Ma sœur Mara venait encore de sortir ses griffes. Elle a menti à mon père et à toute la famille qu'elle m'avait vue avec un homme et que c'est pour ça que cette grande tâche de sang était sur le lit. Moi qui,comme à mon habitude connaissais la vérité, je ne disais rien.
Je savais que ma sœur, Mara, avait couché avec un homme sur le lit et m'accusait non seulement pour me faire du mal, mais aussi pour ne pas qu'on la soupçonne.
Ma mère entre dans la chambre et me prend dans ses bras.
Être la dernière de la famille avec une dizaine d'enfant n'était pas facile. Être la plus "protégée" l'était moins.
Je maudis chaque jour la personne que je suis.
Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?
Suis-je différente des autres ?
Si oui, est- ce pour ça que je souffre tant ?
Mes sœurs me haïssent plus que tout au monde .
Mon père m'empêche la majeur partie du temps de sortir. Cette sensation que je ressens est tout bonnement horrible.
Une fois que je réussis à mieux gérer ma respiration erratique, ma mère se détache de moi.
Maman : Fayima Hosanna.. ton père est très en colère. Je sais que tu n'as rien fait, et que tu n'es pas capable de faire ça. Ton père n'est pas du même avis, et il a décidé que tu ailles au palais du roi.
Fayima Hosanna.
Hosanna est mon second prénom, et ma mère m'appelle souvent comme ça pour m'exprimer sa tendresse.
Je ne sais que dire face aux affirmations de ma mère. Elle ne peut rien de toute façon contre la volonté de mon père. Cependant, il est évident que ma mère ne me dit pas tout.
Maman : Il a dit que les gens du palais allaient faire ce qu'ils veulent de toi.
Du haut de mes vingt ans je me mords les lèvres.
L'âge chez nous est très important.
Et dans ma famille, quand une grande personne parle, on a jamais le droit de s'y opposer, de peur d'être punie.
Je n'ai que vingt ans, et je n'ai pas mon mot à dire, mais tout de même.
Pourquoi au palais du roi ?
Ce dernier me terrifie tellement que le fait d'entendre parler de lui me donne des sueurs froides.
Je ne l'ai jamais vu de face.
Les seules fois qu'il est venu dans mon village, j'étais comme d'habitude enfermée, ou encore je le voyais de dos.
Je me rappelle uniquement de sa grande taille, de ses épaules imposantes, et de l'admiration des femmes à son égard.
Il impose le respect et dégage tellement de puissance que ça me fait peur.
Pourquoi moi ?
Ce qui est surtout répandu dans tout le royaume est le fait que ce souverain est toujours célibataire.
D'autres vont même jusqu'à dire qu'il est répugné à l'idée de se marier et de se lier pour l'éternité à une femme.
Ils abusent non?
Étant roi, un divorce de sa part serait mal perçu..
De toute façon, il peut faire ce qu'il veut. J'espère que je ne le verrais jamais.
À l'aune du 21e siècle, la royauté est toujours conservée dans mon pays qu'est Regeas.
Le roi, dont je ne connais d'ailleurs pas le nom, étant impitoyable, gère d'une main de maître son royaume, et n'a pitié d'aucune personne.
Une semaine passa, et lorsque les dires de mon père furent confirmés, ce jour là, je me levai très tôt.
Je portai une longue robe en pagne et un long foulard couleur moutarde. Je porte des sandales. Je vais ensuite dans le salon familial. J'appartiens à une famille très modeste. Je ne savais donc pas comment le fait de me rendre au palais était possible pour quelqu'un de mon grade.
Je dépose mon peu d'affaire au devant de la porte , et j'entre pour saluer tous les membres de la famille présents, gardant mes yeux rivés au sol.
Tante 1 : Si tu étais toujours pure, tu ne serais pas obligée de partir.
Tante 2 : Que veux tu Aminata ? Les filles d'aujourd'hui sont de petites vertus. Heureusement que sa soeur Mara est toujours vierge. Elle est peut être moins belle mais elle aura un bon mari.
Je baisse simplement la tête et j'écoute mes tantes cracher leur vérité. Je suis tellement habituée,que je me sens coupable.
Mon père était silencieux et me regardait durement. J'avais l'impression de l'avoir humilié, malgré mon innocence.
J'avais clamé que j'étais innocente, mais ce fut en vin.
Mon père me congédia, sans me dire une seule parole.
Son coeur avait l'air réellement meurtri.
Je retiens du mieux que je peux mes larmes, et je vais aux pieds de sa mère.
-Je t'aime maman.
Maman : Moi aussi je t'aime ma fille. Va, et honore-moi.
Je ne dis aucun mot. J'observe ma soeur qui semble ravie que je parte.
Je n'ajoute plus rien, et je sors de mon ancienne demeure, mes affaires en main.
Je me cache le visage à l'aide de mon voile et je fais un très long chemin.
Je prends une voiture en commun tout d'abord, ensuite un camion en piteux état,avant de continuer sur une charrette.
Ce qui prend énormément de temps est la traversée de cet immense désert.
Je m'endors même en route.
En moins de 8 heures, je suis arrivée au palais, dans un coin reclu de la ville complètement épuisée.
L'argent que ma mère m'avait donné, je voulais le garder, et l'économiser au maximum. J'espère que j'y arriverais.
Trois gardes étaient fixés à l'entrée. Deux avec leur grande lance, et un autre avec un fusil en main, le regard fixe.
Je m'approche d'eux.
-Bonjour messieurs. Je suis Fayima Hosanna. Mon père m'a demandé de me rendre au palais, aujourd'hui.
Les gardes me regardaient, et ça me mets mal à l'aise.
Garde 1 : Oui. La mère Ifue nous a prévenu de ta venue,
Garde 2 :Au delà du jardin, premier portail à gauche.
Ils s'écartèrent, sans dire un mot de plus.
-Merci.
Je ramasse mes maigres affaires et je continue mon chemin, pendant que les gardes semblent s'interroger.
J'arive devant la grande porte arrondie.
Je toque, mais n'entends aucune réponse.
Je décide donc d'entrer malgré cela.
J'arrive dans une grande pièce fraîche, où un écran plat repose fraîchement au milieu.
La fraicheur de la pièce soulage ma peau frappée par le soleil.
J'avance, et je vois de longs et beaux fauteuils au sein de la pièce.
C'est alors qu'une vieille femme apparut.
-Bonjour madame, je suis Hosanna et je-
Elle : Je sais qui tu es, me dit calmement la vieille femme. Je suis contente de te rencontrer. Je t'en prie, suis-moi.
Je hoche la tête, et suis la vieille femme.
Elle : As-tu passé un agréable voyage ?
-Oui mâ(appellation de respect des vieilles femmes), merci.
La vieille femme s'arrête devant une petite porte.
Elle : Voilà ta chambre. De la nourriture y a déjà été déposé. Repose-toi et rejoins-moi ce soir au salon.
Je hoche la tête encore une fois, en la remerciant.
Elle pénétra dans la pièce. Celle-ci était de taille moyenne. Beaucoup plus grande que celle de mes parents.
Je dépose mes affaires, et m'assois sur le lit.
Le confort qui m'était offert était pour moi improbable. Comment cela était il possible ?
N'importe qui n'est pas en mesure d'avoir accès au château, et ma condition est normalement très claire.
Alors, pourquoi j'étais là ? Quelle est réellement la situation dans laquelle je me trouve ?
~Elijah Ekanza~
Je sors de la salle de réunion après avoir congédié tous mes notables et conseillers
Cette réunion a été beaucoup plus longue que d'habitude.
Je veux me battre pour mon peuple, alors, la fatigue n'a aucune importance.
Ma froideur habituelle, scotchée sur mon visage, ne laisse ainsi aucune émotion me trahir. Alors, je comprends pourquoi à cet instant où je marche les membres de l'habitat se décalent, cetain me souriant timidement et avec respect.
Je prends le chemin de l'aile du château qui m'est réservée, située à l'étage du haut.
Arrivé devant ma porte, j'aperçois la vieille Ifue.
-As-tu donc encore fait le ménage ? Demandai-je durement. Je t'avais demandé de ne plus t'en occuper et de te reposer.
La vieille aux cheveux blancs me sourit.
Ifue : J'y suis tellement habituée, majesté. Mais rassurez-vous. J'ai trouvé quelqu'un qui commencera dès demain.
-C'est la première fois que tu écoutes mes ordres, mère, dis-je en souriant faiblement.
Je considère cette vieille femme comme ma mère. Elle m'a élevé, et m'a livré beaucoup de secrets de vie, et de conseils avec lesquels je réussi toujours à m'en sortir.
La vieille femme part sans un mot.
Je me contente de pénétrer dans ma chambre.
Je me defais de mes vêtements quand j'entends des coups sur la porte de ma chambre.
-De qui s'agit-il ?
? : Mon roi, c'est moi.
J'entends une fois féminine qui me dit vaguement quelque chose.
Je ne réponds pas, sentant déjà la colère bouillir à l'intérieur de mes veines.
Que fait une femme dans cette aile du château qui m'est réservée ?
Je les exècre plus que tout, et je ne les supporte pas.
Elles m'ont montré la vie telle que je dois la voir. Je n'ai pas besoin de plus de démonstration.
N'ayant aucune réponse, j'entends les pas de la fameuse femme s'éloigner.
Il va falloir que je sois plus dur avec Yawo.
Il a choisit des femmes comme concubines pour moi, mais je ne veux pas de ça, et je n'ai jamais manqué de lui faire savoir.
Elles sont habituées à venir taper à la porte de ma chambre.
Je renforcerais la sécurité afin qu'elles n'aient hermétiquement plus accès à mon logement.