Il y a vraiment de bonnes choses.
Je me mets automatiquement à penser à ma mère.
Nous n'avions pas tout le temps suffisamment à manger.
J'aimerais vraiment pouvoir régler cette situation.
Je suis troublée de toute part.
Mon menton, mon cou me brûlent.
J'ai l'impression qu'il y a laissé une tâche indélébile.
Ifue : À quoi penses-tu ?
Je réfléchis...
Dois-je lui en parler ?
-Mâ...je...cet homme...
Ifue : Celui chez qui tu as fait le ménage ce matin ?
Je hoche la tête.
Un sourire en coin apparaît sur ses lèvres, qu'elle fait disparaitre.
-J..j'ai cru qu'il allait me tuer. Est-ce une bonne idée que je le réveille les matins ?...je..faire le ménage ne me dérange pas..mais je ne veux pas mourir.
Un sentiment de tristesse se peint dans ses yeux, qu'elle se dépêche de faire évacuer.
Ifue : Tu sais, ma fille, j'ai vu cet homme grandir. Avant d'être la personne qu'il est, il a dû vivre énormément de choses traumatisantes...alors, ne lui en veut pas trop. Ne t'inquiètes pas, nous trouverons une solution.
-J'ai eu tellement peur...je...qui est il ?
Elle détourne le regard.
Ifue : Quelqu'un d'important dans ce pays.
-Ah bon ?
Ifue : Oui. C'est un proche du roi.
-Ah..je... d'accord.
Je mange maintenant dans le silence.
Une fois que je finis, je débarasse la table, et je vais laver mes assiettes.
Pendant mon activité, je pense à ce que mâ Ifue m'a dit.
J'espère réellement que cet homme n'est pas ce monstre que j'imagine.
Il est vraiment trop effrayant en réalité.
Une fois que je finis, je vais essayer quelques vêtements que la vieille Ifue a fait pour moi. Elle me considère comme sa fille, et j'en suis heureuse.
Je décide ensuite de sortir afin d'arpenter les murs du palais.
Je marche lentement, en prenant le soin de regarder où je vais.
Les jardins sont vraiment bien entretenus et sont magnifiques.
J'arrive dans un endroit où de belles fleurs blanches poussent à la perfection. De petits papillons se collent aux fleurs et le spectacle est magnifique. Ce qui est surtout incroyable est la grande fontaine qu'il y a au milieu.
Je veux m'en approcher, mais une mains me retient et me coupe dans mon élan. Je me retourne donc, avant de faire face à un visage totalement inconnu.
Il s'agit d'un homme. Il est vraiment très beau, et est grand de taille.
Je recule rapidement, comme ci cela est suffisant pour me protéger.
Lui : Que fais-tu ?
-...
Il penche Sa tête, tout en me regardant intensément.
Lui : Je ne te ferais pas le moindre mal. Il y a longtemps que ne t'observe ici, et tu as l'air de bien aimer mon travail.
-T..ton travail ?
Lui : Oui. C'est moi qui m'occupe des jardins.
-Oh..je ne savais pas. C'est vraiment magnifique.
Lui : Merci. Je pourrais t'accompagner dans ta balade, si tu le désirés.
-Non, je ne veux pas déranger..
Lui : Rassures-toi, tu ne me déranges pas du tout.
Je réfléchis un instant. Si mon père me voyait avec un homme, il me tuerait certainement. J'inspire.
-C'est d'accord.
Il me tend tout simplement sa main que je saisis.
Nous nous mettons à discuter, et j'apprends qu'il s'appelle Assan.
Il est vraiment très calme et possède l'art d'être rassurant.
J'aime assez cela. Il est posé dans ses propos, et m'écoute avec attention quand je parle.
J'apprends qu'il s'occupe très souvent des jardins, et des écuries quelques fois.
Assan : les gens parlent en effet beaucoup de toi. Bien sûr, dans le palais.
-Ah bon, mais pourquoi ?
Il s'arrête un instant de marcher, avant de plonger ses orbes sombres dans les miennes.
Assan : Ils disent que tu es magnifique. Et ils ont raison.
Je cligne plusieurs fois des yeux, très embarrassée.
-Merci, mais je ne pense pas être magnifique.
Assan : pourquoi ?
-Je ne sais pas..je me trouve normale.
Assan : Tu ne te regardes pas bien dans le miroir alors.
-Je ne me regarde pas souvent dans le miroir. Mon père dit que seules les personnes narcissiques le font.
Assan : Ton père, veut te préserver à sa manière. Sauf que son argument est bancale.
Nous continuons à marcher dans la bonne humeur et à rire.
Nous arrivons à un niveau où j'aperçois de loin un cours d'eau brillant. Des paillotes semblent être disposées partout, rendant l'endroit vraiment très beau.
Je me dirige vers là bas avant qu'Assan ne me retienne.
Assan : Tu ne devrais pas aller là bas.
-pourquoi ? Ça a l'air encore plus beau.
Assan : Oui. Ça l'est.
-Alors pourquoi je ne peux pas ?
Assan : Parce que le roi s'y trouve actuellement.
-Ah...il ne veut voir personne.
Assan : Tu ne sembles pas être très renseignée à son sujet.
-Je ne le suis pas. Mes parents ne m'ont jamais parlé de lui, et je l'ai vu de dos, deux fois.
Assan : Sa majesté, malgré le fait qu'il soit puissant, ne veut pas de femme dans son périmètre de sécurité.
La rumeur était donc vraie ?
-Et pourquoi ?
Assan : Je ne sais pas, Fayima, mais fais moi l'honneur de ne pas t'y approcher. Je ne veux pas que tu sois punie pour si peu..
-Je...d'accord.
Il me sourit tendrement, et je me sens à l'aise.
-Est-ce vrai qu'à lui seul il peut décimer une armée entière?
Assan : C'est vrai, puisque cela s'est déjà produit.
-Ah bon ?
Assan : Oui. Cela s'est passé au nord du pays, il y a 3 ans. Depuis, on l'appelle *le tueur de lion*.
Je me mets à rire face à son ton dramatique.
-On dirait une histoire pour enfant.
Assan : C'est pourtant vrai. Le roi s'est infiltré dans l'armée ennemie du nord, et les a tous tué un à un. Son périple a duré deux ans au cours duquel il était absent et que c'était monsieur Yawo, son conseiller qui gérait ses affaires. C'est là bas qu'il a eu cette cicatrice sur son oeil droit. Cela semble irréel mais il a été attaqué par une bête sauvage qui lui a laissé la trace de ses crocs sur son visage.
-C'est vraiment effrayant.. Il est très courageux. J'ai même entendu dans la radio du taxi qui m'a emmenée en ville quand je venais dans ce palais que dernièrement, il a encore protégé son peuple..
Assan : Oui. C'est vrai.
-Mais pourquoi détester les femmes ? Il y en a énormément dans son peuple.
Assan : Je ne sais pas vraiment. Assez parlé de lui. Que dirais-tu de regarder un film avec moi ?
-Tu..tu as une télé ?
Assan : Oui, j'en ai une.
-Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de regarder la télé.
Assan : Il y en a pourtant une grande chez mâ Ifue.
-Oui.. Et pourtant je ne l'ai pas regardée..
Il sourit.
Assan : Alors, ma belle Ekanzaise, que dirais-tu de le regarder avec moi, ce film ?
Je hoche la tête.
-C'est d'accord.