réponds-je à bout de souffle, ma voix trahit une impatience que je cherche à camoufler.
Elle ne laisse pas les choses en rester là. Avec une maîtrise déconcertante, elle fait remonter ma main dans le sens inverse, m'incitant à caresser le renflement de ses seins. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer alors qu'elle me guide de nouveau vers son ventre. Son ventre est étonnamment tonique, dur sous mes doigts. Cela ne m'étonne pas au final, avec les danses qu'elle doit faire ici tous les week-ends.
- Eh bien oui, c'est comme ça à chaque fois. Ne te sens pas spécial, dit-elle avec une assurance qui me pique.
Cette réponse me fait bouillir de colère. Une vague de frustration m'envahit, et je réalise à quel point je suis en train de perdre le contrôle. Je suis tellement pris dans ses filets que, l'espace d'un instant, je me suis dit que peut-être, avec les autres mecs, elle ne fait pas ça. Quel con, putain !
Je me mords la lèvre, luttant contre la rage qui monte en moi. Comment peut-elle être si désinvolte ? Je veux croire que notre interaction a quelque chose de plus, que je ne suis pas juste un autre client dans la longue liste de ceux qui ont eu la chance de l'approcher. Mais sa façon de me traiter, comme si je n'étais qu'un simple client, me renvoie à la réalité de notre situation.
Je la regarde, les yeux plissés, cherchant à déchiffrer ce qu'elle pense vraiment. Peut-être que je suis trop sensible, que je laisse mes émotions prendre le dessus. Elle ne fait que son travail, après tout. Mais à cet instant, je ne peux m'empêcher de ressentir une colère sourde à l'intérieur de moi.
Je déteste cela. Je déteste la façon dont elle me fait sentir, comme si j'étais à la fois envoûté et piégé. Je replonge dans ses yeux, cherchant un indice, une lueur d'humanité derrière le masque de la danseuse. Mais il n'y a que ce même sourire ironique, comme si elle se moquait de moi, de mes espoirs et de mes fantasmes.
- Tu sais, je suis ici parce que je le veux. C'est moi qui fais ce que je fais et qui le décide, dit-elle en me regardant droit dans les yeux.
Sa voix est ferme, presque accusatrice. Je sens que je dois riposter, mais les mots m'échappent. Elle a raison, après tout, mais je ne peux m'empêcher de ressentir que, pour une fois, je voulais être plus qu'un simple client, plus qu'un spectateur de sa performance.
Je reste silencieux, la tension entre nous palpable. Je sais que je ne dois pas me laisser emporter par mes émotions, mais je suis frustré. Chaque mouvement de son corps, chaque geste qu'elle fait, me rend fou. Elle est là, si proche et pourtant si loin de moi. Je suis pris au piège de mes propres désirs, et cela me rend fou.