Chapitre 5 Chapter 5

Eleonora eut un profond soupir.

Au cours de l'année qui venait de s'écouler , la mauvaise humeur avait été son quotidien.

Eleonora se changea, puis sortit de la chambre avec sa petite valise.

Il était déjà douze heures sur l'horloge de design anglais, posée sur le sol.

Le son lourd de ses aiguilles métalliques semblait avoir troublé le sommeil du voisinage. Il était si résonnant que quelques personnes ont failli suffoquer.

Eleonora poussa un long soupir de soulagement. Il sonnait minuit. Dès demain, elle ne serait plus la femme de Quentin. Cette femme, considérée comme Cendrillon par les autres, devrait enfin quitter la famille Lance.

Avant de s'en aller, Eleonora avait regardé Quentin qui était assis sur le canapé en silence, et fumait une cigarette. La fumée tourbillonnait autour de lui et lui donnait une allure froide.

« Je m'en vais... »

« Tu y pensais il y a longtemps, n'est-ce pas ? Sinon, comment se fait-il que tu aies préparé tes bagages à l'avance ? » questionna Quentin en soufflant une bouffée de fumée. Sa voix était si froide que Eleonora avait eu l'impression que l'air était glacial.

« Je ne fais qu'exécuter tes ordres. N'avais-tu pas dit que je devrai déguerpir à tout moment que tu le veux ? J'étais donc prête à tout moment. » répondit Eleonora à voix basse.

« Oui, comme je l'ai dit, si je te demande de sortir à n'importe quel moment, tu dois sortir ! ». Quentin se mordit les lèvres. Elle pouvait nettement entendre le grincement de ses dents.

« Alors je ne te dérangerai pas », reprit Eleonora en reprenant sa valisette. Elle était prête à s'en aller.

« Arrête-toi ! » Quentin voulait savoir où elle irait puisqu'il faisait tard. Il voulait qu'elle parte le lendemain, mais il ne savait pas comment l'exprimer. Il avait pour habitude d'être indifférent à son égard.

Eleonora était stupéfaite : « As-tu autre chose à me dire ? »

Quentin observa Eleonora qui se tenait dans le couloir, avec une attention particulière. Elle portait une robe rose qui lui arrivait à la hauteur des genoux, c'était le style le plus populaire à Paris cette année. Elle était simple et élégante.

La robe appartenait à une série de la marque qu'il avait aimés au premier regard quand il était en France. Elle convenait parfaitement au tempérament raffiné et exceptionnel d'Eleonora. Quand il avait vu ce vêtements, il avait immédiatement ordonné à M. Sampson de prendre des vêtements de cette marque pour sa garde-robe.

Les vêtements les plus populaires au monde apparaissaient toujours dans sa garde-robe dès leurs sorties. M. Sampson s'occupait toujours de la nourriture, des vêtements et du logement d'Eleonora dans les plus brefs délais.

Au cours de cette année dans la famille Lance, Eleonora avait certes mené une vie dispendieuse, mais au fond, elle souffrait énormément, comme si elle vivait le purgatoire.

Pour elle, ce n'étaient que des parures mondaines.

Quentin regarda Eleonora qui était disposée à sortir du couloir à tout moment. La minceur de son dos fit tressaillir son cœur.

Quentin ressentait une grande douleur dans son cœur, mais il dit quand même contre sa volonté : « N'as-tu pas dit que tu ne prendrais jamais rien à la famille Lance ? T'en vas-tu donc juste comme ça ? »

Eleonora ignorait ce que Quentin voulait dire. Elle s'accroupit, ouvrit la valisette et la posa à ses pieds : « Ne t'inquiète pas, je ne prendrai rien de ta famille. Ce sont des affaires personnelles que j'ai apportées avant de me marier. Si tu n'es pas rassuré, tu peux les vérifier ! »

Quentin avait juste envie de lui trouver de défauts. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille à une telle heure. Mais il ne s'attendait pas à ce que cette femme soit si décidée.

Quentin se leva et asséna un grand coup de pied dans la valise. Les affaires qu'elle contenait furent répandues au sol.

Eleonora, toujours accroupie, sentit la colère lui monter à la tête. Elle s'était habituée à son tempérament capricieux et avait l'habitude d'être soumise.

« Si tu ne veux pas que j'emporte cette valise, je peux quitter le manoir des Lance les mains vides. »

« Tu... » Quentin était tellement en colère que ses lèvres tremblaient légèrement.

Eleonora se leva lentement et était prête à partir les mains vides.

Ne pouvait-elle pas retarder son départ ?

« Eleonora, ne te crois-tu pas si pure et noble pour t'en aller sans rien prendre de la famille Lance ? Eh bien, je te rappelle que tout ce que tu portes là sont des sous-vêtements appartenant à la famille Lance ! »