Chapitre 5 Chapitre 5

La nuit avait étendu son voile sur le manoir des Beaumont, mais l'agitation de la réception persistait encore dans l'air. Élodie, bien qu'exténuée par la soirée, n'arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit était hanté par les événements de la soirée, par le regard d'Arthur posé sur elle, par cette sensation d'être plongée dans quelque chose de bien plus complexe qu'elle ne l'avait imaginé.

Elle se tourna dans son lit, fixant le plafond de sa petite chambre de domestique. Son cœur tambourinait encore, incapable de se calmer. Elle savait qu'elle aurait dû oublier ce qui s'était passé, ranger ce souvenir dans un coin de son esprit et continuer à jouer son rôle de simple employée. Mais quelque chose en elle refusait d'obéir à la raison.

De son côté, Arthur se trouvait dans son bureau, une coupe de whisky à la main. Son regard était perdu dans le vide, songeur. Il n'était pas homme à s'attarder sur des trivialités, encore moins sur une domestique. Et pourtant, son esprit revenait inlassablement à cette scène. Pourquoi avait-il pris sa défense ? Pourquoi avait-il ressenti ce pincement au cœur en la voyant se baisser pour ramasser les débris de verre sous les regards rabaissants des invités ?

Il se leva brusquement et se servit une autre rasade. Il devait se ressaisir.

Pendant ce temps, Diane Holmes n'avait rien manqué de la soirée. Assise devant sa coiffeuse, elle se démaquillait lentement, son regard sombre réfléchissant. Elle n'était pas dupe. Arthur avait peut-être voulu minimiser l'incident, mais elle avait remarqué la manière dont il avait regardé cette fille. Cette domestique n'avait rien d'extraordinaire, et pourtant... elle était assez pour capter l'attention d'Arthur. Cela ne lui plaisait pas du tout.

Le lendemain matin, Élodie fut réveillée plus tôt que d'habitude par un coup sec contre sa porte. En enfilant rapidement son tablier, elle ouvrit et trouva Madame Morel, la gouvernante, l'air grave.

- Monsieur Beaumont souhaite vous voir. Immédiatement.

Le cœur d'Élodie rata un battement. Pourquoi voulait-il la voir ? Avait-elle fait une erreur pendant la soirée ? Son esprit s'affola tandis qu'elle suivait Madame Morel à travers les couloirs.

Lorsqu'elle entra dans le bureau d'Arthur, il était debout, près de la fenêtre, les mains croisées derrière le dos. La tension était palpable.

- Asseyez-vous, dit-il simplement sans même la regarder.

Elle obéit, s'efforçant de calmer son anxiété. Après un moment de silence, il se retourna et plongea son regard dans le sien.

- Vous devez être plus prudente, Élodie.

Elle cligna des yeux, surprise.

- Je ne comprends pas, monsieur...

Il posa ses mains sur le bureau, se penchant légèrement vers elle.

- Vous ne devez pas attirer l'attention sur vous. Diane... (il marqua une pause) est une femme qui sait obtenir ce qu'elle veut. Elle vous a déjà avertie, non ?

Élodie acquiesça lentement. Oui, Diane l'avait avertie, et elle savait que ce n'était pas une menace en l'air.

- Je ne veux pas de problèmes, monsieur, murmura-t-elle.

Arthur la fixa un moment avant de soupirer.

- Bien. Alors soyez discrète.

Elle hocha la tête, bien décidée à faire profil bas. Mais alors qu'elle se levait pour partir, Arthur ajouta d'une voix plus basse :

- Si jamais quelque chose ne va pas... venez me voir.

Elle releva les yeux vers lui, surprise par cette offrande inattendue de protection. Il s'était déjà retourné vers la fenêtre, comme s'il voulait clore la conversation.

Elle sortit sans un mot, le cœur battant encore plus fort qu'avant.

Dans l'ombre, Diane Holmes, qui avait tout entendu, serra les poings. Cette fille allait lui poser problème. Elle devait réagir, et vite.

La nuit avait étendu son voile sur le manoir des Beaumont, mais l'agitation de la réception persistait encore dans l'air. Élodie, bien qu'exténuée par la soirée, n'arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit était hanté par les événements de la soirée, par le regard d'Arthur posé sur elle, par cette sensation d'être plongée dans quelque chose de bien plus complexe qu'elle ne l'avait imaginé.

Elle se tourna dans son lit, fixant le plafond de sa petite chambre de domestique. Son cœur tambourinait encore, incapable de se calmer. Elle savait qu'elle aurait dû oublier ce qui s'était passé, ranger ce souvenir dans un coin de son esprit et continuer à jouer son rôle de simple employée. Mais quelque chose en elle refusait d'obéir à la raison.

De son côté, Arthur se trouvait dans son bureau, une coupe de whisky à la main. Son regard était perdu dans le vide, songeur. Il n'était pas homme à s'attarder sur des trivialités, encore moins sur une domestique. Et pourtant, son esprit revenait inlassablement à cette scène. Pourquoi avait-il pris sa défense ? Pourquoi avait-il ressenti ce pincement au cœur en la voyant se baisser pour ramasser les débris de verre sous les regards rabaissants des invités ?

Il se leva brusquement et se servit une autre rasade. Il devait se ressaisir.

Pendant ce temps, Diane Holmes n'avait rien manqué de la soirée. Assise devant sa coiffeuse, elle se démaquillait lentement, son regard sombre réfléchissant. Elle n'était pas dupe. Arthur avait peut-être voulu minimiser l'incident, mais elle avait remarqué la manière dont il avait regardé cette fille. Cette domestique n'avait rien d'extraordinaire, et pourtant... elle était assez pour capter l'attention d'Arthur. Cela ne lui plaisait pas du tout.

Le lendemain matin, Élodie fut réveillée plus tôt que d'habitude par un coup sec contre sa porte. En enfilant rapidement son tablier, elle ouvrit et trouva Madame Morel, la gouvernante, l'air grave.

- Monsieur Beaumont souhaite vous voir. Immédiatement.

Le cœur d'Élodie rata un battement. Pourquoi voulait-il la voir ? Avait-elle fait une erreur pendant la soirée ? Son esprit s'affola tandis qu'elle suivait Madame Morel à travers les couloirs.

Lorsqu'elle entra dans le bureau d'Arthur, il était debout, près de la fenêtre, les mains croisées derrière le dos. La tension était palpable.

- Asseyez-vous, dit-il simplement sans même la regarder.

Elle obéit, s'efforçant de calmer son anxiété. Après un moment de silence, il se retourna et plongea son regard dans le sien.

- Vous devez être plus prudente, Élodie.

Elle cligna des yeux, surprise.

- Je ne comprends pas, monsieur...

Il posa ses mains sur le bureau, se penchant légèrement vers elle.

- Vous ne devez pas attirer l'attention sur vous. Diane... (il marqua une pause) est une femme qui sait obtenir ce qu'elle veut. Elle vous a déjà avertie, non ?

Élodie acquiesça lentement. Oui, Diane l'avait avertie, et elle savait que ce n'était pas une menace en l'air.

- Je ne veux pas de problèmes, monsieur, murmura-t-elle.

Arthur la fixa un moment avant de soupirer.

- Bien. Alors soyez discrète.

Elle hocha la tête, bien décidée à faire profil bas. Mais alors qu'elle se levait pour partir, Arthur ajouta d'une voix plus basse :

- Si jamais quelque chose ne va pas... venez me voir.

Elle releva les yeux vers lui, surprise par cette offrande inattendue de protection. Il s'était déjà retourné vers la fenêtre, comme s'il voulait clore la conversation.

Elle sortit sans un mot, le cœur battant encore plus fort qu'avant.

Dans l'ombre, Diane Holmes, qui avait tout entendu, serra les poings. Cette fille allait lui poser problème. Elle devait réagir, et vite.

---

La journée s'écoula lentement pour Élodie. Chaque tâche ménagère était accomplie avec une concentration extrême, comme si elle espérait ainsi chasser les pensées qui l'assaillaient. Mais au fond d'elle, l'inquiétude ne cessait de croître. Arthur lui avait clairement fait comprendre que Diane représentait un danger. Que lui réservait-elle ?

Alors qu'elle était occupée à ranger la vaisselle dans la cuisine, une voix la fit sursauter.

- Tu devrais être plus prudente.

Elle se retourna vivement pour se retrouver face à Pauline, une autre domestique de la maison. Cette dernière croisa les bras, l'air grave.

- De quoi tu parles ? demanda Élodie en fronçant les sourcils.

Pauline baissa la voix et jeta un regard furtif autour d'elles.

- Diane Holmes. Tu es sur son chemin, et ce n'est pas une bonne chose.

Élodie sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle n'avait pas encore eu d'altercation directe avec Diane, mais elle sentait que cela n'allait pas tarder.

- Je ne fais rien de mal, murmura-t-elle.

Pauline soupira et posa une main sur son bras.

- Justement. Parfois, il suffit d'exister au mauvais endroit pour déranger certaines personnes.

Avant qu'Élodie ne puisse répondre, la porte de la cuisine s'ouvrit brusquement. Diane Holmes entra, un sourire froid sur les lèvres.

- Mesdames, quelle conversation passionnante...

Pauline s'éloigna aussitôt, laissant Élodie seule face à Diane. Cette dernière s'avança lentement, l'observant comme un prédateur jaugeant sa proie.

- Élodie, je crois que nous avons un petit malentendu à éclaircir.

Son ton était mielleux, mais ses yeux brillaient d'une lueur dangereuse.

Élodie se raidit, prête à affronter ce qui allait suivre.

La nuit avait étendu son voile sur le manoir des Beaumont, mais l'agitation de la réception persistait encore dans l'air. Élodie, bien qu'exténuée par la soirée, n'arrivait pas à trouver le sommeil. Son esprit était hanté par les événements de la soirée, par le regard d'Arthur posé sur elle, par cette sensation d'être plongée dans quelque chose de bien plus complexe qu'elle ne l'avait imaginé.

Elle se tourna dans son lit, fixant le plafond de sa petite chambre de domestique. Son cœur tambourinait encore, incapable de se calmer. Elle savait qu'elle aurait dû oublier ce qui s'était passé, ranger ce souvenir dans un coin de son esprit et continuer à jouer son rôle de simple employée. Mais quelque chose en elle refusait d'obéir à la raison.

De son côté, Arthur se trouvait dans son bureau, une coupe de whisky à la main. Son regard était perdu dans le vide, songeur. Il n'était pas homme à s'attarder sur des trivialités, encore moins sur une domestique. Et pourtant, son esprit revenait inlassablement à cette scène. Pourquoi avait-il pris sa défense ? Pourquoi avait-il ressenti ce pincement au cœur en la voyant se baisser pour ramasser les débris de verre sous les regards rabaissants des invités ?

Il se leva brusquement et se servit une autre rasade. Il devait se ressaisir.

Pendant ce temps, Diane Holmes n'avait rien manqué de la soirée. Assise devant sa coiffeuse, elle se démaquillait lentement, son regard sombre réfléchissant. Elle n'était pas dupe. Arthur avait peut-être voulu minimiser l'incident, mais elle avait remarqué la manière dont il avait regardé cette fille. Cette domestique n'avait rien d'extraordinaire, et pourtant... elle était assez pour capter l'attention d'Arthur. Cela ne lui plaisait pas du tout.

Le lendemain matin, Élodie fut réveillée plus tôt que d'habitude par un coup sec contre sa porte. En enfilant rapidement son tablier, elle ouvrit et trouva Madame Morel, la gouvernante, l'air grave.

- Monsieur Beaumont souhaite vous voir. Immédiatement.

Le cœur d'Élodie rata un battement. Pourquoi voulait-il la voir ? Avait-elle fait une erreur pendant la soirée ? Son esprit s'affola tandis qu'elle suivait Madame Morel à travers les couloirs.

Lorsqu'elle entra dans le bureau d'Arthur, il était debout, près de la fenêtre, les mains croisées derrière le dos. La tension était palpable.

- Asseyez-vous, dit-il simplement sans même la regarder.

Elle obéit, s'efforçant de calmer son anxiété. Après un moment de silence, il se retourna et plongea son regard dans le sien.

- Vous devez être plus prudente, Élodie.

Elle cligna des yeux, surprise.

- Je ne comprends pas, monsieur...

Il posa ses mains sur le bureau, se penchant légèrement vers elle.

- Vous ne devez pas attirer l'attention sur vous. Diane... (il marqua une pause) est une femme qui sait obtenir ce qu'elle veut. Elle vous a déjà avertie, non ?

Élodie acquiesça lentement. Oui, Diane l'avait avertie, et elle savait que ce n'était pas une menace en l'air.

- Je ne veux pas de problèmes, monsieur, murmura-t-elle.

Arthur la fixa un moment avant de soupirer.

- Bien. Alors soyez discrète.

Elle hocha la tête, bien décidée à faire profil bas. Mais alors qu'elle se levait pour partir, Arthur ajouta d'une voix plus basse :

- Si jamais quelque chose ne va pas... venez me voir.

Elle releva les yeux vers lui, surprise par cette offrande inattendue de protection. Il s'était déjà retourné vers la fenêtre, comme s'il voulait clore la conversation.

Elle sortit sans un mot, le cœur battant encore plus fort qu'avant.

Dans l'ombre, Diane Holmes, qui avait tout entendu, serra les poings. Cette fille allait lui poser problème. Elle devait réagir, et vite.

La journée s'écoula lentement pour Élodie. Chaque tâche ménagère était accomplie avec une concentration extrême, comme si elle espérait ainsi chasser les pensées qui l'assaillaient. Mais au fond d'elle, l'inquiétude ne cessait de croître. Arthur lui avait clairement fait comprendre que Diane représentait un danger. Que lui réservait-elle ?

Alors qu'elle était occupée à ranger la vaisselle dans la cuisine, une voix la fit sursauter.

- Tu devrais être plus prudente.

Elle se retourna vivement pour se retrouver face à Pauline, une autre domestique de la maison. Cette dernière croisa les bras, l'air grave.

- De quoi tu parles ? demanda Élodie en fronçant les sourcils.

Pauline baissa la voix et jeta un regard furtif autour d'elles.

- Diane Holmes. Tu es sur son chemin, et ce n'est pas une bonne chose.

Élodie sentit un frisson lui parcourir l'échine. Elle n'avait pas encore eu d'altercation directe avec Diane, mais elle sentait que cela n'allait pas tarder.

- Je ne fais rien de mal, murmura-t-elle.

Pauline soupira et posa une main sur son bras.

- Justement. Parfois, il suffit d'exister au mauvais endroit pour déranger certaines personnes.

Avant qu'Élodie ne puisse répondre, la porte de la cuisine s'ouvrit brusquement. Diane Holmes entra, un sourire froid sur les lèvres.

- Mesdames, quelle conversation passionnante...

Pauline s'éloigna aussitôt, laissant Élodie seule face à Diane. Cette dernière s'avança lentement, l'observant comme un prédateur jaugeant sa proie.

- Élodie, je crois que nous avons un petit malentendu à éclaircir.

Son ton était mielleux, mais ses yeux brillaient d'une lueur dangereuse.

Élodie se raidit, prête à affronter ce qui allait suivre.

- Je ne pense pas qu'il y ait de malentendu, répondit-elle calmement.

Diane eut un léger rire, sec et dépourvu de chaleur.

- Oh, mais si, ma chère. Tu es nouvelle ici, alors je vais t'expliquer les règles. Certaines personnes ne sont pas accessibles. Arthur en fait partie.

Élodie sentit une vague de colère monter en elle. Qui était Diane pour lui dicter ce qu'elle devait faire ou non ?

- Je ne cherche rien avec Monsieur Beaumont, affirma-t-elle d'un ton ferme.

Diane pencha légèrement la tête, l'air faussement intrigué.

- Vraiment ? Alors pourquoi semble-t-il s'intéresser à toi ?

Élodie ouvrit la bouche pour répliquer, mais Diane s'approcha encore, réduisant la distance entre elles.

- Écoute-moi bien, Élodie. J'ai le pouvoir de faire de ta vie un enfer ici. Reste à ta place, sinon tu le regretteras.

Puis, sans attendre de réponse, elle tourna les talons et quitta la cuisine, laissant Élodie figée sur place, la gorge nouée d'inquiétude.

Elle savait désormais que Diane Holmes n'hésiterait pas à agir contre elle.

                         

COPYRIGHT(©) 2022