Chapitre 5 Andrea

La raison pour laquelle j'avais pris cette carte de membre, c'est parce que j'étais simplement curieuse après avoir entendu Angel et certaines autres en parler... et aussi avoir lu certaines romances BDSM que Julia et Angel m'avaient recommandée.

Qui ne rêverait pas d'avoir un hermano (mec), un vrai! Un qui vous bande les yeux comme dans «Fifty shade of grey» et qui vous fait l'amour de manière très viril.

Cependant, je ne désirais -- et je ne désire toujours pas-- aucune relation sérieuse.

Dans ma situation, c'est impossible.

Alors je me disais que si je voulais faire l'expérience, je pourrais aller faire un tour dans les clubs et... Quand nous avons fait un arrêt à Paris, c'est ce que je désirais faire. J'ai tout de suite ressenti de la curiosité et de l'excitation quand j'ai pénétré pour la première fois dans un des grands donjons du Dragon d'or. Ce soir-là, j'étais tellement submergée d'émotions intenses que j'aurais donné ma virginité au premier venu si mon supérieur, Bérubé, qui est un dominant lui aussi... ne m'en avait pas empêché!

Il est tellement surprotecteur avec moi, Bérubé...

Ce soir-là, il m'avait fait tout un sermon, du genre: on ne va pas faire une séance avec le premier dom venu, sans même avoir discuté de ses propres limites et les siennes ou en avoir pris le temps d'en négocier tous les détails. Il faut aussi choisir soigneusement son dom, surtout lors de la première expérience!

J'ai vite compris par la suite qu'aux yeux de Philipe Bérubé, aucun des doms qui m'approchaient ne sera jamais assez bien pour moi.

Vous devez savoir que Bérubé est très surprotecteur envers nous, sa bande de fouines. C'est ainsi qu'on surnomme notre groupe de hackers et d'analystes à Sidov Corp... Nous sommes «les fouines de Béru», triées sur le volet, la crème de la crème!

De mon avis, et même si Bérubé n'est pas du tout de cet avis... Yuri Ivanov répond à tous les critères du dominant d'expérience.

En plus, sa propre mère, qui était aussi présente lors des festivités, au mariage d'Angel, m'avait elle-même mise en garde.

Yuri est un playboy qui ne recherche pas les relations suivies.

Elle ne réalisait sans doute pas que c'est exactement ce que je recherchais.

Une relation sans lendemain.

Je suis sous couverture.

Un jour, je pourrais devoir en changer et disparaitre.

Partir sans jamais me retourner.

Je ne peux pas avoir d'attache.

Yuri Ivanov m'a toujours affirmé qu'il ne désirait pas de relation exclusive. Que nous deux, ce n'était que pour s'amuser.... Que je devais me garder pur pour l'homme que j'aimerais vraiment. Celui que je désirait épouser, en bonne petite catholique.

Parfois, je me demande s'il le faisait exprès de me narguer,pour que je lui avoue que je n'crois pas en dieu et que je ne suis en rien la catholique toute angélique que je fais croire à tous depuis si longtemps.

Ce serait tout à fait son genre.

Ese sucio y vil!

(Ce sale vicieux sournois!)

Qui est-il pour me juger?

Lui aussi n'est qu'un hypocrite qui porte un masque en permanence!

À l'inverse de moi, qui suit le diable incarnée mais qui me fait passer pour une sainte...

Yuri Ivanov, lui, n'est pas du tout le légendaire chef de la Bravta, si cruel et si vicieux qu'il cherche à faire bien voir à tous.

C'est une grosse brute au cœur tendre.

Je secoue la tête. Non. Non. Non.

Je dois cesser de penser à ce cabrón!

Quand je quitte la tente, pour me diriger vers la petite cantine improvisée, je flaire immédiatement la délicieuse odeur.

Ce matin, c'est le tour de Miguel de cuisiner, et le Latino-Américain nous a fait des tortillas faites maison avec de l'omelette et des champignons sauvages à l'intérieur.

Il me tend une assiette aussitôt que je m'approche de lui avec gentillesse. Miguel est un des rares disciples de notre groupe qui ne me traite jamais comme un ennemi mortel ou comme une bouffonne en raison de ma peur des hauteurs.

Je vais me servir du café de la cafetière au coin du feu de camp central et je m'assis sur une des chaises pliantes pour dévorer avec appétit mon petit-déj avec les autres.

Riku et Maurice me narguent immédiatement. Le grand blond affirme avoir battu son précédent record sur le parcours. Riku me sourit de manière narquoise et me demande comment je me suis débrouillée. Avant que je réponde, Sabrina, une petite brunette qui mangeait en silence jusqu'ici, leur reproche vertement leur attitude. Ils savent tous que j'ai la peur du vide et des hauteurs. Maestro Cabeza soulignait encore hier soir, lors du dernier rassemblement le courage et la détermination dont je fais preuve, d'affronter ma peur, jour après jour... insiste Sabrina, leur signifiant de la fermer.

- Il faut bien plus de courage pour admettre la défaite, rétorque alors Camila, l'Ukrainienne qui couche dans la même tente que moi.

Maurice renchérit. Effectivement. Si je connaissais mes limites et faisais preuve d'humilité, j'admettrais que je ne suis qu'une petite nerd dont la place est derrière un écran d'ordinateur et non sur le terrain, à risquer la vie de tous les autres agents qui feront équipe avec moi, par la faute de mon incompétence!

Une image me vient spontanément à l'esprit.

Mon amie Emma, recevant une balle dans l'épaule.

Emma, qui fait carrière devant le grand écran, et qui conservera cette cicatrice toute sa vie durant. Une cicatrice qui a abimé un corps de rêve fait pour crever l'écran.

Tout ça à cause de moi. Parce que ma vitesse de réaction n'était pas assez rapide.

Mais aussi par la faute de ma couverture qui avait été grillée et de cet ennemi... le rival de Yuri... qui fut très alléché par cette récompense qui pourrait bien lui être offerte suite à ma capture.

Romanov avait découvert ma véritable identité.

Il n'était pas sans savoir la récompense qu'il obtiendrait en me livrant à mes ennemis.

Ma mère, Valeria Fedora.

Mon beau-père, Ricardo Lopez, le chef de la «Mano Peluda» ou main poilue en français,, qui est une organisation criminelle qui sévit dans toute l'Amérique du Sud.

Une alliance entre eux permettrait à Romanov de défaire son rival:

Le Pakhan de Moscou, Yuri Ivanov, que nous devions réapprovisionner en armes pour appuyer le combat secret qu'il livre contre un gouvernement oppresseur...

C'était notre mission.

Mais elle a cafouillé, et des civils innocents en ont payé le prix.

Moi aussi je fus blessée lors de cette mission. Rien d'aussi sérieux que la blessure d'Emma.

Un coup de poignard au bas-ventre.

Le médecin m'a prévenu qu'il était possible que je ne puisse jamais avoir d'enfants par la faute de cette blessure.

Mais de toute façon, je ne comptais pas fonder une famille.

Encore une autre raison pour ne plus revoir Yuri. Je ne serai jamais la mère de ses enfants et j'ai bien vu, comme il est tout fier de son petit-cousin Alexei, le fils d'Angel et de Drake, quand il le tenait dans ses bras, au mariage de nos amis Erin et Riddleman, en Écosse...

Yuri veut des enfants, c'est évident. Moi je ne pourrai peut-être jamais lui en donner.

Et puis, tant que Valeria Fedora et Ricardo Lopez vivront et tant que leur organisation, la Mano de Peluda existera... la vie de tous mes proches sera mise en danger alors inutile de penser à avoir des enfants, hein!

Non.

Je dois d'abord les vaincre.

Les détruire.

Bérubé avait raison quand il m'a fait ce sermon, sur mon lit d'hôpital, après cette mission qui avait cafouillé.

Je dois arrêter de fuir.

Faire face à mon passé.

C'est pourquoi je suis ici, chez les Torpederos.

Pour me rendre plus forte, plus coriace... pour libérer mon esprit de toute distraction, afin de pouvoir élaborer un plan pour vaincre mes ennemis une fois pour toutes.

Les annihiler!

Et Yuri Ivanov EST une distraction!

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*Hijo de puta: fils de pute