Je suis furieuse et dégoutée contre cet abruti ! Il vient de me vomir dessus, mais pas une seconde, il ne s'excuse. Mais non voyons, je ne suis qu'un stupide robot, je n'ai qu'à sourire et retourner dans ma chambre sans un merci pour être venu voir ce qui se passait. Je fais glisser ma robe le long de mon corps, et je la balance dans un coin de la pièce avec mon pied. Heureusement que je suis habitué au vomi de Pearce, sinon je lui aurais vomi dessus en retour. D'ailleurs, j'aurais peut-être dû le faire non ?!
- Grrrr ! Ragé-je en me tirant les cheveux en regardant la porte de la chambre me demandant si je dois y retourner pour lui dire ses quatre vérités. Ce gars est un crétin fini, et ce n'est pas plus mal que personne ne puisse l'approcher et doive supporter son caractère de merde.
- PTS, ne rentre plus jamais dans cette chambre. Grimacé-je en allant dans la salle de bain pour faire couler l'eau de la douche.
Sérieusement, qui aurait envie de rentrer à nouveau dans cette chambre pour se faire vomir dessus ?! Ce mec est cinglé oui ! J'enlève mon string et mon soutien-gorge en bandeau, après m'être assurée que l'eau était assez bonne pour y entrer. Je laisse couler l'eau sur mes cheveux et je ferme les yeux, maudissant cet abruti et l'insultant de tous les noms. Il a de la chance que je me sois contenue, sinon je lui aurais mis ma main en pleine figure vu son attitude.
Pourtant, une fois les yeux fermés pour profiter au mieux de ma douche ; je ne vois que lui.
Son visage crispé par la douleur qu'il vivait dans son cauchemar, était tellement palpable que je sois d'un côté heureuse qu'il ne m'ait pas ouvertement regardée. S'il avait fait cela, il aurait vu les larmes sur mon visage et il aurait immédiatement su que je n'étais pas un robot.
Je soupire profondément me demandant si je suis vraiment apte à tenir un mois dans ces conditions. Ce mec est un monstre de froideur, et il dit tout haut ce qu'il pense, sans se soucier de son interlocuteur qui n'est autre que moi. Mais est-ce parce qu'il pense sincèrement que je suis un robot ? Après tout, il a été moins froid en présence de son père, et même complaisant je dois dire. La façon dont il a posé sa main sur la mienne, était vraiment attentionnée. Tout comme le fait qu'il ait remarqué que j'étais fatiguée. Pourtant, en ce qui le concerne, je ne suis qu'une machine et il n'aurait pas dû le remarquer. Mais c'est vrai qu'il devait jouer le jeu devant son père, et il l'a tellement bien fait que j'ai été choquée en arrivant ici et de découvrir son vrai visage.
Le visage d'un mec froid qui s'en fout royalement des autres et de ce qu'ils ressentent. En fait, grâce à sa maladie, il évite aux autres de supporter son caractère de merde !
Chad
Je tapote sur mon clavier avec mon stylo en regardant les heures qui passent, espérant que mon portable ne sonne pas et que ce ne soit ni Dean, ni Phoebe. Les heures paraissent passer tellement lentement que je n'ose même plus vérifier l'heure qu'il est. Une chose est certaine, ils ont dû s'en sortir pour le restaurant avec son père, puisque la dernière fois que j'ai regardé l'heure, il était une heure du matin.
J'enlève mes lunettes, et je m'étire sur ma chaise en tendant mes bras en arrière me demandant si Phoebe va vraiment réussir à donner le change. Après tout, Dean est amicale en apparence, mais je n'ai jamais vécu avec lui et de ce que je pense et sais par Dany ; il peut être plus que méprisant. Mais comment ne le serait-il pas ? Après tout, il vit seul depuis treize ans, et les seules personnes qui sont proches de lui, lui parle par écran interposé comme moi la plupart du temps. Dany et son père, sont les seuls personnes extérieurs avec qui il tolère les contacts rapprochés, mais ce n'est pas pareil que Phoebe qui va devoir vivre pendant un mois seule avec lui.
Son caractère de feu pourrait tout foutre en l'air, avant que je n'ai fini de réparer PTS. Je me frotte la nuque en faisant tourner ma chaise pour regarder le corps décomposé de ma pauvre PTS. Je me lève de ma chaise en soupirant me rendant compte que Dean et moi, sommes un peu pareil quelque part. Mise à part PTS, je ne vis avec personne. Bon, il y a les conquêtes d'un soir, mais personne avec qui je lie un lien affectif.
Je tapote sur le clavier de commande à distance de PTS posée sur la table devant moi, et ses yeux s'allument clignotant étrangement.
- Bonjour Chad, tu as bien dormi ? Me demande-t-elle alors que je prends un tournevis pour régler ses yeux qui partent dans tous les sens.
- Bonjour PTS. Je n'ai pas fermé l'œil. Lui avoué-je une fois que son œil est enfin stable.
- Mais Chad, il est déjà six heures treize du matin ! S'exclame-t-elle et je soupire en l'entendant me faire des remontrances sur le fait que le sommeil est une phase importante chez les humains, et que nous en avons besoin pour recharger nos batteries.
- Je sais PTS. Finis-je par lui dire sachant qu'elle ne va pas s'arrêter de jacasser.
Un défaut de ma programmation. Quoi qu'en y pensant, Phoebe est totalement la même quand elle s'y met non ? Elle aussi a toujours des arguments pour telle ou telle raison. Je me souviens que j'étais subjugué devant elle, quand elle commençait ses arguments, dont certains n'avaient aucun sens. Mais je ne lui disais pas, je profitais simplement du moment qu'il y avait entre nous. Malheureusement, il n'y en a pas eu beaucoup comme ceux-là...
- Chad, vous avez l'air triste ? Me demande PTS et je m'assois sur le tabouret devant l'ordinateur et je glisse pour me mettre devant elle. PTS est défigurée, mais ses yeux sont aussi expressifs que ceux de Phoebe, et je ne peux que sourire.
- Vous pensez à Phoebe ? Me demande-t-il en relevant un sourcil et je souris.
- Je me demande ce qu'elle fait en ce moment. Lui avoué-je comme toujours. C'est bien la seule personne avec qui je peux parler de Phoebe et de tout autre chose.
- Je pense qu'elle doit encore dormir. Me répond-elle et j'acquiesce en souriant.
- Oui, elle doit...
Je saute du tabouret et je cours à mon bureau en composant le numéro de Phoebe.
- "Allo..." Marmonne-t-elle.
- Phoebe, tu dois te lever ! M'exclamé-je paniqué.
- "Chad, tu es malade. Il n'est même pas six heures trente." Marmonne-t-elle en baillant.
- Lève-toi ! Lui ordonné-je.
- Dean se lève à cinq heures pour aller courir ! Il va bientôt rentrer.
-"Et merde !"
La communication se coupe et je frotte ma nuque inquiet. Si jamais, il était passé dans sa chambre et qu'il l'avait vue dormir, il m'aurait appelé non ?
Dean
J'aperçois Albert sortir de la maison, pour se rendre comme toujours dans ses appartements, une fois qu'il m'a préparé mon déjeuner. Il me fait un signe de la main, auquel je réponds et j'enlève mes écouteurs où tourne la musique de AC DC avec Back in Black ; j'adore cette chanson quand je cours. Elle m'empêche surtout de réfléchir, et de me concentrer sur les futilités qui m'ont encore empêchées de dormir. Je monte les marches de la maison en courant, avant d'ouvrir la porte où je vais enfin pouvoir souffler. J'ai fait tellement de kilomètres aujourd'hui, que j'ai pensé m'écrouler de fatigue à un moment en me rendant compte de la distance qu'il me restait à faire. Mais je suis un sportif dans l'âme, et surtout, j'aime la compétition. Quelque chose que je ne peux plus faire depuis tellement longtemps, que je la fais contre moi-même chaque jour en me poussant à aller encore plus loin.
J'essuie mon front avec l'essui éponge qui se trouve autour de mon cou, et j'attrape le journal qui est sur la table de l'entrée pour me rendre à la cuisine où je vais déjeuner tranquillement. Je regarde l'ilot où Albert a posé mon déjeuner, comme tous les matins et je souris en voyant qu'il a encore recommencé avec ses dessins sur le premier pancake de la pile. Il ne peut vraiment pas s'empêcher de faire ce smiley idiot qui sourit, mais j'y suis tellement habitué que je souris d'office en le voyant. Je m'assois sur le tabouret en prenant mon verre de jus d'orange dans la main pour en boire une bonne gorgée, mais un bruit dans la maison m'interrompt. Je dirais même qu'il me fait sursauter.
- C'est quoi ce bordel ?! M'exclamé-je en sautant du tabouret pour traverser la cuisine, et alors que je m'apprête à ouvrir la porte, elle apparait devant moi. Son regard est aussi surpris que le mien et je penche la tête sur le côté, voyant qu'elle semble vraiment surprise de me voir. Chad a vraiment fait un programme d'exception sur elle.
- Désolée, j'ai dû avoir un problème de programmation. Me fait-elle en reprenant un visage passible et je secoue la tête, arrêtant de la dévisager pour retourner à mon déjeuner. Je l'entends me suivre, et elle s'arrête quelques pas derrière moi, alors que je me sers un pancake. Je déplie mon journal comme tous les matins, et je commence à lire la bourse pour confirmer que je suis toujours le premier avec mon entreprise d'informatique. Je souris fièrement, en remerciant quand même Chad et ses idées de programmation qui sont indiscutables et inégalables sur le marché.
D'ailleurs, je devrais peut-être penser à l'augmenter ou à lui offrir un plus grande prime sur son dernier programme. Je sais qu'il va encore vouloir la refuser, mais je suis aussi têtu que lui sur le sujet et j'ai toujours le dernier mot.
- Vous avez prévu quelque chose pour la journée ?
Je lève les yeux au ciel et je me retourne vers PTS qui est toujours quelques pas derrière moi, se tenant immobile, ou presque. Je mets ma fourchette de pancake en bouche et je me détourne à nouveau d'elle pour continuer à lire le journal.
- Ils annoncent une très belle journée.
Je me râcle la gorge et j'enfourne une nouvelle fourchette de pancake.
- Devrions-nous prévoir une sortie dehors ?
- Et si tu prévoyais de me laisser manger ! Lui lancé-je.
- Bien monsieur. Mais je suis là pour vous tenir compagnie. Insiste-t-elle et je tape ma fourchette durement sur l'ilot de la cuisine. je fais grincer mes dents en refermant mon journal. Que c'est désagréable d'être dérangé ainsi pendant qu'on mange ! Je descends du tabouret et je me tourne vers elle, la toisant, alors qu'elle plonge son regard dans le mien en souriant.
- Nous devrions prévoir cette sortie pour l'après-midi, c'est là qu'il fera le plus beau. Continue-t-elle pas du tout décontenancée par mon attitude. Elle ne voit pas qu'elle m'ennuie ?! Bien sûr que non, ce n'est qu'une machine programmée pour me tenir compagnie. Le soucis, c'est que moi, je veux rester seul.
- Tu n'as qu'à aller promener toute seule ! Balancé-je en passant à côté d'elle pour rejoindre mes quartiers et prendre une bonne douche, à défaut de pouvoir manger en paix.
- Mais je suis là pour vous tenir compagnie. Répète-t-elle et je grince à nouveau des dents, tandis qu'elle me suit dans le hall.
- Je t'ai dit d'aller promener toute seule ! Répété-je agacé.
- Je ne peux pas.
- Tu ne peux pas quoi ?! M'exclamé-je ahuri en me tournant vers elle.
Elle me regarde avec son sourire qui commence sérieusement à m'énerver, et je prends une bonne inspiration me rendant compte que je suis en train de m'énerver sur une machine. Les humains sont déjà insupportables, mais cette machine va finir par achever de me rendre fou à cette allure.
- Je ne peux pas quitter la maison à pieds. Me dit-elle les yeux clignotants.
- Tu as le permis ?
- Bien sûr que tu as le permis, tu es une machine ! Me rattrapé-je aussi vite en passant la main dans mes cheveux.
- Oui. Me répond-elle et j'ai cru voir un éclair dans son regard, comme si elle se foutait de moi. Sérieusement, je suis plus fatigué que je ne pensais.
- Prends une voiture et va faire un tour ! Balancé-je en me retournant pour rejoindre ma chambre.
- N'importe laquelle ? Demande-t-elle.
- Oui. Affirmé-je en arrivant au premier palier et je continue à monter les escaliers pour enfin entrer dans ma chambre. Je referme la porte et je balance mon essui sur la chaise au milieu de la chambre en me demandant si je vais survivre à sa présence pendant un mois ?!