Une Épouse pour la Mafia
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Chapitre 3 Chapitre 3

M – Matteo

Le flingue a fait un bruit sourd quand il est tombé dans la flaque.

Pas de détonation. Pas de cri. Juste un gargouillement étouffé, et le poids du corps du petit con qui s'effondrait contre le mur tagué.

Il avait pas crié.

Même pas tenté de supplier.

Tant mieux. J'aime pas les mecs qui pleurent en crevant.

Ses yeux s'étaient éteints avant que son cerveau comprenne que c'était fini.

J'ai juste regardé.

Droit dans les siens.

Et j'ai attendu que tout s'arrête là-dedans.

Je me suis penché sur lui.

Mes mains étaient pleines de sang.

Son sang.

Je n'ai pas souri.

J'ai juste soupiré.

Yohan méritait mieux que ça.

Mais on donne pas de seconde chance à quelqu'un qui balance un frère pour une poignée de billets.

La trahison, c'est comme le cancer : tu coupes propre avant que ça se répande.

Je suis pas chirurgien.

Mais j'ai appris à trancher net.

Je suis sorti de derrière les chiottes du Lucky's, une bouteille d'eau dans la main.

Le vent fouettait, sale, humide, avec cette odeur d'essence et de crottes de pigeons qui flotte en permanence dans cette ville de merde.

Je me suis accroupi contre le mur, j'ai versé l'eau sur mes mains. Lentement.

Méthode vieille école.

L'eau ruisselait entre mes doigts, emportant les filets rouges jusque dans les interstices de l'asphalte.

J'ai essuyé la lame du cran d'arrêt contre ma manche.

Pas par précaution.

Par principe.

Je fais pas dans le spectacle.

Je fais ce qu'il faut.

Et ce soir-là, c'était nécessaire.

Et c'est là qu'elle est arrivée.

Elle a déboulé de la ruelle, capuche vissée sur le crâne, les pompes défoncées, les bras autour du ventre comme si elle tentait de retenir ses entrailles.

Elle m'a pas vu.

Pas tout de suite.

Mais moi, je l'ai vue.

Y'avait un truc.

Quelque chose dans sa façon de marcher.

Pas juste la peur. Pas juste la détresse.

Elle ressemblait à...

Non.

Pas elle.

Mais assez pour me cogner la poitrine comme un souvenir mal digéré.

Elle avait ce regard.

Celui qui supplie qu'on lui foute la paix mais qui crie en silence aide-moi.

Elle a tourné la tête, par réflexe peut-être.

Et nos regards se sont croisés.

Bam.

Juste une seconde.

Une putain de seconde.

Mais ça m'a planté.

Ses yeux.

Verts. Ou bleus. J'ai pas bien vu sous la lumière dégueulasse du néon.

Mais clairs.

Clairs comme une lame fraîche.

Elle a détourné les yeux, vite.

Comme si j'étais un fantôme.

Ou pire : un homme.

Et elle est entrée dans les chiottes.

J'ai entendu la porte grincer.

Puis le silence.

Je suis resté là.

Dos au mur.

Les doigts encore humides.

Les veines battantes.

J'ai pas bougé.

J'aurais dû.

Tourner les talons.

Rejoindre les gars.

Nettoyer derrière moi comme d'hab.

Mais non.

Y'avait ce vide dans mon ventre.

Un truc qui grondait depuis trop longtemps.

Et elle, cette fille, elle l'a rempli d'un coup. Comme une grenade tombée par erreur dans le mauvais bunker.

Je l'ai attendue caché.

Pas par voyeurisme.

Par instinct.

Quand t'as vécu comme moi, t'apprends à écouter les vibrations autour.

Et cette fille...

Elle vibrait fort.

Elle est ressortie vingt minutes plus tard.

Le visage plus pâle. Les épaules plus lourdes.

Elle titubait un peu.

Mais tenait encore debout.

Et puis j'ai vu sa main.

Un petit sac plastique froissé.

Et là-dedans... j'ai capté.

Test de grossesse.

Putain.

Elle était enceinte.

Et ça, je pouvais pas l'ignorer.

Pas parce que c'était mes affaires.

Mais parce que cette fille, à cet instant, c'était plus juste une inconnue.

C'était un point d'interrogation planté dans mon putain de cœur.

Elle a traversé la rue comme un spectre.

A failli se faire faucher par un taxi.

A pas bronché.

Et moi, j'ai reculé dans l'ombre.

Regardé chaque mouvement.

Gravé dans ma tête la façon dont elle tenait son ventre.

Je suis rentré dans la bagnole.

Les gars m'attendaient.

- C'est fait ? a demandé Amir.

J'ai pas répondu.

J'ai juste allumé une clope.

Tiré fort.

Le goût du sang toujours sur la langue.

Puis j'ai dit :

- Je veux qu'on me trouve tout ce qu'on peut sur elle.

- Qui ?

- La fille. Celle du Lucky's. Capuche grise. Environ vingt-cinq ans. Des yeux clairs.

Amir a froncé les sourcils.

- Pourquoi ?

- Parce que je l'ai décidé.

Point barre.

Ils m'ont obéi.

Évidemment.

Quand je parle comme ça, y'a pas de discussion.

Et pendant qu'ils cherchaient, moi je pensais.

Je la revoyais dans ces chiottes crades, seule, flinguée de l'intérieur.

Je connaissais cette solitude.

Je l'avais baisée plus d'une fois dans les ruelles de mon âme.

J'ai pas dormi cette nuit-là.

Le matin, j'ai reçu un SMS.

ABBY. 26 ANS. ORIGINE : BORD DE VILLE. DOSSIER FAMILIAL LOURD. PAS DE CASIER. HISTORIQUE MÉDICAL VIDE. PAS DE RÉSEAUX SOCIAUX ACTIFS. VIT SEULE. RAPPORT À VENIR.

Abby.

Putain de prénom doux pour une fille aussi cabossée.

Je me suis dit que j'allais peut-être la laisser tranquille.

Qu'elle était pas prête pour un monde comme le mien.

Que je lui porterais malheur rien qu'en la regardant.

Mais j'ai repensé à son ventre.

À la façon dont elle serrait les bras autour.

Comme si c'était la seule chose qui lui restait.

Et j'ai su.

Tôt ou tard, nos routes se croiseraient encore.

Parce que la ville est trop petite pour deux fantômes.

Et parce que moi, Matteo, quand un visage me hante, je le chasse jusqu'à l'enfer s'il faut.

            
            

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