Chapitre 6 Entre mère et fils

Le cœur de Michael s'est soudainement adouci. Il a retiré sa main et s'est éloigné, attendant le retour du garde du corps.

Bientôt, le garde du corps est arrivé en trombe.

« M. Michael, les informations de la carte SIM ont été détruites par quelqu'un à distance. Nous n'avons rien pu récupérer », a-t-il annoncé.

En entendant le rapport du garde du corps, Michael s'est retourné pour regarder Minnie. « Tu oses dire qu'il n'y a rien qui cloche chez toi? », lui a-t-il demandé.

En principe, les gens ordinaires n'ont pas besoin d'utiliser une carte qui pourrait être facilement détruite par une intervention à distance. De plus, le téléphone de la marque Nokia, qu'elle utilisait, devait également avoir été spécialement adapté pour un contrôle à distance.

Minnie s'est frotté le cou et a froncé les sourcils.

Michael a attrapé une partie de ses cheveux et l'a tirée par la tête, la forçant à le regarder.

« Jessica Lin, je me fiche de savoir pourquoi tu es ici et ce que tu fais. Je veux tout simplement que tu partes après un mois. Ne t'avise plus jamais de jouer tes tours ici. »

Il lui a tapoté les joues et a souri. « Tu as compris? »

Minnie a regardé Michael dans les yeux et a hoché la tête.

Michael a reniflé et l'a lâchée.

« Gardez un œil sur elle », a-t-il ordonné aux gardes du corps à la porte avant de partir.

Michael avait su adopter un plan à long terme pour atteindre ses objectifs depuis cinq ans. Il attendrait juste de voir ce dont cette femme était capable.

Cette nuit-là, il est resté à la maison pour dîner, ce qui était rare. La femme de chambre, Annie Shen, avait préparé un délicieux repas pour tous les trois. Après avoir placé les assiettes sur la table, elle a fait entrer Minnie dans la salle à manger. « Mlle Jessica, par ici, s'il vous plaît. »

Minnie a souri, a tiré la chaise à côté de Michael et s'est assise.

« Est-ce que je t'ai demandé de t'asseoir à table et de dîner avec nous? », a demandé Michael en arquant un sourcil.

« Où est-ce que suis-je censé manger alors? », a retorqué Minnie en le regardant et en faisant la moue. « S'il te plaît, ne me renvoie pas dans ma chambre et ne me fait pas manger comme une épouse lésée dans les temps anciens. Nous ne vivons plus dans une société féodale. Michael, ne va pas trop loin. »

Le cœur de Michael a sauté un battement quand les souvenirs du passé ont ressurgi dans son esprit. Les mots que sa femme bien-aimée avait prononcés étaient encore vivants dans sa mémoire. « Michael, les épouses dans les temps anciens menaient une vie misérable. Elles devaient tout faire pour plaire aux âgés. Personne ne les respectait ; elles ne pouvaient pas prendre un repas à table. Les femmes étaient confinées dans leur chambre et étaient obligées de manger les restes. Penser à ça me rend triste. »

Michael s'est remémoré ce qu'il lui avait dit jadis. Il lui avait ébouriffé les cheveux et lui avait souri avec amour. « Ne t'inquiète pas tant que je suis avec toi. Je ne laisserai jamais personne t'intimider. »

Bruce a regardé Michael, qui était perdu dans ses pensées. Le silence de son père l'a exaspéré. « Annie t'a permis de t'asseoir à table avec nous seulement parce qu'elle se sent désolée pour toi. Elle n'a cuisiné que pour moi et mon père, pas pour toi. Ne te permets pas de te comporter effrontément! », a dit Bruce. En disant cela, il a jeté un regard noir à Minnie.

Minnie a serré les dents et a regardé son fils.

« Hmm... Il y a beaucoup de plats sur la table. Je me demande comment vous allez finir les plats si je ne mange pas. »

Le visage de Bruce s'est transformé en un sourire diabolique. « Tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. Les chiens finiront le reste de la nourriture. J'adore mes deux chiots. »

Minnie a jeté les baguettes et s'est levée. « Très bien, mangez! Je ne pense pas que vous puissiez finir tout ça. »

« Attends et regarde », a rétorqué Bruce.

Bruce ne pouvait pas admettre sa défaite ; par conséquent, il a commencé à se gaver de nourriture autant que son petit estomac pouvait le supporter.

« J'ai hâte que maman rentre à la maison. Elle va donner une leçon à cette femme. »

Cependant, suralimentation lui avait causé un mal de ventre insupportable. Bruce n'avait pas pu dormir cette nuit-là.

Les cris incessants provenant de la chambre de Bruce ont réveillé Minnie. Son cœur s'est brisé en mille morceaux ; elle ne pouvait pas supporter de regarder son fils souffrir.

Elle s'est rendue dans sa chambre sur la pointe des pieds et a ouvert la porte.

« Bruce? »

Bruce s'agitait et se retournait sur le lit. La douleur atroce devenait insupportable à chaque minute qui passait. Il a entendu une voix faible et tendre qui l'appelait. « Maman! », a-t-il crié instinctivement.

Minnie lui a tenu le bras et s'est assise sur le lit à côté de lui. « Bruce, qu'est-ce qui s'est passé? Pourquoi tu pleures? »

Bruce ne pouvait pas ouvrir les yeux. La douleur et le sommeil le consumaient ; il sentait des mains douces qui le tenaient et voulait se délecter de la chaleur un peu plus longtemps.

« Maman! », a-t-il pleuré en frottant son ventre gonflé. « J'ai mal au ventre. »

Minnie a touché son ventre qui semblait solide comme le roc contre ses doigts. Le garçon avait mangé plus qu'il ne pouvait digérer.

Michael avait une trousse de premiers soins dans sa chambre qui contenait toutes sortes de médicaments et de pommades. Cependant, Minnie ne voulait pas se rendre dans sa chambre tard dans la nuit. Elle a massé le ventre de Bruce et est sortie pour acheter des médicaments.

Ainsi, elle a enfilé son manteau pour partir. Mais avant qu'elle ne puisse sortir, toute la villa s'est illuminée. Elle a plissé les yeux, pour adapter ses yeux aux lumières aveuglantes en les rouvrant progressivement. Michael l'a observée depuis sa chambre à l'étage.

« C'est donc ça ton plan. Tu attendais que tout le monde s'endorme pour sortir en douce. »

Ignorant sa remarque, Minnie a pris son sac à main et est sortie.

Cependant, les gardes du corps à la porte ont attrapé ses mains et l'ont arrêtée.

« Mlle Jessica, ne nous forcez pas à vous faire du mal », ont dit les grades du corps.

Michael est descendu, s'est rapproché d'elle et lui a attrapé la mâchoire. « Où veux-tu aller? », lui a-t-il demandé. Minnie a repoussé sa main. Son visage a rougi de rage.

Elle a fait un pas en arrière et a regardé l'homme. « Va dans la chambre de ton fils et vois-le par toi-même.

Le pauvre garçon souffre, mais tu ne sembles pas t'en soucier. »

« C'est mon fils! », a aboyé Michael. Il voulait lui dire qu'il ne voulait pas que quiconque se mêle de sa vie privée.

« J'allais acheter des médicaments », a répondu Minnie en ricanant. « Maintenant que tu ne veux pas que je parte, je vais retourner dans ma chambre et dormir. Prends soin de ton fils, et ne viens pas me déranger. »

Elle a repoussé Michael et s'est retournée pour partir.

Mais l'homme lui a attrapé la main.

« Quoi encore? », a-t-elle demandé en arquant un sourcil.

« Bruce est malade. N'es-tu pas venue ici pour prendre soin de lui? », a questionné Michael.

Le cœur de Minnie a sauté un battement. Elle s'est demandée si Michael avait découvert sa véritable intention « Michael Lu, qu'est-ce qui ne va pas chez toi? », lui a-t-elle crié dessus. En même temps, elle a essayé de se dégager de son emprise. « Bruce n'est pas mon fils! », a-t-elle ajouté.

« Tu peux être sa nounou et prendre soin de lui. »

Michael a attrapé sa main et l'a traînée à l'étage. Minnie a fait de son mieux mais n'a pas réussi à se débarrasser de la prise de l'homme. Elle a tapé du pied en titubant derrière lui.

« Michael Lu, arrête de me pousser! J'ai eu la gentillesse de lui acheter des médicaments, mais tu m'as aussi réprimandée pour ça. Pourquoi devrais-je m'occuper de lui maintenant? »

Bien que Minnie soit en colère, elle a regretté d'avoir prononcé ces mots. Elle voulait passer chaque instant à prendre soin de son fils. Cependant, Michael avait franchi les limites cette fois. Elle ne voulait pas que l'homme doute de son intention.

« As-tu oublié que je peux toujours te livrer à la police? Tu vas travailler comme nounou ou pas? », l'a-t-il menacée.

Minnie bouillonnait de rage. « Lâche ma main d'abord! Je vais le faire! Je vais le faire! D'accord? Tu as de l'antiacide? Je dois lui donner des médicaments. »

Michael lui a jeté un regard avant de lâcher sa main. Entendant l'agitation, Annie a accouru vers eux. Michael a demandé à la femme de chambre d'apporter des médicaments pour Bruce.

« Ne me joue pas de tours », a averti Michael.

« Tu n'es pas obligé de me le rappeler », a répliqué Minnie. Minnie l'a repoussé. Au fait, elle avait l'intention de le pousser contre le mur. Mais l'homme n'a pas bougé. Elle lui a lancé un regard furieux avant de prendre les médicaments d'Annie et d'entrer dans la chambre de l'enfant.

« Maman! Maman! » Les cris de Bruce se sont de plus en plus intensifiés.

Le visage de Minnie s'est adouci. Elle a pris un verre d'eau tiède et lui a donné le médicament. Une fois que Bruce a pris le médicament, elle a doucement massé son ventre.

Bruce a tenu fermement la main de Minnie et a secoué la tête. « Maman, ne me quitte pas. Ne m'abandonne pas », lui a-t-il dit.

Minnie a doucement essuyé les perles de sueur sur son front et s'est penchée plus près de lui.

« Je n'irai nulle part. Même si je pars, je m'assurerai de t'emmener avec moi.

Dors bien, mon bébé. Maman sera toujours avec toi », se disait-elle, tout en espérant que le petit garçon puisse lire dans ses pensées.

Le cœur de Michael s'est alourdi lorsqu'il a vu la douce interaction de Minnie avec son fils.

De son côté, Bruce s'est progressivement calmé lorsque le médicament a commencé à faire effet et il s'est endormi d'un sommeil paisible.

Voyant que Bruce avait cessé de pleurer, Michael a voulu expulser Minnie de la chambre.

« Je n'ai pas l'intention de rester ici », a-t-elle dit.

Puis elle a essayé de retirer sa main de la prise de Bruce. « Maman, ne pars pas. Maman, ne pars pas », s'est mis à pleurer le garçon dès qu'il a senti Minnie s'éloigner.

Le cœur de Minnie a fondu en un instant. « Ecoute, je ne veux pas rester non plus. Mais ton fils ne veut pas que je parte. Que dois-je faire? », a-t-elle dit délibérément avec un soupir impuissant.

Michael a vu son fils s'accrocher à Minnie comme si sa vie en dépendait. « Très bien. Tu peux rester ici.

Mais je ne veux pas que tu utilises tes tours sur lui », l'a-t-il prévenue avant de sortir en trombe de la pièce.

Minnie a roulé les yeux et lui a fait une grimace, mais elle s'est rapidement détournée lorsque Michael s'est arrêté devant la porte.

Elle a continué à masser le ventre de Bruce comme si rien ne s'était passé.

Minnie était heureuse que les maux de ventre de Bruce disparaissent. Les parties rigides s'étaient détendues.

Comme son attention était entièrement tournée vers son fils, elle n'a pas remarqué le regard curieux de Michael sur elle avant qu'il ne parte.

Les lumières de la villa se sont éteintes les unes après les autres. Le cœur de Minnie a bondi dans sa gorge alors que l'obscurité l'engloutissait. Elle a doucement porté Bruce et l'a placé sur le lit.

« Bruce, sois un gentil garçon. Je serai avec toi. » Elle l'a serré dans ses bras et lui a caressé les joues.

Comme si Bruce l'avait entendue, il a relâché sa prise sur la main de Minnie.

« Bon garçon, mon bébé. »

Elle s'est penchée en avant et a embrassé son front.

Serrant Bruce dans ses bras, Minnie s'est endormie facilement.

Michael a observé tout ce qui se passait sur le moniteur avec une expression sinistre. Il n'arrivait plus à comprendre la femme.

Minnie s'est réveillée le lendemain matin quand quelque chose de dur s'est abattu dans son dos.

« Hé! Je ne t'ai pas permis de dormir dans mon lit. Sors d'ici! », a gémi Bruce alors qu'il se débattait dans ses bras.

Les yeux de Minnie se sont ouverts avec des clignements intempestifs et elle a regardé le garçon avec étonnement. Son visage s'est déformé en un sourire extatique. Elle a serré Bruce plus fort et l'a embrassé sur la tête. « Sois un bon garçon, Bruce. »

L'esprit de Bruce est devenu vide.

Il a touché sa tête là où la chaleur du baiser de Minnie était encore présente.

Il est resté hébété pendant un moment, mais il a vite repris ses esprits.

« Ah! Maudite femme! Comment oses-tu m'embrasser? »

Minnie était fatiguée de se disputer avec le petit garçon. Elle a souri et a ébouriffé ses cheveux. « Pourquoi es-tu si arrogant, tout comme ton père? Si tu continues comme ça, tu ne trouveras pas de petite amie quand tu seras grand », l'a réprimandé Minnie.

Minnie s'est assise et s'est étirée. « Allez, lève-toi. Ne reste pas au lit après t'être réveillé », l'a-t-elle pressé.

« Je ferai ce que je veux. Ne me dis pas ce que je dois faire. »

Bruce lui a lancé un regard furieux avant de tirer la couette sur lui.

Minnie a secoué la tête et a souri. « Très bien. Si tu ne sors pas... »

Elle lui a donné une claque dans le dos et a gloussé. « ... voilà ce que je vais faire. »

« Hé! »

Bruce s'est assis et a froncé les sourcils. « Qu'est-ce que tu fais? Comment oses-tu me frapper? »

« Tu es bien réveillé. Lève toi maintenant! »

« Bon sang, d'accord! » Bruce s'est frotté le dos. « Tu es une femme acariâtre et méchante », a-t-il dit. Il a essayé de lui lancer un regard furieux, mais il n'a pas pu réprimer le sourire qui s'esquissait.

Minnie a souri et lui a pincé la joue.

« Tu es adorable, Bruce! »

Le garçon a repoussé sa main d'un coup sec. « Je le sais bien! Tu n'as pas besoin de me complimenter. »

Bruce a enfilé ses chaussures et a couru vers la salle de bain.