Toute une histoire... - Tome 1
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Chapitre 4 No.4

9 janvier

Amour, amie, herbe, nature, air, ville, Europe, viande, animal, rue, chacal, livre, cheval, crayon, papier, danse, fleur, lumière, père, feuille, jardin, eau, liquide, femme, homme

J'étais un drôle d'animal, un baroudeur invétéré et insatiable qui parcourait le monde en général et l'Europe en particulier. Je n'avais pas encore de petite amie alors je profitais au maximum de ma liberté. Je passais ainsi ma vie au grand air, en communion intégrale avec Mère Nature, goûtant au plaisir incommensurable de marcher pieds nus sur l'herbe empreinte de rosée matinale. Un pur délice !

Quand j'étais seul devant l'immensité des plaines du Grand Ouest américain à me délecter du paysage, je repensais à mon père m'emmenant au jardin quand j'étais enfant : du haut de mes cinq ans, ce lieu me paraissait immense et je me souviens que je m'imaginais le roi de cette contrée gigantesque. J'eus un sourire à cette pensée.

J'avais choisi cette vie d'aventure et de solitude. Pour assouvir mes besoins vitaux, je me devais de chasser quand il n'y avait pas âme qui vive à l'horizon, alors, je partais en quête d'eau pure et de quelque viande, tel le chevalier à la recherche du Graal. Par endroits, la lumière était comme étouffée sous un amas de grands arbres drus, leurs feuilles étant si serrées qu'il m'aurait presque fallu une lampe pour débusquer une fleur géante.

Au cours de mes pérégrinations autant diverses que variées, j'avais élaboré un livre de toutes les races d'animaux, de fleurs et de liquides rencontrés sur mon passage : ça allait du cheval mongol au chacal doré, en passant par des orchidées à tête de singe et de la sève de Bloodwood aussi rouge qu'un rubis. J'y avais aussi notifié le nom des peuplades et quelques noms d'hommes et de femmes avec lesquels j'avais lié connaissance.

J'avais emporté un crayon de papier en forme de dauphin, pour faire mes esquisses de paysages et portraits, et un soir que je participais à une danse ancestrale d'une tribu zoulou, un amour de petite fille s'est approchée de moi et m'a regardé dessiner. Elle souriait en voyant le petit cétacé faire des volutes. J'avais bien compris qu'elle découvrait cet animal pour la première fois ; alors, j'ai dessiné des vagues et notre ami nageant et sautant parmi elles. Elle a écarquillé les yeux avec un tel étonnement que ça m'a fait rire. J'ai fini mon croquis marin et le lui ai donné. Cette nuit-là, j'ai fait une heureuse.

Puis, j'ai continué mon voyage, repris des transports dignes de ce nom et me suis retrouvé cette fois en pleine ville, dans un dédale de rue phénoménal : le centre de Manhattan. Au moins là, je n'aurais pas à chasser pour avoir ma pitance !

10 janvier

Bière, moto, barbecue, tong, homosexuel, herbe, PSG, soleil, singe, phacochère, clochard, lunette, capsule, maïs, churros, réveil, caillou, épilateur, crème à récurer, balayette, joint de culasse, Guingamp, kébab, boule, jante

J'étais le total contraire d'un homosexuel : moi, j'aimais boire des bières avec mes potes, devant un bon match PSG/Guingamp par exemple, affalé dans le canapé comme un clochard, au besoin fumer un peu d'herbe tout en vérifiant bien si mes boules étaient toujours d'époque dans mon boxer.

Avec ma bande, j'aimais parler « joint de culasse et jante », lorgner les grosses cylindrées et les belles motos, surtout sous un soleil brûlant qui les rendaient rutilantes.

J'aimais le sentiment de liberté, se balader en tongs toute la sainte journée, lunettes fumées sur le nez, déconner, faire des soirées barbecue jusqu'au bout de la nuit avec eux, même si on savait pertinemment que le réveil serait quasi impossible le lendemain. On enlevait les capsules des bouteilles avec les dents au risque de se les péter, ce qui arrivait parfois.

On faisait les cons, et une fois bourrés comme des coings, il n'était pas rare qu'un de mes potes imite le phacochère en rut. Çà partait en vrille souvent jusqu'à se tartiner de la glace au chocolat sur la tête. Heureusement que moi j'avais plus un poil sur le caillou, çà limitait la casse !

Et puis, un jour, tout ça s'est retrouvé derrière moi. Je me suis surpris à devenir civilisé, à remplacer les « chips à même le paquet avalées en mode canap » par un « petit kébab sympathique autour d'une table et assis s'il vous plaît » ou bien encore troquer des churros bien gras contre du maïs bio.

S'en était terminé de mon torse velu à souhait qui me servait bien souvent à récupérer la bouffe mal dirigée : tu m'as fait connaître les bienfaits de l'épilateur. Bon, ce n'est pas que ce fut un plaisir mais, le résultat était probant : de singe, je devenais homme. Puis, petit à petit, le souk dans lequel j'avais mes habitudes s'humanisait lui aussi : j'ai découvert la balayette à WC et la crème à récurer. Il était temps d'ailleurs car à force de faire le porc, je finissais par en devenir un !

Et tout ça, c'est à toi, ma chérie, que je le dois ; toi qui m'as ouvert les yeux et m'asaidé à changer.

11 janvier

Étourdissant, drone, paradoxal, barbecue, voyeurisme, tempête, tortue, zone, montgolfière, attrait, fêtard, arc, trilogie, glacée, bâche, manège, transpirant, dévolu, sarcastique, éloquence, bague, bled, dressage, management, abruti

J'habitais un bled paumé au fin fond du Périgord. Y avait rien à voir, aucun attrait à venir s'aventurer jusqu'ici. Y avait en tout une vingtaine de pèlerins, dont trois étaient des fêtards de première qui régulièrement allaient « à la ville », un centre de dressage qui avait fermé ses portes l'an passé, et un manège à chevaux qui ne tournait plus non plus. La zone quoi ! Même les barques de l'étang, autrefois tellement prisées par beau temps, dormaient sous une bâche.

En été, il n'y avait à faire que des balades de santé, et en hiver, que regarder l'étendue glacée du lac et ses abords. Le seul évènement qui avait fait parler de notre village reculé était la violence d'une tempête qui s'était abattue sur nous durant l'automne dernier. Elle avait fait tellement de ravages, que deux personnes avaient péri ; y avait des mauvaises langues qui disaient que pour l'une d'elles c'était pas grave, car ce n'était qu'un abruti.un abruti;au rire sarcastique. abruti, sarcaet al...e.ait "à Je croyais au début que ce n'était qu'un propos sarcastique lancé en l'air mais il n'en était rien. Y a vraiment des gens bizarres...

Je disais tout à l'heure qu'il n'y avait rien à voir par chez moi. En fait, oui et non. Pour le touriste, effectivement, c'était trop mort pour provoquer quelque intérêt. Mais pour moi, il y avait une chose essentielle à voir ou du moins espionner : une fille qui vivait à une cinquantaine de mètres de chez moi, dans une grande maison entourée de sapins bien trop touffus pour laisser l'œil s'aventurer dans son domaine. Et moi, même si je l'avais vue de loin, je m'étais mis en tête qu'elle me plaisait. Et j'avais donc décidé d'en savoir plus sur elle.

En faisant mon barbecue, je pensais à elle. Je la voyais partout, même dans mon sommeil paradoxal où je mettais un genou à terre en lui offrant une bague de fiançailles. J'avais jeté mon dévolu sur un fantasme,Jeu'.je voulais qu'enirif d'u voyeurisme.ait "à me demandant si elle bronzait sur sa terrasse, si elle avait une piscine, comment elle était vêtue. Je regardais le ciel et me disait « Raaaa... si seulement j'avais une montgolfière, j'aurai pu voir tout ça ». Et puis d'un coup, je me suis rappelé que mon collègue en management avait un drone. Il m'en avait rebattu les oreilles quand il m'avait invité l'autre soir à voir, pour la énième fois la trilogie des Rambo ! Rambo... pffff... désolation... Comme si un homme seul avec un arc pouvait descendre dix hélicoptères ! Fallait grandir un peu !

Alors, avant qu'il ne branche son lecteur et remette le DVD tant redouté, je me lançais dans une envolée lyrique sur ma voisine indirecte. Mon éloquence était telle que mon collègue écoutait bouche bée et langue presque pendante ; j'avais fait exprès, connaissant son penchant au voyeurisme. Je lui brossais un étourdissant descriptif d'une nana que je n'avais en fait vu que de très loin. Je n'avais pas le choix si je voulais qu'il me prête son engin.

Il finit par me céder l'appareil et c'est tout transpirant que je l'utilisais. Ce n'était pas une entrée en matière très catholique et je n'étais pas à mon aise du tout. Vous pensez, s'introduire chez quelqu'un comme un voleur, j'étais pas fier. Je voyais de la pelouse, encore de la pelouse et toujours de la pelouse ; puis un toit. J'approchais. Et enfin, je la vis. Elle était de dos, belle fille en bikini, cheveux longs défaits mouillés. Elle devait sortir de sa piscine. Je salivais. Allez, retourne-toi bébé, je suis là.

!!!!!!!!!!!!!ès de tortuer$=...us pensez...que et al...e.ait "à Mon souhait s'exauça immédiatement ; et là, damned ! Certes une nana sculpturale, oui, mais à faciès de tortue !

            
            

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