Chapitre 4 La farce du diablotin

« Et alors? Qu'est-ce que tu peux faire? » Minnie s'est accroupie dans un coin, tenant le tapis d'une main en regardant Michael marcher vers elle. Elle voulait lui donner une dose de son propre médicament.

Michael a traversé le couloir d'un pas hautain. Minnie l'a regardé avec des yeux pleins d'attente, en resserrant sa prise sur le tapis.

Comme Michael se rapprochait, elle a exercé toute sa force et a tiré sur le tapis. Immédiatement, son esprit s'est mis à se représenter l'image de Michael s'écroulant sur le sol. Cependant, rien ne s'est passé en réalité. Elle a essayé de tirer plus fort sur le tapis, mais l'homme est resté debout, immobile. « Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi est-ce que je ne peux pas le tirer? », s'est-elle confusément demandé.

Michael a croisé ses bras sur sa poitrine et a souri à Minnie, appuyant de tout son poids sur le tapis, ce qui a continué à donner à Minnie du mal à le tirer.

« Tu essaies d'utiliser mon tour contre moi, hein? », lui a demandé Michael. Tandis qu'il disait cela, il a lancé un sourire sardonique à Minnie, qui se cachait derrière une armoire.

Le cœur de Minnie a fait un bond dans sa gorge. Elle voulait s'enfuir, mais ses jambes refusaient de bouger.

« Est-ce que tu essaies toujours de me fuir? », a demandé l'homme. En un clin d'œil, Michael a jeté Minnie sur son épaule et l'a portée jusqu'à la chambre.

La lune se cachait timidement derrière les nuages, projetant une lueur subtile sur la terre. Leur prise de bec verbale s'était transformée en un désir sauvage, qui a uni leurs corps cette nuit-là.

Le lendemain matin, Michael s'est réveillé tôt. Il a frotté ses tempes douloureuses et a regardé l'horloge ; il n'était que six heures. La fine couette était le seul vêtement qui couvrait son corps nu.

Une vague de regret l'a envahi. Il avait perdu son contrôle la nuit dernière et avait fini par céder à ses désirs physiologiques.

« Comment ai-je pu coucher avec une fille abandonnée qui avait donné naissance à un enfant? Merde! » Il s'en est voulu à mort. La chambre puait le sexe.

Le drap bleu ciel était enroulé en boule. La bile est montée dans sa gorge à la vue de Minnie, qui dormait paisiblement comme si de rien n'était. Michael est sorti du lit et s'est dirigé sur la pointe des pieds vers la salle de bain pour prendre une douche.

Minnie a entendu le faible bruit de l'eau qui coulait avant de se lever en sursaut, sous le coup du choc. Quelqu'un avait versé de l'eau froide sur elle.

Elle a poussé un cri, alors que son corps commençait à trembler, et a essuyé l'eau.

« Femme facile, voici un bol de soupe au poulet que je t'ai préparé pour renforcer ton corps. Est-ce que ça a bon goût? », a dit dit sarcastiquement Bruce. Bruce a gloussé, avec un petit seau dans sa main. « Au fait, ce n'est pas de l'eau. C'est mon urine », a-t-il ajouté avec un sourire malicieux.

Les yeux de Minnie se sont écarquillés sous le choc. « Mais qu'est-ce qui se passe? Tu m'as fait pipi dessus? », a demandé confusément Minnie. Elle a reniflé son bras et a failli s'étouffer, en fronçant le nez avec dégoût. « Tu as perdu la tête? Pourquoi as-tu versé ton urine sur moi? » Minnie a serré la bouche car la puanteur de l'urine la rendait malade. « Et où est le poulet dont tu as parlé? As-tu ramassé un poulet pourri dans une poubelle? », a-t-elle rapidement demandé.

Elle était effrayée. Les gens étaient tombés malades à cause de la grippe aviaire. Minnie ne voulait pas tomber malade avant d'accomplir ses plans.

« Un poulet pourri? », a répété Bruce. Puis il a secoué la tête et s'est mis à rire hystériquement. « Je n'ai pas besoin d'aller chercher un poulet pourri quand j'en vois un juste devant moi. Tu es une gonzesse, n'est-ce pas? »

« Moi? » Minnie était stupéfaite ; son visage a rougi d'embarras.

« Comment a-t-il pu me traiter de gonzesse? Qui lui a appris à se moquer des autres femmes? Je ne peux pas croire que mon fils est devenu un garçon arrogant, tout comme son père », s'est dit Minnie.

« Bruce, comment peux-tu me parler comme ça? Tu ne sais pas comment te conduire devant les gens? », lui a-t-elle demandé. Minnie s'est levée et a essuyé l'eau qui glissait sur son visage. « Je vais te donner une leçon. »

« Wow! Pas mal. Elle semble plus intéressante que les autres femmes de mon père qui cherchaient désespérément à me plaire », a pensé Bruce. Il admirait et détestait à la fois son courage.

« Fais ce que tu veux. Je n'ai pas peur de toi », lui a dit Bruce en souriant innocemment.

Il a mis son petit doigt dans sa bouche et a sifflé. Deux Mastiffs tibétains se sont précipités dans la pièce par la porte arrière. Les chiens ont sauté agilement sur les tables et les chaises avant de se jeter sur Minnie.

« GG Bond, Ultraman, attaquez-la! » Suivant l'ordre de leur maître, les chiens se sont jetés en avant pour planter leurs crocs sur Minnie.

« Bruce! Oh, mon Dieu! », s'est écriée Minnie. Elle a enfilé son manteau et a sauté à temps. Des panaches de coton volaient dans l'air ; les chiens ayant déchiré les oreillers.

Un frisson a parcouru l'échine de Minnie. Si elle ne s'était pas échappée, les chiens l'auraient dévorée toute crue.

« Chut! Tes cris font saigner mes oreilles », lui a crié Bruce. Puis, le jeune garçon a plaqué ses mains sur ses oreilles en souriant innocemment.

« Tu ne sais pas que ces chiens peuvent mordre les gens à mort? »

« Bien sûr que je sais. Et alors? » Il a fait la moue alors que le sourire sur son visage disparaissait en un instant.

« Tu sais que mon père n'aime que ma maman, n'est-ce pas? Pourquoi tu t'accroches à lui?

Tu brises notre famille, alors je vais te donner une dose de ton propre médicament.

Minnie ne savait pas si elle devait rire ou pleurer.

Les actions du garçon l'ont exaspérée. Pendant un moment, elle a regretté d'avoir donné naissance à un enfant aussi casse-tête. Cependant, sa colère semblait s'apaiser lorsqu'elle a réalisé que les circonstances avaient changé son petit fils. Bruce était son fils ; elle croyait qu'elle pouvait le transformer en une meilleure personne.

« Je ne suis pas là pour briser ta famille. Je suis là pour toi! », a dit Minnie.

« Pour moi? » Bruce s'est pincé les lèvres et a regardé Minnie avant d'éclater de rire. « Tu es meilleure que je ne le pensais. Je sais que je suis plus intelligent, plus jeune et plus beau que mon père.

Mais j'ai de meilleurs goûts. Tu es trop vieille à mon goût! » Les yeux de Minnie se sont écarquillés. Sa mâchoire est tombée sous le choc.

De quoi le garçon était-il en train de parler? Quelqu'un avait corrompu son esprit innocent. Ses mauvaises pensées l'effrayaient. Elle ne pouvait pas regarder son fils lui faire des remarques désobligeantes.

« Ce n'est pas ce que je voulais dire », a clarifié Minnie.

« GG Bond, Ultraman, qu'est-ce que vous faites? Allez, mordez-la! », a à nouveau ordonné Bruce, faisant sursauter les deux chiens.

Les Mastiffs tibétains ont grogné et se sont mis à baver en regardant Minnie. Bruce a assisté à tout cela avec un sourire sur le visage, appréciant la réaction de Minnie.

Minnie a serré la mâchoire et a regardé par la fenêtre. Elle a regardé le sycomore géant et ses branches qui s'étendaient dans tous les sens. Elle s'est hissée sur le rebord de la fenêtre, a pris une grande respiration et a sauté. L'arbre lui a épargné de se blesser. Minnie s'est accrochée à la branche pour sauver sa vie et s'est installée sur le tronc solide.

Elle a tapoté ses mains poussiéreuses et a redressé le cou pour regarder Bruce. Le garçon était assis sur le rebord de la fenêtre ; ses yeux perçants étaient fixés sur elle.

« Tu ferais mieux de rester où tu es pour toujours! », a hurlé Bruce et a couru en bas. Il a ordonné au domestique d'installer un fauteuil en bois sous l'arbre et s'y est installé avec un pot de glace.

Les deux chiens se tenaient de chaque côté de l'arbre.

« Je vais m'asseoir ici et voir combien de temps tu peux tenir », a dit le jeune garçon. Puis il a pris un gros tas de glace et l'a mangé joyeusement.

Minnie a froncé les sourcils en regardant son fils vider un godet entier de crème glacée. « Ça suffit! Tu vas attraper froid », a-t-elle dit.

« Occupe toi de tes affaires! Je vais manger autant que je veux! », a arrogamment répondu le garçon. Il a enfoncé une autre boule de glace dans sa bouche et a gémi de satisfaction.

La sueur perlait sur son front alors que le soleil frappait sans relâche. Le tronc rugueux lui piquait le dos et les cigales sur la cime des arbres bourdonnaient dans ses oreilles. Minnie s'est essuyé le front et a regardé Bruce avec nostalgie, qui dégustait maintenant ses boissons fraîches. Sa bouche est devenue sèche ; elle voulait désespérément étancher sa soif.

« Qu'est-ce que tu regardes? Tu en veux? », lui a demandé Bruce, en souriant méchamment. Il a hérissé les cheveux soyeux de GG Bond et a donné la boisson au chien.

« Toi... » Le visage de Minnie a rougi de rage. « Espèce de monstre cruel! Il fait tout pour me provoquer », s'est-elle dit.

« Je ferai preuve de clémence si tu me fais des excuses. Sinon, tu devras rester percher sur l'arbre pour toujours. C'est à toi de choisir », a proposé Bruce.

Minnie a lancé un regard furieux à Bruce et a détourné les yeux, comme si ses menaces ne la dérangeaient pas du tout. Elle ne voulait pas admettre sa défaite lors de leur première rencontre. Sinon, le garçon ne lui ferait jamais confiance.

« Très bien. Reste là! » L'attitude de Minnie a exaspéré Bruce. Toutes les femmes que son père fréquentait faisaient de leur mieux pour le satisfaire. Elle était la seule à le contredire. Sur ce, il voulait montrer sa puissance et lui faire regretter de l'avoir offensé.

« Je vais te faire payer le prix de tes erreurs », s'est-il décidé intérieurement.

Un sourire enjoué s'est glissé sur ses lèvres. Un instant plus tard, Bruce a claqué des doigts ; les domestiques se sont rassemblés devant lui et ont installé un barbecue sur la pelouse. Minnie a commencé à s'étouffer alors que la fumée du gril lui brûlait les poumons.

« C'est tout ce que tu as trouvé à faire? Tu penses qu'un peu de fumée va me brûler? », a-t-elle demandé à Bruce. Minnie a grimpé plus haut et a souri triomphalement.

Bruce a haussé un sourcil et a regardé Minnie. La femme l'avait sous-estimé.

Bruce a demandé aux serviteurs de cuisiner tous ses plats préférés. Un délicieux arôme de nourriture flottait dans l'air. Des cuisses de poulet, du poisson succulent, des crevettes de la taille d'une paume et des légumes rôtis ont été assemblés sur la table. Minnie a commencé à saliver.

Son estomac a grogné de façon inappropriée. Il était presque midi et elle n'avait rien mangé depuis le matin. Le corps de Minnie avait mal partout, car Michael avait été un animal vorace sur le lit. La faim, la soif et la douleur la tuaient. Tout ce qu'elle voulait faire était de manger un repas somptueux, de se rouler en boule et de dormir.

« M. Bruce, la nourriture est prête! », a annoncé le servant. En disant cela, il a apporté une assiette chargée de cuisses de poulet. Bruce a pris une bouchée, a jeté un coup d'œil à Minnie et l'a jetée avec colère. « C'est trop cuit! Personne ne va manger ça! »

Minnie l'a regardé fixement, choquée. La cuisse de poulet était d'une nuance parfaite de jaune. L'odeur du cumin mêlée à celle du poulet rôti a fait grincer son estomac plus fort. Elle ne pouvait pas croire que Bruce avait jeté la nourriture comme s'il s'agissait d'un déchet destiné à la poubelle.

Minnie avait envie de se jeter dessus et de prendre une bouchée de cette viande juteuse.

« Le poisson est trop cru.

Les légumes sont trop fades », a crié Bruce.

Bruce a pris une bouchée de la crevette et l'a immédiatement recrachée. « Mon Dieu! Ils sont épicés! »

La colère de Minnie a atteint son paroxysme.

Le garçon gaspillait de la nourriture. Ne supportant plus son comportement, elle a sauté à terre.