La nuit était tombée sur la ville, enveloppant les rues d'une obscurité dense, presque étouffante. Marco se tenait à l'extérieur de l'immeuble où la réunion secrète allait avoir lieu. Ses pas étaient mesurés, chaque mouvement était une danse soigneusement calculée. Il savait que ce moment marquait une étape décisive dans sa quête. Si ses choix devaient être audacieux, c'était ce soir qu'il devait les faire.

L'air était frais, et la brise nocturne semblait imiter la froideur qui régnait dans son cœur. Marco inspira profondément, ses pensées tournant autour des choix qui l'avaient conduit ici. La vengeance contre Sarah, la découverte du réseau qui tirait les ficelles... Tout cela n'était plus que de l'histoire ancienne, un chapitre qu'il devait clore. Ce qui comptait désormais, c'était son avenir, et la manière dont il allait remodeler ce monde qu'on lui avait volé.

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La porte de l'immeuble s'ouvrit avec un grincement léger alors que Marco pénétrait dans le hall sombre. Aucun signe de vie à l'intérieur, aucune lumière. Seules les ombres se jouaient dans l'obscurité. À l'intérieur, il n'y avait que des visages familiers, mais qui aujourd'hui n'étaient plus que des spectres, des acteurs d'un jeu auquel il n'avait plus aucune certitude d'appartenir.

Alessio et Luca étaient déjà présents. Tous deux semblaient tendus, l'air grave. Leurs regards se croisèrent un instant, mais aucun mot ne fut échangé. Marco comprenait. Tout était devenu plus lourd. Il ne restait que l'inévitabilité du choix.

"Alors, tu es enfin là", dit Luca, la voix tranchante, comme s'il avait voulu briser la glace, mais le manque de chaleur dans ses mots ne faisait qu'augmenter la tension. "On t'attendait."

Marco répondit par un simple hochement de tête, sans aucune intention de faire des petites politesses. Il s'assit à la table ronde, où des documents éparpillés étaient ouverts devant eux. Des noms, des adresses, des connexions, des informations sensibles qui reliaient l'organisation à des points clés de son empire. Mais ce n'était pas ce qui attirait son attention. Ce n'était pas cela qu'il devait comprendre ce soir.

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Un homme entra alors dans la pièce. Il n'était pas étranger à Marco. C'était Giovanni, un ancien collègue de son passé, un homme que Marco avait cru loyal à l'époque. Mais dans ce monde, loyauté et trahison étaient souvent deux faces d'une même pièce.

"Nous avons tous nos cartes sur la table", dit Giovanni en s'installant sans cérémonie. "Et tout ce que tu as appris jusqu'ici n'est que le début, Marco. La question, maintenant, est de savoir ce que tu vas en faire."

Marco fixa Giovanni, ses yeux froids comme la glace. "Je suis venu ici pour comprendre pourquoi on m'a manipulé. Pourquoi tout ce que j'ai fait, tout ce que j'ai construit, a été une farce. Mais je vais aussi comprendre si vous comptez toujours me traiter comme un pion ou si vous êtes prêts à jouer à mon jeu."

Giovanni sourit d'un air presque amusé. "Tu parles comme un homme qui croit encore qu'il peut tout contrôler. Tu n'es pas encore tout à fait prêt, Marco."

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Le silence s'installa à nouveau. La tension était palpable, les mots pesant lourdement sur l'air épais. Marco était pris entre deux feux. Il savait qu'il avait les moyens de briser cette organisation de l'intérieur. Mais il comprenait également que ce pouvoir pouvait le détruire tout autant qu'il pourrait l'affirmer.

"Je vais vous dire une chose, messieurs", dit-il finalement, sa voix ferme, sans laisser place à la moindre ambiguïté. "Je suis fatigué de vivre dans l'ombre de vos manipulations. Soit vous me suivez et vous m'aidez à prendre le contrôle, soit je m'en débarrasse définitivement. Je n'ai plus rien à perdre."

Luca échappa un soupir, ses yeux devenant plus sombres. "Marco, tu ne sais pas dans quoi tu t'engages. Si tu choisis cette voie, tu risques de tout perdre. Non seulement toi, mais ceux qui t'entourent aussi."

Marco le fixa longuement. Il savait que Luca, bien qu'inquiétant, n'était pas un ennemi. Il était, au fond, le dernier à essayer de l'empêcher de sombrer dans cette guerre. Mais Marco était déjà au-delà de tout cela.

"Je n'ai rien à perdre", répondit-il d'une voix calme, son regard déterminé. "J'ai déjà tout perdu."

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Giovanni s'adressa alors à lui, avec un ton plus sérieux. "Si tu choisis ce chemin, sache que ce ne sera pas une simple revanche. Ce sera une guerre totale, contre nous, contre toi-même. Et la ligne entre le bien et le mal est bien plus floue que tu ne le penses. Tu crois pouvoir effacer tout ce qui t'a blessé, mais en réalité, tu construis ta propre prison."

Un silence lourd tomba à nouveau. Marco ferma les yeux un instant, réfléchissant à la portée de ses paroles. Mais il n'était pas un homme qui s'arrêtait au premier obstacle. Ses années passées en prison lui avaient appris qu'il fallait savoir saisir l'opportunité, même lorsque l'issue semblait incertaine. La vengeance n'était plus son seul moteur, mais le désir de régner sur ce monde chaotique, de prendre le contrôle de son destin.

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"Alors, c'est décidé", dit-il enfin, d'un ton ferme et implacable. "Je prends le contrôle. Soit vous êtes avec moi, soit vous êtes contre moi."

Les regards échangés entre les hommes autour de la table étaient lourds de sens. Personne ne parlait, mais tous savaient qu'ils venaient de franchir un point de non-retour. Marco avait choisi son camp. Il allait plonger dans l'obscurité de ce monde, prêt à tout pour régner, même si cela signifiait perdre une partie de son humanité dans le processus.

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Le cliffhanger :

Alors que Marco se levait, prêt à prendre les rênes de son destin, une silhouette s'encadra dans l'embrasure de la porte. Une silhouette familière, une présence qu'il n'avait pas anticipée. C'était Sarah.

"Tu n'es pas seul, Marco", dit-elle, ses yeux pleins de certitude, mais aussi d'une tristesse profonde. "Tu as fait ton choix, mais il est encore temps de revenir en arrière."

Le regard de Marco se fit plus dur. "Trop tard pour ça."

La guerre était désormais lancée, mais la vraie question était : qui sortirait vainqueur de cette lutte où chacun avait ses secrets, ses alliés et ses démons ?

Chapitre 14 : La Guerre des Ombres

Le choc de voir Sarah dans cette pièce, après tout ce temps, fit comme une décharge électrique dans le corps de Marco. Un instant, il hésita, un vieux souvenir d'une époque qu'il avait tout fait pour enterrer refaisant surface. Mais la détermination qu'il avait forgée dans les ténèbres de sa prison n'allait pas se briser si facilement.

Sarah, elle, ne semblait pas surprise de le voir aussi implacable. Au contraire, elle s'avança d'un pas assuré, son regard traversant le sien avec une intensité étrange. "Tu as changé, Marco", dit-elle, sa voix presque un murmure, mais suffisamment forte pour qu'il l'entende dans le silence de la pièce. "Tu n'es plus ce jeune homme naïf que j'ai connu. Et toi, tu sais parfaitement que ce que tu es sur le point de faire te consume tout autant que ceux que tu veux détruire."

"Et toi, Sarah ?" rétorqua Marco, les poings serrés. "Pourquoi es-tu ici ? Viens-tu me dire que tout ça n'était qu'un jeu pour toi ? Que tu m'as manipulé comme tu l'as fait avec tant d'autres ?"

Elle le regarda sans faiblir. "Non, je ne suis pas ici pour te manipuler. Je suis ici parce que je connais les règles de ce monde, Marco. Et je sais que toi aussi. Tu crois que la vengeance va te donner ce que tu veux, mais en réalité, elle t'éloigne de ce que tu pourrais devenir."

Un rire amer s'échappa des lèvres de Marco. "Tu crois qu'après tout ce que tu m'as fait, je vais encore t'écouter ?"

Sarah fit une pause, comme si elle pesait chaque mot avant de répondre. "Je suis venue te donner une dernière chance. Non pas de te réconcilier avec ton passé, mais de comprendre que le pouvoir ne réside pas seulement dans la vengeance ou dans les coups que tu peux porter à ceux qui t'ont trahi. Le pouvoir véritable est celui que tu t'accordes toi-même, en abandonnant ta rage, en prenant le contrôle de ton destin."

Marco s'approcha d'elle lentement, ses yeux plissés, méfiants. "Je t'ai laissé me manipuler, Sarah. C'est toi qui m'as montré ce chemin, celui qui mène à la destruction. Maintenant, je vais faire en sorte de détruire tout ce que tu as construit. Ce que tu as fait de moi n'a pas de prix, mais le pire, c'est que tu n'as même pas vu ce que tu as engendré. Je suis l'homme que tu as créé. Et aujourd'hui, je vais te montrer ce que cela signifie."

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Les autres hommes dans la pièce, Luca, Alessio, Giovanni, observaient la scène sans dire un mot. Chacun savait que la confrontation entre Marco et Sarah n'était pas qu'une simple dispute. Elle symbolisait quelque chose de plus grand : la fin d'une époque, l'effondrement d'un empire, et la naissance d'un nouveau règne. Mais qui allait en sortir victorieux ?

Giovanni, d'un ton calme mais décidé, se leva enfin, brisant le silence pesant. "Marco, Sarah a raison sur un point. Il n'y a pas de véritable victoire dans la vengeance. Même si tu élimines tous tes ennemis, tu ne pourras pas échapper à la guerre qui fait rage en toi. Tu seras toujours ce jeune homme qui cherche à tout contrôler, et qui finit par perdre tout ce qu'il a."

Marco tourna la tête vers lui, son regard dur comme l'acier. "Je ne suis plus ce jeune homme, Giovanni. Je suis l'homme que vous avez sous-estimé. Je suis celui qui va gouverner."

Luca, qui jusque-là était resté en retrait, intervint à son tour. "Marco, il faut que tu prennes un moment pour réfléchir. Ce n'est pas juste une question de pouvoir. Tu parles de détruire Sarah, mais à quel prix ? Regarde autour de toi. Ce monde est déjà pourri. Tu veux en faire partie ? Ou tu veux en sortir et reconstruire quelque chose de plus grand que la vengeance ?"

Le silence s'installa de nouveau, lourd de poids non dits. Marco fixa Luca, un air indéchiffrable sur le visage. "Reconstruire ?" Il avait à peine le temps de comprendre ce que Luca insinuait, que Sarah prit la parole à nouveau.

"Si tu veux vraiment que tout cela cesse, Marco, tu devras faire un choix. Un choix que tu n'as jamais voulu faire auparavant. Choisir de laisser partir la haine, de laisser de côté tout ce que tu as appris dans l'ombre, et d'accepter qu'il y a une autre manière d'agir. Mais cela nécessite un courage que tu n'as pas encore prouvé. Et tu n'es pas prêt à faire ce sacrifice."

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Un frisson parcourut l'échine de Marco, mais il ne le laissa pas paraître. Ses pensées tourbillonnaient. Il savait que ce moment déciderait de tout : soit il continuait dans la voie de la vengeance, se perdant dans les ténèbres de sa quête de pouvoir, soit il écoutait les conseils qui l'entouraient et s'engageait sur un chemin plus incertain, mais peut-être plus digne.

"Alors, dis-moi, Sarah", dit-il enfin, d'un ton calme, presque dénué de toute émotion, "si tu crois que je suis encore capable de faire ce choix, montre-moi pourquoi je devrais te faire confiance."

Sarah fixa Marco dans les yeux, son regard plein de cette tristesse qu'il avait toujours perçue chez elle. "Parce que, Marco, même la plus grande des blessures peut guérir, mais ça exige de toi de lâcher prise. La vengeance t'aveuglera jusqu'à ce que tu sois toi-même détruit. Je te le dis... avant que tout ne soit trop tard."

Le cliffhanger :

Le silence qui suivit ses mots fut lourd, presque suffocant. Marco baissa les yeux vers ses mains, comme si pour la première fois il se demandait si ce qu'il tenait entre ses doigts valait vraiment la peine d'être retenu.

Mais avant qu'il n'ait pu répondre, une explosion secoua l'immeuble. Les murs tremblèrent, des débris tombèrent du plafond. Dans l'instant qui suivit, des bruits de pas précipités, des voix confuses, et des cris envahirent la pièce.

Tout avait basculé. La guerre était entrée dans sa phase finale.

À suivre...