Chapitre 6 Chapter 6

« Tu portes les sous-vêtements de la famille Lance ! »

Eleonora ne s'attendait pas à ce que Quentin dise une telle chose. Que voulait-il dire ? Voulait-il qu'elle quitte le manoir toute nue ?

Oui, c'était cela. Eleonora savait que le soutien-gorge qu'elle portrait était Victoria's Secret. Même le soutien-gorge le moins cher de cette marque était estimé à des dizaines de milliers de dollars. En fait, Quentin était très extravagant de nature. Son épouse pouvait se vêtir de toutes parures luxueuses qu'elle aurait désiré, n'importe quand et en tout lieu. Cependant, en cas de rupture des liens matrimoniaux, qui pouvait survenir à tout instant au gré de Quentin Lance, elle n'aurait eu aucune possibilité d'emporter le moindre de tous ces objets luxueux.

Eleonora y avait pensé. Un sourire inexpressif s'était dessiné sur son beau et soigneux visage : « Oh, c'est donc ce que tu voulais dire. Je sais ce que je dois faire. »

Après avoir prononcé ces mots, Eleonora s'était débarrassé, devant Quentin, de sa jupe et de ses sous-vêtements. Quentin, toujours aussi furieux, ne s'en revenait pas. Il ne s'attendait pas à voir Eleonora Balton aussi déterminée à le quitter, quelles qu'en fussent les conditions. Il voulait juste trouver un prétexte pour l'empêcher de partir cette nuit.

Il contempla Eleonora, complètement déshabillée. Sa peau tendre et lisse, semblable à la porcelaine, était couverte d'égratignures bleues et violettes au niveau de ses clavicules, sa poitrine, son bas-ventre et ses cuisses. Les traces et cicatrices étaient, sur sa peau, semblables à des fleurs entièrement fanées.

C'étaient les traces des violences physiques répétées dont elle était, de la part de son époux, chaque jour victime. Quentin regarda ces dégoûtantes traces sur le corps de sa femme et en était choqué , mais n'en demeurera pas moins insensible.

« Vu qu je ne peux pas porter de vêtements, peux-tu me prêter une serviette de bain ? » dit Eleonora entrant dans la salle de bain. Elle avait pris une serviette de bain et s'en était recouverte . Ainsi, elle s'engagea vers la porte de sortie. Elle avait à peine atteint le seuil de la porte, lorsque Quentin lui saisit le bras.

Eleonora se retourna et le fixa. Le visage crispé et mû par un sourire jaune, elle lui dit : « Pourquoi es-tu si radin ? Tu m'arrêtes, même à cause d'une serviette de bain ? »

Quentin, irascible de nature, était très remonté face à ces propos. Il leva la main pour lui administrer quelques gifles comme à son habitude, mais hésita. Eleonora leva ensuite la tête et s'approcha de lui : « Si tu veux me battre, ne t'en retiens pas ! Tu peux à tout moment m'ôter la vie. Je sais que la famille Balton vous doit beaucoup.»

Elle avait, les yeux fermés, levé obstinément son petit visage, et semblait plutôt rassurée.

Quentin ressentit une courte peine.

Eleonora suivait la respiration de Quentin, qui était très vive, et attendait la foudre imminente. Cependant, la main de Quentin ne toucha pas son visage aussitôt.

Eleonora ouvrit les yeux et le regarda. Elle remarqua une lueur de douceur profonde dans ses yeux, ce qui lui était peu familier. Du coup, elle en fut flattée.

Pendant plus d'un an, les yeux de Quentin n'avaient montré que froideur et indifférence. Se trompe-t-elle en y voyant aujourd'hui de la douceur ?

Alors qu'elle y pensait, la douceur que trahissaient les yeux de Quentin disparut. Il attrapa brusquement les cheveux d'Eleonora, tira violemment sa tête et l'embrassa avec fureur.

Eleonora faillit perdre l'haleine sous son baiser.

Elle s'est fortement débattue, dans le but de repousser Quentin, mais les mains de celui-ci, comme des pinces de fer, la tenaient fermement. Son baiser était de plus en plus langoureux.

Le moyen le plus rapide et facile de le repousser avait été pour elle de lui mordre les lèvres.

« Espèce de salaud, lâche-moi... »

Immédiatement, il la lâcha malgré lui.

Eleonora sentit un liquide chaud dans sa bouche. Elle l'essuya de sa main. C'était du sang. Quentin a été blessé.

Pendant qu'il essuyait le sang qui coulait de ses lèvres, ses yeux rougirent : « Comment oses-tu me mordre ? Eleonora, tu es allée trop loin ! »

« Bientôt nous nous séparerons. S'il te plaît, tiens-toi tranquille, Monsieur ! »

« Que je me tienne tranquille ? Eleonora, n'oublie pas que tu es toujours mon épouse . Tu dois te soumettre entièrement à moi et exécuter mes volontés ! » La voix de Quentin n'était pas forte, certes, elle résonnait puissamment.