Hanté par son Âme Sœur : Le Regret de l'Alpha
img img Hanté par son Âme Sœur : Le Regret de l'Alpha img Chapitre 1
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Hanté par son Âme Sœur : Le Regret de l'Alpha

Gavin
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Chapitre 1

C'était le soir de mes dix-huit ans, censé être le plus beau jour de ma vie. Au lieu de cela, je gisais au fond d'une fosse, le corps brisé, encerclée par des loups sauvages.

J'ai utilisé mes dernières forces pour appeler Mathieu, mon compagnon destiné, à travers notre lien mental.

Je pensais qu'il viendrait me sauver.

Mais sa voix a résonné dans ma tête, froide et cruelle :

« Arrête ton cinéma, Léna. Tu es une honte pour ma lignée. Meurs en silence, que je puisse enfin être avec Aurélie. »

Il a coupé le lien. Et j'ai senti les crocs des Rogues déchirer ma chair.

Pourtant, la mort ne m'a pas libérée. Mon esprit est resté enchaîné à lui, flottant invisible à ses côtés.

J'ai vu mon propre cadavre traité comme un déchet.

J'ai entendu le guérisseur lui annoncer en tremblant : « Alpha... elle était enceinte. »

Mathieu n'a pas pleuré. Il a simplement souri en signant le rapport d'accident :

« Mieux vaut ainsi. L'enfant aurait été aussi faible qu'elle. »

À cet instant, mon amour s'est mué en une haine assez puissante pour défier la tombe. Il ignorait que je n'étais pas une simple orpheline, mais la fille perdue de la famille royale des Lycans.

Un an plus tard, alors qu'il pensait être débarrassé de moi, les portes du Bal d'Hiver se sont ouvertes à la volée.

Je suis entrée, non pas comme un spectre, mais comme l'incarnation du Loup Blanc suprême.

Devant l'élite pétrifiée, j'ai regardé mon meurtrier et j'ai souri :

« Moi, Léna Link, j'accepte ton rejet. »

Chapitre 1

Léna POV:

La boue glacée ne se contentait pas de s'infiltrer à travers mes vêtements en lambeaux ; elle s'imprégnait dans ma chair, mordant ma peau comme des milliers d'aiguilles invisibles.

Je tremblais.

Non pas de froid, mais d'une fièvre dévorante qui semblait calciner mes os de l'intérieur.

C'était ce soir.

Mes dix-huit ans.

Le moment que tout loup-garou attend avec une ferveur religieuse, l'instant sacré où notre loup intérieur s'éveille enfin.

Mais pour moi, c'était une condamnation à mort.

Je gisais au fond d'une fosse, piégée à la lisière du territoire des Rogues - ces loups solitaires, déments, qui avaient sacrifié leur humanité à la sauvagerie.

Leurs hurlements déchiraient la nuit, se rapprochant dangereusement. Chaque écho était une promesse de sang.

Soudain, une douleur fulgurante me traversa l'échine, comme si on brisait ma colonne vertébrale à coups de marteau.

Je voulus hurler, mais aucun son ne franchit la barrière de ma gorge asséchée. Seul un râle pathétique s'en échappa.

C'était le Shift. La transformation.

Si je ne me transformais pas ce soir, mon corps humain, trop frêle, céderait sous l'énergie brute de la bête. J'allais mourir.

Je devais appeler à l'aide. C'était ma seule chance.

Je fermai les yeux, puisant dans mes dernières réserves vitales pour activer le *Mind-Link*, ce lien télépathique sacré qui unit tous les membres de la Meute Delaunay.

*Mathieu...*

Ma voix mentale n'était qu'un souffle, un murmure brisé se perdant dans le vide psychique.

*Mathieu, je t'en supplie... Ils arrivent. Je ne peux plus bouger.*

Je pouvais sentir sa présence. Une chaleur familière, électrique. Il n'était pas loin.

Mon cœur battait la chamade, se cognant contre mes côtes, cherchant désespérément la réponse de mon compagnon. Mon *Fated Mate*.

La Déesse de la Lune m'avait destinée à lui, l'Alpha de la Meute Delaunay. C'était écrit dans les étoiles.

Pourtant, le silence s'étira, lourd, cruel, interminable.

Puis, sa voix résonna enfin dans ma tête. Mais elle ne portait aucune inquiétude. Seulement un mépris glacial qui me fit plus mal que mes os en miettes.

*- Arrête ton cinéma, Léna. Je suis fatigué de tes manipulations pathétiques pour attirer l'attention.*

Les larmes, chaudes et salées, se mêlèrent à la boue sur mon visage.

*- Ce n'est pas un jeu,* suppliai-je, alors que l'odeur rance et musquée des Rogues envahissait mes narines. *C'est le Shift. Je vais mourir si tu ne viens pas.*

*- Tu n'es qu'une Oméga sans loup,* cingla-t-il, chaque mot comme un coup de fouet. *Une Wolfless. Tu ne te transformeras jamais. Tu es une honte pour ma lignée.*

Une ombre passa au-dessus de la fosse.

Je levai les yeux, le cœur bondissant d'un espoir insensé. Espérant voir son visage. Espérant qu'il soit venu malgré ses mots durs.

Mais ce n'était qu'un nuage cachant la lune.

Soudain, une interférence brutale fit grésiller notre connexion mentale.

Un grognement sourd émana des buissons, à quelques mètres à peine.

Des yeux jaunes, affamés et fous, brillaient dans l'obscurité. Les Rogues.

Je tentai de ramper, de griffer la terre pour fuir, mais mes jambes inertes refusèrent de m'obéir.

La connexion se rétablit, et la voix de Mathieu revint. Mais cette fois, il ne s'adressait pas à moi.

Je percevais ses pensées par erreur, ou peut-être avait-il laissé le lien ouvert par pure cruauté.

*- Aurélie, ma douce...*

Il parlait d'une voix que je ne lui connaissais pas. Une voix tendre, aimante, dénuée de toute la haine qu'il me réservait.

*- Ne t'inquiète pas pour ce soir. La nuisance sera bientôt éliminée.*

Mon cœur se brisa en mille morceaux. Une douleur bien plus vive, bien plus tranchante que l'agonie physique qui me tordait le corps.

Je « vis », à travers le lien flou, l'image de Mathieu caressant les cheveux blonds d'Aurélie.

Leurs odeurs s'entremêlaient dans mon esprit.

Lui, sentait la forêt après la pluie et le musc puissant de l'Alpha - une odeur qui aurait dû être mon refuge.

Elle, dégageait une odeur synthétique de roses trop sucrées, écœurante de fausseté.

Ils étaient ensemble. Pendant que je mourais seule, abandonnée dans la boue.

*« L'Alpha Mathieu est vraiment envoûté par Aurélie... »* entendis-je penser un Beta de la meute voisine, une fuite accidentelle dans le réseau mental. *« Abandonner sa Fated Mate aux Rogues... c'est d'une cruauté sans nom. »*

Alors, c'était ça.

Il ne venait pas. Il ne viendrait jamais.

J'étais le sacrifice nécessaire. L'obstacle à abattre pour qu'il puisse vivre son idylle avec Aurélie.

Je me recroquevillai, la douleur devenant insupportable, ma vision se brouillant de rouge et de noir.

Un souvenir remonta à la surface. Son regard, il y a des années, quand il m'avait sauvée d'une chute dans la rivière.

*« Je te protégerai toujours, Léna. »*

Quel mensonge.

Il n'avait jamais voulu de moi. Il avait honte de moi.

La voix de Mathieu trancha une dernière fois l'obscurité de mon esprit, froide comme l'acier d'une lame d'exécution.

*- Je vais demander au Conseil l'autorisation de te Rejeter. Tu n'es plus ma compagne. Tu n'es plus rien pour la Meute Delaunay.*

C'était la fin.

Les crocs du premier Rogue s'enfoncèrent dans mon épaule, déchirant la chair jusqu'à l'os.

Je ne criai pas. Je n'en avais plus la force.

Je levai les yeux vers le ciel noir, cherchant désespérément l'astre de notre mère à tous.

*Déesse,* priai-je intérieurement, le souffle court. *Si c'est mon destin, alors libère-moi de cette souffrance.*

Au moment où la vie semblait me quitter, où le froid de la mort commençait à engourdir mes membres...

Une chaleur étrange explosa dans ma poitrine.

Ce n'était pas la fièvre.

C'était quelque chose de puissant. D'ancien. Une force primordiale qui dormait là depuis toujours.

Une lumière blanche, aveuglante et pure, jaillit de mon corps, repoussant les ténèbres.

Puis, le néant.

            
            

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