Une Épouse pour la Mafia
img img Une Épouse pour la Mafia img Chapitre 5 Chapitre 5
5
Chapitre 6 Chapitre 6 img
Chapitre 7 Chapitre 7 img
Chapitre 8 Chapitre 8 img
Chapitre 9 Chapitre 9 img
Chapitre 10 Chapitre 10 img
Chapitre 11 Chapitre 11 img
Chapitre 12 Chapitre 12 img
Chapitre 13 Chapitre 13 img
Chapitre 14 Chapitre 14 img
Chapitre 15 Chapitre 15 img
Chapitre 16 Chapitre 16 img
Chapitre 17 Chapitre 17 img
Chapitre 18 Chapitre 18 img
Chapitre 19 Chapitre 19 img
Chapitre 20 Chapitre 20 img
Chapitre 21 Chapitre 21 img
Chapitre 22 Chapitre 22 img
Chapitre 23 Chapitre 23 img
Chapitre 24 Chapitre 24 img
Chapitre 25 Chapitre 25 img
Chapitre 26 Chapitre 26 img
Chapitre 27 Chapitre 27 img
Chapitre 28 Chapitre 28 img
Chapitre 29 Chapitre 29 img
Chapitre 30 Chapitre 30 img
Chapitre 31 Chapitre 31 img
Chapitre 32 Chapitre 32 img
Chapitre 33 Chapitre 33 img
Chapitre 34 Chapitre 34 img
Chapitre 35 Epilogue img
Chapitre 36 Le milliardaire voulait mon corps : Chapitre 1 img
Chapitre 37 Chapitre 37 img
Chapitre 38 Chapitre 38 img
Chapitre 39 Chapitre 39 img
Chapitre 40 Chapitre 40 img
Chapitre 41 Chapitre 41 img
Chapitre 42 Chapitre 42 img
Chapitre 43 Chapitre 43 img
Chapitre 44 Chapitre 44 img
Chapitre 45 Chapitre 45 img
Chapitre 46 Chapitre 46 img
Chapitre 47 Chapitre 47 img
Chapitre 48 Chapitre 48 img
Chapitre 49 Chapitre 49 img
Chapitre 50 Chapitre 50 img
Chapitre 51 Chapitre 51 img
Chapitre 52 Chapitre 52 img
Chapitre 53 Chapitre 53 img
Chapitre 54 Chapitre 54 img
Chapitre 55 Chapitre 55 img
Chapitre 56 Chapitre 56 img
Chapitre 57 Chapitre 57 img
Chapitre 58 Chapitre 58 img
Chapitre 59 Chapitre 59 img
Chapitre 60 Chapitre 60 img
Chapitre 61 Chapitre 61 img
Chapitre 62 Chapitre 62 img
Chapitre 63 Chapitre 63 img
Chapitre 64 Chapitre 64 img
Chapitre 65 Chapitre 65 img
Chapitre 66 Chapitre 66 img
Chapitre 67 Chapitre 67 img
Chapitre 68 Chapitre 68 img
Chapitre 69 Chapitre 69 img
Chapitre 70 Chapitre 70 img
Chapitre 71 Chapitre 71 img
Chapitre 72 Chapitre 72 img
Chapitre 73 Chapitre 73 img
Chapitre 74 Chapitre 74 img
Chapitre 75 Chapitre 75 img
Chapitre 76 Chapitre 76 img
Chapitre 77 Chapitre 77 img
Chapitre 78 Chapitre 78 img
Chapitre 79 Chapitre 79 img
Chapitre 80 Chapitre 80 img
Chapitre 81 Chapitre 81 img
Chapitre 82 Tome 2 img
Chapitre 83 Chapitre 83 img
Chapitre 84 Chapitre 84 img
Chapitre 85 Chapitre 85 img
Chapitre 86 Chapitre 86 img
Chapitre 87 Chapitre 87 img
Chapitre 88 Chapitre 88 img
Chapitre 89 Chapitre 89 img
Chapitre 90 Chapitre 90 img
Chapitre 91 Chapitre 91 img
Chapitre 92 Chapitre 92 img
Chapitre 93 Chapitre 93 img
Chapitre 94 Chapitre 94 img
Chapitre 95 Chapitre 95 img
Chapitre 96 Chapitre 96 img
Chapitre 97 Chapitre 97 img
Chapitre 98 Chapitre 98 img
Chapitre 99 Chapitre 99 img
Chapitre 100 Chapitre 100 img
img
  /  2
img

Chapitre 5 Chapitre 5

Matteo

J'suis pas du genre à croire au hasard. Non. Le hasard, c'est juste le foutu masque que porte le destin pour pas qu'on le reconnaisse quand il revient te gifler. Et ce jour-là, il m'a pas giflé. Il m'a mis à terre.

C'était un mardi. Un jour gris, anodin. Les docks tournaient comme d'hab, les gars déchargeaient la came, les entrepôts sentaient le gasoil et le vieux tabac. Moi, je gérais mes affaires, planqué dans l'ombre. Un type tranquille dans un monde qui l'est pas. Puis y'a eu le coup de fil.

Une voix essoufflée à l'autre bout :

- Boss... y'a une femme... on l'a trouvée sur l'avenue des Peupliers. Elle s'est effondrée sur le trottoir, du sang partout. On pensait à un règlement de comptes, mais... t'as besoin de voir la photo.

J'ai soufflé, agacé.

- J'ai pas le temps pour tes conneries, Marco.

- Matteo... regarde juste la photo.

Je l'ai regardée. Et j'ai cessé de respirer.

Cette femme, c'était elle.

Pas de doute. Même ravagée, même tuméfiée, c'était elle.

Le regard que j'avais croisé dans ces putains de chiottes publiques, le soir où j'attendais un appel dans ce bouge du centre-ville. Ce regard-là, paumé, noyé dans la peur... Il m'avait hanté des jours. Et là, il avait un nom. Un visage. Abby.

Mon Abby ?

Je voulais pas y croire. Ça pouvait pas être elle. Mais une part de moi, cette foutue part que j'avais jamais réussi à tuer, savait. C'était elle. Mon amour d'enfance. Celle qui m'avait volé le cœur à seize piges avec ses tresses et son rire insolent.

Et maintenant, elle était là. À demi morte dans une ruelle crade.

J'ai pas hésité.

- Ramenez-la. Immédiatement. Et pas un mot aux keufs. Dites que c'est une crise, un malaise, j'm'en fous. Faites ce que vous avez à faire. Et foutez-la dans ma bagnole.

Ils ont obéi.

À l'hôpital, elle respirait encore. Son visage était méconnaissable. Mais y'avait ce détail. Ce truc au fond de ses yeux même fermés. Ce fragment de passé. J'ai su. J'ai su que c'était elle. J'ai pas eu besoin de confirmation.

Le médecin m'a fait un topo rapide. Blessures internes. Choc émotionnel. Fausse couche.

Fausse. Couche.

J'ai eu envie de vomir. Je savais même qu'elle était enceinte. Je savais aussi qu'elle avait un mari. Mais une chose est sûre : si ce connard l'avait touchée, s'il l'avait fait saigner, il était déjà mort. Il lui restait juste à le comprendre.

Je suis resté à son chevet. Toute la nuit. À regarder cette femme qui ne me reconnaissait pas. À attendre un signe. Une étincelle. Un souvenir.

Rien.

Juste sa main qui, parfois, cherchait quelque chose dans le vide.

Et puis, le matin.

Ses paupières ont bougé. Lentement. Comme un rideau trop lourd.

Elle a cligné des yeux. M'a fixé.

J'ai retenu mon souffle.

- C'est vous... murmura-t-elle.

J'ai incliné la tête.

- Ouais. C'est moi.

Elle fronça les sourcils.

- Vous étiez là... ce soir-là... dans les toilettes... J'étais seule. J'avais peur. J'ai vu vos yeux.

Mon cœur a loupé un battement. Pas pour ce souvenir précis. Mais pour ce qu'il impliquait. Elle ne se souvenait que de ça. Du regard.

- C'était moi, ouais.

Elle détourna le regard, comme gênée. Elle essayait de rassembler les morceaux.

- Vous me suivez ? souffla-t-elle, soudain méfiante.

Je levai les mains.

- Non. C'est pas comme ça. Je t'ai retrouvée par hasard... enfin, pas tout à fait. J'ai vu ton visage sur un rapport. J'ai eu un doute. J'ai vérifié. Et quand j'ai su que t'étais en danger, j'ai pas pu rester assis.

Elle me dévisagea. Longtemps. Et puis :

- Vous m'connaissez ?

J'ai esquissé un sourire amer.

- Je te connaissais, ouais. Avant. Il y a longtemps. T'étais ma vie à une époque. Mais j'te reconnais plus maintenant. Pas comme ça.

Elle baissa les yeux.

- J'ai changé.

- Moi aussi. Mais tes yeux... eux, ils ont pas bougé.

Un silence. Lourd. Vibrant.

- Matteo... c'est ça ? Vous vous appelez Matteo ?

Je hochai la tête.

- Matteo D'Amaro.

Elle pinça les lèvres.

- Ce nom me dit rien.

Je m'attendais pas à ce qu'elle me saute dans les bras, non. Mais l'entendre dire ça... ça m'a coupé quelque chose. J'ai ravaler la douleur. Elle avait le droit d'avoir oublié. Moi, j'avais pas oublié. C'était toute la différence.

- T'en fais pas. J'suis pas là pour ressasser. J'suis là pour t'aider.

Elle releva les yeux. Pleins d'ombres.

- Pourquoi ? Vous me devez rien.

- Peut-être. Mais j'me le dois à moi-même. Et surtout, j'le dois à la gamine que t'étais. Celle qui croyait qu'on pouvait aimer sans se faire piétiner.

Elle se mordit la lèvre.

- Joe... il...

- J'sais, j'ai coupé. J'ai tout lu. J'ai vu ce qu'il t'a fait. Il paiera. J'te le jure.

Elle secoua la tête.

- Vous comprenez pas... Il me tenait. Il me contrôlait. Il m'a coupée de tout. J'ai même pas de quoi payer un avocat.

J'ai esquissé un sourire en coin.

- Ça tombe bien. Moi, j'en ai un. Le meilleur. Il bosse déjà sur ton dossier. Il va lui coller un divorce aux petits oignons. Et toi, t'auras plus jamais à croiser sa tronche.

Ses lèvres ont tremblé.

- Vous feriez ça pour moi ?

- Je l'ai déjà fait.

Elle a fermé les yeux. Une larme a roulé sur sa tempe.

- Merci...

Je me suis levé. J'avais la gorge nouée. J'ai pas montré. J'ai posé la main sur la porte.

- Repose-toi. On parlera quand t'iras mieux.

- Matteo ?

Je me suis retourné.

- Oui ?

Elle a souri. Tout doucement.

- J'me souviens encore de votre regard.

Je suis sorti. Et j'ai senti mon cœur cogner contre ma poitrine. Fort. Brutal. Comme s'il reprenait vie.

Parce que même si elle se souvenait pas de mon nom... elle n'avait jamais oublié mes yeux.

Et moi, j'étais prêt à raviver chaque souvenir. Même si je devais les reconstruire un à un, avec mes mains pleines de sang.

Parce qu'elle était la seule qui m'ait jamais regardé comme si j'étais quelqu'un de bien.

Et moi, je me devais de la protégé.

                         

COPYRIGHT(©) 2022