Une Épouse pour la Mafia
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Une Épouse pour la Mafia

Smile
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Chapitre 1 Chapitre 1

Il rentrait toujours vers minuit.

Comme un putain de rituel.

Pas 23h59. Pas 00h01.

Minuit. Pile.

Avec la même bande-son : le raclement maladroit de la clé contre la serrure, une première tentative ratée, une deuxième aussi, et enfin, ce claquement violent de la porte qui faisait vibrer les murs comme une gifle.

Moi, je restais là, dans la cuisine, engluée dans une attente aussi poisseuse que la sueur entre mes seins.

En chemise de nuit légère, pieds nus sur le carrelage froid, cramponnée à une tasse de thé que je n'avais jamais l'intention de boire.

Mon cœur sprintait, chaque battement cognant mes côtes comme une alarme intérieure.

Un muscle crispé, tout entier tendu vers l'inévitable.

Je savais.

Je savais ce qui allait venir.

Comme un putain de générique de série B qu'on te force à revoir encore et encore.

Ce soir-là, pourtant, c'était différent.

Pire.

Joe est rentré chargé comme une mule.

L'alcool, la sueur, la cigarette froide.

Ça lui collait à la peau, aux cheveux, jusqu'au fond de la moelle.

Son costume pendait sur lui comme une vieille nappe froissée, la cravate pendouillait autour de son cou comme une corde prête à servir.

- Hé, putain, Abby, t'es où ?!

Sa voix m'a traversée comme une lame rouillée.

J'ai serré la tasse. Trop fort.

Le grincement de la porcelaine sous mes doigts a couvert le premier de ses pas, lourds, qui faisaient craquer le vieux parquet.

Je suis sortie de la cuisine, un fantôme en satin bleu ciel, les jambes tremblantes sous la lumière blafarde.

Joe était là, au milieu du hall, en train de lutter avec ses chaussures, les pieds écartés, l'équilibre précaire.

Et puis il m'a vue.

Et son regard est tombé sur moi.

Pas un regard d'homme amoureux.

Un regard de chasseur qui jauge sa proie.

- T'étais où, bordel ?!

- Ici. J'ai... j'ai préparé du thé, ai-je bredouillé, tendant ma tasse vers lui comme un putain de bouclier de pacotille.

Il a grogné, s'est approché.

Un pas, deux pas.

Le bois a gémi sous son poids.

Son regard a glissé sur ma chemise.

Sur mes seins dressés sous le tissu, trahis par le froid, par la peur.

Sur la courbe de mes hanches, sur la ligne tremblante de mes cuisses.

J'ai vu ce qui brillait dans ses yeux.

Ce soir, ce serait peut-être du sexe.

Du sexe crade.

Du sexe qui salit de l'intérieur.

Un frisson m'a électrocutée.

Joe a levé la main.

Je n'ai pas bougé.

Pas une respiration de travers.

Sa paume a attrapé ma tasse.

D'un mouvement sec, il l'a envoyée s'éclater contre le mur derrière moi.

Le bruit du verre brisé a claqué dans la pièce, net, brutal.

- T'es qu'une putain d'ingrate, tu sais ça, Abby ?!

Il postillonnait, l'odeur âcre du bourbon me brûlant le visage.

Je baissai la tête.

Il aimait ça.

Quand je me faisais minuscule.

Il s'est rapproché, chaque pas une promesse de douleur.

Puis, sans prévenir, il m'a plaquée contre le mur.

Le choc m'a scié la respiration, ma tête cognant violemment le plâtre dans un crac sourd.

Les étoiles blanches ont explosé derrière mes paupières.

- Regarde-moi quand je te parle, putain !

Je l'ai regardé.

Obéissante.

Vidée.

Et là, au milieu de sa rage, j'ai entendu un bruit.

Un froissement léger.

Quelqu'un, sur le trottoir devant la maison.

Mon cœur a raté un battement.

Par la fenêtre entrouverte, j'ai aperçu Rick, notre voisin - le pauvre type qui bossait de nuit au commissariat en tant que planton.

Il promenait son chien.

Un minuscule terrier, ridicule.

Il a tourné la tête vers notre porte entrouverte, intrigué.

Joe ne l'a pas vu.

J'ai prié en silence, tendue comme une corde à violon.

"Rick, putain, viens. Entends. Fais quelque chose."

Mais Rick, après un bref arrêt, a simplement baissé les yeux et continué son chemin.

Sans un mot.

Sans un regard.

Même lui.

Même ce putain de chien.

Ils savaient.

Et ils détournaient les yeux.

Je ne sais pas combien de temps Joe a continué à hurler.

Parfois, il frappait la table.

Parfois, il frappait l'air.

Parfois, ses mains tombaient sur moi.

Il savait où taper.

Pas la figure.

Pas les bras nus.

Non.

Sous la chemise.

Sous la robe.

Là où personne ne viendrait jamais regarder.

Pas parce qu'il avait honte.

Pas parce qu'il regrettait.

Parce qu'il avait une carrière à protéger.

Un putain de trône en carton doré.

Les jours ont commencé à s'effilocher.

Petit à petit, Joe m'a étranglée en douceur.

Comme un boa qui resserre à chaque expiration.

Les appels de ma sœur ?

Interdits.

"Trop mauvaise influence."

Traduction : elle me connaissait trop bien.

Mes amies ?

Rasées.

"Ces salopes veulent juste te voler ta vie."

Mon boulot ?

Supprimé.

"Tu crois que je vais laisser ma femme servir des cafés à des clodos pendant que je fais du fric ?!"

Et moi, idiote que j'étais, je me suis laissé dépouiller sans broncher.

Jour après jour.

Coup après coup.

Je suis devenue cette femme-là.

Celle qui sourit sans jamais toucher ses yeux.

Celle qui vit dans une maison immense, glaciale, vide de tout sauf de peur.

Un putain de bibelot en porcelaine.

Brillant de loin.

Fêlé de près.

Un dimanche, lors d'un brunch forcé chez Angela, la femme du chef de la police, j'ai osé murmurer.

Un souffle, à peine.

- Parfois... Joe est dur, tu vois...

Angela a ri, éclat de champagne coincé dans la gorge.

- Chérie, tous les hommes sont durs parfois. Faut juste savoir encaisser et profiter de la piscine.

Son regard est tombé sur mon poignet.

Sur l'ecchymose sale qui débordait sous ma manche.

Elle n'a rien dit.

Rien.

Elle a juste tourné la tête et ri plus fort à une blague de Joe.

À cet instant précis, j'ai compris.

Je n'étais pas seulement seule.

J'étais sacrifiée.

Sacrifiée sur l'autel de son pouvoir.

Cette nuit-là, quand Joe est rentré, il était encore plus dégueulasse que d'habitude.

Je faisais semblant de dormir, le visage tourné vers la fenêtre.

J'ai entendu le froissement de ses vêtements, le cliquetis métallique de sa ceinture jetée au sol.

Puis le matelas qui s'affaisse.

Puis ses mains.

Grosse et lourdes.

Insistantes.

- T'as été sage aujourd'hui, bébé ?

Ses doigts ont tiré ma nuisette fine jusqu'à mes hanches.

Je me suis raidie.

Il n'a pas attendu de réponse.

Il a forcé l'accès.

Brutal.

Animal.

Je suis sortie de mon corps.

Je me suis accrochée aux coins du plafond, à la moindre fissure, au moindre souffle d'air.

N'importe où sauf ici.

Pendant qu'il m'utilisait.

Pendant qu'il me baisait comme un putain de bout de viande qu'il avait acheté et qu'il pouvait consommer à sa guise.

Quand il a eu fini, il a roulé sur le côté et s'est endormi.

Les bras écartés, le souffle lourd.

Moi, je suis restée là.

Nue.

Tremblante.

Le sang lentement tiédissant entre mes cuisses.

Les yeux grands ouverts.

Fixant ce plafond qui n'avait rien à offrir.

Pas une promesse.

Pas une délivrance.

Juste l'attente.

Et dans ce noir étouffant, une seule idée tournait en boucle dans ma tête :

Il faut que je parte.

Avant qu'il ne reste plus rien à sauver.

            
            

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