Chapitre 7 L'échec scolaire

Pendant qu'il se brossait les dents, Bruce a dit avec un léger zézaiement : « Tu es tellement drôle. Ne sois pas la petite amie de mon papa. Tu peux être à moi à la place. »

Minnie était tellement amusée par l'affection de ce petit garçon. Elle lui a tapoté la tête et lui a dit : « Petit, ne parlons pas de bêtises. Je ne m'intéresse pas à ton papa. Très bien, suis-moi maintenant. »

Bruce a gonflé sa petite poitrine et a dit : « Non, je ne le ferai pas. Papa dit toujours qu'un homme qui dépend d'une femme n'est pas un homme bon », a-t-il argumenté.

« Il devait être en train de faire référence à ces hommes-jouets. Tu n'es qu'un enfant, alors ne t'inquiète pas trop pour ça », a répondu Minnie.

Bruce a réfléchi aux mots de Minnie pendant un moment avant de dire : « Non. Je veux être avec papa. »

Il a secoué la tête avec ferveur.

Minnie était à la fois triste et heureuse de l'entendre dire cela. Elle a passé ses doigts dans ses cheveux doux et a dit : « Tu peux te laver le visage tout seul. Je vais retourner dans ma chambre maintenant. »

Et après avoir dit cela, elle a quitté le petit garçon avant de prendre son manteau.

Une fois qu'elle est partie, Bruce a couru vers les fenêtres et a regardé le dos de Minnie qui battait en retraite.

« J'ai bien dormi la nuit dernière. C'était comme si je tenais ma maman pendant que je dormais. Je me suis senti réchauffé et heureux », s'est-il dit.

Alors qu'il se rappelait son sommeil de la nuit dernière, Bruce n'a pu s'empêcher de sourire. Mais la seconde suivante, son sourire s'est effacé.

« Elle a dit qu'elle ne s'intéressait pas à mon père. Mais qu'est-ce qui se passera si... Et si elle profitait de moi pour se rapprocher de mon père comme le font les autres femmes? », s'est-il demandé.

Bruce s'est mordu les doigts. Il ne savait pas s'il devait faire confiance à Minnie ou non.

Il a soufflé sur la vitre et a écrit dessus : « Papa » à gauche, et « Jessica » à droite et a essayé de décider quoi faire.

Annie a vu Minnie marcher dans le couloir et l'a appelée depuis le rez-de-chaussée. « Mlle Jessica, vous vous êtes levée si tôt. Veuillez descendre pour prendre votre petit-déjeuner », lui a dit Annie.

Minnie a acquiescé avec un sourire. « Merci, Annie. Je descendrai après m'être lavée », a dit Minnie.

Elle a rapidement terminé sa routine matinale et a remarqué qu'Annie était en train de préparer la table. N'ayant rien d'autre à faire, Minnie a décidé d'aider Annie à préparer le petit-déjeuner tout en discutant avec elle.

« Annie, es-tu une cantonaise? Tu as parfois l'accent », lui a-t-elle demandé pour commencer la conversation.

Annie a hoché la tête. « M. Michael m'a offert un abri. Bien qu'il ait généralement l'air froid, il est en fait très gentil. Des enfants m'ont volé ma propriété. Grâce à M. Michael, j'ai maintenant un endroit pour s'installer et continuer ma vie », a répondu Annie avec reconnaissance.

Elle a placé le fromage et les toasts sur un plateau et a demandé : « Mlle Jessica, pourriez-vous les porter à la table? »

« D'accord, bien sûr », a volontiers accepté Minnie. Alors qu'elle marchait vers la table, Minnie a pris un morceau de toast sur le plateau et l'a grignoté.

Avant de sortir de la cuisine, elle a vu quelqu'un bouger dans le coin du mur. Elle a rapidement terminé son toast et a tapoté la tête de Bruce. « Pourquoi tu écoutes aux portes? », lui a-t-elle demandé.

Bruce l'a regardée avec des yeux rouges. « Tu mens! », a-t-il dit.

Sa voix était pleine de chagrin et d'indignation.

Minnie était stupéfaite du changement soudain d'humeur de Bruce. « Quoi? Qu'est-ce que tu racontes? Ai-je fait quelque chose? », lui a-t-elle demandé.

« Tu as dit que mon père ne t'intéressait pas. Alors pourquoi tu demandes à Annie de te parler de lui? Tu es juste comme ces mauvaises femmes! Je ne veux plus jouer avec toi! », a-t-il crié avec colère à Minnie. Il a tapé du pied, s'est retourné et est parti en courant.

Minnie a posé le plateau qu'elle tenait et a couru après Bruce.

« Bruce! Arrête! », lui a-t-elle crié.

Bruce a couru pendant qu'il essuyait ses larmes avec le dos de ses mains. Il ne voulait pas l'admettre mais il ressentait vraiment l'amour maternelle à travers cette femme. « Ça doit être un rêve! Elle est différente de maman! Elle est juste comme ces femmes qui font de leur mieux pour s'approcher de papa! », s'est dit Bruce intérieurement.

Il a fait de son mieux pour courir, mais il n'était qu'un enfant. Il avait des jambes courtes et de petites enjambées que Minnie était capable de rattraper. Et ce qu'il ne savait pas, c'était que Minnie était une championne de la course à pied.

De ce fait, Minnie a rattrapé Bruce en un rien de temps.

Elle a attrapé Bruce par derrière et l'a tiré dans ses bras. « Hé, tu vas trop loin. Tu devrais d'abord écouter mon explication avant de t'enfuir. Je voulais juste demander à Annie si elle est cantonaise. Puis elle a dit quelques mots sur ton père, que tu as entendus », a expliqué Minnie.

Pour s'assurer de le convaincre, elle s'est accroupie pour être au niveau de ses yeux. « Ne sois pas en colère, d'accord? Je te promets que je ne mens pas. Arrête de pleurer maintenant, d'accord? », lui a-t-elle supplié.

Bruce a continué à faire la moue. Presque indifféremment, il a réussi à lâcher « d'accord ».

Minnie a fouillé dans ses poches et lui a offert un mouchoir. Elle a essuyé doucement ses larmes. « D'accord, ne pleure plus. Rentrons prendre le petit-déjeuner, d'accord? », lui a-t-elle exhorté.

Bruce n'a rien dit. Après un moment, il a hoché la tête sans mot dire.

« Super », a dit Minnie.

Après quelques pas, Minnie a senti que l'humeur de Bruce s'était amélioré. Elle s'est retournée vers lui juste à temps et Bruce en a profité pour lui dire : « Je suis rentré avec toi parce que j'ai eu pitié de toi! Je ne t'ai pas encore pardonné, humph! »

Ses pitreries ont amusé Minnie. « D'accord. Tout est de ma faute. Bruce est un garçon sensible et mignon. Il est aussi ouvert d'esprit et généreux », a-t-elle dit.

Elle a serré fermement la main de Bruce alors qu'ils retournaient à la salle à manger. Un petit sourire s'est dessiné sur son visage.

Bruce a grogné fièrement.

Lorsqu'ils sont arrivés dans la salle à manger, les yeux de Minnie ont d'abord remarqué le regard froid de Michael. Immédiatement, le sourire sur son visage a lentement disparu. Elle a conduit Bruce sur son siège avant de se retourner chercher le plateau qu'elle avait mis de côté plus tôt. Ensuite, elle s'est assise.

Michael a haussé un sourcil vers elle. « Est-ce que je t'ai demandé de t'asseoir? », a grogné l'homme à l'humeur froide.

La matinée était déjà pleine de tension après la dépression de Bruce, alors Minnie n'était pas d'humeur à se disputer avec Michael. « D'accord, je vais prendre mon petit-déjeuner dans ma chambre », a-t-elle dit.

« C'est vraiment difficile de lui plaire », a-t-elle maugrée intérieurement.

Elle s'est levée et s'est apprêtée à revenir dans sa chambre.

« Attends une minute! »

Avant qu'elle ne puisse partir, Bruce l'a arrêtée.

Il a remarqué qu'il n'y avait pas de lait sur son plateau, alors il s'est empressé d'aller chercher un verre de lait et de le poser devant elle. Il était si petit et adorable ; c'était tellement facile de tomber amoureux de Bruce.

« Tu as l'air vraiment pitoyable, alors prends du lait », a-t-il dit.

Minnie a souri au commentaire de Bruce.

« Merci, Bruce. »

Elle a tendu la main vers le verre de lait, mais Michael a changé d'avis. « Oublie ça. Assieds-toi. »

Minnie a jeté un coup d'œil à Michael avant de retourner lentement à son siège.

« Il est tellement imprévisible », s'est-elle dit.

Avec une petite moue, elle a regardé la confiture de fraises sur le plateau de Bruce. Elle a ensuite fait le tour de la table et s'est assise à côté de Bruce. Sans aucune crainte, elle a dit : « Bruce, je veux aussi prendre de la confiture de fraises. »

Bruce l'a fusillée du regard, mais il lui a tendu sa confiture de fraises.

« Tiens, une récompense pour toi », a-t-il dit avec arrogance.

Minnie lui a pincé la joue. « Tu es un si bon garçon, n'est-ce pas? Tu es si mignon, Bruce », a dit Minnie.

Puis elle s'est remise à manger son plat, de bonne humeur. Du coin de l'œil, elle pouvait voir les yeux froids de Michael.

« Tu es bien meilleur que n'importe qui d'autre », a-t-elle dit.

Puis, elle a ajouté : « Bruce, tu es si gentil. Tu dois avoir tenu ça de ta maman, pas de ton papa. »

Cela a fait rire Bruce aux éclats.

Ses yeux étaient brillants alors qu'il riait.

Michael les a regardés se moquer de lui et a dit : « Jessica, tu as le droit d'être désinvolte mais ne va pas trop loin. »

Minnie lui a jeté un regard et a cessé de parler.

Finalement, ils ont terminé leur petit-déjeuner sans un autre incident. En regardant tous les trois, Annie ne pouvait pas s'empêcher de rire.

À huit heures et demie, Michael a demandé au chauffeur de préparer la voiture. Avant de partir, il a pointé Minnie du doigt en guise d'avertissement.

« Prends bien soin de Bruce. N'essaie pas de lui jouer des tours », a-t-il rappelé.

Les coins de la bouche de Minnie se sont contractés. « D'accord. Peux-tu changer tes mots la prochaine fois? Tu n'arrêtes pas de répéter la même chose, encore et encore. Je commence à en avoir assez. »

Michael lui a lancé un regard noir avant de se retourner et de partir.

Quand il était déjà hors de la maison, il a dit à l'un des gardes du corps : « Ne l'arrête pas mais garde un œil sur elle. »

Le garde du corps a acquiescé à son ordre.

Après leur petit déjeuner, Minnie a suggéré une idée à Bruce.

« Et si on allait faire du shopping? »

C'était samedi. Michael n'avait pas de congé et travaillait presque tous les jours. Contrairement à lui, Bruce avait beaucoup de temps libre.

Bruce a fait la moue. « Pourquoi toutes les femmes aiment-elles autant faire du shopping? Ai-je le droit de dire non? C'est tellement ennuyeux », a demandé le petit garçon.

Minnie lui a pincé le visage et lui a tendu un doigt. « Non. Tu es mon héros pour aujourd'hui. Comment peux-tu ne pas m'accompagner? », lui a demandé Minnie.

Puis elle a redressé ses vêtements et a dit : « Tu vois, les vêtements que ton père t'a achetés sont tous noirs, blancs et gris. Ce n'est pas approprié pour un enfant comme toi. Ils sont tous ennuyeux. »

Bruce a ignoré ses critiques. « Non! Ce sont des couleurs classiques. Elles me vont bien », s'est entêté Bruce.

Minnie a tendu la main pour lui pincer la joue avant de secouer la tête. « Non », l'a contredit Minnie.

A court d'argument, Bruce a finalement compris que c'était un combat perdu d'avance que de discuter avec Minnie sur ce sujet. « D'accord, tu as gagné. Je sortirai avec toi aujourd'hui », s'est-il résigné.

Ensuite, il est retourné pour se changer.

Au bout d'un moment, il est descendu habillé d'une chemise qui ressemblait tellement à celle qu'il portait plus tôt. « Si je n'avais pas remarqué que le motif sur ton col était différent, je n'aurais pas pensé que tu avais déjà changé de vêtements », l'a taquiné Minnie.

Elle a tendu une de ses mains pour qu'il la tienne et a dit : « Allons-y. »

Grâce à l'ordre de Michael, le garde du corps ne l'a pas arrêtée cette fois. Au contraire, il les a volontiers conduits au magasin.

La villa de Michael était située sur le flanc d'une colline. Il y avait un petit centre commercial près du pied de la montagne, qui desservait beaucoup de gens de la région. Bien sûr, Minnie connaissait le centre commercial ; elle a donc demandé au garde du corps de les y conduire.

Peu de temps après, ils sont arrivés au centre commercial. Minnie a vu une jolie boutique et a demandé à Bruce de l'accompagner.

« Allons jeter un coup d'œil. »

Bruce a jeté un coup d'œil aux mannequins portant de jolis vêtements avec un gros motif d'yeux de monstre.

« Non! », s'est-il exclamé avec une moue. « Ce costume est tellement enfantin. Je ne veux pas le porter! », a récriminé Bruce.

Minnie lui a tapé sur la tête de façon ludique. « Nous allons juste y jeter un œil. Quoi qu'il en soit, il a l'air mignon et la couleur est brillante. C'est parfait pour l'été. Ne sois pas habitué à porter de vêtements ternes, d'accord? », a-t-elle dit en le traînant vers le magasin.

Bruce n'avait pas d'autre choix que de la suivre.

La vendeuse est venue les aider. Minnie a parcouru les étagères de vêtements, en regardant Bruce pour voir quels vêtements lui conviendraient. La vendeuse leur a également apporté d'autres articles pour qu'ils puissent les essayer.

Bruce continue à faire la tête.

Minnie lui a donné une petite tape sur le visage. « Va les essayer pour moi. » Il y avait un magazine de mode qui traînait sur l'un des canapés. Minnie l'a ramassé et a vu que c'était un catalogue de la boutique haut de gamme dans laquelle ils se trouvaient. Elle a noté mentalement le nom de la marque « Fendi », afin d'y acheter d'autres vêtements pour Bruce à l'avenir.

Bruce a regardé Minnie parcourir le magazine. Elle a souligné quelques collections et a demandé à la vendeuse de les apporter.

Bruce a pris les vêtements de la vendeuse et s'est tenu devant Minnie. « Tu ne te soucies pas de moi. Tu veux juste lire des magazines. »

Il a fait la moue en se plaignant.

Minnie ne pouvait s'empêcher de se moquer de Bruce. Elle a levé la tête et a dit : « Va te changer, puis reviens. Voyons voir comment ils te vont. Tu vois, ces vêtements sont si brillants et si beaux. Ils sont parfaits pour des enfants comme toi. Tu ne devrais pas porter des couleurs aussi sombres et tristes de toute façon. »

Elle lui a souri et lui a demandé de changer de vêtements.