Chapitre 8 Ce que veulent les parents

Bruce a fait la moue et s'est rendu dans la cabine d'essayage avec les vêtements.

« Madame, vous avez bien éduqué votre fils », a dit la vendeuse avec un sourire flatteur. « Bien que le garçon semble arrogant, il est toujours obéissant », lui a répondu Minnie, en lui souriant en retour.

Elle était ravie. Cependant, le garde du corps était revenu après avoir garé la voiture. La vendeuse l'a regardé et a reculé.

Bruce est sorti de la pièce.

Il portait un T-shirt de la marque Fendi. Les rayures étaient le design de la saison. Bruce a essayé un T-shirt jaune avec des impressions de cactus et des magnifiques motifs de lampes. La tenue lumineuse donnait à Bruce l'apparence d'un garçon heureux. Minnie a adoré. « C'est bien. Tu es très beau. Pourquoi ne pas essayer le costume vert aqua? Je pense qu'il t'ira bien », a-t-elle proposé.

Bruce a admiré son reflet dans le miroir. « Je pense que le costume me va mieux. C'est plus majestueux. Celui-ci ne reflète pas mon aura », a-t-il commenté.

Minnie n'a pas pu s'empêcher de glousser à sa réponse. « Tu sais ce qu'est l'aura, hein? Ne t'inquiète pas. Même cette tenue reflétera ton aura. »

Elle a ébouriffé ses cheveux et a souri.

Bruce a penché la tête pour la regarder. Il voulait répliquer, mais le sourire de Minnie l'a empêché de parler contre elle. Il a secoué la tête et s'est rendu à nouveau dans la cabine d'essayage.

Le costume vert aqua à rayures complimentait son teint. La veste grise et le short vert assorti donnaient à Bruce l'apparence d'un enfant innocent plutôt que d'un garçon mal élevé.

Minnie rayonnait de joie. Elle a fermé sa bouche et a regardé son fils avec admiration. « Mon fils est un beau garçon! », s'est-elle confirmé dans son cœur.

Elle a adoré les deux tenues de Bruce et a appelé la vendeuse pour les facturer. Mais le sourire de Minnie a disparu dès qu'elle a ouvert son portefeuille. Elle s'est souvenue que sa carte noire était chez Sam. Il n'y avait que 3000 dollars en espèces dans son portefeuille.

Le visage de Minnie a rougi d'embarras. Elle a tiré Bruce à l'écart et s'est agenouillée sur un genou.

« Bruce, lequel tu veux? Pourquoi on ne prendrait pas le jaune? Il a un design intéressant », a-t-elle expliqué.

Bruce l'a regardée et a froncé les sourcils. « Pourquoi? », a-t-il demandé innocemment.

Minnie a forcé un sourire. « Ton père t'a déjà acheté beaucoup de vêtements. Tu ne pourras pas les porter si tu achètes aussi ces deux-là. Choisissons-en un! », a exhorté Minnie.

La mâchoire de Bruce est complètement tombée sous le choc et son front s'est de plus en plus renfrogné.

« J'adore les deux tenues. Pourquoi tu ne les achètes pas pour moi? », a-t-il demandé. Minnie ne sait plus quoi dire. Juste au moment où elle a ouvert la bouche pour dire quelque chose, les cris soudains d'un enfant ont attiré leur attention. Bruce et Minnie se sont retournés pour regarder le petit garçon. La femme qui se tenait à côté de lui s'est agenouillée et a pris sa main.

« Je ne veux plus t'écouter », a crié le garçon.

Une foule s'était rassemblée autour d'eux. La femme a tiré le garçon et lui a donné une fessée, ce qui l'a fait pleurer encore plus fort. Embarrassée, elle a pris le garçon dans ses bras et est sortie du magasin.

Minnie a fermé les yeux et a respiré bruyamment. Elle a estimé que c'était une bonne occasion d'éduquer son fils.

« Tu vois, les enfants devraient apprendre à économiser de l'argent. Les parents travaillent dur pour rendre leurs enfants heureux et leur offrir ce qu'ils veulent. Choisissons-en un, d'accord? », l'a-t-elle persuadé. « La vie nous donnera plusieurs options, mais toutes ne seront pas parfaites pour nous. Nous devons prendre la bonne décision », a-t-elle poursuivi.

« Je ne suis pas d'accord avec toi », a contesté Bruce en secouant la tête catégoriquement. « À quoi bon vivre si on ne peut pas avoir ce qu'on aime? », a-t-il argumenté. Puis il a sorti une carte de son sac et l'a tendue à la vendeuse. « Emballez ça pour moi! », a-t-il ordonné.

« Oui, Monsieur! » La vendeuse a hoché la tête et est allée passer la carte dans la machine.

« Attendez une minute. Celui-là, celui-là. Oh, l'autre aussi. Emballez-les tous pour moi », a encore ordonné le petit garçon. Après avoir désigné les différentes tenues sur l'étagère, Bruce a souri avec arrogance à Minnie.

« La prochaine fois ne me dis plus que tu m'achèteras des vêtements, parce que je peux toujours payer moi-même pour mes vêtements. » Le cœur de Minnie s'est enfoncé en voyant son fils dépenser plusieurs centaines de milliers de dollars d'un seul coup.

« Bruce, pourquoi tu gaspilles de l'argent comme de l'eau? As-tu la moindre idée de la difficulté qu'on éprouve pour gagner de l'argent? Beaucoup d'enfants n'ont même pas les moyens d'acheter un repas pour nourrir leur estomac affamé, tu sais? », l'a repris Minnie.

« Économiser de l'argent? Mon grand-père ne se sentirait-il pas mal si je ne dépense pas tout l'argent? », a-t-il demandé.

Minnie a froncé les sourcils avec confusion. « Papa achète tout ce que je demande, donc je n'ai pas d'occasion de dépenser l'argent que grand-père me donne chaque mois.

Il y a quelques jours, grand-père m'a demandé si je ne l'aimais plus et pourquoi je n'utilisais pas son argent. Il va s'énerver si je ne dépense pas l'argent. »

Michael et son père avaient transformé Bruce en un enfant gâté. Ils adoraient tellement ce gamin qu'ils achetaient tout ce qu'il pointait du doigt. Ce n'était pas étonnant qu'il ne comprenne pas la valeur de l'argent.

Après avoir fini de faire leurs courses, Bruce et Minnie sont finalement sortis du magasin. Les yeux de Bruce se sont écarquillés dès qu'il a vu le marchand de glaces de l'autre côté de la rue. « Allons manger une glace », a-t-il suggéré. Il a souri et a entraîné Minnie vers la boutique.

Bruce s'est appuyé contre le comptoir en verre. Ses yeux excités ont parcouru les différents parfums de crèmes glacées. « J'aime celle-là. Celle-là a l'air délicieux aussi! Oh, il y a aussi un grand pot de glace. Je veux celle-là aussi! », a-t-il dit en sautillant d'excitation.

Après avoir passé la commande, Bruce a opté pour un siège près de la fenêtre et s'y est installé.

« Qu'est-ce que tu veux manger? C'est moi qui régale », a-t-il proposé à Minnie. Il a fait un sourire arrogant, en agitant sa carte.

Minnie a pensé que le garçon avait commandé les glaces pour tous les deux. « Tu vas manger tout ça tout seul? », lui a demandé Minnie.

Elle a secoué la tête et a froncé les sourcils. « Tu n'as le droit de manger qu'une seule glace », lui a dit Minnie.

« J'ai beaucoup d'argent, alors je prendrai ce que je veux. Occupe toi de tes affaires. Bon sang! Tu es ennuyeuse », a-t-il dit sèchement.

Minnie ne pouvait pas regarder l'expression dégoûtée sur le visage de Bruce, mais c'était son devoir de corriger les erreurs de son fils. « Ton ventre va te faire mal si tu manges trop de glace. Tu veux encore souffrir comme hier soir? », lui a-t-elle demandé.

« Mon Dieu! Tu ne peux pas arrêter avec ça? Si j'avais su que tu continuerais à te plaindre, je serais venu avec tante Alice. Elle ne m'a jamais empêché de manger de la glace. Cette glace est délicieuse. Si tu ne me laisses pas manger, je... je... » Il s'est pincé les lèvres et a réfléchi pendant un moment. « Je cesserai de t'aimer », a-t-il finalement dit.

Minnie a éclaté de rire. Le garçon avait l'air adorable même en la menaçant.

« Tante Alice? », a-t-elle demandé.

« Oui! » Il a mangé une cuillerée de glace et a gémi de plaisir. « Tante Alice est également issue d'une famille riche. Elle a un jeune frère et grâce à ses conseils, il étudie maintenant à l'Université de Harvard. Papa et grand-père estiment qu'elle est une femme intelligente, alors ils lui ont demandé de me donner des cours. »

« Merde! Seuls Michael et moi avons le devoir d'éduquer Bruce. Comment a-t-il pu demander à une femme au hasard de lui donner des cours? », s'est demandé intérieurement Minnie. Elle était devenue frustrée. D'après ce que Bruce a dit, il semblait que la femme ne s'occupait pas seulement de son fils, mais aussi de Michael.

« L'autre jour, tante Alice et moi sommes allés jouer. Nous avons mangé beaucoup de crème glacée, de hotpot, de sugar haws, de marshmallows... », a continué Bruce en comptant ses doigts.

Le visage de Minnie s'est assombri. « N'est-ce pas une femme intelligente? Quel genre de gardienne est-elle? Comment a-t-elle pu permettre à mon fils de manger des aliments malsains? », s'est encore indignée Minnie, après avoir entendu les commentaires de son fils à propos d'Alice.

Tout d'un coup, elle a ressenti de l'antipathie envers Alice. Il semblait évident que la femme essayait de flatter son fils. « Bruce, tu te souviens du garçon que nous avons vu à la boutique de vêtements? », a demandé Minnie en penchant la tête sur le côté.

« Sa mère aurait pu lui acheter tout ce qu'il lui demandait, mais elle ne l'a pas fait. Est-ce que tu sais pourquoi? »

Bruce l'a regardée avec impatience. « Les parents aiment leurs enfants et ont de plus grands projets pour eux. Ils pensent à ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants au lieu d'écouter tout ce qu'ils disent. « Les parents peuvent sembler emmerdant aujourd'hui, mais tu comprendras leur amour une fois que tu auras grandi. Toi aussi, un jour, tu comprendras tout, Bruce. »

Le visage de Bruce s'est adouci. Ses yeux se sont éclairés en un instant et il n'avait plus l'air d'un fauteur de troubles.

« La glace n'a plus bon goût. Oublie ça. Je n'en prendrai qu'une aujourd'hui », s'est-il résigné. Puis il a soupiré en se frottant le ventre.

« Tu es le meilleur, Bruce. Si tu veux, on peut en acheter une autre demain », a dit Minnie.

Minnie et Bruce ont déjeuné somptueusement après avoir erré dans le centre commercial toute la matinée. Bruce était épuisé. Il faisait habituellement une sieste dans l'après-midi, alors Minnie l'a ramené à la maison.

Ils sont montés tous les deux dans la voiture. Les paupières de Bruce sont devenues lourdes. Il s'est appuyé contre la vitre et a commencé à s'assoupir. Sa tête cognait contre la vitre alors que la voiture roulait sur la route. Minnie a pris le petit garçon dans ses bras et a souri.

« Dors dans mes bras. Je te réveillerai une fois que nous serons arrivés à la maison », a-t-elle dit.

« D'accord », a-t-il marmonné et s'est endormi dans un sommeil paisible.

Le cœur de Minnie a fondu tandis qu'elle regardait son petit garçon. « Tu es un bon garçon », a-t-elle murmuré à ses oreilles.

Bientôt ils sont arrivés à la villa. Minnie est descendue précautionneusement de la voiture avec le petit garçon dans ses bras. Bruce a remué dans ses bras. Ses yeux endormis se sont illuminés dès que son regard s'est posé sur l'Audi rouge garée devant la villa.

En un instant, toute trace de sommeil a disparu dans ses yeux. Il s'est dérobé des bras de Minnie et a couru vers le garde à la porte. « Est-ce que tante Alice est là? », a-t-il demandé avec excitation.

« Oui, M. Bruce, vous êtes intelligent », a répondu le gardien avec un sourire. « Elle vous attend. »

« Génial! Tata Alice! », a crié Bruce alors qu'il courait joyeusement vers la salle de réception, sans prendre la peine de regarder Minnie.

La colère est monté dans le cœur de Minnie. Elle a fixé le garçon, en tenant son manteau à la main.

Elle se souvenait que Bruce lui avait dit qu'Alice avait pris soin de lui.

Cependant, elle ne s'attendait pas que son garçon s'attacherait à elle de cette façon-là.

Alice attendait dans la salle de réception. Minnie a entendu la voix excitée de Bruce dès qu'elle est entrée. « Tu es si gentille, tante Alice. Papa a refusé de m'acheter une PS5 Pro. Il a dit que ça influencerait mes études. Je suis furieux. »

« Jouer est aussi important qu'étudier », a déclaré Alice en souriant doucement. « Ne t'inquiète pas. Je vais lui parler. Concentre-toi sur ton jeu. »

Bruce s'est penché et a embrassé sa joue.

« Tante Alice, tu es la meilleure. »

Alice a souri et a secoué la tête.

Minnie a croisé ses bras sur sa poitrine et a étudié la femme. Alice portait une chemise blanche et une jupe qui lui arrivait jusqu'aux genoux. Elle était assise sur la chaise, les jambes croisées.

Alice semblait être une femme intelligente et gracieuse. Cependant, son attitude semblait dire le contraire.

Elle a jeté un coup d'œil à la porte et a vu Minnie qui la fixait. « Tu es nouvelle ici? Apporte-moi une tasse de thé Earl Grey », a ordonné Alice à Minnie. Alice a pris la tasse de thé sur la table et lui a souri.