La vengeance : un plat qui se mange froid
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Chapitre 2 Chapitre 02

Chapitre II

C'était la dernière chose à laquelle je pouvais penser ce soir. J'étais vraiment loin de m'y attendre.

- Stephy : Tu es grave la fille-ci. Bête comme tes pieds quand tu veux.

- Moi : C'est une demande en mariage ? Je... Je...

- Serges : Tu ?

- Moi : Je... Oui.

J'avais dit oui ? Mince ! J'avais accepté de me marier ? Ou plutôt de me remarier ? Je m'étais toujours dit que je ne me remarierai plus. Après tout ce que Thomas m'avait fait vivre, je ne me sentais pas forcément prête à revivre cette expérience.

- Serges : Oui ? On va se marier !

En disant cela, il s'est levé de sa chaise et m'a embrassé sur la bouche. Je le lui ai rendu avec un certain manque de conviction. Honnêtement, j'aurais donné une réponse différente si nous n'avions été que nous deux. Je ne lui aurais pas dit non, mais je lui aurais demandé un temps de réflexion. De prime abord, j'étais persuadée que Serges ferait un époux très bien. En petit-ami, il était déjà parfait. Avec Daniela, il était adorable et elle aussi l'aimait bien. Mais avec Thomas j'avais compris que l'être humain pouvait être un véritable caméléon. Un jour tu crois avoir à faire à un agneau, le lendemain tu te rends compte qu'il s'agit plutôt d'un loup affamé mais à ce moment tu lui as déjà ouvert la porte de chez toi.

Serges ne méritait pas que je gâche sa joie mais plus tard je tâcherai de discuter avec lui de mes craintes en ce qui concerne le mariage. Il était bien trop joyeux. Et d'ailleurs, au fond moi aussi j'étais quand même contente. C'était ainsi que j'avais rêvé que l'on me demande en mariage. Bon peut-être pas exactement comme ça, mais dans le même style. La bague, la présence de personnes que tu aimes, la surprise, l'aspect romantique. Mais au même moment où je me remémorais le film de cette demande en mariage, je ne pus m'empêcher de penser à Patrick.

Il m'arrivait encore de penser à lui. Pas tout le temps mais dans certaines situations. Et quand ça m'arrivait, je me demandais toujours si j'avais encore des sentiments pour lui. La réponse était oui. Je l'aimais encore. Comment oublier un homme que l'on avait aimé si fort ? C'était tout simplement impossible ou vraiment difficile. Par contre, ce que je savais c'est que j'étais mieux ainsi. Loin d'une vie bondée de problèmes, de honte et d'humiliation. Même si mon cœur ne battait pas pour Serges comme il avait battu pour Patrick, Serges me rendait heureuse. Il était l'homme qu'il me fallait.

- Stephy : Un mariage à organiser. Il faut déjà que je commande le chapeau. Hi hi !

- Franck : Toi hein ! Alors Cathy, heureuse ?

- Moi : Absolument !

..........

La soirée avait été riche en émotions. Après la demande en mariage et le dîner, Serges nous a emmené au cabaret comme prévu. Et même là j'étais au bout de mes surprises. Serges avait vu auparavant une chanteuse du cabaret pour qu'elle nous chante une chanson de Alicia Keys, If I ain't got you. Ce qui m'avait carrément fait fondre et Stephy aussi d'ailleurs. Elle et moi étions dingues de cette chanson. En somme, nous avons passés une soirée très agréable jusqu'à une heure trente du matin.

A la maison. Comme Serges tenait toujours ses promesses, il n'avait pas l'intention de me laisser dormir. En tout cas pas maintenant.

- Serges : Madame ma future femme, viens là.

- Moi : Je suis fatiguée. On part dormir.

- Serges : Nul doute qu'on va dormir mais...

Il a commencé à m'embrasser dans le cou. Plus il marquait ses baisers, plus je sentais mes poils se hisser. Très vite, sa main se faufila sous ma robe. A chaque fois que sa main prenait ce chemin, je sentais mon taux d'adrénaline augmenter, mes jambes trembler, ma respiration s'accélérer. Et mon cœur semblait vouloir sortir de ma poitrine tellement il battait fort. Serges m'avait plaqué sur le mur du couloir menant à ma chambre. Il avait tellement envie de me posséder que faire juste quelques pas pour la chambre lui paraissait certainement être un pèlerinage. De toute façon, Serges n'aimait pas la chambre. Il trouvait ça trop banal. Vraiment les bassas et leur esprit pervers hein ! Le lit c'était quand l'envie l'avait pris là, ou pour le dernier coup avant de s'affaler comme un porteur de sac de ciment.

Comme avec ma robe et mon string, Serges n'arrivait pas bouger aisément sa main en moi, il décida de soulever encore plus haut ma robe et d'enlever mon string. Mais il changea d'avis, ce n'est plus sa main qu'il voulait bouger en moi, mais plutôt sa langue. Il savait que ça allait me rendre dingue. Et ce fut le cas. La valse que la langue de Serges dansait faisait bouillir en moi mon sang qui ne faisait plus qu'un seul tour. Mes gémissements qui se faisaient de plus en plus entendre sonnaient aux oreilles de Serges comme des encouragements à me donner encore plus de plaisir.

Quand Serges a senti que j'allais bientôt craquer, il décida de passer à la vitesse supérieure. En quelques secondes, il réussit à m'enlever ma robe et à se mettre lui aussi en tenue d'Adam. Au lieu de me conduire vers la chambre, il me coucha sur la table à manger. Cette pauvre table allait craquer un de ces jours. Avant même que j'eus le temps de m'y préparer, Serges faisait déjà des va-et-vient en moi avec une telle force que je gémissais comme une actrice de film porno. Je ne pouvais pas retenir mes émotions désolé. Serges allait tellement vite et fort que ces cris m'aidaient à accuser les coups. Sauf que mes gémissements agissaient comme un aphrodisiaque sur lui, parce qu'il allait encore plus vite et plus fort. Un gars infatigable. Les Bassa !!!

Heureusement pour moi et mon corps, Serges décida de se calmer un peu. Il allait plus lentement et me disais des mots comme « je t'aime », « tu es belle »... mais je savais que ça n'allait pas durer longtemps. Aussitôt je l'ai pensé, aussitôt il reprenait sa cadence digne de Rocco Siffredi. Mais cette fois-ci, il avait pris la peine de changer de position. Maintenant, Serges me prenait par derrière. Il faut savoir qu'avec moi, si « in front » je crie fois deux, de ce côté-là je crie fois cinq. Wèèèè mes pauvres voisins. Surtout pauvre moi ! Ils allaient me regarder du coin de l'œil demain. On aurait dû partir chez lui dis donc.

Alors que Serges me pénétrait et que moi j'étais courbé, les yeux rivés sur mon tapis, je me demandais comment un chrétien comme lui pouvait faire l'amour comme ça. Un gars qui est à l'église au moins trois fois par semaine, prie au moins deux fois par jour, fait au moins deux retraites par an, hum ! Moi-même qui pensais ça, je n'étais pas en reste. Fornicatrice comme ça ! Au lieu de savourer le bien qu'on me faisait je pensais à notre relation avec Dieu. C'est ce dernier qui allait doublement me punir de mettre son nom dans mes saletés. Alors je décidai de le chasser pour l'instant de mes pensées.

Après dix minutes pendant lesquelles je sentais les coups de reins de Serges sur mes fesses, il décida de me relever et me porta pour m'amener dans la chambre. Ce qui voulait dire que bientôt, il allait rendre les armes. Alléluia ! Sur le lit, il ne me faisait plus l'amour comme une bête affamée. Il était redevenu plus tendre et plus amoureux. Ce qui ne voulait pas dire qu'il allait à deux à l'heure hein. Par comparaison à une voiture, la plus petite qu'il connaissait devait être 40 km/h. Mais au moins là, mon cœur avait repris un battement se rapprochant de la normale, mes cuisses vibraient moins.

...........

Il était huit heures trente et je n'avais aucune envie de me lever. Normal avec la nuit que j'avais eue. Mais j'avais envie qu'au moment où Serges se réveillerait, il trouve un bon petit-déjeuner prêt pour lui. C'était la moindre des choses après la soirée de rêve qu'il m'avait offerte. Alors avec toute la peine du monde, je me suis levée. Heureusement, j'avais suffisamment de provisions pour faire un petit déjeuner complet et varié. J'ai préparé des omelettes, sorti les restes de jambons et saucissons secs que j'avais au frigo. Ensuite j'ai réchauffé le pain au four et coupé deux oranges. Serges n'était pas fan de café ni de lait et même de thé. A la limite, il allait te demander de l'eau avec du sucre et du citron. Pendant que je finalisais son plateau, je sentis un baiser se déposer sur ma joue.

- Serges : Bonjour Madame.

- Moi : Bonjour, bien dormi ?

- Serges : A ton avis ? Comme l'homme le plus riche de la planète.

- Moi : Tu es sûr que celui-là dort bien ?

- Serges : Sans aucun doute. Quand le sommeil le dépasse, il embauche les gens pour le bercer.

- Moi : N'importe quoi. Je voulais que l'on discute de ta demande en mariage.

- Serges : Oui, je t'écoute. Passe-moi le jambon s'il te plaît.

- Moi : Je ne m'y attendais pas du tout tu sais.

- Serges : c'était le but. Je voulais que ce soit une vraie surprise.

- Moi : Je veux dire le mariage. Me remarier.

- Serges : Han d'accord. C'est quoi le pb ?

Il avait posé cette question avec une telle insouciance que je me demandais si il faisait exprès de ne pas voir où je voulais en venir. Avec tout ce qu'il savait sur moi, il devait quand même se douter de mes craintes.

- Moi : Tu sais que j'ai déjà été mariée et ce que j'ai vécu dans cette relation. Ça m'a enlevé toute envie de me marier à nouveau.

- Serges : Je comprends mais tu as dit oui hier ?

- Moi : Oui mais je me demande si c'est une bonne décision.

- Serges : Pourquoi ? Tu as peur que je te maltraite comme ce type-là ?

En me posant cette question, son visage afficha une mine choquée comme si j'avais insinué qu'il me fasse vivre les mêmes horreurs que Thomas. Ce n'était pas ce que je pensais. Mais quand on a souffert comme j'avais souffert dans un mariage, on pouvait très naturellement être dégouté par cet acte. De toute façon, je doutais qu'il puisse exister un autre démon sur cette terre comme Thomas. Et surtout que ce soit encore moi qui sois tombée sur lui. Franchement ce serait carrément une malédiction. A l'heure-ci, je devrais simplement me laver au village.

- Serges : Tu me connais Cathy. Même bien avant qu'on ne commence à sortir ensemble.

- Moi : Je sais.

- Serges : Je ne te traiterai jamais comme ce chien t'a traité. Je t'aime et je veux faire partie de ta vie.

Il prit ma main et la serra d'une telle force qu'un instant je crus qu'elle allait se broyer. Mais il ne s'agissait pas d'une force brutale. C'était la force de l'amour que Serges avait pour moi. Je le voyais dans ses yeux.

- Moi : D'accord. C'est ce que je voulais entendre. Mais il y a un autre souci.

- Serges : Quoi ?

- Moi : Tu ne pourras pas m'épouser à l'église.

- Serges : Je sais. J'y ai pensé et même si j'aurais aimé que ça se passe autrement, c'est toi que je veux tout simplement.

M'étant marié devant Dieu avec un membre de la famille de Satan, Je n'avais plus le droit de me marier à l'église. J'eus un pincement de cœur en pensant à ça. C'était vraiment trop injuste. Aujourd'hui que j'allais me marier avec un homme que j'aimais, je n'aurais pas le droit de marier à l'église. Surtout que j'étais aujourd'hui une chrétienne pratiquante. Trop injuste vraiment !

- Serges : Chérie arrête de te soucier de ces choses là. Je t'aime, tu m'aimes, on va se marier. La seule chose qui doit te préoccuper maintenant c'est l'organisation du mariage.

Comment dire non à un homme pareil ? Ça aurait été de la pure folie. Serges était l'homme qu'il me fallait. Il venait de briser tous les doutes de la veille. C'était décidé : j'allais épouser Serges. C'est maintenant que je savourais mieux cette nouvelle. Cette fois, ce serait avec un homme que j'aimais et que je voulais. J'étais tellement contente que j'avais envie de partager ma joie avec la seule et l'unique, Stephy. Alors comme Serges devait partir au bureau, je décidai d'aller chez elle avant d'aller chercher ma princesse. Je sais c'est bête étant donné que j'étais avec elle lors de la demande en mariage. Mais hier j'étais sous le choc et pas sûr de la réponse que j'avais donnée.

Serges était parti, il y a quinze minutes. J'ouvrais la porte pour sortir quand je vis Sandrine devant moi, complètement en pleurs. Sandrine c'était une sœur en Christ avec qui j'avais noué des liens d'amitié. Pas très fort parce qu'on ne se racontait pas vraiment nos vies. Donc, grande fut la surprise de la voir devant chez moi, sans m'avoir prévenu de sa visite.

- Moi : Sandrine ?? Qu'est ce qui ne va pas ?

- Sandrine : Excuse-moi de venir comme ça chez toi.

Elle était en larmes. On aurait dit qu'elle pleurait depuis qu'elle était né tellement son visage était noyé par ses larmes. Elle qui était toujours autant enjoué, qu'est-ce qui avait pu la rendre ainsi ?

- Moi : Ça va. Entre. Dis-moi ce qui ne va pas.

- Sandrine : C'est mon gars, Cathy. Il ne veut plus de moi.

            
            

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