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img img Romance img Mon Mari, Cet Étranger !

Résumé

Une femme qui pleure est semblable à un poisson dans l'eau. Impossible pour les hommes de discerner sa tristesse ou simplement peut-être n'en n'ont ils rien à faire ! Dans une poursuite de l'amour, je me suis aventurée sur un champ de bataille où les sentiments se sont mêlés à la guerre des coutumes. Certains m'ont jugée, mais je n'étais qu'un être assoiffé d'un amour intense. Je rêvais de toucher les étoiles et de rencontrer l'homme qui aurait décroché la lune pour moi. J'ai voulu faire de ma réalité un conte de fées, mais la situation sociale de mes parents m'a rattrapé lorsque j'ai dû épouser un jeune homme riche de force. Je me suis ainsi rendu compte que je n'étais rien qu'un objet pour la société. Je n'avais que le droit de me taire et d'être jolie. Enfin, je l'avais accepté, jusqu'à ce qu'il m'enlève le seul homme que mon cœur avait pu aimer. Là avait commencé ma rébellion ! Mon refus d'être un appât ! Mon "oui" à leurs insultes pourtant un "non" à la soumission.

Chapitre 1 Attrape-Le, Avant Qu'Il Ne S'en Aille

Je murmurai en lisant. « Le souffle hivernal la fit penser à Ben. À chaque fois qu'il la tenait dans ses bras, il la serrait assez fort, pour qu'elle ressente ses incertitudes. » Ma voix vibrait sous la pression du ventilateur qui tournait. « Il lui avait promis de revenir bientôt. Seulement, trois années déjà s'étaient écoulées. Ben n'avait toujours pas fait signe de vie et elle l'attendait ; s'en voulant quelques fois. Les saisons empoisonnaient sa peau. Bientôt la vieillesse allait frapper à sa porte et cette attente n'aura alors été qu'une erreur.

Elle ne savait pas quoi faire, mais il était impossible d'aimer à nouveau s'il n'y avait aucune raison valable d'avancer sans son Ben. » Je tremblai sans le réaliser.

J'avançai, « ma pauvre Esther », écartant mes yeux humides sans les cligner pendant un moment.

Je dévorais chaque ligne du bouquin. « Son cœur était en agonie. Son appartement recouvert de poussière. Cela faisait des jours qu'elle ne se levait que pour prendre une tasse de thé sans sucre et un bout de pain. Sa silhouette perdait son imposition, dévoilant les courbes de sa carcasse triangulaire. En pleine nuit, elle se mit sinistrement à chanter pour apaiser ses plaies. » Je souris.

Esther et moi avions tant de points en communs. Lorsque la lecture ne volait pas mon attention, ma chambre se remplissait de présences imaginaires. Le ventilateur était le micro par lequel je passais pour atteindre tous les cœurs qui m'entouraient.

Je chantais devant ma grand-mère aussi et ça la désennuyait de son quotidien monotone. Elle souriait toujours, pourtant ses pensées semblaient être ailleurs. Peut-être elle aussi portait-elle des regrets ? Des amours perdus qu'elle souhaitait revivre une dernière fois ?

J'étais allongée sur le ventre, et mes jambes pivotaient vers le plafond. Mon front était humide. Je soufflai. « Ahhhh... »

Une goutte d'eau tomba sur le nom d'Esther et je m'agitais dans tous les sens. « Non, non, non ! »

Pendant quelques minutes, je restais silencieuse et pensante. Je fixais douloureusement mon bouquin. J'avais même l'impression d'avoir noyé Esther. Elle qui déjà attendait Ben depuis six ans. « Je suis désolée. » Fredonnai-je.

À chaque fois que j'ouvrais un roman, je finissais par m'attacher aux personnages. J'humanisais complètement chaque être décrit sur ces pages et j'oubliais honteusement l'existence de l'auteur.

J'étais paralysée par cet incident. Tout de même, la hâte de finir l'histoire prit le dessus sur moi assez rapidement. Les mots d'amour écrits en noir sur ces pages firent fondre mon cœur. J'arrivais de nouveau à oublier tout ce qui m'entourait. Mais cela ne dura pas longtemps. Rien ne durait jamais, à part la peine, les blessures familiales, la haine et les colères.

La voix de maman me ramena brusquement à ma tranchante réalité. « Jolivia ! Viens ici. » Et mes doigts se resserrèrent sur le livre. Je croquai le bas de ma lèvre, avant de me demander : « Qu'est-ce qu'il y a encore ? Ils sont toujours en train de gueuler. Ils ne peuvent jamais laisser personne vivre en paix. On doit forcément être malheureux parce qu'ils le sont. » Je roulai des yeux. « Est-ce que c'est ma faute si ce mariage a été un échec ? »

Maman hurla : « Jolivia ? Je t'appelle, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu fais là-bas ? Viens. Dépêche-toi. Ton père et moi avons quelque chose à te dire. » Et je penchai la tête vers la droite. « J'arrive. » Ne lâchant point mon bouquin.

Je sortis de la pièce et traversai le couloir sombre à toute vitesse. Ses murs chuchotaient les mots rabaissants de papa. Les fois où il forçait maman à l'aimer sous les draps. Les moments où ma chambre m'était interdite pour que je me rende compte du privilège que j'avais. Des nuits entières, je fixais l'obscurité dans ce couloir, effrayée. Je le détestais et cette maison avec.

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