- On appelle ça un Hom Run papa ! Lui fais-je remarquer en poussant sur la télécommande du robot pour qu'il ne lance plus de balles. Quoi que je devrais peut-être le laisser viser mon père ? Mon père, cet homme tout propre sur lui d'une cinquantaine d'année qui se pavane dans sa Mercedes comme si c'était un jeune de mon âge.
- Je venais te parler de ton avenir. Me fait-il et je lève les yeux au ciel avant de le regarder s'amuser de la conversation que l'on va avoir. Rien que sa façon de gratter sa barbe poivre et ciel en ayant ses yeux bleu amusés sur moi, me font comprendre que moi, je ne vais pas rire.
- Mon avenir va être simple. Lui répondé-je en rangeant la batte dans l'étagère.
- Je vais commencer par prendre une douche. Lui lancé-je avant de passer à côté de lui pour prendre le chemin de la maison où Albert me regarde, sachant certainement que je suis fâché qu'il l'a laissé entrer. Sérieusement d'ici, je peux presque voir sa peau bronzée pâlir à vue d'oeil.
- Fiston, je voyais plus loin que ça. Rétorque mon père en me suivant.
- Hum, je vais manger une truite saumonée. Fais-je sur un air narquois.
- Dean, il est temps que tu penses au testament de grand-père ! S'exclame-t-il et je m'arrête crispant ma mâchoire perdant vraiment patience.
- Tu connais les conditions de tout ce que tu as. Mon père t'a aidé à démarrer quand tu as voulu monter ton entreprise, mais il a émis une condition que tu sembles oublier ! Me rappelle-t-il comme si je ne le savais pas.
Si je ne me marie pas l'année de mes trente ans, tout ce que j'ai bâti pendant des années reviendront automatiquement à la banque Wyatt. Voilà bien une connerie de contrat que je n'aurais jamais dû signer de ma vie. Mais j'étais tellement certain que ma maladie serait enfin atténuée, que je pourrais au moins tenir ma promesse.
Malheureusement, je viens de fêter mes vingt-neuf ans et je suis toujours incapable de toucher quelconque personne sans que je n'attrape des plaques d'urticaires ; alors épouser quelqu'un ?! Même pas en rêve !
- Tu pourrais peut-être penser à Dany. Me fait mon père tandis que je monte les escaliers et que Albert baisse son regard sachant qu'il n'a pas géré. Je rentre dans le hall et je me rends vers la cuisine pour prendre une bonne bière bien méritée avant de rejoindre la terrasse où je m'assois.
- Papa, Dany est une chouette fille et elle mérite mieux qu'une vie de recluse avec moi. Lui fais-je remarquer.
- De plus, tu oublies que je ne saurai pas la toucher. Lui rappelé-je.
- Alors, épouse une pute ! S'exclame mon père et je le regarde ahuri avant de me mettre à rire. J'enlève ma casquette de ma tête pour la poser sur la table, et au moment où mon regard se relève vers lui, il est glacial.
- Arrête de te foutre de ma gueule tu veux. Lui dis-je froidement en plongeant mon regard dans ses yeux bleu.
- Tout le monde sait que je ne peux pas me marier et encore moins avoir une relation. Et toi, tu veux que j'épouse une pute ? Tu es certain d'être mon père ? Lui demandé-je en me levant le laissant sur la terrasse pour rejoindre ma chambre où je compose le numéro de Chad.
- "Allô ?"
- Tu penses que tu sais faire venir PTS avant la fin de la semaine ? Lui demandé-je en faisant couler l'eau de la douche.
-"Oui, bien sûr." Me répond Chad me promettant la livraison pour que je puisse faire fermer la bouche à mon père lors d'un souper. Nous saurons ainsi si PTS peut vraiment donner le change avec les humains.
Chad
Les gars déposent les restes de PTS sur la table de l'entrepôt et je n'arrive pas à croire l'état dans lequel elle est. Je me tire les cheveux en faisant le tour de chaque membre disloqué de PTS en pleurant.
- Ma chérie, tu es totalement démolie. Pleurniché-je comme si je venais de perdre Phoebe pour la deuxième fois.
Mon dieu, je revois le fameux jour où elle est venue m'annoncer qu'elle partait pour la Floride, et moi, je pleurais comme un gamin devant elle. Mais elle était pourtant si belle, avec ses longs cheveux bruns comme PTS, ses grands yeux noisette comme PTS, les courbes de son corps comme PTS...
- Mais oui ! M'exclamé-je en touchant la poitrine de PTS où était sa pile au Lithium.
J'accours à mon bureau et je vire tous les papiers qui ne me donnent pas accès au clavier. J'attrape mes lunettes et je commence à tapoter sur le clavier en espérant qu'ils aient bien installés mon programme dans leurs services. Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ?! Faire des programmes utilisés par toutes les mairies d'Amérique et ne pas songer à les utiliser pour la trouver.
Franchement, je me demande si je suis vraiment un génie quand je pense que cela fait dix ans que je rêve de la retrouver.
Mais cette fois-ci, ce n'est pas pour moi que je veux la retrouver, mais pour Dean. J'ai besoin d'elle pour remplacer PTS auprès de lui, le temps que je la répare.
Je rentre enfin dans le programme des civilités de la Floride et je recherche son nom dans la liste des habitants pour enfin la trouver.
- Mon dieu, PTS, elle est toujours aussi belle que tu ne l'es ! Fais-je en m'envoyant son adresse sur mon portable.
- En route pour la Floride ! M'exclamé-je en attrapant ma veste.
Phoebe
- Putain c'est quoi ça ?! Entendé-je crié avant que la porte de ma chambre s'ouvre brusquement et je me tourne en direction de Pearce qui vient de dessaouler.
- Tu veux bien aller crier ailleurs. J'ai encore droit à une heure de sommeil. Lui dis-je en regardant l'écran de mon portable.
- Non mais tu as vu ce que tu as fait à mes cheveux ?! S'exclame-t-il prêt à pleurer.
Je prends une bonne inspiration et je m'assois dans le lit en passant la main dans mes cheveux essayant de me détendre avant de lui rappeler gentiment la raison de sa belle tête de crane d'œuf.
- Non mais sérieux ?! Tu n'as même pas fait ça convenablement ! S'exclame-t-il horrifié en se regardant dans mon morceau de miroir et je me lève de mon lit.
- La tondeuse est dans la salle de bain. Lui dis-je simplement en sortant de la chambre pour aller devant la petite kitchenette qui nous sert de cuisine pour faire chauffer de l'eau pour le café.
- Mais je t'ai pourtant dit que je ne le ferais plus ! S'exclame-t-il et je baisse ma tête en la secouant négativement.
Il sait aussi que tant que je n'ai pas pris mon café, il ne faut pas commencer une dispute. Mais non, il continue à me faire grincer des dents en continuant de râler et par-dessous tout de me maudire. Mes doigts se crispent autour de la tasse que je tiens en main et alors que mes yeux sont fermés, essayant de ne pas m'énerver, je balance la tasse qui va s'écraser à côté de la tête de Pearce.
- Mais t'es malade ! Crie-t-il en me regardant apeuré.
- Oui, je suis malade ! Affirmé-je.
- Je suis malade d'avoir un abruti de grand-frère comme toi ! Claqué-je en le poussant pour retourner dans ma chambre où j'enfile mon jeans qui est à côté du lit. Je prends quelques affaires dans l'armoire pour les mettre dans un sac ; en fait j'ai tout mis n'ayant rien, et j'enfile mes chaussures sans les attacher.
- Mais qu'est-ce que tu fous ? Me demande Pearce en arrivant à ma porte.
- Je me casse. Fais-je froidement en prenant mon portable sur le lit.
- Mais... Mais tu ne peux pas me laisser ainsi. Paniqué-t-il me bloquant le chemin.
- Et pourquoi je ne le pourrais pas ? Lui demandé-je en plongeant mon regard dans ses yeux bruns encore imbibés d'alcool.
- Parce que je suis ton frère. Me répond-il et je me mets à rire nerveusement en le poussant de mon chemin.
- Et je suis ta petite sœur. Lui fais-je remarquer.
- Et je ne suis pas née pour m'occuper de toi et passer ma vie à payer tes conneries. Fais-je bien décidée ce coup-ci à mettre une halte là. D'ailleurs, je me demande pourquoi je suis revenue hier ?
- Phoebe, mais on est une famille ! S'exclame-t-il et j'entends dans sa voix qu'il est apeuré et il peut l'être.
Parce que quand j'aurai franchi cette porte, il devra enfin devenir un homme et assumer ses créanciers au lieu de se cacher derrière moi. J'en ai fini définitivement avec lui et ses conneries. Je ne veux pas passer ma vie à réparer ses conneries même si je l'aime et qu'il est ma seule famille. Je renifle en prenant la clinche en main et j'ouvre la porte prête à partir quand je me fige sur place en relevant mon regard dans ses grands yeux bleu.
- Chad ?
Chad
Je regarde ses grands yeux noisette tandis qu'elle me regarde surprise et je suis à nouveau redevenu cet adolescent de dix-neuf ans qui n'arrive plus à respirer devant la plus belle fille du lycée. Mon dieu, elle est vraiment toujours aussi belle, jusqu'à ce point de beauté sur sa joue droite que je n'ai pas omis de mettre sur PTS.
- C'est qui celui-là ?! Fait le mec derrière elle en l'approchant et je manque de me mettre à rire en voyant son crâne à moitié rasé. On dirait qu'une tondeuse à gazon est passé sur sa tête pendant qu'il dormait.
- Salut Pearce ! Lancé-je.
Phoebe pose sa main sur mon torse et elle me pousse dans le couloir fermant la porte au nez de son frère violemment. Mon dieu, j'ai frémi à son contact.
- Je peux savoir ce que tu fais là ? Me demande Phoebe en gardant sa main sur la clinche tandis que son frère l'appelle essayant d'ouvrir la porte.
- Cela fait longtemps. Lui fais-je tout d'un coup intimidé de me trouver devant elle.
Mes intentions sont tout d'un coup en train de s'envoler tandis que mon regard se porte sur son sein gauche qui ressort un peu de sa blouse.
- Oui. Acquiesce-t-elle en passant ses doigts dans ses longs cheveux bruns qui me semblent toujours aussi soyeux. Mon dieu, ce que j'aimais les toucher quand nous étions ensemble.
- Excuse-moi, mais comme tu le vois tu n'arrives pas au bon moment. Me fait-elle remarquer et je ramène mon regard sur son visage.
Mon dieu, je n'avais pas remarqué tellement j'étais heureux de la revoir, mais elle a une mine affreuse, et que dire des cernes noires sous ses yeux.
- Je dois y aller. Me fait-elle simplement en lâchant la clinche pour me frôler et avancer sans un regard pour moi dans ce petit couloir miteux.
Je passe la main dans ma nuque en me demandant du coup ce qui a pu leur arriver pour que je les trouve dans un immeuble aussi crade. Je ne sais pas pourquoi alors que je la regarde commencer à descendre les escaliers, j'imagine la tête de Dean dans ce couloir.
- Phoebe ! Crié-je me souvenant du coup la raison pour laquelle je suis venu en Floride.
Phoebe s'arrête et je la rejoins en regardant derrière moi entendant un bruit électrique venir de l'appartement où elle vit.
- Ce n'est rien. Me fait-elle. C'est Pearce qui apprend à devenir coiffeur.
Je le regarde perplexe puis je repense à ses cheveux. Phoebe avance à nouveau dans les escaliers avant de se retourner vers moi.
- Je te paye un café ? Me demande-t-elle en souriant et ses magnifiques fossettes que j'aimais tant pincées apparaissent enfin. Mon dieu, qu'est-ce qu'elle m'a manquée !
Nous nous rendons sur une terrasse au bord de la digue où le serveur semble très proche de Phoebe qui le regarde à peine comparé à lui. Bien sûr qui ne serait pas attiré par Phoebe. Que ce soit son visage même tiré de fatigue, son corps bien proportionné comme il faut et sa poitrine généreuse. Elle a tout pour attirer le regard des hommes sur elle. Mais je suis quand même étonné de la voir vivre avec Pearce encore maintenant. Je la voyais mariée avec des enfants dans une villa au bord de la plage et non pas seule, dans un immeuble miteux et l'air si triste quand elle regarde la mer.
Le serveur nous apporte nos cafés et je souris en la voyant mettre les deux morceaux de sucre entier dans celui-ci avant de touiller son café avec la petite cuillère tout en levant le petit doigt.
- Pourquoi souris-tu ? Me demande-t-elle et je passe la main dans ma nuque gêné qu'elle m'ait vu la fixer.
- Non rien. Lui fais-je en mettant mon lait dans mon café.
- Je suis désolée, mais je n'ai pas beaucoup de temps. Fait-elle en plaçant ses mains autour de sa tasse pour l'amener devant ses lèvres.
- Je travaille bientôt.
- Ton travail paye bien ? Lui demandé-je.
Je déglutis en voyant son regard ahuri de ma question. Mais je n'ai pas le temps de faire des détours.
- Disons qu'il paye le loyer. Me répond-elle sans détour comme elle le faisait toujours.
- Et que dirais-tu si je te proposais trois cent mille dollars pour travailler un mois ? Lui demandé-je en plongeant mon regard dans le sien.
Je suis désolé de devoir t'utiliser ainsi, mais je n'ai pas d'autres choix...