Chapitre 10 Chapter 10

Eleonora repoussa délicatement Anna, qui s'approchait d'elle brusquement. Contrairement à Eleonora, le visage d'Anna était large et dégagé.

Elle lui dit : « Anna, si Quentin veut bien me laisser partir, je dois remercier le Dieu. Je ne veux pas du tout de leurs biens. Ils étaient comme des épines pour moi ! »

« Le président qui possède plusieurs milliards de dollars s'opposerait-il à ce que tu profites d'une infime partie de de leur richesse ? Pourquoi c'est une épine pour toi ? » Anna pensait que Eleonora perdait la raison. Si elle était à la place de son amie, après cette épreuve de plus d'une année, elle devrait prendre une certaine somme d'argent en guise de dédommagement, et surtout pour la perte de sa jeunesse.

« Anna, vive la liberté ! Tu ne sais même pas combien j'ai été heureuse quand Quentin m'annonça qu'il veut demander le divorce. Je vais me débarrasser de mon amertume. »

Eleonora ne pouvait s'empêcher de se sentir détendue.

« Mais, Eleonora, que dois-tu faire à l'avenir ? Le terrain où se trouvait votre villa a depuis longtemps été racheté par la famille Lance. Et maintenant il est transformé en un grand centre commercial, et ta mère... Tu sors d'ici comme ça. Tu n'as pas de travail, et tu n'as pas d'argent. Tu... » Anna s'inquiétait réellement de ce que deviendra la vie de sa meilleure amie dans quelques temps.

« Anna, comme tu as bien vu ma situation maintenant, donc je ne ta traitent pas en étranger. j'espère que ça ne va pas te déranger si je peux me loger chez toi pour l'instant. Je sais que c'est encombrant dans ton appartement, Mais maintenant, je n'ai pas d'autres moyens, et toi, tu es mon meilleure amie. Aussi, je ne tarderai pas à trouver un travail, et dès que possible, je déménagerai tout de suite.. », dit Eleonora d'une voix amère.

Anna la regarda et se sentit mal à l'aise. Elle s'empressa de la prendre dans ses bras et lui dit : « Eleonora, tant que mon petit appartement ne te dérange pas, tu y seras la bienvenue. Tu pourras y rester aussi longtemps que tu voudras. »

« Anna, je suis ravie que tu sois là ! », reprit faiblement Eleonora en s'allongeant dans les bras chaleureux d'Anna.

Quand elle était à l'université, elle, Anna Stern et Yvonne avaient été les trois plus belles filles de l'université. Elles avaient été très proches les unes des autres. Mais plus tard, à cause de Quentin, Yvonne était devenue progressivement distante de Eleonora.

Maintenant, en dehors d'Anna, Eleonora n'avait plus personne d'autre avec qui elle s'entend bien. L'affaire de son père avait brisé les relations entre les parents de sa mère et sa famille, si bien ,qu'en ce temps, elle n'avait plus de parents.

Par conséquent, après son départ de la famille Lance, elle devra s'habituer à la solitude pendant un moment, tout en recommençant une nouvelle vie.

Alors qu'elles se serraient l'une contre l'autre, la sonnerie retentit.

Eleonora se leva, prit le téléphone fixe et s'enquit de l'identité de la personne à l'autre bout du fil.

C'était l'avocat de Quentin.

Il avait tenu sa promesse.

Vers dix heures, l'avocat était arrivé comme convenu.

« Mademoiselle Balton, je suis Samuel Cobb, l'avocat du monsieur Lance. Il m'a demandé de venir échanger avec vous au sujet de l'affaire du divorce. » dit poliment un homme d'âge mayen, mince mais grand.

Le titre de Madame Lance, par lequel Eleonora était honorifiquement appelée, avait déjà disparu des lèvres, avant même la signature de l'accord de divorce. Eleonora fit un sourire tout jaune et dit: « Merci, Maître Cobb. »

Maître Cobb, sans autre forme de procès, alla droit au but et en faisant rapidement sortir les documents du divorce de sa mallette.

« Mademoiselle Balton, ceci est l'accord de divorce. Jetez-y un coup d'œil, et dites-moi si toutes les stipulations vous conviennent. Par ailleurs, monsieur Lance vous a donné ce manoir en guise de dédommagement. Quant au reste des biens, ce sont des biens pré-maritaux. Mademoiselle Balton, vous aviez dit qu'aucun bien appartenant à la famille Lance ne vous intéresse. Ainsi donc, à part ce manoir, Mademoiselle Balton, vous n'aurez plus rien. Tout ceci est pris en compte dans l'accord. S'il vous convient, je vous prie de le signer. Voici également le titre de propriété et les différentes pièces relatives à ce manoir. »

Me Cobb posa deux piles de documents sur la table à thé en jade.

« Maître Cobb, j'ai effectivement dit que je n'allais rien accepter de la famille Lance. J'ai déjà passé un accord avec Quentin hier soir sur ce point. Je n'accepterai donc pas le manoir. » Eleonora avait insisté pour ne rien prendre à la famille Lance.

Anna, qui se tenait à ses côtés, était très remontée contre elle.

Ce manoir était situé dans le quartier le plus luxueux et le plus prestigieux de la ville A. Il était très somptueux, haut de gamme, et la surface était si grande. Il valait au moins dix millions de dollars. Si Eleonora le vendait, elle n'aurait point à mener une vie de pauvre jeune fille. Elle n'aura plus le souci de logement, ni celui de la nourriture et du vêtement tout le reste de sa vie ; ce manoir lui garantissait un avenir radieux Elle était vraiment stupide en voulant rejeter ce trésor.