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Amour et destin

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Chapitre 1 La rupture

« Tu ne peux pas faire cela Rose ! Je suis encore ton mari ! »

De colère, elle se tourna vers lui en déposant sa valise sur le sol, le pointant du doigt : « Tu aurais dû y penser avant d'aller coucher avec elle ! Surtout elle ! »

Elle n'avait toujours pas digéré la scène qu'elle avait vu quelques heures auparavant. La belle aristocrate, fille de bonne famille de Chicago, avait été trompée, souillée par un homme dont elle avait un profond respect. Leur mariage reposait peut-être sur un arrangement, mais elle y avait mis son âme pour le maintenir à flot. Tout cela, pour qu'il se retrouve dans leur lit avec Elizabeth.

Elizabeth Penville, cette blonde fiancée avec un sergent dans les territoires du Nord. Elle était censée être sa meilleure amie dans ce monde de superficiel et immaculé de sentiments. Elle lui avait toujours été de bons conseils, jusqu'à ce soir.

Ils avaient tous les deux trahis sa confiance et à présent, elle faisait ce qu'elle aurait dû faire depuis longtemps. Il était hors de questions pour elle qu'elle accorde encore du crédit à ce mariage et cette amitié. Elle avait décidé de vivre sa vie comme elle l'avait rêvé.

Charles, son mari et bourreau ce matin, essaya de reprendre sa valise en se justifiant :

« Ce n'est pas ce que tu crois. Ce n'est arrivé qu'une seule fois, je te le jure. »

Elle arracha la valise de ses doigts avant de lui envoyer une gifle au visage ce qui eut le don de le surprendre. Jamais il n'avait vu Rose dans cet état, si blessée et déterminée à faire ce qu'elle avait prévu. Elle le dévisagea longuement avant de lui dire, la voix brisée :

« Et bien tu as laissé passer ta seule chance. »

Elle se retourna sans plus un mot avant de remettre son chapeau droit et de monter dans la calèche qui l'attendait devant la demeure imposante du couple. Elle claqua la porte pour faire comprendre qu'elle ne ferait pas de marche arrière, laissant sur le pas Charles, livide par la réaction de sa femme. Comment allait-il s'expliquer à son père ? Ce mania de la finance et propriétaire d'une grande compagnie pétrolière. Lui qui venait lui rendre visite tous les dimanches, il serait sans doute surpris de ne pas voir sa tendre fille l'attendre.

Au fond d'elle, Rose savait que cette tromperie n'était qu'un prétexte pour partir. Cela faisait si longtemps que cette idée lui trottait dans la tête sans pour autant agir. Elle avait l'impression alors que cette calèche se dirigeait vers la gare qu'un poids c'était envolé. Elle savait que tout ceci était liée à son mariage et son arrangement. Charles avait toujours été bon avec elle jusqu'à hier soir mais elle n'avait pas eu de coup de foudre pour lui. Pas de sentiments de palpitation quand il posait son regard sur elle ni même des palpitations lors de leur devoir conjugal.

Parce que ce n'était que cela, juste du devoir. Elle ne le faisait que pour donner les héritiers que son père voulait tant, les petits enfants de la famille Delaway. Pourtant, elle avait épousé Charles et ses enfants s'appelleraient Hamilton.

Maintenant, elle se sentait libre de vivre ce qu'elle voulait faire, son rêve depuis toujours : ouvrir une boutique de vêtements dans l'Ouest. Pas Los Angeles, elle voulait connaitre la simplicité. Elle l'avait trouvé dans une petite ville qu'elle avait pu admirer sur plusieurs photos lorsqu'elle était en balade dans les rues de Chicago. Une étale vendait des photos ainsi que les mérites de ces villes minières typiques. Et elle tomba sous le charme de cette petite ville où tout était plus que rudimentaire : SoftCreek.

Elle était fascinée par cette ambiance si étrangère à ce qu'elle connaissait. Elle avait trouvé le saloon, photographié en noir et blanc, inspirant une ambiance si festive tout en restant familiale. Elle avait vu un sourire sur le visage des enfants de l'école si souriant en comparaison avec ceux qu'elle avait pu voir sortir des écoles privées de Chicago. Elle avait soufflé l'idée de s'y rendre à Charles sans qu'il n'accepte, estimant qu'elle était bien trop pauvre et trop rustique pour eux. Il lui avait dit : « Tu mérites bien plus de luxe que cela ma chère... ». Elle en avait été si déçue.

Maintenant, plus rien ne l'empêchait de rejoindre cette petite ville située dans les terres du Nord-Ouest américain. Elles étaient encore dirigées par les Etats-unis et avec l'argent que son père lui avait laissé et qu'elle avait précieusement gardé pour les jours comme celui-ci, elle savait qu'elle pouvait s'en sortir financièrement pendant quelques temps avant de devenir indépendante.

            
            

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