Chapitre 3 Pourquoi vous !

« C'est une plaisanterie ! » Pensa tout haut Rose alors qu'elle se tenait devant le bâtiment qu'elle venait partiellement d'acheter au maire de la ville. Il appartenait en partie à ce bougre qui lui avait manqué de politesse tout à l'heure. Elle avait bien essayer de bluffer auprès du Maire Moore. Il s'en était même amusé face à cette expression de surprise qu'elle avait affiché lorsqu'elle c'était rendue compte de l'erreur qu'elle avait commise.

Elle avait tenter de changer d'endroit mais c'était le seul de potable et libre dans la rue principale. Elle avait du donc se rendre à l'évidence qu'elle allait devoir mettre de l'eau dans son vin et se montrer courtoise avec le sergent.

Elle prit une profonde inspiration alors qu'elle tenait la clé que le maire lui avait remise avant son départ du saloon. Elle monta les quelques marches du perron qui la séparait de la porte. Il s'agissait d'une double porte assez large avec des vitraux en très bon état. Elle était satisfaite de savoir qu'elle n'aurait rien à débourser pour cela. Mais alors qu'elle tourna la clé dans le barillet et ouvrit la porte, elle se retrouva avec la poignée en main. Elle tenta de garder son calme alors qu'elle sentait des visages l'observer dans son dos. Des femmes et des hommes, aussi curieux les uns que les autres. Elle le savait, même dans l'aristocratie, cela se passait ainsi, dans quelques minutes, elle savait que quelqu'un irait le dire au sergent.

Elle balaya cette future confrontation d'un revers de la main et entra dans la bâtisse. Elle était clairement dans un sale état à l'intérieur. Les murs étaient défraichis, les toiles d'araignées poussaient comme des mauvaises herbes et l'odeur de renfermé embaumait la pièce. Elle avait vraiment intérêt à faire un peu de ménage avant de commencer quoi que ce soit.

Elle eut à peine le temps de faire un tour dans les objets laissés à l'abandon que la porte se réouvrit pour se refermer en claquant. Apparement, Caleb était en colère. Au moins, c'était réciproque. Elle se tourna vers lui, la tête haute, ne laissant transparaitre aucune émotion face au regard fermé et méfiant de Caleb. Elle commenca alors la conversation :

- "Sergent Robertson... Quelle joie de vous revoir"

- "Ce plaisir n'est pas partagé madame ..."

- "C'était de l'ironie Sergent. Mais je vois que vous n'avez guère remis les parties de cerveau qui vous manquaient."

Caleb pouffa un rire jaune. Il en avait déjà assez de cette femme. Il lui dit alors avec colère :

-"Finis de plaisanter ! Vous êtes sur une propriété privé. Vous devez sortir."

- "Pas du tout. Je suis aussi sur ma propriété ..."

Il fronça les sourcils face à ses mots avant qu'elle ne sorte de son sac à main l'acte de propriété signer entre elle et le maire. Caleb vu rouge en moins d'un instant et lançait un regard ivre de colère vers elle : "Vous ne pouvez pas faire cela..."

- "Bien sur que si. A partir de maintenant, il s'agit de ma propriété tout autant que la votre !"

- "Et moi je n'ai pas envie qu'elle devienne une boutique de mode ! Cette maison est censé être la mienne."

Rose se pinça une nouvelle fois les lèvres, signe qu'elle était à la fois agacé mais qu'elle essayait de trouver une solution. Elle croisa les bras sur sa poitrine, observant la disposition de la pièce. Elle devait trouver un arrangement et vite.

Elle se tourna vers lui et dit : "Je vous propose un marché. Je remets à mes frais à neuf cette endroit, sans que vous n'ayez à intervenir, et je vous propose en échange que vous occupiez l'étage comme habitation. Je me contenterait de vivre en bas comme s'il s'agissait de mon atelier et apparement privé."

Il haussa doucement les sourcils avant de lui dire : "Vous avez un appartement privé vous ?"

Elle se tendit instantanément avant de le regarder cette fois-ci avec colère. Il avait percé sa coquille. Rose ne se considérait pas comme une enfant gâtée. Mais le terme qu'elle avait employé était vraiment pour dire qu'il s'agirait de chez elle et Caleb aurait l'étage. Elle lui répondit : "Inutile d'être méprisant."

Il soupira finalement avant de lui dire : "D'accord marché conclu. Mais à une condition, vous ne mettiez jamais les pieds à l'étage une fois que nous y serons installés."

Elle s'adoucit face à ses mots et lui dit alors en tendant le bras : "Marché conclu ?"

Il hésita encore une fois avant de serre la main de la demoiselle et de lui dire, presque les dents serrées : "Marché conclu !"

Rose afficha un sourire de satisfaction : sa boutique allait bientôt ouvrir ses portes.

            
            

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