JOHNSON - Pour Lui (TOME 3)
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Chapitre 4 CHAPITRE 3

LIAM

Mes yeux s'ouvraient difficilement et un énorme mal de tête m'empêchait de me redresser dans mon lit. Je tâtais le lit à côté de moi et plissais les yeux pour m'habituer à la lumière du jour. Mia n'était pas à côté de moi, et je me rappelais maintenant ce putain de réveillon qui avait mal tourné. Kyle était de retour.

Je m'asseyais et m'aidais de mes mains pour poser mon dos contre le mur. Je jurais en sentant une énorme douleur emplir ma main droite. Putain. Elle virait entre le violet et le bleu. Ce n'était pas la première fois que je la voyais dans cet état, mais j'avais peur qu'elle soit cassée, cette fois-ci.

Des souvenirs de moi en train de boire une bouteille entière de Whisky et de Josh qui essayait de me mettre au lit me revennaient en mémoire. J'avais aussi viré Mia de ma chambre alors qu'elle n'avait rien fait. Je prenais mon nouveau téléphone pour regarder si elle ne m'avait pas envoyé un message, mais rien. Je n'avais aucun message d'elle. Merde.

Je prenais un vieux T-shirt et un short dans mon armoire avant de me glisser sous la douche. J'empestais encore le Whisky, mais cela ne me dérangeait pas tant que ça.

Quand je descendais les escaliers, la porte de la cuisine était entrouverte, et ma mauvaise humeur revenait en un claquement de doigt. Papa, Josh et Nick étaient assis autour de la table. Je les ignorais, malgré leurs regards interrogateurs, et ouvrais un placard pour prendre un paquet de céréales neuf. Je sortais ensuite un bol, puis une cuillère, et enfin, du lait.

– Vous avez quoi à me regarder ? Dis-je, déjà soûlé.

Personne ne répondait, et je m'asseyais le plus loin possible d'eux autour de la table pour ne pas risquer de frapper quelqu'un. Pourquoi j'étais encore autant en colère ?

Je prenais le paquet de céréales et le lâchais en réalisant que tenir quelque chose dans ma main gonflée me faisait beaucoup trop mal.

– Qu'est-ce que tu as fait ?

Papa s'approchait de moi et me prenait la main. Je retirais mon bras de son emprise d'un mouvement brusque et il reculait d'un pas.

– Qu'est-ce que j'ai fait ? Ton putain de premier fils à la tête aussi dur que les murs que j'ai frappé, voilà.

Il se retenait de soupirer, me regardant d'un œil distrait.

– Il faudrait faire une radio.

– Pas question. Je vais bien. Enfin, j'allais bien. Maintenant, laisse-moi manger tranquille ou je me casse d'ici.

Cette fois, il soupirait.

– D'ailleurs, qu'est-ce que tu fous encore ici ? Tu ne travailles pas ?

– Je ne suis pas encore parti.

– Eh bah, peut-être que tu devrais partir maintenant.

– Liam, je suis resté pour qu'on parle.

– Ah oui ? Eh bien, parle avec tes deux autres fils. Ils ont l'air disposé à t'écouter, eux.

Je croisais le regard de Josh, qui tenait son portable entre ses mains.

– Rassure-toi, ils ne sont pas non plus enchantés à l'idée de parler de ton grand-frère, mais...

– Ce n'est pas mon grand-frère. Ce n'est rien pour moi, d'accord ?

Il soupirait encore, et Nick se levait pour tenter de me calmer.

– Liam, il faut qu'on écoute ce qu'il a à dire. Après, on n'en parlera plus, ok ?

– Ah oui, et qu'est-ce que tu veux dire ? Dis-je en regardant mon père, qui avait la tête baissée. La dernière fois qu'on a parlé de lui, tu m'avais dit qu'il ne reviendrait jamais, qu'il n'avait pas intérêt à revenir dans nos foutues vies. Pourquoi tu m'as dit ça si tu le ramènes le jour de Noël pour me provoquer ?

– Je n'ai pas fais ça pour te provoquer.

– Alors pour quoi ? Tu savais que j'allais réagir comme ça et tu lui as demandé de venir quand même. Tu ne t'occupes pas déjà de tes autres fils, et tu veux renouer avec un putain de raté !

– Liam, ce n'est pas du tout ça.

Je l'avais blessé, je le voyais dans son regard, mais je m'en foutais complètement. Il l'avait bien mérité.

– Oui, papa, dis-nous pourquoi tu l'as ramené ici hier soir ? Depuis quand tu sais qu'il est sorti ? Lui demandait Josh.

– Il est sortit depuis une semaine environ. Il m'a appelé et on s'est vu. Je ne voulais pas qu'il vienne ici. Je lui ai demandé de partir, mais il a insisté pour venir hier soir.

– Et tu l'as laissé faire ? Lui disait Nick.

– Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? Je ne pensais pas qu'il allait vraiment venir. Il voulait avoir une discussion avec vous.

– Et pour faire quoi ? Il a déjà assez détruit nos vies. Putain, il a tué quelqu'un, il a même failli me tuer moi.

Son regard devenait plus sombre, et j'étais content d'avoir enfin sorti ce que j'avais envie de dire depuis hier soir.

– Il est dangereux pour nous, putain. Il faut qu'il se tire loin d'ici. Tu n'aurais jamais dû accepter qu'il vienne ici.

Je passais une main dans mes cheveux épais et me levais en abandonnant mes céréales. Le vide qui me consumait quand je rentrais dans ma chambre me donnait envie de gerber. Je prenais mon portable et réalisais qu'il était déjà onze heures. Je devrais être chez Mia, à l'heure qu'il est, et au lieu de ça, j'étais dans cette putain de maison, avec mon traître de père que je détestais.

JE SUIS DÉSOLÉ POUR HIER SOIR. JE T'AIME...

Je me retournais pour fixer le plafond en attendant désespérément sa réponse. Mon ventre commençait aussi à me faire mal, mais je mettais cette douleur sur le compte de mon état d'hier soir, et dans la position inconfortable dans laquelle je m'étais endormi.

JE T'AIME AUSSI...

Voilà tout ce qu'elle me répondait ? C'était déjà bien qu'elle me réponde, mais pourquoi ne disait-elle pas qu'elle me pardonnait ? Je devrais déjà être content qu'elle me dise encore qu'elle m'aime, après ce que je lui avais dit. Même si c'était flou, je savais que je n'avais pas été correct avec elle. Et en plus, elle avait pleuré, à cause de moi.

Je me claquais la joue de ma main intacte et me relevais de mon lit. Un sac noir attirait mon attention, posé entre la porte et la commode. Je le prenais pour l'ouvrir et découvrais deux cadeaux. Merde. Noël. C'était le jour de Noël et j'étais tout seul ici dans ma chambre, comme un putain de clochard. Devrais-je les ouvrir ? Je décidais que oui.

Je m'asseyais sur mon lit, et ouvrais le premier paquet qui semblait être un vêtement. C'était un polo, qui ressemblait beaucoup aux miens. Vu la marque, il avait dû lui coûter une petite fortune. Je l'imaginais à côté de moi en train de me sourire et de rougir. Putain, j'avais le cœur qui s'accélérait rien qu'en pensant à sa présence. L'autre cadeau était plus dur, et je n'arrivais pas à savoir de quoi il pouvait sagir. Je déchirais le paquet et découvrais un cadre avec une photo de nous deux. Mon cœur se soulevait et je fermais les yeux en réalisant que j'avais gâché notre premier Noël passé ensemble. C'était Aria qui avait prise cette photo devant le lycée. Il faisait encore beau, elle avait encore le sourire et on pouvait voir toute la joie sur son visage. Mes bras étaient enlacés autour de sa taille et les siens autour de mon cou. Son sourire étincelant faisait face au mien et je me rappelais du début de notre relation.

Elle était tellement innocente, tellement souriante. Elle avait perdu le sourire le jour où quelqu'un avait abusé d'elle, et l'avait plus ou moins retrouvé lorsque toute cette histoire commençait à s'effacer. Et voilà que mon putain de faux-frère revenait dans ma putain de vie.

Je prenais une grande inspiration, ne quittant pas ce cadre de mes yeux. C'était le plus beau cadeau que je n'avais jamais eu. Aucune valeur financière, mais une valeur sentimentale. Cette fille était beaucoup trop parfaite pour moi, et putain, qu'est-ce que je l'aimais.

Mon portable vibrait encore, et je me jetais dessus en espérant que ce soit un message de Mia.

SI TU VEUX TOUJOURS VENIR, KAREN A GARDÉ UNE CHAISE POUR TOI.

Son message me faisait sourire. Elle ne me détestait pas pour mon comportement d'hier soir. Je l'avais sûrement blessée, mais elle voulait encore de moi. Je lui répondais que j'arrivais dans trente minutes et je sortais du lit pour reprendre une chemise et un pantalon dans mon armoire.

– Tu vas où ? Me demandait mon père, maintenant habillé en costume de travail.

– Pourquoi, je n'ai plus le droit de sortir ?

– Non, je veux juste savoir où tu vas. Tu vas chez Mia ?

– Qu'est-ce que ça peux te faire ? Tu as peur que j'aille me saouler dans un bar ? Rassure-toi, j'ai déjà passé tous mes nerfs sur toi.

Je l'entendais soupirer quand je commençais à ouvrir la porte.

– Liam, il faudra bien qu'on parle.

– Ouais, bah, pas aujourd'hui. Pour une fois, c'est toi qui vas devoir attendre qu'on soit là pour t'écouter.

Je sortais maintenant, regardant dans la cour, comme si j'avais peur de voir débouler Kyle.

Je prenais une des autres voitures de mon père, comme la mienne était détruite, et sortais de cette maison de merde.

Quand j'arrivais devant chez Mia, j'étais content de ne voir aucune voiture inconnue. Personne n'était encore arrivé, mais je me demandais maintenant qu'elle explication avait fourni Mia pour être rentré hier soir alors qu'elle devait rentrer ce matin, avec moi.

– Bonjour, Liam.

Karen m'accueillait de son sourire chaleureux, et je me rappelais le soir où j'étais venu pour m'expliquer avec le père de Mia.

– Bonjour, joyeux Noël.

– Oh, merci, à toi aussi. Entre. Mia est dans sa chambre, en train de se préparer.

– Merci.

Son père sortait de la cuisine, et je distinguais une table décoré à l'autre bout du salon. Il me serrait la main et maintenait mon regard. Il savait que quelque chose se passait entre sa fille et moi.

– Bonjour, Monsieur.

– Bonjour, Liam.

Le malaise était présent, et j'attendais qu'il se pousse pour que je puisse monter rejoindre Mia. Je la trouvais dans sa petite salle de bain, en train d'ajuster son chignon. Elle croisait mon regard dans la glace et se tournait avec un sourire crispé.

– Bonjour. Dis-je d'une voix peu assurée.

– Bonjour.

Elle portait une simple robe rouge, qui dessinait ses jolies courbes, mais je m'obligeais à la regarder dans les yeux. Je ne savais toujours pas ce qu'elle pensait de moi.

– Je suis vraiment désolé, pour hier soir.

Elle baissait la tête, et un petit sourire timide étirait ses lèvres.

– Tu étais seulement en colère.

Si elle savait vraiment dans quel état pitoyable je m'étais mis après son départ. Et si elle savait que c'était loin d'être la première fois...

– Je suis désolé.

Elle mordait sa lèvre inférieure, et une puissante envie de l'embrasser me saisissait.

– Je suis désolé de t'avoir fait du mal, hier. Ce n'était pas mon attention.

– Oui, tu étais seulement en colère.

Je souriais, et cette fois, je m'approchais d'elle pour la prendre dans mes bras. Elle me serrait contre elle, et toute colère disparaissait. Elle m'avait manqué, même si je l'avais vue hier soir. Je l'embrassais dans le cou, reniflant son parfum qui m'indiquait bien qu'elle était vraiment dans mes bras.

– Je t'aime.

– Je t'aime aussi.

Je l'embrassais, la coinçant entre mon corps et le petit lavabo. Un petit gémissement s'échappait de ses lèvres, réveillant un puissant désir de la prendre sur ce lavabo.

– Liam...

Je mettais un peu de distance entre nous, pour être sûr qu'aucun de nous deux ne se jette sur l'autre pour satisfaire son désir.

– Qu'est ce que c'est ?

Elle prenait ma main dans la sienne et je résistais à l'envi de grimacer face à la douleur.

– Elle est cassée ?

– Non. Dis-je en tentant de m'en persuader moi-même.

– Liam, elle est toute bleue.

– Je sais. Ce n'est pas la première fois, ne t'inquiète pas.

Elle fronçait les sourcils et lâchait ma main.

– Qu'est-ce qui s'est passé, hier soir, quand je suis partie ?

– Kyle n'était plus là, ne t'inquiète pas.

– Je sais.

– Comment ça, tu le sais ?

Elle baissait la tête.

– Quand je suis montée dans ma voiture, il était dehors, devant la maison.

– Il t'a parlé ? Dis-je, hors de moi.

– Non. Mais toi, dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé ? Tu as parlé à ton père ?

– Oui, et non. Je ne l'ai pas écouté. Je suis resté dans ma chambre toute la soirée.

– Toute la soirée ? Tu n'as même pas eu envie d'avoir des explications ?

– Non. Je m'en fous. Il ne reviendra plus.

– Tu as l'air sûr de toi.

– Mia, s'il te plaît, je suis venu ici pour te voir et passer du bon temps avec toi, pas pour ressasser ce putain de cauchemar.

Elle mordait sa lèvre, reculant légèrement de moi.

– Je me suis inquiétée pour toi. Heureusement que Josh m'a envoyé un message pour me rassurer.

– Josh t'a envoyé un message ?

Elle fronçait les sourcils. Elle regrettait d'avoir dit ça. Pourquoi Josh lui envoi des messages, putain ?

– Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

– Que tu avais un peu bu, mais que tu allais bien. Il t'a aidé à te coucher.

– Il est sérieux de te parler derrière mon dos ?

– Oui. Je suis contente qu'il l'ait fait. Liam, je me suis vraiment inquiétée.

– Je vais bien. Dis-je d'un ton brusque.

Je pensais qu'elle allait encore reculer, mais elle me demandait :

– Tu es sûr de ça ?

– Oui.

Je sortais de la salle de bain pour trouver un peu plus d'espace pour pouvoir respirer. Elle me suivait de près, et voilà que je me sentais de plus en plus irrité.

            
            

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