Chapitre 8 Chapter 8

Anna, à l'autre bout du fil, tout ébahie, écarquilla fortement ses yeux, qui sont devenus instantanément aussi gros que des clochettes de cuivre : « Divorce ? Mais même vous avez divorcé, cela ne ferait pas de toi une femme démunie ! Tu as épousé le jeune président du Groupe Lance. Même si tu n'obtenais pas une fortune suite au divorce, tout au moins, tu devrais avoir une maison d'une valeur minimale de dix millions de dollars. Mais maintenant, tu me demandes de t'emprunter des vêtements à porter. Je crois bien que c'est pour rigoler ! »

« Je me suis promise de ne rien emporter qui appartienne à la famille Lance, y compris mes sous-vêtements ! »

Anna était la meilleure amie d'Eleonora. Elle avait depuis longtemps remarqué que quelque chose n'allait pas dans la vie de couple d'Eleonora. Elle n'ignorait pas non plus la liaison extraconjugale de Quentin.

Bien qu'Anna ne comprenne toujours pas pourquoi sa meilleure amie était devenue l'épouse du président du Groupe Lance, elle ne pouvait s'imaginer la raison pour laquelle elle s'était retrouvée dans une situation aussi méprisante.

Après le divorce, Eleonora allait jusqu'à emprunter des vêtements auprès de son amie. Elle, dont la position était enviée par toutes les jeunes filles de cette ville, sera désormais, peut-être, contrainte de vivre dans l'indigence.

Monsieur Lance était un homme avare. Il l'a privée de tous les biens, mêmes de simples vêtements. Après plus d'un an de vie conjugale, devait-il être aussi cruel envers elle ?

« Bref, tu viens ou pas ? Sinon, adieu jusqu'au revoir ! » reprit Eleonora avec un ton menaçant, après avoir constaté qu'Anna ne disait plus rien.

« D'accord, patronne ! Tu es maintenant une femme abandonnée, et j'imagine bien ton état moral en ce moment. Comment pourrais-je ne pas venir ? Attends-moi, j'arrive tout de suite ! »

Une femme abandonnée !

Le cœur d'Eleonora tressaillit lorsqu'elle entendit ces trois mots prononcés par Anna.

Quelle description appropriée !

« Une femme abandonnée ! Je savais que j'étais destinée à l'être depuis que je me suis mariée il y a un peu plus d'un an. »

L'intention de Quentin en l'épousant était de voir arriver ce jour, où, après l'avoir suffisamment maltraitée, il l'abandonnera, afin qu'elle devienne la risée de tous.

Ce jour était maintenant arrivé.

Dès demain, ou même cet après-midi, la nouvelle, que Eleonora Balton n'est plus désormais l'épouse de Quentin Lance fera certainement la une de tous les journaux. C'était ainsi lorsque Quentin l'avait soudainement épousée, l'année dernière. Son mariage avait suscité beaucoup de remous. Cependant, la plupart des commentaires dénotaient l'envie, la jalousie et la haine.

Un an plus tard, toute cette envie, jalousie et la haine se transformaient en jubilation et en moqueries.

Anna se dépêcha effectivement.

En moins d'une demi-heure, elle était arrivée au manoir des Lance.

Elle appuya sur la sonnette et constata que c'est Eleonora en personne qui vint ouvrir la porte.

Anna entra dans la pièce avec un grand sac rempli de vêtements.

« Eleonora, bien que ce soit un manoir luxueux, j'ai toujours froid quand j'y pose mes pieds. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un manoir luxueux, mais plutôt d'un palais désolé. » Anna entra jeta les vêtements sur le canapé et apprécia la beauté de l'intérieur manoir.

Le design ici était simple mais ne manquait pas de style. Il révélait l'identité extraordinaire du propriétaire.

Cependant, dans un si grand manoir, il n'y avait qu'une seule personne, Eleonora.

Un palais froid ? À cette appréciation d'Anna, Eleonora quelque peu affaiblie, laissa un sourire. Si c'était réellement un palais froid, au moins y aurait-il pu régner la tranquillité. Mais Quentin y restait au moins cinq jours par semaine. Chaque fois qu'il venait, c'était un désastre pour elle.

Heureusement, elle s'en était sortie ce jour. Elle était maintenant libre !

« Eleonora, tu es vraiment une idiote. Dans un si grand manoir, tu as même renvoyé la servante que Quentin avait engagée pour toi. Tu devais fièrement assumer ton statut de Madame Lance tant que tu étais son épouse. Pourquoi devrais-tu être si rigoureuse avec toi-même ? Eh bien. Tu n'es plus Madame Lance maintenant ! » Anna se promenait avec envie dans le salon spacieux tout en se plaignant avec regret de la rigueur démesurée avec laquelle Eleonora s'est traitée.

Elle ne comprenait vraiment pas sa stupide amie, qui préférait mener une vie dure digne d'un sadhu hindou, alors qu'elle était encore très jeune, plutôt qu'une vie extravagante.